Use of proton pump inhibitors and risk of osteoporosis-related fractures
Laura E. Targownik MD MSHS, Lisa M. Lix PhD, Colleen J. Metge PhD, Heather J. Prior MSc, Stella Leung MSc, William D. Leslie MD
Contexte : L’utilisation des inhibiteurs de la pompe à protons a été associée à un accroissement du risque de fracture de la hanche. Nous avons tenté d’analyser plus en détail le lien entre la durée de l’exposition aux inhibiteurs de la pompe à protons et les fractures ostéoporotiques.
Méthodes : Nous avons utilisé les données administratives sur les réclamations pour recenser les patients victimes de fractures de la hanche ou du poignet ou de fractures vertébrales entre avril 1996 et mars 2004. Chaque cas a été jumelé à trois témoins assortis selon l’âge, le sexe et les comorbidités. Nous avons calculé le rapport de cotes (RC) rajusté pour le risque de fracture de la hanche et de toutes les fractures ostéoporotiques selon la durée d’exposition aux inhibiteurs de la pompe à protons allant d’un an ou plus à plus de sept ans.
Résultats : Nous avons ainsi jumelé 15 792 cas de fractures ostéoporotiques à 47 289 cas témoins. Nous n’avons décelé aucun lien significatif entre le risque global de fracture ostéoporotique et l’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons pendant des durées de six ans ou moins. Toutefois, une exposition de sept ans ou plus a été associée à un risque accru de fractures ostéoporotiques (RC rajusté 1,92, intervalle de confiance IC à 95 %, 1,16–3,18, p = 0,011). Nous avons aussi observé un risque accru de fracture de la hanche après cinq ans ou plus d’exposition (RC rajusté 1,62, IC à 95 %, 1,02–2,58, p = 0,04), et un risque encore plus élevé après sept ans ou plus d’exposition (RC ajusté 4,55, IC à 95 %, 1,68–12,29, p = 0,002).
Interprétation : L’utilisation des inhibiteurs de la pompe à proton pendant sept ans ou plus est associée à un risque significativement plus grand de fracture ostéoporotique. On note l’existence d’un risque accru de fracture de la hanche après cinq ans ou plus d’exposition. Des recherches plus approfondies s’imposent si l’on veut déterminer la portée clinique de ces observations et évaluer l’utilité des médicaments ostéoprotecteurs pour les patients sous traitement prolongé par inhibiteurs de la pompe à protons.
Affiliations : Departments of Gastroenterology (Targownik) and General Internal Medicine (Leslie), Division of Internal Medicine, the Department of Radiology (Leslie), Division of Nuclear Medicine, the Faculty of Pharmacy (Metge), and the Manitoba Centre for Health Policy, Department of Community Health Sciences, Faculty of Medicine (Targownik, Lix, Metge, Prior, Leung), University of Manitoba, Winnipeg, Man.
Correspondance : Dr William D. Leslie, C5121 St. Boniface Hospital, 409 Taché Ave., Winnipeg MB R2H 2A6; bleslie{at}sbgh.mb.ca