Résumé
La bronchiolite aiguë est une infection virale respiratoire épidémique du nourrisson. Le virus respiratoire syncytial est l’agent infectieux le plus fréquent au cours des bronchiolites. D’autres virus sont retrouvés, seuls ou en co-infections virales. Ce travail est une étude dont le but est de rechercher un ou des marqueurs biologiques prédictifs de la gravité d’un épisode de bronchiolite aiguë et de l’évolution vers un asthme du nourrisson, dans le cadre du protocole Bronchiolite (PHRC 2000 n° 2000/020/HP), étude de cohorte, prospective, multicentrique, réalisée de novembre 2001 à janvier 2006. Sept centres ont participé : Rouen, Le Havre, Lille, Elbeuf, Évreux, Brest et Saint-Nazaire en association avec Nantes. Les données clinico-biologiques étaient recueillies au cours de l’hospitalisation initiale, puis lors des visites suivantes à un mois et à un an. Ainsi 209 nourrissons âgés en moyenne de 3 mois ont été suivis avec une évaluation de la gravité sur des critères cliniques. Les résultats de laboratoires ont été corrélés aux éléments de gravité pour les résultats suivants : identification virale, numération des leucocytes, lymphocytes et éosinophiles, étude en cytométrie en flux de populations lymphocytaires et allergologie incluant les IgE, l’eosinophil cationic protein et test d’activation des basophiles. Les résultats de cette étude sont présentés et discutés.
Keywords: Bronchiolite, VRS, immunologie, lymphocyte, allergologie, asthme
Keywords: CD, cluster de différenciation; CMF, cytométrie en flux; ECP, eosinophil cationic protein; Eo, polynucléaires éosinophiles; hMPV, human metapneumovirus; Lc, lymphocytes; MFI, moyenne d’intensité de fluorescence; PCR, polymerase chain reaction; PHRC, protocole hospitalier de recherche clinique; PMSI, programme de médicalisation des systèmes d’information; RT-PCR, reverse transcriptase-polymerase chain reaction; RV, rhinovirus; TAB, tests d’activation des basophiles; VRS, virus respiratoire syncytial
Summary
Acute bronchiolitis is an acute respiratory infection which commonly occurs in infancy. Respiratory syncytial virus is the major cause of lower respiratory tract infection. Some other virus may be found during co-infections. The aim of this study was to search for biological markers correlated with gravity and risk factors for asthma and allergy. The follow up was done during the multicenter and prospective study Bronchiolitis (PHRC 2000 n° 2000/020/HP), performed between November 2001 and January 2006, which included seven centers in France: Rouen, Le Havre, Lille, Elbeuf, Evreux, Brest and Saint-Nazaire associated with Nantes. Clinical an biological data were gathered during initial course, then at one month and one year. For the population of 209 infants mean aged was 3 month, the gravity was evaluated by scoring. The laboratory results correlated with clinical scoring were the following: viral evaluation, absolute numbers of leucocytes, lymphocytes and eosinophils, flow cytometry for sub-populations of lymphocytes, allergology including IgE, eosinophilic cationic protein, and basophil activation test. The results of the study are presented and discussed.
Keywords: Bronchiolitis, VRS, immunology, lymphocyte, allergology, asthma
1. Contexte scientifique et médical
La bronchiolite aiguë est une infection virale respiratoire épidémique du nourrisson. En France, on estime que 460 000 nourrissons (30 % de la population des nourrissons) sont touchés par cette infection, ce qui constitue un problème de santé publique. Il existe des pics hivernaux augmentant régulièrement d’une année à l’autre [1]. Cette augmentation est estimée à 9 % par an entre 1992 et 2000 [2]. Bien que la majorité des enfants soit prise en charge en ville, on observe un nombre grandissant de consultations à l’hôpital et d’hospitalisations. Ainsi, de novembre 2006 à avril 2007, 1 221 enfants ont consulté aux urgences pédiatriques du CHU de Rouen en Haute-Normandie pour une bronchiolite aiguë, ce qui représente 13 % de l’ensemble des consultations médicales. Ce chiffre atteint 20 % lors du pic de fréquence de décembre et janvier [données PMSI]. La conférence de consensus de 2000 [1] a établi des critères de gravité imposant une hospitalisation : âge inférieur à 6 semaines, prématurité inférieure à 34 semaines, cardiopathies sous-jacentes, pathologie pulmonaire chronique grave, aspect « toxique », survenue d’apnées, fréquence respiratoire supérieure à 60/min, saturation artérielle transcutanée en oxygène inférieure à 94 % sous air et au repos ou lors de la prise des biberons, troubles digestifs, difficultés psychosociales, présence d’un trouble de ventilation sur la radiographie thoracique [1]. On estime à environ 3 %, la proportion de bronchiolites nécessitant une hospitalisation [2]. Le taux de mortalité est moins bien connu. Il est estimé à 2 pour 100 000 naissances vivantes aux États-Unis [3] et à 1,82 pour 100 000 en Grande-Bretagne [4].
