Abstract
L’utilisation d’aérosols en ventilation mécanique impose des mesures de protection de la voie expiratoire afin d’éviter des dysfonctionnements. Les objectifs de cette étude sont : 1- de valider les données fournies par les constructeurs de filtres; 2- d’évaluer leurs caractéristiques en fonction du mode d’humidification et du type de circuit utilisé. Les mesures ont été réalisées à débit continu (de 10 à 100 L/min) et température constante (21°C). Le dispositif expérimental utilisé comportait un banc de mesure des débits et pressions (FlowAnalyser PF300TM); l’aérosoliseur utilisé était un modèle piézoélectrique (Aeroneb proTM ; 6 MU Colimycine/24h). Les différents filtres testés comportaient des filtres HME, antibactériens, ainsi qu’un filtre dédié à cette tâche. Trois catégories de performances intrinsèques des filtres ont pu être individualisées: bonne qualité (n=2); qualité intermédiaire (n=8) ; mauvaise qualité – non adéquats (n=2). En cours d’aérosolisation, le filtre dédié à la tâche a permis une protection efficace du circuit, quel que soit le type de circuit utilisé, à l’exception notable des circuits non chauffés; Les filtres HME par contre, ne doivent en aucun cas être utilisés car des occlusions ont été observées dans des délais courts (de 2 à 7h). Les filtres antibactériens ont quand à eux permis une protection satisfaisante, mais uniquement en cas d’utilisation de circuits bi-chauffés. En conclusion, la protection du circuit expiratoire est susceptible d’entrainer des occlusions brutales, en fonction du mode d’humidification utilisé. Cette notion doit être prise en compte dans une optique de sécurisation du patient.

