Blastomyces dermatitidis et Blastomyces gilchristii sont des pathogènes fongiques dimorphes dont la répartition environnementale dépasse à présent la région des Grands Lacs et les vallées de la voie maritime du Saint-Laurent, du fleuve Mississippi et de la rivière Ohio
Au Canada, le taux de blastomycose reste faible en dehors des régions historiquement endémiques, mais la répartition de Blastomyces comprend maintenant le Québec, le Manitoba, la Saskatchewan et l’Ontario, où la région de Kenora a les taux les plus élevés au monde, ainsi que l’est des États-Unis1–3. Cette expansion pourrait être la conséquence de changements climatiques et d’aménagement du territoire2. Les antécédents de voyage et d’exposition pèsent toujours dans le diagnostic différentiel, mais on recense de plus en plus de cas de patients infectés sans avoir voyagé dans des régions traditionnellement endémiques.
Blastomyces peut infecter les personnes immunocompétentes et immunovulnérables4
Blastomyces se développe dans les sols et dans la matière organique en décomposition. La blastomycose se contracte généralement par inhalation de spores lorsque le sol est remué et, parfois, par contact cutané; elle ne se propage pas d’une personne à l’autre4. L’incidence de la maladie est plus élevée chez les personnes autochtones3. La maladie peut toucher un grand nombre de mammifères, notamment les chiens domestiques qui y sont vulnérables.
La blastomycose se manifeste principalement comme une infection pulmonaire, dont la présentation varie de l’absence de symptômes à une pneumonie légère persistante et au syndrome de détresse respiratoire aiguë
La période d’incubation dure de 4–6 semaines. Dans 20 %–50 % des cas, la maladie atteint d’autres parties de l’organisme, notamment la peau et les os3,4. La blastomycose peut ressembler à la pneumonie acquise en communauté, à la tuberculose ou au cancer4. Ces présentations variées et l’absence de prise en compte de la blastomycose font que le diagnostic est souvent tardif4.
La culture microbienne constitue la référence standard pour le diagnostic, mais elle peut nécessiter des jours ou des semaines
Un diagnostic provisoire, suffisant pour les décisions thérapeutiques, peut être posé rapidement sur la base de l’observation de la levure spécifique au microscope, en particulier s’il s’agit d’un échantillon d’expectoration ou de biopsie4,5. Les essais de détection d’antigènes ont une sensibilité élevée, mais une réactivité croisée avec d’autres champignons peut survenir5. L’analyse sérologique est généralement moins sensible; les manifestations radiologiques varient.
Le traitement, déterminé par la gravité de l’infection, le statut immunitaire et la réponse clinique, consiste en une thérapie antifongique générale prolongée
L’itraconazole par voie orale est le médicament de choix pour les formes légères à modérées, tandis que les cas graves nécessitent l’administration initiale d’amphotéricine B liposomale, suivie de celle d’un dérivé azolé4.
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230269
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Références
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