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est l’agent infectieux le plus fréquent au cours des bronchiolites et retrouvé dans 60 à 90 % [1]. D’autres virus sont retrouvés, seuls ou en co-infections virales. Un nombre limité de travaux a étudié des marqueurs biologiques associés à la gravité initiale de la bronchiolite ou de la survenue ultérieure d’un wheezing, épisodes sifflants respiratoires. Une dépression lymphocytaire est associée à la gravité [5]. D’autres publications plus récentes, présentées dans la discussion concernent l’eosinophil cationic protein (ECP) et la survenue d’une hyperéosinophilie. Les rechutes des bronchiolites dans les deux premières années de vie concernent 23 à 60 % des enfants [1]. Il n’existe pas, à notre connaissance, d’étude prospective de cohorte ayant recherché une corrélation entre l’étiologie virale d’une bronchiolite et l’évolution respiratoire chez le nourrisson.
Ce travail constitue la première étude ayant pour but de rechercher un ou des marqueurs biologiques prédictifs de la gravité d’un épisode de bronchiolite aiguë et de l’évolution vers un asthme du nourrisson, à partir de données cliniques et biologiques recueillies dans le cadre du protocole Bronchiolite (PHRC 2000 n° 2000/020/HP), étude de cohorte, prospective, multicentrique, réalisée de novembre 2001 à janvier 2006. Dans une cohorte de nourrissons présentant une bronchiolite, les objectifs sont de déterminer les marqueurs immunologiques, et virologiques :
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de gravité initiale des bronchiolites aiguës du nourrisson et leur évolution au cours du temps,
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d’évolution vers un asthme du nourrisson.
L’asthme du nourrisson est défini par une répétition de trois épisodes de bronchiolite ; 30 % de ces nourrissons ont un risque d’évolution vers un asthme de l’enfant.
2. Patients et méthodes
2.1. Protocole et éthique
Le protocole Bronchiolite PHRC 2000 n° 2000/020/HP a été soumis au Comité consultatif de protection des personnes dans la recherche biomédicale (CCPRB de Haute-Normandie). Un consentement écrit et éclairé a été signé par les parents. Ce travail s’appuie sur les données cliniques et biologiques recueillies de novembre 2001 à janvier 2006. Sept centres ont participé : Rouen, Le Havre, Lille, Elbeuf, Évreux, Brest et Saint-Nazaire.
Ce protocole comporte 6 visites cliniques (V1 à V6). Les données biologiques étaient recueillies lors des visites suivantes, et ont été retenues dans notre étude :
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V1 : à l’inclusion pendant l’hospitalisation,
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V3 : visite à un mois (+/-8 jours) de l’épisode respiratoire,
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V6 : visite à un an, entre 9 et 12 mois après l’hospitalisation.
2.2. Patients
2.2.1. Critères d’inclusion
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Population homogène âgée de 15 jours à 1 an
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Premier épisode de bronchiolite aiguë hospitalisée
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Bronchiolite aiguë du nourrisson définie selon les critères suivants :
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affection respiratoire aiguë avec polypnée
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distension radiologique
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présence à l’auscultation de sous-crépitants ou de sibilants
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survenue dans un contexte épidémique de bronchiolite.
2.2.2. Critères d’exclusion
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Enfant participant à un autre protocole
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Antécédent de bronchiolite ou de dysplasie broncho-pulmonaire
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Traitement de fond par corticoïdes inhalés ou corticoïdes par voie orale
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Pathologie de co-morbidité sévère : cardiopathie congénitale, mucoviscidose, déficit immunitaire congénitale ou acquis…
2.2.3. Traitement reçu lors de l’hospitalisation
Les nourrissons ont bénéficié d’un traitement reposant sur les données actuelles disponibles pour le traitement de la bronchiolite aiguë du nourrisson : kinésithérapie respiratoire et traitements symptomatiques (bronchodilatateurs). Les corticoïdes oraux ou injectables (prednisone ou prednisolone, 1 à 2 mg/kg/j en deux fois) étaient prescrits dans les formes graves mettant en jeu le pronostic vital.
