Nous avons rendu visite à un patient de 82 ans recevant des soins palliatifs à domicile pour une leucémie myéloïde aiguë et porteur d’une colostomie sigmoïdienne en raison d’un cancer rectal. Deux semaines plus tôt, il avait reçu de la pipéracilline–tazobactam pendant 7 jours pour traiter une cellulite. Nous avons observé une stomie œdémateuse parsemée de taches jaunâtres irrégulièrement disposées (figure 1A), sans aucun autre symptôme, ce qui nous a fait suspecter une infection à Candida ou à cytomégalovirus. L’examen microscopique du prélèvement réalisé a révélé des neutrophiles et des histiocytes, sans micro-organismes. Une semaine plus tard, le patient avait une diarrhée aqueuse contenant de petites quantités de sang. La prise récente d’antibiotiques nous a fait soupçonner une infection à Clostridioides difficile. Nous avons fait analyser les selles à la recherche de l’antigène GDH (glutamate déshydrogénase) et de toxines de C. difficile. Le premier prélèvement était positif à l’antigène GDH et négatif aux toxines, mais un prélèvement réalisé 4 jours plus tard était positif aux toxines. Nous avons diagnostiqué une colite pseudomembraneuse provoquée par une infection à C. difficile. Plutôt que le métronidazole, dont les effets indésirables connus tels que la perte d’appétit et la nausée auraient nui à la qualité de vie du patient, nous avons prescrit de la vancomycine par voie orale pendant 10 jours. Une augmentation de volume des pseudomembranes est apparue au quatrième jour du traitement (figure 1B). Nous n’étions pas certains que l’évolution normale de la maladie était responsable, mais avons poursuivi le traitement, car l’état du patient était bon, hormis la diarrhée. À la fin du traitement, sa diarrhée et sa stomie s’étaient améliorées et les pseudomembranes avaient disparu (figure 1C).
Chez les patients immunodéficients, nous suggérons que les cliniciens procèdent à un examen systématique à la recherche de pseudomembranes pour permettre le diagnostic en temps opportun de la colite pseudomembraneuse, provoquée notamment par des micro-organismes comme C. difficile, Candida et le cytomégalovirus1–3.
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Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.221084
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Le consentement éclairé écrit de l’épouse du patient a été obtenu.
Références
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