Résumé
Des études montrent que la socialisation de genre développe différemment chez les filles et les garçons leur identité sexuée, leur estime de soi et leurs comportements sexuels. Alors que la préadolescence est considérée comme une période charnière de la socialisation genrée, peu d’études en Afrique francophone questionnent le rôle des effets identitaires de genre sur les aspirations et les comportements sexuels et reproductifs à cette étape de vie. Cet article examine la manière dont l’intériorisation des stéréotypes de genre au cours de la socialisation est associée aux aspirations qu’ont les filles et les garçons pour certains événements de leurs vies comme avoir un premier enfant ou se marier. Une enquête a été réalisée dans 10 écoles primaires de Ouagadougou, auprès d’élèves âgé(e)s entre 9 et 16 ans, ainsi que sept discussions de groupes avec leurs parents. Les résultats montrent une variation selon le sexe des effets de l’adhésion aux normes de genre inégalitaires chez les jeunes adolescent(e)s. Cela a pour conséquence de développer des aspirations, chez les filles plus précoces au mariage et plus tardives à l’enfantement, et chez les garçons, plus précoces à l’enfantement et plus tardives au mariage. Ces effets peuvent exposer les filles et les garçons à des risques de mauvaise santé sexuelle et reproductive. Des interventions promouvant des normes égalitaires de genre pourraient renforcer l’estime de soi des filles ainsi que le respect mutuel entre les jeunes adolescent(e)s des deux sexes afin d’améliorer leur santé sexuelle et reproductive à l’adolescence et à l’âge adulte.
Mots clés: socialisation de genre, effets identitaires, santé sexuelle et reproductive, jeunes adolescent(e)s, Ouagadougou
Abstract
Studies show that gender socialisation shapes differently the gendered identity, self-esteem, and sexual behaviours of girls and boys. While pre-adolescence is viewed as a pivotal period for gendered socialisation, few studies in francophone Africa investigate the role of gender identity effects on aspirations and sexual and reproductive behaviours at this life stage. This article explores how the internalisation of gender stereotypes during socialisation is linked to the aspirations of girls and boys for certain life events, such as having their first child or getting married. A survey was conducted in 10 primary schools in Ouagadougou, among pupils aged between 9 and 16 years, as well as seven focus group discussions with their parents. The findings indicate a gender-based variation in the effects of adherence to unequal gender norms among young adolescents. As a result, girls tend to have earlier aspirations towards marriage and later aspirations for childbearing, while boys show earlier aspirations for childbearing and later ones for marriage. These effects may expose both girls and boys to risks of poor sexual and reproductive health. Interventions promoting egalitarian gender norms could boost girls’ self-esteem as well as mutual respect among young adolescents of both genders, aiming to improve their sexual and reproductive health during adolescence and into adulthood.
Keywords: gender socialisation, identity effects, sexual and reproductive health, young adolescents, Ouagadougou
Introduction
L’importance de prendre en considération le bien-être sexuel et reproductif des adolescent(e)s dans le contexte du développement économique et social des pays est largement reconnue au niveau international.1 Malgré les efforts déployés par les États-nations depuis la Conférence du Caire en 1994, des défis considérables subsistent et émergent sous de nouvelles formes, notamment dans des environnements géopolitiques et sociaux en constante évolution.2,3
En Afrique, le VIH/sida demeure l’une des principales causes de décès parmi les adolescent(e)s,4 auxquelles s’ajoutent les risques associés aux mariages et aux grossesses précoces chez les filles,4,5 ainsi que la pratique de la sexualité précoce et non protégée chez les garçons.6,7 Les données en provenance du Burkina Faso mettent en lumière une population adolescente exposée à des risques en matière de santé sexuelle et reproductive. En effet, 25% des filles et 1% des garçons âgé(e)s de 15 à 19 ans sont en union; 6.3% des filles et 8.7% des garçons sont sexuellement actifs; 0.1% des filles et 6.8% des garçons sont impliqués dans des relations sexuelles multiples.8 Cette population est donc à haut risque de décès liés aux grossesses précoces et aux infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH/sida. Afin d’assurer aux adolescent(e)s une santé sexuelle et reproductive saine et responsable, il est impératif de bien comprendre les facteurs qui influencent leurs comportements dans ce domaine.
Outre les facteurs individuels et familiaux, les normes de genre acquises au cours du processus de socialisation jouent un rôle déterminant dans les attitudes et les comportements liés à la santé sexuelle et reproductive à l’adolescence et à l’âge adulte.9 Les identités de genre qui se développent pendant l’adolescence et à l’âge adulte sont le fruit des caractéristiques et des expériences vécues dans l’enfance, en lien avec la socialisation basée sur le genre.10 Les stéréotypes de genre qui se forment tout au long de ce processus influencent les aspirations et les perspectives des individus, ainsi que leurs relations interpersonnelles et leur bien-être à long terme.11,12
Dans toutes les sociétés, les jeunes grandissent dans un contexte marqué par des inégalités de genre.13 Sous l’influence de divers facteurs tels que leur environnement familial, leurs pairs, l’éducation qu’ils reçoivent à l’école et les médias,12,14 les stéréotypes de genre qu’ils internalisent contribuent à la formation d’identités sexuées distinctes. Ces identités sont souvent en accord avec les normes sociales traditionnelles concernant la masculinité et la féminité, ce qui influe sur leurs aspirations et leurs comportements en fonction de leur sexe.14,15
Par exemple, une étude menée sur des enfants de 6 à 11 ans par Ruel16 a révélé que les filles manifestent généralement davantage de soutien, d’affection et d’ouverture dans leurs relations avec les autres, tandis que les garçons ont tendance à se montrer plus autoritaires et enclins à résoudre les conflits par la confrontation.
L’internalisation de ces normes de genre joue un rôle déterminant dans la construction d’une estime de soi positive ou négative chez les individus,17 ce qui a un impact sur leurs relations avec leurs pairs et leurs comportements sexuels à l’adolescence et à l’âge adulte.18–21 Potard18 a distingué trois types de personnalités liées à ces dynamiques chez les adolescent(e)s: celles/ceux qui développent une estime de soi solide, celles/ceux aux estimes de soi ambivalentes et celles/ceux qui développent des estimes de soi évitantes. Les adolescent(e)s ayant une estime de soi positive sont plus susceptibles d’entretenir des relations intimes saines et de vivre leur sexualité de manière épanouissante. En revanche, ceux et celles qui développent des estimes de soi ambivalentes sont enclin(e)s à des relations sexuelles précoces et à des comportements sexuels à risque, souvent motivés par la peur du rejet ou de l’abandon, les exposant davantage aux abus sexuels et aux grossesses précoces.22,23 Les adolescent(e)s aux estimes de soi évitantes, quant à eux, sont moins impliqué(e)s émotionnellement dans leurs relations intimes et voient souvent leurs partenaires comme de simples moyens d’obtenir une satisfaction personnelle.22 Ces individus sont plus enclins à s’engager dans des relations sexuelles multiples et à exercer la violence au sein de leurs relations de couple, en particulier les garçons.19 Les filles, en revanche, sont généralement moins orientées vers les expériences sexuelles.18
Plusieurs études ont été menées pour analyser l’impact de la socialisation de genre et des normes de genre sur la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s en Afrique, principalement dans les groupes d’âge de 12 à 24 ans ou de 10 à 19 ans.24–29 Les résultats de ces études varient, mettant en évidence soit des liens complexes entre les perceptions genrées et les comportements sexuels à risque des adolescent(e)s, soit l’absence de corrélation entre ces phénomènes.29 Par exemple, au Nigeria, l’adhésion à des normes de genre inégalitaires est associée à une plus grande vulnérabilité à la violence chez les filles et à un comportement violent chez les garçons.25 Cependant, une étude menée en Ouganda par Nabunya et al.29 a montré que l’adhésion aux normes de genre traditionnelles sur la sexualité était liée à une moindre propension à adopter des comportements sexuels à risque chez les élèves âgés de 14 à 17 ans. D’autres études antérieures12,24,28,30,31 ont révélé le rôle médiateur de divers facteurs sur les effets des normes de genre. Les pairs, les médias, le handicap et la communication parentale sur la sexualité peuvent amplifier ou atténuer l’impact de l’intériorisation des stéréotypes de genre sur les comportements à risque.
La période de la préadolescence est cruciale, car c’est à ce stade que les attentes sociales en matière de conformité aux normes de genre stéréotypées se renforcent chez les filles et les garçons. Ces attentes influencent fortement leurs aspirations futures et leur bien-être.13,32 Alors que la santé sexuelle et reproductive des adolescent(e)s est largement étudiée,3,32–35 peu de recherches en Afrique francophone intègrent une réflexion sur les normes de genre. L’interaction entre ces normes acquises lors de la socialisation et leur influence sur les comportements sexuels et reproductifs à l’adolescence et à l’âge adulte reste peu explorée. C’est d’autant plus préoccupant que les problèmes de santé vécus par les filles et le plus souvent en lien avec le mariage précoce et la grossesse précoce, sont étroitement liés à ces facteurs.4,5 Une étude abordant ces questions de santé sexuelle et reproductive chez les adolescent(e)s à partir de cette perspective serait une contribution précieuse à la recherche dans ce domaine.
Cet article, centré sur le Burkina Faso, a pour objectif d’analyser comment l’intériorisation des stéréotypes de genre acquis au cours de la socialisation influence les aspirations des jeunes adolescent(e)s concernant leur vie sexuelle et reproductive. Il vise à contribuer à une meilleure compréhension de l’impact de la socialisation de genre sur l’identité des adolescent(e)s et ses liens avec leurs aspirations en matière de mariage et de parentalité. Comprendre ces relations est essentiel pour orienter les interventions visant à transformer les normes de genre négatives et à promouvoir des normes positives, afin d’aider les individus à adopter des comportements sexuels et reproductifs sains à l’adolescence et à l’âge adulte.
Plus spécifiquement, cet article cherche à: i. évaluer le degré d’adhésion des filles et des garçons aux normes de genre prédominantes dans leur environnement social; ii. examiner comment les filles et les garçons envisagent leur avenir; iii. analyser l’impact des normes de genre sur les aspirations en matière de mariage et de procréation chez les filles.