2.3. Méthodes
2.3.1. Déroulement de l’étude pendant l’hospitalisation (V1)
2.3.1.1. Données cliniques - Éléments de gravité
Les données cliniques ont été recueillies par questionnaires et dossiers standardisés. Les critères de gravité retenus dans notre étude sont présentés dans le tableau I .
Tableau I.
Scores de gravité clinique et radiologique.

Les scores I, II et III ont été déterminés de façon quotidienne et le nourrisson classifié à la fin de l’hospitalisation, afin de tenir compte des aggravations constatées en cours d’hospitalisation. Le score III correspond à la somme des scores I et II; le score III maximum (valeur la plus élevée au cours du séjour) a été retenu pour les corrélations et études statistiques. D’autres éléments de gravité ont été pris en compte au cours de l’étude : la durée d’oxygéno-dépendance et d’hospitalisation.
Les critères de sortie pour la bronchiolite étaient : fréquence respiratoire normalisée, SaO2 ≥ 95 %, mode d’alimentation normalisée ≥ 24 h et absence de complications directement liées à la bronchiolite aiguë ou à l’agent infectieux responsable de celle-ci. Si l’hospitalisation était prolongée pour des raisons indépendantes de l’évolution de la bronchiolite (survenue d’une gastro-entérite par exemple), cette durée n’était pas prise en compte.
2.3.1.2. Virologie
Les prélèvements, obtenus par aspirations pharyngées, ont été rapidement transportés en flacon stérile à 4°C dans les laboratoires de virologie des différents centres. Les virus suivants ont été recherchés par immunofluorescence (anticorps monoclonaux Imagen®, Dako) : virus respiratoire syncytial (VRS), adénovirus, myxovirus influenzae de type A et B, parainfluenzae de type 1, 2 et 3.
Pour les centres de Rouen, Caen, Elbeuf, Lille et Le Havre, un test de reverse transcriptase-polymerase chain reaction (RT-PCR multiplex) a été réalisé dans un second temps dans le service du Pr Freymuth à Caen. Il est maintenant bien démontré que la PCR est une technique très sensible (94,6 %) et très spécifique (100 %) pour la détection des virus respiratoires [6]. Le métapneumovirus (hMPV), l’entérovirus, le rhinovirus et le coronavirus ont été recherchés par cette technique.
2.3.1.3. Prélèvements sanguins
Ils ont été réalisés après pose d’un anesthésique local (Emla® patch) avec une épicrânienne.
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Hématologie
La numération formule sanguine a été recueillie sur tube EDTA (volume de 1 ml). Les nombres absolus des lymphocytes et des éosinophiles ont été calculés à partir du nombre de globules blancs de la numération formule sanguine.
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Phénotypage lymphocytaire
L’immunophénotypage a été effectué en cytofluorométrie. Les prélèvements ont été réalisés sur tube EDTA pédiatrique (volume 2 ml) et transportés rapidement à température ambiante au laboratoire d’immunologie. Des quadruples marquages ont été réalisés par immunophénotypage par cytométrie de flux (cytomètre Elite, Beckman Coulter). Cent microlitres de sang étaient mélangés aux anticorps monoclonaux et incubés pendant 20 min. Une lyse automatique était réalisée, ainsi qu’un lavage en PBS 1X pour les marquages CD3/4/DR/45 et CD19/23/86/45 avec une centrifugation de 5 min à 2000 tr/min.
Les multi-marquages du protocole ont été effectués sur les tubes suivants :
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CD45 isothiocyanate de fluorescéine (FITC), CD4 phycoérythrine (PE), CD8 tandem phycoérythrine/texas red (ECD), CD3 tandem phycoérythrine/cyanine 5 (PC5) ;
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CD23 FITC, CD86 PE, CD19 ECD, CD45 PC5 ;
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HLA-DR FITC, CD4 PE, CD3 ECD, CD45 PC5.
