Le saignement postcoïtal est un symptôme très incommodant qui afflige 0,7 %–9 % des personnes1,2
Le saignement postcoïtal est un saignement non menstruel qui survient après un rapport sexuel avec pénétration et il s’observe souvent avec des saignements intermenstruels1,3. L’ectropion du col (19 %–34 %), les polypes cervicaux ou endométriaux (5 %–18 %), l’infection (p. ex., vaginite, cervicite), la grossesse et les traumas en sont des causes fréquentes chez les personnes non ménopausées, tandis que l’atrophie en est une cause fréquente après la ménopause (annexe 1, accessible en anglais au www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230143/tab-related-content)1.
Il faut effectuer un examen attentif de la vulve, du vagin et du col pour identifier les causes visibles, et procéder à une exploration bimanuelle pour déceler une possible cervicite
Il faut aussi être à l’affût des cas de violence sexuelle1. On peut traiter l’ectropion du col sur-le-champ, au cabinet médical, avec du nitrate d’argent, et il est possible d’éliminer les polypes cervicaux3. En l’absence d’une cause visible, on procédera à un prélèvement pour cytologie cervicale (au-delà des dépistages normaux), à des frottis vaginaux et cervicaux et à un dosage de la β-gonadotrophine chorionique humaine urinaire ou sérique, selon le cas1,3.
L’échographie transvaginale est indiquée pour les 50 % de personnes chez qui l’examen physique ne révèle aucune cause identifiable1
On peut reconnaître une hyperplasie endométriale, des polypes endométriaux ou des fibromes sous-muqueux à l’échographie transvaginale. Si l’échographie transvaginale est normale, on envisagera une hystérosonographie afin d’écarter un diagnostic de lésion intra-utérine4.
En l’absence de cause identifiable, il faut écarter les diagnostics de cancer du col ou de l’endomètre
Le saignement postcoïtal est attribuable à une néoplasie intraépithéliale cervicale et au cancer du col chez 7 %–18 % et 3 %–5 % des personnes affligées, respectivement1,3. Une cytologie cervicale anormale ou des lésions visibles à la vulve, au vagin ou au col justifient une consultation urgente en gynécologie pour colposcopie1–3. La biopsie de l’endomètre est recommandée chez les personnes qui ont plus de 40 ans ou qui présentent soit des cycles menstruels irréguliers, de l’obésité ou des antécédents familiaux pertinents3,4.
Une résolution spontanée s’observe en l’espace de 6 mois chez 60 % des personnes qui présentent des saignements postcoïtaux sans cause identifiable1,3
La demande de consultation en gynécologie est appropriée, peu importe le stade, mais particulièrement si tous les examens mentionnés plus haut sont normaux et que les saignements postcoïtaux n’ont pas cessé à l’intérieur de ce laps de temps.
Supplementary Material
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.230143
Footnotes
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Références
- 1.Tarney CM, Han J. Postcoital bleeding: a review on etiology, diagnosis, and management. Obstet Gynecol Int 2014;2014: 192087. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 2.Shapley M, Jordan J, Croft PR. A systematic review of postcoital bleeding and risk of cervical cancer. Br J Gen Pract 2006;56:453–60. [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 3.Owens GL, Wood NJ, Martin-Hirsch P. Investigation and management of postcoital bleeding. Obstet Gynaecol 2022;24: 24–30. [Google Scholar]
- 4.Singh S, Best C, Dunn D, et al. No. 292: Abnormal uterine bleeding in pre-menopausal women. J Obstet Gynaecol Can 2018;40:e391–415. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]
Associated Data
This section collects any data citations, data availability statements, or supplementary materials included in this article.