Méthode
Définition des Concepts
Dans cette section, nous éclairons les concepts clés qui forment la base de notre analyse concernant l’influence des effets identitaires des normes de genre, issus de la socialisation des jeunes adolescent(e)s, sur leurs aspirations à fonder une famille et à se marier. Voici les définitions des termes principaux pour cette étude:
Normes de genre: Les normes de genre se réfèrent aux perceptions et aux attentes sociales en ce qui concerne les rôles des filles et des garçons au sein d’une société donnée.36,37 Dans notre recherche, les données sur les normes de genre ont été recueillies en utilisant la méthodologie de la “Global Early Adolescent Study” (GEAS). Cette approche mesure les normes de genre selon trois dimensions: les caractéristiques de genre stéréotypées, les rôles de genre stéréotypés, et le double standard sexuel. Cet outil a été testé auprès de parents et de jeunes dans quatorze sites répartis sur cinq continents. Il s’avère particulièrement utile pour des études menées dans des contextes où il n’existe pas de mesures interculturelles validées des normes de genre chez les jeunes adolescent(e)s.38,39 Dans notre article, nous nous concentrons principalement sur les questions relatives aux caractéristiques de genre stéréotypées afin de cerner les perceptions des élèves concernant les normes de genre. Cette approche a été privilégiée dans un contexte où la sexualité, y compris celle des enfants, est souvent un sujet tabou, dans le but de faciliter l’expression des participants.
La variable correspondante, décrite plus en détail ci-dessous, est “adhésion aux stéréotypes de genre”.
Identité: L’identité englobe l’ensemble des caractéristiques et des attributs qui font qu’un individu ou un groupe se perçoit comme une entité spécifique et qu’il est perçu de la sorte par les autres.40
Effets identitaires: Dans le contexte de cette étude, il s’agit des conséquences ou des résultats de la socialisation conforme aux attentes liées à la masculinité et à la féminité sur les identités des individus.41 Ces normes ont tendance à établir des rapports hiérarchiques entre les genres. Notre hypothèse de travail est que, contrairement aux garçons, les filles développent une estime de soi négative, ce qui a pour conséquence l’adoption de comportements sexuels à risque.
Santé sexuelle et reproductive: Ce terme renvoie à l’état de bien-être physique, émotionnel, mental et social dans le domaine de la sexualité et de la reproduction.42
Jeunes adolescent(e)s: Il s’agit des individus âgés de 10 à 14 ans.43 Notre étude a porté sur les classes de CE2, incluant les enfants qui y sont scolarisés quelques soit l'âge. Nous maintenons le terme “jeunes adolescent(e)s” bien que l’âge des élèves enquêté(e)s varie entre 9 et 16 ans, car l’âge moyen et le mode de l’échantillon analysé se situent à environ 10 ans.
Cadre de l’étude
Pour cette étude, nous avons utilisé les données de deux enquêtes distinctes: une enquête quantitative menée auprès d’élèves du primaire et une enquête qualitative impliquant les parents d’élèves. Ces enquêtes ont été réalisées dans le cadre du projet “Starting Right at Schools: The gendered socialization of very young adolescents in schools and sexual and reproductive health (StaRS)” mené de 2019 à 2021. Les enquêtes se sont déroulées dans les quartiers périphériques et défavorisés de trois villes: Ouagadougou au Burkina Faso, Ile-Ife au Nigeria et Nairobi au Kenya. L’objectif du projet StaRS était d’identifier des interventions à bas coût visant à promouvoir des normes de genre positives et à améliorer le bien-être sexuel et reproductif des jeunes adolescent(e)s. Pour ce faire, il était essentiel de comprendre comment les normes de genre sont inculquées dans le contexte scolaire et comment elles peuvent influencer la santé sexuelle et reproductive des jeunes adolescent(e)s.
Données quantitatives au Burkina Faso
La collecte des données quantitatives au Burkina Faso s’est déroulée entre avril et juin 2019. Les enquêtes ont été menées auprès d’élèves de deuxième année de l’enseignement primaire (CE2) dans les écoles de trois quartiers périphériques: Nioko2, Nonghin et Polesgho (Carte 1). Sur les 810 élèves recensées dans ces classes, 722 âgé(e)s de 9 à 16 ans ont participé à l’enquête. La participation était conditionnée par le consentement des parents et l’accord des élèves eux-mêmes. Les élèves pour lesquels les informations concernant l’âge auquel ils aspiraient à se marier ou à avoir leur premier enfant étaient manquantes ont été exclu(e)s. Le questionnaire utilisé était basé sur le “Global Early Adolescent Study” (GEAS) et a été adapté pour correspondre aux normes et réalités locales. Le questionnaire administré aux très jeunes adolescent(e)s comprenait quatre volets: un volet basé sur des vignettes pour mesurer les normes de genre contextualisées à travers des représentations de relations spécifiques, une échelle multidimensionnelle pour mesurer les normes de genre générales liées aux relations, un volet sur la santé et les comportements, ainsi qu’un volet évaluant l’exposition des très jeunes adolescent(e)s à l’éducation sexuelle. Les entretiens ont été menés individuellement avec les élèves par des agents de collecte de données spécialement formé(e)s pendant onze jours. Pour préserver la confidentialité et la protection des enfants, les entretiens se déroulaient dans la cour des écoles, à l’abri des regards et des oreilles indiscrets. Les données ont été collectées directement sur des tablettes et envoyées à un serveur électronique “ODK”.
Carte 1.
Site de l’Observatoire de Population de Ouagadougou
Figure 1.
Distribution of adherence score to gender stereotypes by pupils’ gender
Variables dépendantes
Les deux variables dépendantes de notre étude, à savoir “l’aspiration au premier enfant” et “l’aspiration au mariage”, sont basées sur un module interrogant les attentes futures des élèves. Ce module comprenait plusieurs volets, dont le premier posait des questions sur la certitude de la réalisation de certains événements de vie dans le futur. Les réponses à ces questions étaient formulées comme suit: “Je vais lire d’autres choses qui se passent dans la vie de la plupart des gens. S’il te plaît dis-moi si tu penses qu’elles vont t’arriver.” Les réponses possibles étaient: “ne se produira jamais, va arriver, est déjà arrivé, ne sais pas”. Étant donné que les événements de vie listés étaient socialement acceptés et attendus, les réponses des élèves à ce premier volet allaient toutes dans le sens de l’affirmatif et ne présentaient pas de variations. Les variables dépendantes ont été construites à partir des réponses au deuxième volet du module, qui interrogeait sur l’âge auquel les élèves espéraient que ces événements se réalisent. Les questions étaient formulées comme suit: “Si cela va arriver: À quel âge penses-tu que ces choses vont t’arriver?” avec deux items: “Tu auras ton premier enfant” et “Tu vas te marier”. Les options de réponses étaient: “10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29 ans, 30 ans ou plus, je ne sais pas”. Par souci de cohérence et de faibles effectifs, la catégorie “10-14 ans” a été regroupée avec la catégorie “15-19 ans” pour l’analyse de l’âge d’aspiration au mariage. La catégorie “je ne sais pas” a été maintenue comme une catégorie d’analyse, car dans cette population de jeunes adolescent(e)s, l’aptitude à exprimer leurs aspirations pouvait également révéler des effets identitaires de genre. Cependant, bien que constituant un sujet d’analyse important, cette modalité ne fera pas l’objet de commentaires particuliers dans cet article.
Variables indépendantes
Les variables indépendantes principales de notre étude sont le sexe des élèves et leur adhésion aux stéréotypes de genre. Le sexe a été obtenu à partir des réponses fournies dans la partie identification du questionnaire. L’adhésion aux stéréotypes de genre a été mesurée en fonction des réponses données par les élèves à neuf affirmations liées à des traits stéréotypés de genre. Les réponses étaient échelonnées sur une échelle de cinq niveaux: 1. Beaucoup en désaccord, 2. Un peu en désaccord, 3. Ni d’accord ni en désaccord, 4. Un peu d’accord, 5. Beaucoup d’accord. Les neuf affirmations étaient les suivantes:
Les garçons devraient être éduqués de façon sévère pour pouvoir surmonter toutes les difficultés de la vie
Les filles devraient éviter de hausser la voix pour ressembler aux femmes
Les garçons devraient toujours se défendre même si cela nécessite de se battre
Les filles doivent être humbles
Les filles ont plus besoin de la protection de leurs parents que les garçons
Les garçons devraient pouvoir dire ce qu’ils pensent sans avoir peur qu’on se moque d’eux
Les garçons qui se comportent comme des filles sont considérés comme faibles
Un garçon devrait toujours avoir le dernier mot sur les décisions avec sa petite amie
Il est important que les garçons montrent qu’ils sont durs même s’ils ont peur au fond d’eux-mêmes
Un score global d’adhésion aux stéréotypes de genre a été calculé en additionnant les réponses pour chaque individu. Le score le plus bas possible était de 9, indiquant une perception moins stéréotypée, tandis que le score le plus élevé possible était de 45, révélant une perception fortement stéréotypée. Le coefficient alpha de Cronbach de 0,45, qui est inférieur à 0,5, traduit une faible cohérence interne dans les réponses aux questions utilisées pour mesurer les stéréotypes de genre. Les raisons possibles de cette faible cohérence comprennent les imprécisions introduites lors de la traduction de l’outil de l’anglais au français, puis en mooré, ainsi que le jeune âge de la population étudiée. Une étude menée par Jodoin et Julien,44 cherchant à valider en français une série d’échelles portant sur les normes de genre au sein d’une population de jeunes québécois de 8 à 16 ans, a révélé que les coefficients alpha de Cronbach devenaient moins élevés lors de la traduction de l’anglais au français pour certaines échelles de conformité aux stéréotypes de genre, ce qui pourrait expliquer cette faible cohérence.
Variables secondaires et de contrôle
Notre étude a également pris en compte des facteurs qui ont été identifiés dans des travaux antérieurs comme ayant des effets médiateurs sur l’influence des normes de genre. Ces facteurs incluent l’âge, le lieu de naissance des enfants, leur proximité avec les parents, leur proximité avec les pairs, et l’accès aux médias. L’âge a été obtenu à partir des registres scolaires tenus par les enseignant(e)s. Le lieu de naissance indiquait si l’enfant était né à Ouagadougou ou non. La proximité avec les parents était définie par trois modalités: “Père/tuteur”, “Mère/tutrice”, “Autre”. La proximité avec les pairs a été analysée sous forme ordinale, avec des réponses comme “Rarement”, “Parfois”, “Souvent”. L’accès aux médias se référait à la possibilité pour les enfants d’accéder à des canaux de communication tels que la télévision, la radio ou le téléphone portable. Bien que nous n’ayons pas eu d’informations détaillées sur l’utilisation des médias, nous avons catégorisé l’accès en fonction du nombre de types de médias auxquels les enfants avaient accès. L’hypothèse sous-jacente était que les élèves ayant accès à plusieurs types de médias étaient plus exposés à leurs effets. Cette variable a été traitée sous forme ordinale, avec des modalités graduelles correspondant au niveau d’accès: “Aucun”, “1 type”, “2 types”, “3 types”.