Les populations lymphocytaires identifiées par les CD (cluster de différenciation) correspondent aux antigènes de différenciation leucocytaires humains répertoriés dans les ateliers de nomenclature HLDA (human leukocyte differentiation antigens) [7], [8]. Au cours de ce protocole, les populations suivantes ont été étudiées.
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Lymphocytes T CD3+
CD3 est un complexe multimoléculaire associé au récepteur T pour l’antigène (TcR) et joue un rôle majeur dans la transduction du signal. Il est strictement spécifique de la lignée T.
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Lymphocytes T CD3+HLA-DR+
HLA-DR est une molécule HLA de classe II exprimée par les cellules présentatrices de l’antigène mais aussi par les lymphocytes T activés.
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Lymphocytes T CD4+
CD4 appartient à la superfamille des immunoglobulines. C’est un corécepteur de signalisation et d’adhésion dans l’activation par l’antigène des lymphocytes T restreints par le CMH de classe II. CD4 est exprimé par les lymphocytes T restreints par le CMH de classe II, les monocytes, les macrophages et une sous-population de thymocytes.
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Lymphocytes T CD8+
CD8 appartient à la superfamille des immunoglobulines. C’est un corécepteur de signalisation et d’adhésion dans l’activation par l’antigène des lymphocytes T restreints par le CMH de classe I. CD8 est exprimé par les lymphocytes T restreints par le CMH de classe I et une sous-population de thymocytes.
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Lymphocytes B CD19+
CD19 est une glycoprotéine transmembranaire de la superfamille des immunoglobulines. CD19 est exprimé précocement sur les cellules progénitrices hématopoïétiques humaines et persiste à la surface des lymphocytes B tout au long de leur maturation et activation, jusqu’au stade plasmocytaire où il disparaît.
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Lymphocytes B CD19+CD86+
CD86 appartient à la superfamille des immunoglobulines. C’est une molécule de co-stimulation pour l’activation des lymphocytes T (ligand de CD28). Elle est exprimée par les lymphocytes B activés, les monocytes, les cellules dendritiques et certains lymphocytes T.
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Lymphocytes B CD19+CD23+
CD23, aussi appelé FcɛRIIb, est un récepteur de faible affinité pour les immunoglobulines de classe IgE. Il jouerait un rôle important dans la régulation de la synthèse des IgE et serait aussi capable d’activer la synthèse de cytokines par les monocytes.
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Le CD45 est le marqueur principal des cellules des lignées hématopoïétiques.
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Allergologie
Chez l’enfant de moins de 2 ans, les immunoglobulines de classe IgE sont intéressantes dans le diagnostic de maladie allergique. Le prélèvement des IgE totales a été réalisé sur tube neutre pédiatrique. Elles ont été dosées par la méthode UniCAP System® (Phadia). Il existe une variation physiologique de leur taux en fonction de l’âge.
L’eosinophil cationic protein (ECP), protéine cytotoxique sécrétée par les éosinophiles activés, a été prélevée sur tube gélose + silicone (volume de 1 ml). La méthode UniCAP System® a été utilisée pour le dosage.
Le test d’activation des basophiles ou TAB est une méthode biologique en allergologie, effectuée en CMF, qui permet d’appréhender le mécanisme cellulaire de l’hypersensibilité immédiate IgE dépendante. Le TAB repose sur l’étude de marqueurs antigéniques membranaires, surexprimés sur les basophiles activés lors des réactions IgE dépendantes. Le TAB utilisé a été le « Kit Allergenicity » (Beckman Coulter). Il étudie la surexpression du marqueur CD203c présent sur les basophiles en cytométrie en flux [9]. Les résultats peuvent être exprimés en % de basophiles positifs à partir d’un seuil, ou mieux en relevant le canal moyen d’intensité de fluorescence (MFI) sur l’ensemble des basophiles. Le résultat du TAB était signifiant quand le rapport de MFI des échantillons avec anti-IgE ou allergène sur témoin négatif était supérieur à 2 (index i), et/ou si le pourcentage de cellules CD203c positives atteignait plus de 20 % [10].
2.3.2. Déroulement de l’essai après la sortie de l’hospitalisation (V3-V6)
V3 : visite à 1 mois, V6 : visite à un an.
2.3.2.1. Recueil des données cliniques
Les données cliniques ont été recueillies de façon prospective, grâce à un carnet de surveillance remis à la fin de l’hospitalisation ou à la fin de l’épisode de bronchiolite aiguë si l’hospitalisation était prolongée pour des raisons indépendantes de l’évolution de la bronchiolite. Un examen clinique complet a été réalisé aux différentes visites. Le médecin devait à la fin de chaque visite classer l’enfant en « guéri », « peu symptomatique » ou « nécessitant un traitement de fond ». Les paramètres cliniques suivants ont été retenus dans notre étude : nombre de rechutes et/ou de périodes symptomatiques, avis du médecin.
2.3.2.2. Définitions cliniques
Le diagnostic de « rechute » était posé devant l’apparition d’un wheezing, d’une toux irritative à prédominance nocturne ou d’une gêne respiratoire pendant plus de trois jours consécutifs, associée à la nécessité de prendre des β2 mimétiques de courte durée d’action. Le diagnostic de « période symptomatique » était posé devant la survenue de symptômes (wheezing, toux, dyspnée), au repos ou à l’effort, pendant plus de sept jours consécutifs. Le diagnostic d’asthme du nourrisson était posé à la deuxième rechute ou à la deuxième période symptomatique après l’épisode respiratoire initial.
2.3.2.3. Prélèvements sanguins
Ils ont été réalisés de la même façon que précédemment (hospitalisation V1).
2.4. Tests statistiques
Une valeur de p < 0,05 a été retenue comme significative pour l’interprétation des résultats. Le test de Mann-Whitney a été utilisé pour comparer l’âge des enfants et la gravité clinique des bronchiolites en fonction de l’étiologie virale. Le test de Kruskal-Wallis a été utilisé pour comparer l’évolution respiratoire en fonction de l’étiologie virale. Le test de Wilcoxon a été utilisé pour comparer la biologie en fonction du temps. Le test de Spearman a été utilisé pour comparer la biologie en V1 en fonction de la gravité initiale des bronchiolites et la biologie en V1, V3 et V6 en fonction du nombre de rechutes et/ou de périodes symptomatiques en V3 et V6. Le test de Kruskal-Wallis a été utilisé pour comparer la biologie en V1, V3 et V6 en fonction de l’avis du médecin en V3 et V6.
3. Résultats
3.1. Population
Deux cent neuf nourrissons ont été inclus en V1, âgés de 3,1 mois (+/- 2,1 mois). Le sexe ratio (H/F) était de 1,3. Cent soixante-quatre enfants (78,5 %) ont été suivis en V3 (4,3 mois +/- 2,1) et quatre-vingt-dix-huit (46,9 %) en V6 (14,3 mois +/- 2,4). Les caractéristiques des patients en V1 sont présentées dans le tableau II .
Tableau II.
Caractéristiques de la population.

Une étiologie virale a été retrouvée dans 94,7 % des cas, 134 prélèvements (64,1 %) étaient positifs pour le VRS ; les autres virus et co-infections sont décrits dans le tableau II.
Les effectifs concernant les éléments de gravité figurent dans la deuxième partie du tableau II :
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90 % des enfants ont présenté une bronchiolite de forme modérée, avec un score III maximum médian de 5 ; 10 % ont présenté une forme grave avec un score III maximum supérieur à 7 ;
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les deux tiers ont été hospitalisés moins de 6 jours ;
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la moitié a eu besoin d’oxygénothérapie ;
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un quart des enfants suivis ont rechuté à un mois et un an de l’épisode initial ;
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13,5 % ont présenté un asthme du nourrisson à un mois et près de 20 % à un an.
3.2. Biologie
3.2.1. Hématologie
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Hématologie en fonction du temps
Il existe une augmentation significative des éosinophiles et des lymphocytes sanguins 1 mois après l’épisode respiratoire avec, pour les lymphocytes sanguins, un retour aux valeurs retrouvés au moment de l’épisode respiratoire à un an. Les résultats significatifs sont présentés dans le tableau III .
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Hématologie à V1 et gravité initiale
Les nombres d’éosinophiles et de lymphocytes sanguins sont inversement corrélés aux scores cliniques maximums (II et III pour les éosinophiles, I, II et III pour les lymphocytes) et à la durée de l’oxygénothérapie ( tableau IVa ).
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Hématologie et évolution respiratoire
Il existe à un mois de l’épisode initial, une corrélation entre le nombre absolu de globules blancs et de lymphocytes et une évolution respiratoire défavorable ( tableau IVb ).
Tableau III.
Évolution des paramètres hématologiques en fonction du temps.