Données qualitatives
Simultanément à la collecte des données quantitatives, des focus groups ont été menés auprès de 52 parents d’élèves, recrutés avec l’aide des responsables d’établissement et des enseignant(e)s sur les trois sites de l’étude. Au total, sept focus groups ont été organisés, en distinguant les parents en fonction du sexe de leur enfant. Ces groupes comprenaient: des mères ayant uniquement des filles, des pères ayant uniquement des filles à Nioko 2; des mères ayant uniquement des garçons, des pères ayant uniquement des garçons à Polesgho; et enfin, des mères et des pères ayant à la fois des filles et des garçons, ainsi qu’un groupe composé de parents d’enfants des deux sexes à Nonghin. La durée moyenne des focus groups était d’une heure et trente minutes. Les discussions avec les parents avaient pour but de recueillir leurs points de vue sur les changements vécus par leurs enfants à l’adolescence, leurs opinions sur la manière dont l’environnement scolaire influençait les comportements sexuels des enfants, ainsi que sur les normes de genre que les enfants acquéraient à l’école. Les perceptions des parents sur l’éducation sexuelle à l’école, y compris leurs préférences concernant les contenus, les méthodes d’enseignement, et leur niveau de soutien ou d’opposition à l’éducation sexuelle, ont également été recueillies. Tous les focus groups se sont déroulés en Mooré, la langue nationale, puis ont été transcrits et traduits en français par une assistante et un assistant de collecte de données, qui étaient tous deux étudiant(e)s en sociologie de niveau master.
Méthodes d’analyse des données
Les méthodes employées dans cette étude sont caractérisées par un mélange de données quantitatives et qualitatives, ainsi que par des approches descriptives et explicatives. Tout d’abord, nous avons réalisé des analyses de fréquences et bivariées sur les données quantitatives pour brosser un portrait de la population d’étude, évaluer l’adhésion aux stéréotypes de genre, et établir des typologies de comportement en fonction du sexe des jeunes adolescent(e)s. Par la suite, des analyses multivariées, prenant en compte des interactions complexes, ont été appliquées pour comprendre comment les stéréotypes de genre influencent les aspirations futures des enfants et comment cette relation est modulée par d’autres facteurs. Elles commencent par une analyse par arbre de classification afin d’identifier les variables les plus pertinentes dans l’explication des aspirations des élèves, bien que cette analyse demeure exploratoire et complémentaire. Les résultats ont ensuite été confirmés par des analyses explicatives approfondies à l’aide d’une régression multinomiale. Toutes les analyses quantitatives ont été menées à l’aide du logiciel R-Studio.
En ce qui concerne les données qualitatives, l’auteure principale a effectué une analyse de contenu des discours recueillis auprès des parents. Cette analyse manuelle a permis de construire un corpus thématique en relation avec les questions de l’étude, contribuant ainsi à une meilleure compréhension des résultats quantitatifs. Les résultats quantitatifs ont été présentés en premier lieu, puis complétés progressivement par les résultats qualitatifs pour offrir des éclairages supplémentaires sur les dynamiques en jeu dans les contextes de l’étude.
Sur le plan éthique, il convient de noter que le projet à l’origine des données utilisées dans cet article a reçu l’approbation du Comité d’Éthique pour la Recherche en Santé (CERS) du Burkina Faso pour ses deux phases de recherche, à savoir la phase formative et la phase d’intervention (lettre de délibération N°2019-02-014 datée du 6 février 2019). De plus, une autorisation a été obtenue auprès du ministère de l’Éducation Nationale du Burkina Faso pour la réalisation de l’enquête auprès des élèves dans les établissements scolaires.
Le consentement écrit des parents, ainsi que l’assentiment écrit des enfants, ont été sollicités pour tous les élèves des écoles où la collecte de données a été effectuée. Afin de garantir une compréhension adéquate de l’étude par les élèves, deux séances de sensibilisation ont été organisées par l’équipe de recherche dans les classes concernées. La première visait à présenter l’étude aux élèves, tandis que la seconde avait pour objectif de les familiariser avec les agent(e)s de collecte de données qui seraient en interaction directe avec eux. Avant chaque entretien, les agent(e)s ont soigneusement obtenu l’assentiment éclairé de chaque élève, de manière individuelle. Étant donné le volume du questionnaire, il a été administré en deux séances distinctes. En reconnaissance de leur participation, des collations ont été offertes à tous les enfants à la fin de chaque séance d’entretien, y compris à ceux des classes enquêtées qui ne participaient pas directement à l’enquête. Pour les groupes de discussion avec les parents, l’étude a été présentée individuellement à chaque participant potentiel, et leur accord de participation a été recueilli sous forme écrite avant les entretiens.
Résultats
Caractéristiques socio-démographiques des élèves
Au total, les analyses portent sur un effectif de 683 élèves dont 363 de sexe féminin et 320 de sexe masculin. La population d’étude est constituée des élèves des classes de CE2* des dix écoles primaires enquêtées. Elle se répartit presqu’équitablement entre les trois quartiers de l’étude, Nioko II, Nonghin et Polesgo (Tableau 1). Environ deux cinquièmes des élèves enquêté(e)s soit 43% sont né(e)s dans une autre communauté que celle dans laquelle ils/elles résidaient au moment de l’enquête. Les élèves enquêté(e)s avaient un âge moyen de 10,5 ans, soit 10,4 ans dans la population de sexe féminin et 10.6 ans dans celle de sexe masculin. Toutefois l’écart d’âge était plus grand dans la population des filles (9–16 ans) que dans la population des garçons (9–14 ans). La majorité des élèves avait à la fois un accès à la télévision et à la radio. Les élèves ont déclaré en majorité être plus proche de leur père/tuteur. Près de la moitié (46%) d’entre eux a déclaré discuter de leurs peurs avec leur père ou tuteur. Le tiers a déclaré le faire avec la mère (34%) et 1/5 avec une autre personne. Les élèves de sexe féminin étaient plus nombreuses que les élèves de sexe masculin à déclarer discuter de leurs peurs avec leurs pères (58% contre 33%). En revanche les garçons étaient plus nombreux que les filles à déclarer discuter de leurs peurs avec leurs mères (50% contre 19%). D’une manière générale les élèves de sexe féminin comme de sexe masculin ont déclaré passer parfois du temps avec leurs ami.e.s proches, et les garçons plus que les filles.
Tableau 1.
Caractéristiques des élèves de sexe féminin et de sexe masculin
| Variables | Total (N = 683) | Féminin (N = 363) | Masculin (N = 320) | Valeur p |
|---|---|---|---|---|
| Lieu de naissance | 0.002 | |||
| Hors de la communauté | 42.7% | 48.3% | 36.4% | |
| Dans la communauté | 57.3% | 51.7% | 63.6% | |
| Valeurs manquantes | 2 | 1 | 1 | |
| Communauté de résidence | 0.427 | |||
| Nioko II | 35.9% | 34.7% | 37.2% | |
| Nonghin | 30.9% | 33.1% | 28.4% | |
| Polesgho | 33.2% | 32.2% | 34.4% | |
| Age | 0.054 | |||
| Moyenne (écart-type) | 10.5 (1.2) | 10.4 (1.2) | 10.6 (1.1) | |
| Médiane (Q1. Q3) | 10.0 (10.0–11.0) | 10.0 (10.0–11.0) | 10.0 (10.0–11.0) | |
| Min – Max | 9.0 - 16.0 | 9.0 - 16.0 | 9.0 - 14.0 | |
| Accès aux médias | 0.58 | |||
| Aucun | 6% | 6.1% | 5.9% | |
| 1Type | 22.8% | 23.4% | 22.2% | |
| 2Types | 40.1% | 37.7% | 42.8% | |
| 3Types | 31% | 32.8% | 29.1% | |
| Proximité avec les parents | < 0.001 | |||
| Père/tuteur | 46.1% | 57.9% | 32.8% | |
| Mère/tutrice | 33.7% | 19.3% | 50.0% | |
| Autre | 20.2% | 22.9% | 17.2% | |
| Proximité avec les pairs | 0.001 | |||
| Rarement | 38.1% | 43.1% | 32.5% | |
| Parfois | 29.3% | 30.1% | 28.4% | |
| Souvent | 3.6% | 26.8% | 39.1% | |
| Valeurs manquantes | 1 | 1 | 0 |
Niveau d’adhésion des élèves aux stéréotypes de genre
Le niveau d’adhésion des élèves aux stéréotypes de genre est mesuré à partir des scores d’adhésion aux caractéristiques de genre stéréotypés. Ces scores sont construits à partir des réponses à une série de neuf questions portant sur des caractéristiques usuelles de masculinité et de féminité. Les boîtes à moustaches présentées dans la Figure 1 montrent la distribution des élèves selon le score moyen d’adhésion aux stéréotypes de genre pour les deux sous-populations féminine et masculine. Il n’existe pas de différence selon le sexe au niveau statistique pour cette variable (Tableau A1, en annexe). Aussi, avec un score moyen d’environ 39 (sur un total de 45) pour les élèves des deux de sexe, il apparait qu’aussi bien les filles que les garçons adhèrent fortement aux stéréotypes qui confèrent la force et l’autorité au sexe masculin et la faiblesse et l’humilité au sexe féminin.
Figure 1.
Distribution du score d’adhésion aux stéréotypes de genre selon le sexe des élèves. Variations dans les aspirations des élèves pour l’âge au premier enfant et au mariage
La Figure 2 montre que les filles et les garçons se placent différemment quant aux âges auxquels elles et ils aspirent à se marier ou avoir un premier enfant. Les filles déclarent plus fréquemment vouloir leur premier enfant ou se marier à des âges jeunes, et les garçons à des âges plus tardifs. Les filles sont plus nombreuses à choisir la tranche d’âge 15–19 ans comme celle pendant laquelle elles se marieront, tandis que les garçons sont peu nombreux à se positionner dans cette tranche d’âge pour cet évènement. Ces derniers ont plus tendance à donner la tranche d’âge 25–29 ans comme celle de la réalisation de leur mariage. Ils ont aussi tendance à donner la tranche d’âge 25–29 ans et 30 ans ou plus comme celle de la réalisation de leur premier accès à la paternité. Les filles sont en revanche peu présentes dans ces tranches d’âge concernant la réalisation de leur premier accès la maternité.
Figure 2.
Les élèves de sexe féminin aspirent plus fréquemment au premier enfant et au mariage à des jeunes âges. NSP: Ne sais pas
L’analyse de la variance (ANOVA) montre que les âges d’aspiration au mariage ou au premier enfant varient selon le degré d’adhésion des élèves aux stéréotypes de genre (Tableau A2, en annexe). Cette variation est plus grande pour les aspirations au premier enfant.
Classification des facteurs explicatifs des différences d’aspiration entre les filles et les garçons à l’âge au premier enfant et au mariage
Pour analyser de manière fine les liens entre les âges d’aspiration au mariage et au premier enfant des filles et des garçons et les effets des stéréotypes de genre issus de leur processus de socialisation, nous avons procédé dans un premier temps à une analyse de classification. Le but de l’analyse était d’identifier les facteurs explicatifs les plus importants du phénomène et de possibles effets d’interactions entre eux. Ces facteurs explicatifs ont été déterminés à partir de la revue de littérature. Les nœuds (nodes) correspondent aux liaisons établies entre les différentes catégories des variables notamment la variable dépendante.