Tableau IVa.
Gravité clinique en fonction des données hématologiques.

Tableau IVb.
Évolution respiratoire à V3 en fonction des données hématologiques à V3.

3.2.2. Phénotypage lymphocytaire
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Phénotypage lymphocytaire en fonction du temps ( tableau V )
Il existe une augmentation significative des lymphocytes T, des lymphocytes T CD4+, des lymphocytes T CD8+, des lymphocytes T activés et des lymphocytes T activés CD4+ à un mois puis une diminution, pour les lymphocytes T et les lymphocytes T CD4+, à un an. Le rapport CD4+/CD8+ diminue à un mois et à un an. Il existe également une augmentation significative des lymphocytes B et des lymphocytes B CD23+ à un mois et un retour aux valeurs retrouvées au moment de l’épisode respiratoire pour les lymphocytes B, à un an.
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Phénotypage lymphocytaire à V1 et gravité initiale
Les lymphocytes T CD8+, T activés et T CD4+ activés sont inversement corrélés à la gravité clinique (scores I, II et III, durées d’oxygénothérapie et d’hospitalisation). Les nombres absolus de lymphocytes T sont inversement corrélés aux scores cliniques (I, II et III), les nombres absolus de lymphocytes T CD4+ et de lymphocytes B activés sont inversement corrélés aux scores III maximums ( tableau VI ).
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Phénotypage comparé selon le groupe du score de gravité
Il a semblé intéressant de comparer les résultats d’immunologie en regroupant les enfants dans un groupe de gravité initiale faible ou élevée. La médiane du score de gravité III maximum observé lors de l’hospitalisation initiale (V1) est de 5, ce qui a été décrit dans les caractéristiques de la population. Les résultats présentés dans le tableau VII mettent en évidence des diminutions significatives dans le groupe de gravité élevée, des sous-populations des lymphocytes T en V1 (hospitalisation initiale). Certaines sous-populations B CD19+ sont alors augmentées. Il n’apparaît pas de différences significatives en V3, à un mois après l’épisode initial. Le suivi à 1 an (V6) montre qu’il existe moins de différences entre les deux groupes que ce qui est observé en hospitalisation initiale, mais portant sur les mêmes sous-populations. À cette date le nombre d’éosinophiles sanguins a diminué.
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Phénotypage lymphocytaire et évolution respiratoire
Tableau V.
Évolution des paramètres du phénotypage lymphocytaire en fonction du temps.

Tableau VI.
Gravité clinique en fonction du phénotypage lymphocytaire.

Tableau VII.
Comparaison des résultats de l’immunologie entre groupes de gravité faible et de gravité élevée.

Les nombres absolus de lymphocytes T activés, de lymphocytes T CD4+ activés, de lymphocytes B et de la sous-population CD19+CD23+ à V1 sont corrélés aux nombres de rechutes et/ou de périodes symptomatiques à V3. Il existe également une corrélation entre l’avis du médecin à un mois et les nombres absolus de lymphocytes B activés et la sous-population CD19+CD23+. On ne retrouve pas de corrélation entre les données du phénotypage lymphocytaire et l’évolution respiratoire à un an. À un mois, il existe également une corrélation entre les nombres absolus de lymphocytes T activés, de lymphocytes B CD23+ et une évolution respiratoire défavorable. Les nombres absolus des lymphocytes T et B sont corrélés à l’avis du médecin ( tableau VIII ).
Tableau VIII.
Évolution respiratoire en fonction du phénotypage lymphocytaire.

3.2.3. Allergologie
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Allergologie en fonction du temps
Il existe une augmentation significative de la médiane des IgE totales entre un mois et un an après l’épisode respiratoire. La valeur normale est < 0,1 UI/mL ; pour l’ensemble des nourrissons suivis, les valeurs initiales de 2 UI/ml observées passent à 2,5 (p < 0,001). Nous ne retrouvons pas de différence significative pour le taux d’ECP. Il existe une augmentation significative de l’index de MFI des basophiles à un mois (i = 2,11) comparé à la valeur initiale (i = 1,68) ; les valeurs à un an (i = 1,97) correspondent à un retour vers la normale. Les pourcentages de basophiles CD203+ globaux ou activés montrent une tendance identique au cours du temps, mais de façon non significative.