Les résultats de l’analyse de classification montrent que les facteurs les plus déterminants dans l’explication des âges d’aspiration des élèves au premier enfant sont le sexe, les stéréotypes de genre et l’accès aux médias (Figure 3). Les facteurs les plus déterminants pour les âges d’aspiration au mariage sont le sexe et la proximité avec les pairs (Figure 4). Ces résultats indiquent particulièrement que les effets de l’adhésion aux stéréotypes de genre sur l’âge d’aspiration au mariage et au premier enfant chez les filles dépendent aussi de l’influence des médias et de celle des pairs.
Figure 3.
Arbre de classification des facteurs les plus explicatifs des âges d’aspiration des élèves au premier enfant
Figure 4.
Arbre de classification des facteurs les plus explicatifs des âges d’aspiration des élèves au mariage
L’importance des médias et des pairs dans la vie des élèves est aussi relevée dans le discours des parents. Pour les parents, les élèves sont souvent exposés à des images à caractère sexuel à travers les canaux de communication tels que la télévision et le téléphone portable. Ces images les inciteraient à avoir une sexualité précoce par mimétisme ou curiosité, parfois avec la complicité des pairs. Toujours pour les parents, ces comportements peuvent aussi avoir comme conséquence la survenue d’une grossesse précoce et non désirée.
« La télévision détruit nos enfants car elle fait passer des films tels que des films d’amour qui ne sont pas adaptés à leurs âges. Ainsi, ils se retrouvent dans les maisons vides pour essayer et cela entraine d’autres problèmes ». (Focus group des mères de garçons)
La grande proximité des adolescent(e)s avec les pairs avec qui ils/elles préfèrent passer du temps ainsi que leur influence sont ainsi soulignées par les parents.
« En grandissant ils prennent tout chez leurs camarades. Ils ne se consacrent plus à leurs études. Quand ils rentrent de l’école, ils déposent les cahiers et ressortent. Tout se fait avec les pairs ». (Focus group des pères de garçons)
Les résultats de l’analyse de classification et de ceux des discours recueillis suggèrent donc des effets de l’accès aux médias et des pairs sur les comportements des adolescent(e)s. Toutefois, si les données quantitatives montrent les effets des médias sur les aspirations des filles, les discours recueillis, essentiellement des parents de garçons, quant à eux révèlent la grande proximité des garçons aux médias et aux pairs, ainsi que leur potentiel effet.
Effets identitaires des stéréotypes de genre sur les différentiels d’âges d’aspiration au premier enfant et au mariage des élèves de sexe féminin et de sexe masculin
L’analyse multinomiale a été utilisée pour évaluer l’effet net de l’adhésion aux stéréotypes de genre sur les âges d’aspiration au premier enfant et au mariage des élèves. Les premières classes d’âge sont retenues comme modalité de référence, soit 15–19 ans pour le premier enfant et 10–19 ans pour le mariage. Quatre modèles d’analyse ont été testés pour chacune des deux variables dépendantes et ce, dans les deux sous-populations féminine et masculine. Le premier modèle prend en compte une des deux variables dépendantes et le score d’adhésion aux stéréotypes de genre. Le second modèle introduit dans le premier modèle toutes les autres variables explicatives. Le troisième modèle ajoute au deuxième modèle une variable d’interaction entre le score d’adhésion aux stéréotypes de genre et l’accès aux médias. Le quatrième modèle ajoute au modèle 3 l’interaction de la proximité avec des pairs avec le score d’adhésion aux stéréotypes de genre. Les résultats de ce modèle final (modèle 4) sont présentés dans le Tableau 2. Les effets identitaires liés à l’adhésion aux stéréotypes de genre sont dissimulés à la fois par le degré d’exposition aux médias et les relations avec les pairs.
Tableau 2.
Effets différentiels des stéréotypes de genre sur les aspirations des élèves de sexe féminin et de sexe masculin (modèle 4)
| Variables | Sous-population féminine | Sous-population masculine | |||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||||||
| OR | 95% IC | p-value | OR | 95% IC | p-value | OR | 95% IC | p-value | OR | 95% IC | p-value | ||
| 20-24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.50 | 1.35–1.67 | <0.001 | 1.22 | 1.10–1.35 | <0.001 | 0.47 | 0.41–0.54 | <0.001 | 2.47 | 2.17–2.81 | <0.001 |
| Accès aux médias | ### | ### | <0.001 | 96.8 | 8.83–1061 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Age | 0.86 | 0.57–1.29 | 0.5 | 1.03 | 0.73–1.44 | 0.9 | 1.34 | 0.65–2.76 | 0.4 | 1.02 | 0.52–2.00 | >0.9 | |
| Lieu de naissance | |||||||||||||
| Hors de la communauté | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Dans la communauté | 0.81 | 0.34–1.94 | 0.6 | 0.92 | 0.46–1.86 | 0.8 | 2.07 | 0.54–7.96 | 0.3 | 1.06 | 0.27–4.11 | >0.9 | |
| Proximité avec les parents | |||||||||||||
| Père/tuteur | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Mère/tutrice | 1.54 | 0.46–5.17 | 0.5 | 1.41 | 0.51–3.91 | 0.5 | 2.31 | 0.60–8.96 | 0.2 | 0.28 | 0.10–0.77 | 0.014 | |
| Autre personne | 2.32 | 0.77–7.00 | 0.13 | 2.24 | 0.92–5.46 | 0.076 | ### | ### | <0.001 | 0.54 | 0.21–1.43 | 0.2 | |
| Proximité avec les pairs | ### | ### | <0.001 | ### | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias | 0.81 | 0.77–0.84 | <0.001 | 0.89 | 0.83–0.95 | <0.001 | 1.37 | 1.28–1.46 | <0.001 | 0.69 | 0.65–0.73 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Proximité avec les pairs | 0.78 | 0.71–0.85 | <0.001 | 0.87 | 0.80–0.95 | 0.001 | 1.48 | 1.35–1.63 | <0.001 | 0.56 | 0.51–0.61 | <0.001 | |
| Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 0.01 | 0.00–0.02 | <0.001 | 0.06 | 0.01–0.23 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 1.12 | 1.09–1.16 | <0.001 | 1.07 | 1.04–1.11 | <0.001 | 0.85 | 0.82–0.89 | <0.001 | 1.24 | 1.18–1.29 | <0.001 | |
| 25-29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.42 | 1.27–1.59 | <0.001 | 1.48 | 1.32–1.66 | <0.001 | 0.5 | 0.43–0.57 | <0.001 | 2.55 | 2.23–2.90 | <0.001 |
| Accès aux médias | ### | ### | <0.001 | 177 | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Age | 0.71 | 0.45–1.13 | 0.15 | 0.99 | 0.66–1.50 | >0.9 | 1.47 | 0.72–3.01 | 0.3 | 0.96 | 0.49–1.90 | >0.9 | |
| Lieu de naissance | |||||||||||||
| Hors de la communauté | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Dans la communauté | 1.09 | 0.41–2.91 | 0.9 | 0.97 | 0.40–2.32 | >0.9 | 2.57 | 0.67–9.77 | 0.2 | 1.06 | 0.27–4.11 | >0.9 | |
| Proximité avec les parents | |||||||||||||
| Père/tuteur | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Mère/tutrice | 1.40 | 0.37–5.21 | 0.6 | 3.20 | 1.02–10.0 | 0.046 | 2.25 | 0.59–8.55 | 0.2 | 0.12 | 0.05–0.34 | <0.001 | |
| Autre personne | 0.98 | 0.27–3.53 | >0.9 | 1.94 | 0.64–5.88 | 0.2 | ### | ### | <0.001 | 0.40 | 0.16–1.02 | 0.054 | |
| Proximité avec les pairs | 0.78 | 0.04–15.1 | 0.9 | 145 | 13.7–1532 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias | 0.8 | 0.76–0.85 | <0.001 | 0.85 | 0.79–0.92 | <0.001 | 1.38 | 1.29–1.47 | <0.001 | 0.66 | 0.62–0.69 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Proximité avec les pairs | 1.02 | 0.94–1.11 | 0.6 | 0.82 | 0.76–0.90 | <0.001 | 1.46 | 1.34–1.60 | <0.001 | 0.58 | 0.54–0.63 | <0.001 | |
| Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 0.08 | 0.02–0.29 | <0.001 | 0.09 | 0.02–0.40 | 0.002 | ### | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 1.06 | 1.02–1.09 | 0.003 | 1.08 | 1.04–1.13 | <0.001 | 0.85 | 0.82–0.88 | <0.001 | 1.23 | 1.18–1.28 | <0.001 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.29 | 1.08–1.53 | 0.004 | 0.81 | 0.73–0.90 | <0.001 | 0.39 | 0.34–0.46 | <0.001 | 2.87 | 2.51–3.29 | <0.001 |
| Accès aux médias | ### | ### | <0.001 | 0.44 | 0.02–8.03 | 0.6 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Age | 0.72 | 0.43–1.21 | 0.2 | 0.88 | 0.57–1.36 | 0.6 | 0.86 | 0.41–1.81 | 0.7 | 0.84 | 0.41–1.70 | 0.6 | |
| Lieu de naissance | |||||||||||||
| Hors de la communauté | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Dans la communauté | 0.89 | 0.30–2.67 | 0.8 | 0.87 | 0.35–2.15 | 0.8 | 1.74 | 0.44–6.91 | 0.4 | 0.84 | 0.21–3.38 | 0.8 | |
| Proximité avec les parents | |||||||||||||
| Père/tuteur | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Mère/tutrice | 2.45 | 0.59–10.2 | 0.2 | 2.04 | 0.62–6.75 | 0.2 | 1.09 | 0.27–4.38 | >0.9 | 0.08 | 0.03–0.23 | <0.001 | |
| Autre personne | 1.81 | 0.45–7.20 | 0.4 | 1.14 | 0.35–3.74 | 0.8 | ### | ### | <0.001 | 0.22 | 0.08–0.61 | 0.004 | |
| Proximité avec les pairs | ### | 371–1103 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias | 0.86 | 0.80–0.91 | <0.001 | 1.01 | 0.93–1.09 | 0.8 | 1.44 | 1.34–1.54 | <0.001 | 0.66 | 0.62–0.70 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Proximité avec les pairs | 0.87 | 0.81–0.95 | 0.001 | 1.44 | 1.37–1.52 | <0.001 | 1.43 | 1.30–1.58 | <0.001 | 0.53 | 0.48–0.58 | <0.001 | |
| Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 0.04 | 0.02–0.10 | <0.001 | 16.9 | 3.53–80.7 | <0.001 | 186 | 32.8–1-051 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 1.07 | 1.04–1.11 | <0.001 | 0.94 | 0.90–0.98 | 0.002 | 0.88 | 0.84–0.92 | <0.001 | 1.26 | 1.20–1.32 | <0.001 | |
| Ne sait pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.11 | 1.00–1.23 | 0.044 | 1.56 | 1.41–1.73 | <0.001 | 0.22 | 0.19–0.26 | <0.001 | 1.6 | 1.39–1.84 | <0.001 |
| Accès aux médias | 84.8 | 23.0–313 | <0.001 | 356 | 29.1–4-365 | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Age | 0.83 | 0.55–1.26 | 0.4 | 1.08 | 0.75–1.54 | 0.7 | 1.22 | 0.59–2.52 | 0.6 | 0.94 | 0.47–1.89 | 0.9 | |
| Lieu de naissance | |||||||||||||
| Hors de la communauté | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Dans la communauté | 0.95 | 0.39–2.29 | >0.9 | 0.97 | 0.46–2.05 | >0.9 | 1.8 | 0.46–6.99 | 0.4 | 1.68 | 0.41–6.91 | 0.5 | |
| Proximité avec les parents | |||||||||||||
| Père/tuteur | — | — | — | — | — | — | — | — | |||||
| Mère/tutrice | 1.93 | 0.58–6.41 | 0.3 | 2.25 | 0.80–6.27 | 0.12 | 2.15 | 0.55–8.41 | 0.3 | 0.12 | 0.04–0.34 | <0.001 | |
| Autre personne | 1.42 | 0.45–4.45 | 0.6 | 1.32 | 0.49–3.53 | 0.6 | ### | ### | <0.001 | 0.13 | 0.04–0.39 | <0.001 | |
| Proximité avec les pairs | ### | ### | <0.001 | ### | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias | 0.9 | 0.86–0.94 | <0.001 | 0.86 | 0.80–0.92 | <0.001 | 1.78 | 1.67–1.90 | <0.001 | 0.8 | 0.76–0.85 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Proximité avec les pairs | 0.84 | 0.77–0.92 | <0.001 | 0.72 | 0.66–0.79 | <0.001 | 1.69 | 1.54–1.85 | <0.001 | 0.63 | 0.58–0.68 | <0.001 | |
| Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 0.04 | 0.01–0.11 | <0.001 | 0.02 | 0.00–0.07 | <0.001 | ### | ### | <0.001 | 0 | 0.00–0.00 | <0.001 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre *Accès aux médias*Proximité avec les pairs | 1.08 | 1.05–1.12 | <0.001 | 1.11 | 1.06–1.15 | <0.001 | 0.81 | 0.77–0.84 | <0.001 | 1.17 | 1.12–1.23 | <0.001 | |
### valeurs abérantes liées aux faibles effectifs.
Sur la question de l’âge d’aspiration au premier enfant, les filles ont plus de chance de placer leurs aspirations à des âges tardifs qu’aux âges de 15–19 ans lorsqu’elles adhèrent fortement aux stéréotypes de genre. En effet, elles ont plus de chance de placer leurs aspirations à avoir un premier enfant, respectivement: 1.5 [1.35–1.67] fois aux âges de 20–24 ans; 1.42 [1.27–1.59] fois aux âges 25–29 ans et 1.29 [1.08–1.53] fois aux âges de 30 ans ou plus qu’aux âges de 15-19 ans. Les probabilités pour les garçons, lorsqu’ils adhèrent fortement aux stéréotypes de genre de placer leurs aspirations aux âges tardifs plutôt qu’aux âges de 15-19 ans sont moins élevées. Les chances d’aspirer à avoir un premier enfant sont respectivement 0.47 [0.41–0.54] fois aux âges de 20–24 ans; 0.5 [0.43–0.57] fois aux âges de 25–29 ans et 0.39 fois aux âges de 30 ans ou plus [0.34–0.46] qu’aux âges de 15–19 ans.
Sur la question de l’aspiration au mariage, les filles qui adhèrent plus aux stéréotypes de genre sont moins enclines que les garçons à aspirer au mariage après les âges de 15–19 ans. Elles ont respectivement 1.22 [0,10–0.35] fois et 1.48 [1.32–1.66] fois plus de chances d’aspirer à se marier aux âges de 20–24 ans et 25–26 ans qu’aux âges de 15–19 ans. En revanche, elles ont 0.19 [0.10–0.27] fois moins de chance de se marier aux âges de 30 ans ou plus qu’aux âges de 15–19 ans. Cependant les garçons ont des probabilités plus élevées d’aspirer à des âges au mariage tardifs lorsqu’ils adhèrent fortement aux stéréotypes de genre. Ils ont plus de chance d’espérer se marier, et respectivement 2.47 [2.17–2.81] fois aux âges de 20–24 ans, 2.55 [2.33–2.90] fois aux âges de 25–29 ans et 2.87 [2.51–3.29] fois aux âges de 30 ans ou plus qu’aux âges de 15–19 ans.
Des analyses descriptives complémentaires ont comparé l’ordre de positionnement de l’âge d’aspiration au premier enfant et celui de l’âge au mariage chez les filles et chez les garçons (Tableau A3, annexe). Il apparait que les deux tiers des élèves aspirent à avoir le premier enfant et à se marier au même âge; 19% aspirent à se marier à un âge plus jeune que celui de la première maternité ou paternité et 15% aspirent à se marier à un âge plus tardif que celui de la première maternité ou paternité. Bien que la différence selon le sexe ne soit pas significative, on relève que les élèves de sexe féminin sont plus nombreuses (22%) que ceux de sexe masculin (15.5%) à aspirer à se marier à un âge plus jeune que celui auquel elles aspirent à avoir le premier enfant. Cependant, les élèves de sexe masculin (16%) sont plus nombreux que ceux de sexe féminin (13%) à aspirer à avoir leur premier enfant à un âge plus jeune que celui auquel ils aspirent à se marier.
L’analyse des âges d’aspiration au premier enfant et au mariage révèle qu’adhérer aux stéréotypes de genre prédispose les filles à vouloir se marier bien avant d’avoir le premier enfant. Celles qui adhèrent fortement aux stéréotypes de genre ont plus de chance d’aspirer à une première maternité aux âges de 30 ans ou plus, alors qu’elles sont moins enclines à aspirer au mariage au-delà de l’âge de 20 ans. Les prédictions des aspirations des garçons révèlent un effet identitaire de l’adhésion aux stéréotypes de genre contraire à celui des filles. Les garçons qui adhèrent fortement aux stéréotypes de genre ont plus de chance d’aspirer au mariage aux âges de 30 ans et plus, et au premier enfant avant l’âge de 20 ans.
Les discours des parents laissent apparaitre que les filles et les garçons sont perçu(e)s et socialisé(e)s selon des logiques différentes dans les communautés étudiées. Le statut social de la femme/ fille repose essentiellement sur le mariage. La fille est celle qui est appelée à quitter le domicile parental pour faire ses preuves dans une autre famille. L’honneur de sa famille d’origine dépend de sa capacité à intégrer et à réussir ses tâches sociales dans cette nouvelle famille. L’éducation du garçon représente moins d’enjeux en ce sens qu’il n’est pas évalué par de tierces personnes, il reste dans la cour de son père.
Les parents ont explicitement mentionné au cours des discussions de groupe qu’il n’est pas possible d’éduquer les filles et les garçons de la même manière, parce qu’ils et elles ne sont pas appelé(e)s à occuper socialement les mêmes rôles.
« … le garçon et la fille sont différents, le garçon reste chez son père et la fille est amenée à rejoindre une autre famille. Elle ne peut pas rester dans la cour de son père. Pour cette raison, on ne peut pas les traiter de la même manière » (Focus group des mères)
Ces perceptions sont retransmises aux enfants depuis le bas âge à travers des communications mais aussi des activités d’initiation. Les mères sont celles qui ont la charge de la bonne retransmission de ce modèle de socialisation, car ce sont elles qui seront blâmées en cas de défaillance.
Il s’agit donc d’inculquer aux filles des normes sociales qui idéalisent le mariage et la procréation et les placent au centre de la vie des femmes. Elles sont aussi initiées aux activités domestiques telles que le ménage et les soins aux enfants pour garantir leurs habiletés à prendre soin de leurs foyers.
« Quand elle grandit, on lui apprend ce qu’une femme doit faire. On dit que le destin d’une femme, c’est le foyer et dans ce cas, il faut lui apprendre comment cuisiner, comment entretenir son foyer, et comment prendre soin des enfants car elle est en train de devenir une femme. C’est ce que nous lui apprenons ». (Focus group des mères de filles)
« A la maison, c’est sa mère qui est chargée de lui apprendre ce qu’elle doit savoir et ce qu’elle doit faire. En tant que femme, si tu ne conseilles pas bien ton enfant et qu’elle se marie, et qu’au bout de quelque temps, on la répudie, c’est une honte et cette honte est plus grande pour la mère. Elle doit trouver le moyen de faire pour que tout se passe bien et qu’elle soit en paix ». (Focus group des mères de filles)
Du fait des normes liées à l’honneur et à la sexualité des filles, ces dernières sont aussi incitées à s’abstenir de relations sexuelles et donc à éviter les grossesses avant d’avoir trouvé le bon partenaire. Les discours des mères expriment les difficultés qu’elles rencontrent pour que leurs filles se marient vierges ou avant qu’elles ne tombent enceintes. Y parvenir est décrit comme un exploit pour les mères peu expérimentées face aux défis que leur pose l’adolescence de leurs enfants.
« … si tu n’éduques pas bien ta fille, elle va te surprendre avec une grossesse et tu te rendras compte par la suite que l’auteur de cette grossesse ne peut même pas se nourrir lui-même, n’en parlons pas nourrir ta fille [mineur]. Parfois il peut refuser la responsabilité de la grossesse ». (Focus group des mères de filles)
« Si elle se presse, et tombe enceinte par imprudence. Souvent, la vie de couple s’impose à certaines filles. Si tu fais un enfant, tu te verras obligée de rester avec cet homme pour ne pas avoir à abandonner ton enfant. Dans ce cas, même si tu ne veux pas, tu n’y peux rien. Mais si tu t’abstiens, tu peux choisir l’homme que tu estimes capable de t’entretenir toi-même, et ce, avec joie. Ainsi, vous vivrez heureux. C’est mieux que de se lancer dans cette vie [de couple] avec impatience. » (Focus group de mères de filles)
« … si tu ne te lasses pas de parler, alors tu ne verras pas la honte. J’ai trois de mes filles qui sont mariées. Mais aucune n’est tombée enceinte avant de se marier. Je ne les suis pas et je ne sais pas si elles sont allées chez des hommes ou pas. Et cela, on ne le sait que quand tu tombes enceinte. Mais grâce à Dieu, aucune n’est tombée enceinte avant le mariage … ». (Focus group des mères de filles)
Contrairement aux filles, les garçons sont sensibilisés à la responsabilité sociale de l’homme dans le mariage. Ils sont de ce fait encouragés à la réussite économique pour assumer leur future responsabilité de chef de famille.