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Allergologie à V1 et gravité initiale
On ne retrouve pas de corrélation entre les taux d’IgE totales et d’ECP et la gravité clinique des bronchiolites. Il existe une corrélation inverse entre le nombre absolu de basophiles CD203+ et la durée de l’oxygénothérapie.
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Allergologie et évolution respiratoire
On ne retrouve pas de corrélation entre le taux d’IgE totales et de l’ECP et l’évolution respiratoire à un mois et à un an. Il existe une corrélation entre le nombre absolu de basophiles CD203+ et le nombre absolu de rechutes et/ou de périodes symptomatiques à un an ( tableau IX ). À un mois, il existe une corrélation inverse entre le pourcentage de basophiles CD203+ et l’avis du médecin.
Tableau IX.
Évolution respiratoire en fonction du test d’activation des basophiles.

3.3. Virologie
3.3.1. Virologie et gravité initiale
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Gravité de la bronchiolite en fonction de la présence ou non des 3 principaux virus : VRS, RV et hMPV
Les enfants porteurs d’un VRS présentent une bronchiolite plus grave par rapport aux non porteurs, avec un score clinique significativement augmenté et des durées d’oxygénothérapie et d’hospitalisation plus longues. Au contraire, le RV est associé à une gravité clinique moindre des bronchiolites avec un score de détresse respiratoire (score I maximum) plus faible et une durée d’hospitalisation plus courte. Nous n’avons pas non plus mis en évidence de différence significative concernant la gravité clinique en fonction de la présence ou non de l’hMPV ( tableau X ).
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Co-infections virales VRS/RV et RV/hMPV
Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant la gravité clinique entre les enfants présentant une bronchiolite à VRS seul et une bronchiolite co-infectée VRS/RV sauf pour la durée d’hospitalisation qui est significativement plus longue pour les bronchiolites à VRS seul (6,46 jours vs 5,24 jours). Compte tenu du faible nombre d’enfants co-infectés VRS/hMPV (3 enfants), nous ne pouvons pas réaliser d’études statistiques. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant la gravité clinique entre les enfants présentant une bronchiolite à RV seul et une bronchiolite co-infectée RV/hPMV.
Tableau X.
Gravité clinique en fonction du VRS, du RV et de l’hMPV seul ou co-infecté.

3.3.2. Virologie et biologie
Lors de l’épisode initial, on observe une augmentation importante des populations lymphocytaires T comparées aux valeurs normales ; ceci concerne les nombres absolus des lymphocytes, des lymphocytes T CD3+, des lymphocytes T CD4+ et CD8+ Cette augmentation est plus importante quand l’infection n’est pas due au VRS ( tableau XI ).
Tableau XI.
Biologie en fonction de la positivité ou non du VRS.

3.3.3. Virologie et évolution respiratoire
Nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant l’évolution respiratoire à un mois et à un an en fonction du virus responsable seul ou co-infecté.
4. Discussion
La particularité de notre travail est le jeune âge des nourrissons inclus (moyenne de 3,3 mois) à la différence des autres cohortes déjà publiées. Nous observons la classique prédominance de garçons atteints de bronchiolite aiguë (sex ratio 1,3).
Les études ayant recherché des marqueurs biologiques prédictifs de la gravité initiale de la bronchiolite ou de la survenue ultérieure d’un wheezing sont anciennes. Bont et al. ont observé qu’une dépression lymphocytaire était associée à la gravité de l’épisode infectieux [5]. Nos observations multicentriques montrent que les pourcentages et nombres absolus de lymphocytes et d’éosinophiles sont augmentés et inversement corrélés aux scores de gravité. Certaines sous-populations lymphocytaires sont plus impliquées : variations des lymphocytes CD4+ et CD8+, augmentation des lymphocytes B CD19+CD23+. Les augmentations sont plus fortes dans le groupe de gravité faible que de gravité élevée.
Les modifications allergologiques se traduisent par une augmentation du taux des IgE et des basophiles. Deux études publiées en 1997 ont montré qu’un taux élevé d’ECP pendant l’épisode de bronchiolite aiguë était associé à un risque ultérieur de wheezing à 16 semaines et à un an [11], [12]. Deux études plus récentes ont montré qu’au cours d’une bronchiolite à VRS, une hyperéosinophilie [13] ou une augmentation du taux de l’ECP [14] était associée à un risque de wheezing aux âges respectifs de 7 et 5 ans. Piippo-Savolainen et al. [15] ont montré que ce risque existait en présence d’une hyperéosinophilie non pas pendant, mais après l’épisode infectieux.