« Avec les garçons, c’est difficile. Nous leur disons de faire attention aux filles parce que « si tu n’as pas de travail, tu comptes sur ton papa et tu ramènes une femme, ta vie va changer. Mais si tu cherches le travail avant de chercher la femme, cela peut te faciliter les choses » » (Focus group des mères de garçons)
Discussion
Cet article explore les implications identitaires de la socialisation genrée sur les aspirations liées à la vie sexuelle et reproductive des jeunes, telles que l’âge auquel ils envisagent d’avoir leur premier enfant ou de se marier. Les analyses menées sur des données d’élèves issus de quartiers défavorisés à Ouagadougou ont permis d’éclairer les spécificités de cette relation. En premier lieu, nos résultats mettent en évidence que les jeunes filles tout comme les garçons adhèrent fortement aux normes de genre stéréotypées prédominantes au sein de leurs communautés.
Ces normes attribuent une autorité et un pouvoir au sexe masculin, associant le succès des garçons à l’obtention d’un statut socio-économique stable. Parallèlement, elles assignent aux filles un rôle de faiblesse et d’humilité, liant leur réussite à leur accession au statut d’épouse et à leur implication dans les tâches domestiques et les soins aux enfants. Deuxièmement, nos résultats révèlent des différences dans les aspirations liées à l’âge auquel les filles et les garçons envisagent d’être parents ou de se marier. Ces différences découlent des attentes sociales spécifiques liées à chaque sexe, résultant de leur socialisation respective. Ainsi, les filles qui adhèrent davantage aux stéréotypes de genre tendent à envisager le mariage à un âge précoce, tout en reportant l’âge auquel elles souhaitent devenir mères. À l’inverse, les garçons qui adhèrent fortement aux stéréotypes de genre ont tendance à repousser l’âge auquel ils souhaitent se marier, mais n’allongent pas pour autant l’âge auquel ils envisagent d’être pères, qui demeure précoce.
Les jeunes filles, souvent poussées par les attentes sociales de leur sexe, aspirent généralement au mariage avant même d’envisager la maternité. Au Burkina Faso, dans nombre de communautés, c’est à travers le prisme du mariage que se construit le statut social de la femme. Cette mise en avant du mariage est intrinsèquement liée à une surveillance accrue de la sexualité des adolescentes. L’objectif est clair: éviter toute initiation à la vie sexuelle hors des liens matrimoniaux et toute procréation avant le mariage. Ces normes directrices incitent, de fait, ces jeunes filles à privilégier le mariage en y accédant tôt.45,46 Par ailleurs, les stéréotypes de genre influencent également les aspirations des garçons. Ils sont en effet conduits à valoriser davantage la paternité que le rôle d’époux, en raison des attentes sociétales qui les associent à la virilité et à la réussite financière.46 Ils sont vus comme les futurs chefs de famille, porteurs de responsabilités financières. Toutefois, il est paradoxal de constater que ces mêmes garçons sont incités à affirmer leur masculinité via des relations sexuelles hors mariage et une pluralité de partenaires. Les aspirations des jeunes reflètent ainsi les tendances nationales en matière de nuptialité et de procréation au Burkina Faso. Les données du dernier recensement45 montrent un âge médian au mariage de 20 ans pour les femmes et 26 ans pour les hommes.
Nos constatations concordent avec celles des études menées par Ouattara et al.,45 Rossier et al.,46 ainsi que Ouédraogo et Guillaume.47 Ces recherches ont toutes exploré comment les normes de genre influencent les expériences quotidiennes liées à la sexualité et à la reproduction des jeunes femmes et hommes à Ouagadougou.
En conséquence de l’interdiction de la sexualité prémaritale, les jeunes filles non mariées rencontrent des difficultés à accéder aux services de santé sexuelle et reproductive. Leur présence dans ces centres de santé est souvent confrontée à des violences verbales, y compris de la part des prestataires de soins, qui sont censés protéger leurs droits.45
Le double standard concernant la sexualité prémaritale est manifeste: pour les filles, il est prôné l’abstinence avant le mariage et la procréation uniquement au sein de ce cadre, tandis que pour les garçons, la multiplicité des partenaires est encouragée. Cette dichotomie engendre des répercussions négatives sur les comportements sexuels des adolescents. Les jeunes femmes en subissent majoritairement les conséquences. Le mariage devient pour elles le vecteur pour atteindre le statut social respecté qu’elles convoitent. Cédant à la pression sociétale, elles peuvent devenir les partenaires occasionnelles d’hommes leur promettant le mariage.46 Par ailleurs, certains jeunes hommes adoptent des comportements sexuels risqués dans la quête d’un statut social reconnu, compensant ainsi un statut socio-économique précaire.46
Le désir de procréation, lorsqu’il ne s’aligne pas sur les réalités et défis du contexte actuel, expose les jeunes filles à des risques. Face à la peur du jugement social lié à une procréation hors mariage, certaines peuvent se tourner vers l’avortement pour maintenir une acceptabilité sociale et économique.47
Il est également notable que les stéréotypes de genre influençant les aspirations des adolescents sont fortement modulés par leur accès aux médias et leurs relations avec leurs pairs. Les médias accentuent les stéréotypes en modelant les comportements. Comme le rapportent des parents, la familiarité croissante des enfants avec les technologies de l’information peut les confronter à des contenus qui contredisent l’éducation familiale, mettant en avant les relations intimes. Leur comportement peut également être influencé par des pairs soumis aux mêmes stimuli. Selon une étude de Chandra-Mouli et al.,12 l’exposition aux médias et l’influence des pairs intensifient les effets des disparités de genre. Cependant, des études ciblées éclairciraient davantage l’influence de ces facteurs sur la projection des adolescents dans leur futur au Burkina Faso, en particulier concernant leur vie sexuelle et reproductive.
Les inégalités de genre profondément ancrées dans la socialisation ont un impact sur le bien-être sexuel et reproductif des adolescents. Il est crucial d’encourager des initiatives visant une égalité des genres, pour garantir les droits et la santé sexuelle des adolescents, aussi bien filles que garçons. De telles démarches aideraient également à: i. combattre la discrimination envers les filles, ii. les protéger de toutes formes de violence, y compris sexuelle, iii. contrer les mariages précoces, et iv. assurer un accès à une information de qualité sur la santé sexuelle et reproductive. Il est prouvé que des politiques d’éducation sexuelle bien structurées favorisent le changement comportemental des jeunes.48 Néanmoins, ces politiques doivent être sensibles au genre, inclusives et adaptées au contexte.
Forces et limites
L’approche mixte adoptée dans cette étude a permis d’explorer les effets de l’intériorisation des stéréotypes de genre pendant la socialisation sur les aspirations des élèves de Ouagadougou, tout en les replaçant dans le contexte de leur vie quotidienne. Cependant, il est important de noter quelques limites liées aux données utilisées. La traduction multiple de l’outil de collecte des données, de l’anglais au français puis au Mooré, aurait pu influencer sa cohérence, ainsi que l’indicateur de mesure des normes de genre analysé dans cet article. De plus, le manque d’informations sur les caractéristiques des parents et des ménages des élèves interrogés, des facteurs qui peuvent influencer leurs comportements et leurs perspectives, constitue une autre limite. Bien que nous ayons des données sur l’accès aux médias, l’absence d’informations sur l’utilisation des médias par les élèves ne permet pas une analyse approfondie de leur rôle, ni de les classer de manière significative. Les élèves participant à l’étude proviennent de dix écoles situées dans des communautés économiquement défavorisées, ce qui signifie que les résultats ne peuvent pas être généralisés à l’ensemble de la ville d’Ouagadougou. Enfin, il est important de souligner que les données utilisées sont transversales, ce qui signifie qu’elles ne permettent pas d’établir des relations de causalité. Cependant, les résultats présentés dans cet article mettent en lumière les effets potentiels à moyen et long terme de la socialisation genrée sur la vie sexuelle et reproductive des individus.
Conclusion
Cette étude a examiné comment la socialisation différenciée des filles et des garçons influence l’âge auquel ils aspirent à avoir leur premier enfant ou à se marier. Les résultats indiquent que les filles et les garçons adhèrent aux normes stéréotypées qui attribuent le pouvoir et l’autorité aux garçons, tandis qu’ils associent la faiblesse et l’humilité aux filles. Cette socialisation conduit à des aspirations distinctes chez les deux groupes en ce qui concerne leur avenir. Fortement imprégnés de stéréotypes de genre, les filles aspirent à se marier à un âge précoce, tout en retardant leur désir d’être mères alors que les garçons ont plutôt tendance à envisager la parentalité à un âge précoce, tout en reportant le mariage à un âge ultérieur. Les aspirations des filles et des garçons reflètent les attentes sociales liées à leur sexe dans leurs communautés respectives. Les stéréotypes de genre ont le potentiel de les exposer à des risques en matière de santé sexuelle et reproductive, tant à l’adolescence qu’à l’âge adulte. Ces risques incluent des abus, une activité sexuelle précoce, des mariages et des grossesses précoces, ainsi que des avortements chez les filles. Chez les garçons, ces risques comprennent une activité sexuelle précoce, des partenariats sexuels multiples et une parentalité précoce. Les résultats de cette étude ont donc des implications politiques et programmatiques majeures.
Ainsi, des interventions visant à promouvoir des normes de genre plus égalitaires, notamment dans le cadre de programmes d’éducation sexuelle complète, pourraient renforcer l’estime de soi des filles et promouvoir le respect mutuel entre les sexes, améliorant ainsi leur santé sexuelle et reproductive à l’adolescence et à l’âge adulte. Cependant, il est essentiel de rappeler que les normes de genre sont des obstacles qu’il est difficile de changer. Il est donc nécessaire d’innover davantage dans les interventions, en sensibilisant sur l’importance de l’acquisition d’un capital humain solide pour tous les adolescents, indépendamment de leur sexe, afin de les préparer à saisir les opportunités d’épanouissement à l’âge adulte. La construction de ce capital humain passe par l’éducation et la formation, qui ne peuvent être conciliées avec une entrée précoce dans la vie féconde.
Autres membres de l’équipe de recherche
Abdramane Soura a participé à la gestion du projet. Ouarma Souleymane a contribué à la programmation et à la gestion des données du projet.