Les 3 principaux virus retrouvés au cours de notre étude sont le VRS dans 64 % des cas, le RV dans 26,8 % des cas et l’hMPV dans 7,6 % des cas. Nous avons une excellente sensibilité de détection virale (94,7 %) grâce à l’apport de la PCR. Le VRS induit une forme plus grave de bronchiolite, se traduisant par un score III maximum plus élevé, une durée d’hospitalisation initiale plus longue et une nécessité d’oxygénothérapie. Le VRS est l’agent infectieux principal des bronchiolites hivernales, en cause dans 60 à 90 % des cas [1]. Dans une étude réalisée en Grande-Bretagne [16], le taux de mortalité des enfants âgés de 1 à 12 mois attribuable au VRS en période hivernale était estimé à 2,9 pour 100 000 pour les causes respiratoires. Les autres virus responsables sont le virus parainfluenzae en cause dans 5 à 20 % des cas [1], le virus influenzae et plus récemment, grâce à l’amélioration des techniques de détection virale, le rhinovirus (RV) retrouvé dans 15 à 30 % des cas environ [17], [18], [19], le métapneumovirus (hMPV) retrouvé dans 6 à 16 % des cas [18], [19], [20], [21], l’entérovirus et le coronavirus. Les co-infections virales sont fréquentes au cours des bronchiolites, 20 % à près de 30 % des cas, avec notamment la présence de co-infections VRS-RV ou VRS-hMPV [17], [18]. La relation entre la gravité des bronchiolites aiguës et le virus responsable est discutée. Pour certains auteurs, la gravité clinique des bronchiolites à VRS et à RV [22] ou des bronchiolites à VRS et à hMPV [18], [20] est identique. Cependant, dans l’étude de Korppi et al., le VRS touche des enfants plus jeunes [22], et cette prédilection du VRS pour les petits nourrissons expliquerait l’augmentation de la gravité [23]. Van den Hoogen et al. [24] observent que les infections à hMPV sont moins graves que celles à VRS. Le rhinovirus est associé à une augmentation de la gravité de la maladie dans une étude [17] et à une diminution de la durée de la maladie dans une autre [19]. Le rôle des co-infections dans la gravité de l’épisode infectieux est tout aussi discuté. Pour certains auteurs, la co-infection de l’hMPV avec le VRS n’aggrave pas les bronchiolites à hMPV [18]. À l’inverse, une co-infection VRS-hMPV est associée à une augmentation de la gravité [25], [26] ou de la durée de la bronchiolite à VRS [27].
Les études concernant le risque ultérieur de wheezing aux âges préscolaires et scolaires, en fonction de l’étiologie virale de la bronchiolite aiguë, sont nombreuses. Ce risque a été bien démontré après la survenue d’une bronchiolite à VRS [28], [29], [30], [31], [32], [33], [34] et semble exister après la survenue d’une bronchiolite à RV [11], [35], [36]. Une étude l’a mis en évidence après une bronchiolite à hMPV [34]. La gravité de l’épisode initial serait également associée au risque ultérieur de wheezing [33], [36].
5. Conclusion
Une importante cohorte de nourrissons, hospitalisés pour une bronchiolite aiguë, a été suivie dans le cadre d’un protocole multicentrique. À partir de l’hospitalisation initiale, les données cliniques ont pu être regroupées pour établir les éléments de gravité, regroupés en scores. Une étude virologique très complète concerne l’agent causal principal le VRS, et les autres virus observés, isolés ou en coinfection. Ceci a permis de mettre en évidence une gravité plus élevée en présence du VRS. Lors de l’hospitalisation initiale, puis au cours du suivi de visites à un mois et à un an, un bilan biologique très complet a été effectué. Les résultats montrent des modifications observées au niveau des cellules immunocompétentes, en hématologie, immunologie, et allergologie. Au-delà des modifications habituellement observées lors de nombreuses infections virales comme l’augmentation des lymphocytes T cytotoxiques circulants, au cours des bronchiolites les différentes sous-populations lymphocytaires évoluent dans le temps, en fonction des virus observés et des éléments de gravité. Les informations clinico-biologiques comparées entre elles permettent de prédire le risque d’évolution vers un asthme du nourrisson.
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