Remerciements
Les auteurs remercient les agent.e.s de collecte des données qualitatives Barry Kadiguè et Boro Mahamady ainsi que les agent.e.s de collecte des données quantitatives suivants, par ordre alphabétique: Badini Idrissa, Beko Diomande Brice Ghislain, Bere Baowend-Somdé Berthe, Bonogo Hamza, Bouda Frédéric, Cisse Assita, Diallo Moussa, Dielbogo/Kabre S Judith, Kam Sié Marc, Koudougou Cyr Gueswendé Rodrigue M, Mano Hindatou A, Mare Wendtoin Hervé, Nabi Wenpagnandé Solange, Nayaga Madeleine, Nombre Erell Michelle Shivonne, Nonguierma Kiswendsida Aliance Mélodie, Ouedraogo Aminata, Ouedraogo Souleymane, Sawadogo Brahima, Sawadogo Ibrahim, Teby Yenimassa, Tiendrebeogo Cathérine, Tougma Lamoussa, Traore Issiaka, Traore Moustapha, Wangroa Nongobsida Patricia, Zongo Eric.
Financement
Le projet duquel est tiré cet article a été financé par le centre de recherches pour le développement international (CRDI) sous la référence 108676-001. AmplifyChange a fourni une petite somme d’argent pour soutenir la rédaction de l’article par le biais d’un programme de mentorat en partenariat avec le CERRHUD, EDSSR et SRHM. AmplifyChange et le CRDI n'ont joué aucun rôle dans la détermination de la recherche ou du contenu de ce manuscrit.
Supplementary Material
ANNEXES.
Tableau A1.
Distribution des variables principales selon le sexe des élèves
| Variables | Féminin (N = 363) | Masculin (N = 320) | Total (N = 683) | p-valeur |
|---|---|---|---|---|
| Aspiration au 1er enfant | <0.001 | |||
| 15–19 ans | 28 (7.7%) | 11 (3.4%) | 39 (5.7%) | |
| 20–24 ans | 131 (36.1%) | 78 (24.4%) | 209 (30.6%) | |
| 25–29 ans | 55 (15.2%) | 103 (32.2%) | 158 (23.1%) | |
| 30ans et > | 30 (8.3%) | 52 (16.2%) | 82 (12.0%) | |
| Ne sais pas | 119 (32.8%) | 76 (23.8%) | 195 (28.6%) | |
| Aspiration au mariage | <0.001 | |||
| 15–19 ans | 46 (12.7%) | 11 (3.4%) | 57 (8.3%) | |
| 20–24 ans | 136 (37.5%) | 91 (28.4%) | 227 (33.2%) | |
| 25–29 ans | 45 (12.4%) | 97 (30.3%) | 142 (20.8%) | |
| 30 ans et > | 40 (11.0%) | 59 (18.4%) | 99 (14.5%) | |
| Ne sais pas | 96 (26.4%) | 62 (19.4%) | 158 (23.1%) | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.371 | |||
| Moyenne (écart–type) | 38.8 (4.5) | 39.1 (4.6) | 38.9 (4.5) | |
| Médiane (Q1, Q3) | 39.0 (36.0. 42.0) | 40.0 (37.0. 43.0) | 39.0 (36.0. 42.0) | |
| Min–Max | 25.0–45.0 | 19.0–45.0 | 19.0–45.0 |
Tableau A2.
Analyse de la variance (ANOVA) des aspirations des élèves selon l’adhésion au stéréotype de genre
| DL | S-Variance | Variance | Valeur de F | Valeur de p(>F) | |
|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au 1er enfant | 4 | 410 | 102.39 | 5.065 | 0.000501*** |
| Résidus | 678 | 13706 | 20.22 | ||
| Aspiration au mariage | 4 | 257 | 64.24 | 3.143 | 0.0142* |
| Résidus | 678 | 13859 | 20.44 |
Significativité: 0 “***” 0.001 “**” 0.01 “*” 0.05 “.” 0.1 “ “ 1 DL: degré de liberté.
Tableau A3.
Ordre des aspirations des élèves selon le sexe
| Ordre des aspirations | Féminin (N = 231) | Masculin (N = 233) | Total (N = 464) | p-valeur |
|---|---|---|---|---|
| Mariage avant premier enfant | 0.067 | |||
| Non | 77.9% | 84.5% | 81.2% | |
| Oui | 22.1% | 15.5% | 18.8% | |
| Mariage et premier enfant concomitants | 0.450 | |||
| Non | 35.1% | 31.8% | 33.4% | |
| Oui | 64.9% | 68.2% | 66.6% | |
| Mariage après premier enfant | 0.312 | |||
| Non | 87.0% | 83.7% | 85.3% | |
| Oui | 13.0% | 16.3% | 14.7% |
Significativité: 0 “***” 0.001 “**” 0.01 “*” 0.05 “.” 0.1 “ ” 1.
Tableau A4.
Déclaration des aspirations des élèves selon le sexe
| Total (N = 683) | Femme (N = 363) | Homme (N = 320) | p-valeur | |
|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | 0.009 | |||
| Sait | 71.4% | 67.2% | 76.2% | |
| Ne sait pas | 28.6% | 32.8% | 23.8% | |
| Aspiration au mariage | 0.029 | |||
| Sait | 76.9% | 73.6% | 80.6% | |
| Ne sait pas | 23.1% | 26.4% | 19.4% |
Significativité: 0 “***” 0.001 “**” 0.01 “*” 0.05 “.” 0.1 “ 1.
Tableau A5.
Régressions et interactions de la variable “Accès aux médias pour chaque catégorie de cette variable”
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Accès au médias/Aucun | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.93, 1.09 | 0.8 | 1 | 0.93, 1.07 | >0.9 |
| Accès au médias/Aucun | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 19 | 0.00, 127,118 | 0.5 | 0 | 0.00, 30.3 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/Aucun: Oui | 0.91 | 0.74, 1.13 | 0.4 | 1.17 | 0.90, 1.52 | 0.2 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.05 | 0.97, 1.14 | 0.2 | 0.98 | 0.92, 1.06 | 0.7 |
| Accès au médias/Aucun | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 6,260,167 | 4,299, 9,115,294,730 | <0.001 | 0 | 0.00, 203 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/Aucun: Oui | 0.66 | 0.55, 0.80 | <0.001 | 1.14 | 0.86, 1.52 | 0.4 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.03 | 0.95, 1.13 | 0.5 | 1.06 | 0.98, 1.15 | 0.2 |
| Accès au médias/Aucun | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 387,125 | 33.4, 4,484,524,971 | 0.007 | 1.98 | 0.00, 36,208 | 0.9 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/Aucun: Oui | 0.71 | 0.56, 0.91 | 0.006 | 0.98 | 0.76, 1.27 | 0.9 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.95 | 0.88, 1.03 | 0.2 | 0.95 | 0.88, 1.02 | 0.13 |
| Accès au médias/Aucun | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 3,924,579 | 11,824, 1,302,655,345 | <0.001 | 0.01 | 0.00, 100 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/Aucun: Oui | 0.69 | 0.59, 0.80 | <0.001 | 1.12 | 0.88, 1.43 | 0.3 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Accès au médias/1type | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1 | 0.92, 1.08 | >0.9 | 1.01 | 0.95, 1.08 | 0.8 |
| Accès au médias/1type | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1 | 1.00, 1.00 | >0.9 | 1 | |||
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/1type: Oui | 1 | 1 | 1.00, 1.00 | >0.9 | |||
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.03 | 0.95, 1.11 | 0.5 | 0.99 | 0.93, 1.06 | 0.8 |
| Accès au médias/1type | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1 | 1.00, 1.00 | >0.9 | 1 | |||
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/1type: Oui | 1 | 1.00, 1.00 | 1 | 1.00, 1.00 | |||
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.93, 1.11 | 0.8 | 1.06 | 0.98, 1.14 | 0.2 |
| Accès au médias/1type | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1 | 1.00, 1.00 | 1 | 1.00, 1.00 | |||
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/1type: Oui | 1 | 1.00, 1.00 | 1 | 1.00, 1.00 | |||
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.93 | 0.86, 1.01 | 0.082 | 0.96 | 0.90, 1.02 | 0.2 |
| Accès au médias/1type | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1 | 1.00, 1.00 | 1 | 1.00, 1.00 | |||
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/1type: Oui | 1 | 1.00, 1.00 | 1 | 1.00, 1.00 | |||
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Accès au médias/2types | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.91, 1.11 | >0.9 | 1.04 | 0.96, 1.12 | 0.3 |
| Accès au médias/2types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 2.41 | 0.00, 1,613 | 0.8 | 36.6 | 0.13, 9,962 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/2types: Oui | 0.97 | 0.82, 1.14 | 0.7 | 0.91 | 0.79, 1.05 | 0.2 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.02 | 0.92, 1.13 | 0.7 | 1.02 | 0.94, 1.10 | 0.7 |
| Accès au médias/2types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.64 | 0.00, 512 | 0.9 | 25.1 | 0.07, 8,870 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/2types: Oui | 1.02 | 0.86, 1.20 | 0.9 | 0.92 | 0.80, 1.07 | 0.3 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.99 | 0.88, 1.10 | 0.8 | 1.04 | 0.95, 1.14 | 0.4 |
| Accès au médias/2types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.13 | 0.00, 183 | 0.6 | 0.79 | 0.00, 474 | >0.9 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/2types: Oui | 1.06 | 0.89, 1.28 | 0.5 | 1.02 | 0.87, 1.20 | 0.8 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.93 | 0.84, 1.02 | 0.14 | 0.96 | 0.89, 1.04 | 0.4 |
| Accès au médias/2types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.84 | 0.00, 503 | >0.9 | 4.61 | 0.02, 1,366 | 0.6 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/2types: Oui | 1.01 | 0.86, 1.19 | 0.9 | 0.97 | 0.84, 1.12 | 0.7 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Accès au médias/3types | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.98 | 0.89, 1.08 | 0.6 | 0.97 | 0.90, 1.06 | 0.6 |
| Accès au médias/3types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.19 | 0.00, 148 | 0.6 | 0.02 | 0.00, 4.20 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/3types: Oui | 1.06 | 0.90, 1.26 | 0.5 | 1.1 | 0.96, 1.26 | 0.2 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.05 | 0.95, 1.16 | 0.3 | 0.98 | 0.90, 1.07 | 0.7 |
| Accès au médias/3types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 11.1 | 0.01, 10,900 | 0.5 | 0.36 | 0.00, 93.0 | 0.7 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/3types: Oui | 0.94 | 0.79, 1.13 | 0.5 | 1.02 | 0.88, 1.17 | 0.8 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.02 | 0.91, 1.13 | 0.8 | 1.07 | 0.97, 1.17 | 0.2 |
| Accès au médias/3types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1.17 | 0.00, 2,119 | >0.9 | 4.2 | 0.01, 2,156 | 0.7 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/3types: Oui | 1 | 0.83, 1.21 | >0.9 | 0.95 | 0.81, 1.11 | 0.5 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.9 | 0.82, 0.99 | 0.029 | 0.93 | 0.85, 1.01 | 0.08 |
| Accès au médias/3types | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0 | 0.00, 0.68 | 0.039 | 0.01 | 0.00, 1.71 | 0.076 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Médias/3types: Oui | 1.2 | 1.00, 1.43 | 0.052 | 1.12 | 0.97, 1.30 | 0.12 | |
Note: OR = Odds Ratio, IC = Intervalle de confiance.
Tableau A6.
Régressions et interactions de la variable “Proximité avec les pairs” pour chaque catégorie de cette variable
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Souvent | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.95 | 0.86, 1.05 | 0.3 | 0.99 | 0.91, 1.07 | 0.8 |
| Proximité avec les pairs/ Souvent | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.01 | 0.00, 2.85 | 0.1 | 0.14 | 0.00, 28.8 | 0.5 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Souvent: Oui | 1.15 | 0.98, 1.34 | 0.095 | 1.05 | 0.92, 1.21 | 0.4 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.99 | 0.89, 1.10 | 0.9 | 0.98 | 0.90, 1.06 | 0.6 |
| Proximité avec les pairs/ Souvent | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.03 | 0.00, 16.6 | 0.3 | 0.12 | 0.00, 36.8 | 0.5 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Souvent: Oui | 1.1 | 0.93, 1.30 | 0.3 | 1.05 | 0.91, 1.21 | 0.5 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.96 | 0.86, 1.07 | 0.4 | 1.04 | 0.95, 1.14 | 0.4 |
| Proximité avec les pairs/ Souvent | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0 | 0.00, 1.54 | 0.065 | 0.04 | 0.00, 34.6 | 0.4 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Souvent: Oui | 1.19 | 0.99, 1.44 | 0.067 | 1.07 | 0.91, 1.27 | 0.4 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.9 | 0.81, 0.99 | 0.033 | 0.95 | 0.88, 1.03 | 0.2 |
| Proximité avec les pairs/ Souvent | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.01 | 0.00, 4.31 | 0.14 | 0.36 | 0.00, 86.5 | 0.7 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Souvent: Oui | 1.12 | 0.96, 1.31 | 0.2 | 1.02 | 0.89, 1.17 | 0.8 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Parfois | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.93, 1.11 | 0.8 | 0.99 | 0.91, 1.07 | 0.7 |
| Proximité avec les pairs/Parfois | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 14.2 | 0.01, 22,246 | 0.5 | 0.03 | 0.00, 10.3 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Parfois: Oui | 0.93 | 0.78, 1.12 | 0.5 | 1.09 | 0.94, 1.27 | 0.3 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.02 | 0.93, 1.12 | 0.7 | 0.97 | 0.90, 1.06 | 0.5 |
| Proximité avec les pairs/Parfois | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.18 | 0.00, 430 | 0.7 | 0.06 | 0.00, 26.2 | 0.4 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Parfois: Oui | 1.04 | 0.86, 1.26 | 0.7 | 1.07 | 0.92, 1.26 | 0.4 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.03 | 0.93, 1.14 | 0.6 | 1.04 | 0.95, 1.13 | 0.4 |
| Proximité avec les pairs/Parfois | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 16.4 | 0.01, 47,735 | 0.5 | 0.06 | 0.00, 48.6 | 0.4 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Parfois: Oui | 0.94 | 0.77, 1.15 | 0.6 | 1.08 | 0.91, 1.28 | 0.4 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.96 | 0.88, 1.05 | 0.4 | 0.98 | 0.90, 1.06 | 0.6 |
| Proximité avec les pairs/Parfois | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 142 | 0.10, 208,821 | 0.2 | 8.53 | 0.03, 2,586 | 0.5 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/Parfois: Oui | 0.88 | 0.73, 1.06 | 0.2 | 0.95 | 0.82, 1.11 | 0.5 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Rarement | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.03 | 0.93, 1.14 | 0.6 | 1.06 | 0.97, 1.15 | 0.2 |
| Proximité avec les pairs/Rarement | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 23.2 | 0.04, 14,590 | 0.3 | 126 | 0.56, 28,288 | 0.08 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Rarement: Oui | 0.92 | 0.78, 1.09 | 0.3 | 0.88 | 0.77, 1.01 | 0.075 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.08 | 0.97, 1.20 | 0.2 | 1.03 | 0.95, 1.13 | 0.5 |
| Proximité avec les pairs/ Rarement | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 115 | 0.15, 90,173 | 0.2 | 61.3 | 0.22, 17,443 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Rarement: Oui | 0.89 | 0.75, 1.05 | 0.2 | 0.91 | 0.78, 1.05 | 0.2 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.06 | 0.95, 1.18 | 0.3 | 1.11 | 1.01, 1.23 | 0.039 |
| Proximité avec les pairs/Rarement | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 85.1 | 0.06, 126,017 | 0.2 | 114 | 0.22, 59,607 | 0.14 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Rarement: Oui | 0.88 | 0.73, 1.06 | 0.2 | 0.89 | 0.76, 1.04 | 0.15 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.93 | 0.85, 1.03 | 0.2 | 0.94 | 0.87, 1.03 | 0.2 |
| Proximité avec les pairs/Rarement | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1.6 | 0.00, 943 | 0.9 | 0.23 | 0.00, 60.3 | 0.6 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pairs/ Rarement: Oui | 0.99 | 0.84, 1.17 | >0.9 | 1.04 | 0.90, 1.20 | 0.6 | |
Note: OR = Odds Ratio, IC = Intervalle de confiance.
Tableau A7.
Régressions et interactions de la variable “Proximité avec les parents”: pour chaque catégorie de cette variable
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pères/tuteurs | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.99 | 0.90, 1.08 | 0.8 | 1.03 | 0.96, 1.11 | 0.4 |
| Proximité avec les pères/tuteurs | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.39 | 0.00, 502 | 0.8 | 98.1 | 0.13, 77,007 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pères/tuteurs: Oui | 1.03 | 0.86, 1.24 | 0.7 | 0.9 | 0.76, 1.06 | 0.2 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.02 | 0.93, 1.13 | 0.6 | 1.02 | 0.94, 1.11 | 0.6 |
| Proximité avec les pères/tuteurs | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1.38 | 0.00, 2,022 | >0.9 | 414 | 0.44, 385,302 | 0.08 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pères/tuteurs: Oui | 1.01 | 0.84, 1.22 | 0.9 | 0.87 | 0.74, 1.04 | 0.12 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1 | 0.91, 1.11 | >0.9 | 1.08 | 0.99, 1.18 | 0.08 |
| Proximité avec les pères/tuteurs | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.54 | 0.00, 1,456 | 0.9 | 138 | 0.08, 236,999 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pères/tuteurs: Oui | 1.03 | 0.84, 1.26 | 0.8 | 0.89 | 0.74, 1.07 | 0.2 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.93 | 0.85, 1.01 | 0.09 | 0.98 | 0.91, 1.05 | 0.6 |
| Proximité avec les pères/tuteurs | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.6 | 0.00, 697 | 0.9 | 135 | 0.16, 115,831 | 0.2 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les pères/tuteurs: Oui | 1.03 | 0.86, 1.23 | 0.8 | 0.89 | 0.76, 1.06 | 0.2 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les mères/tutrices | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.98 | 0.86, 1.12 | 0.8 | 1 | 0.91, 1.10 | >0.9 |
| Proximité avec les mères/tutrices | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.24 | 0.00, 161 | 0.7 | 0.37 | 0.00, 68.8 | 0.7 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les mères/tutrices: Oui | 1.02 | 0.86, 1.20 | 0.9 | 1.01 | 0.88, 1.15 | 0.9 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.89, 1.15 | 0.9 | 0.98 | 0.88, 1.08 | 0.7 |
| Proximité avec les mères/tutrices | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.21 | 0.00, 177 | 0.6 | 0.18 | 0.00, 44.5 | 0.5 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les mères/tutrices: Oui | 1.02 | 0.86, 1.20 | 0.9 | 1.02 | 0.89, 1.18 | 0.7 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.97 | 0.84, 1.11 | 0.7 | 1.02 | 0.91, 1.13 | 0.8 |
| Proximité avec les mères/tutrices | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 0.01 | 0.00, 19.0 | 0.2 | 0.03 | 0.00, 13.6 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les mères/tutrices: Oui | 1.1 | 0.91, 1.32 | 0.3 | 1.09 | 0.93, 1.27 | 0.3 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.94 | 0.82, 1.06 | 0.3 | 0.97 | 0.88, 1.08 | 0.6 |
| Proximité avec les mères/tutrices | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 1.04 | 0.00, 655 | >0.9 | 3.42 | 0.02, 695 | 0.7 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec les mères/tutrices: Oui | 0.98 | 0.83, 1.15 | 0.8 | 0.96 | 0.84, 1.10 | 0.6 | |
| Variables | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec autres | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Aspiration au premier enfant | Aspiration au mariage | ||||||
| OR | 95% IC | p-valeur | OR | 95% IC | p-valeur | ||
| 20–24 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.01 | 0.93, 1.10 | 0.8 | 0.99 | 0.92, 1.07 | 0.8 |
| Proximité avec autres | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 79.9 | 0.00, 1,333,679 | 0.4 | 0.05 | 0.00, 22.8 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec autres: Oui | 0.92 | 0.72, 1.16 | 0.5 | 1.09 | 0.93, 1.28 | 0.3 | |
| 25–29 ans | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.03 | 0.95, 1.13 | 0.4 | 0.97 | 0.90, 1.05 | 0.5 |
| Proximité avec autres | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 18.4 | 0.00, 454,185 | 0.6 | 0.02 | 0.00, 15.0 | 0.3 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec autres: Oui | 0.94 | 0.73, 1.20 | 0.6 | 1.11 | 0.94, 1.31 | 0.2 | |
| 30 ans ou plus | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 1.05 | 0.95, 1.16 | 0.3 | 1.06 | 0.97, 1.15 | 0.2 |
| Proximité avec autres | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 3,007 | 0.09, 100,317,358 | 0.13 | 1.32 | 0.00, 1,673 | >0.9 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec autres: Oui | 0.83 | 0.64, 1.07 | 0.15 | 0.99 | 0.82, 1.19 | >0.9 | |
| Ne sais pas | Score d’adhésion aux stéréotypes de genre | 0.93 | 0.86, 1.01 | 0.1 | 0.92 | 0.86, 1.00 | 0.044 |
| Proximité avec autres | |||||||
| Non | — | — | — | — | |||
| Oui | 4.77 | 0.00, 87,784 | 0.8 | 0 | 0.00, 0.32 | 0.022 | |
| Score d’adhésion aux stéréotypes de genre* Proximité avec autres: Oui | 0.97 | 0.76, 1.24 | 0.8 | 1.22 | 1.02, 1.46 | 0.026 | |
Note: OR = Odds Ratio, IC = Intervalle de confiance.









