Skip to main content
CMAJ : Canadian Medical Association Journal logoLink to CMAJ : Canadian Medical Association Journal
. 2024 Feb 26;196(7):E243–E244. [Article in French] doi: 10.1503/cmaj.221763-f

Syndrome malin des neuroleptiques

Carolyn Michelle Tan 1,, Alexander Kumachev 1
PMCID: PMC10896597  PMID: 38408786

Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) est une réaction médicamenteuse aux antagonistes dopaminergiques à potentiel fatal

Il se caractérise par de la rigidité, une altération de l’état mental, l’hyperthermie et la dysfonction autonome (c.-à-d., diaphorèse, tachycardie, tachypnée et labilité de la tension artérielle)1. Il affecte environ 0,02 %–0,03 % des malades traités par antipsychotiques et s’accompagne d’une mortalité pouvant atteindre 5,6 % selon de récentes estimations2. Il peut aussi être causé par les antiémétiques antagonistes de la dopamine, comme le métoclopramide2,3.

Les symptômes se manifestent généralement de quelques jours à 2 semaines suivant l’amorce ou un changement de dose du médicament

Le taux de créatine kinase est souvent supérieur à 1000 UI/L1,3. L’imagerie cérébrale, la ponction lombaire, les épreuves métaboliques et les immunodosages du médicament sont à envisager pour exclure d’autres causes (p. ex., toxiques, métaboliques, infectieuses ou structurelles)1,2. Une revue complète des antécédents pharmaceutiques aide à distinguer le SMN du syndrome sérotoninergique et des toxidromes liés aux sympathomimétiques ou aux anticholinergiques2,4.

Le SMN peut se manifester avec n’importe quelle dose d’antipsychotique et la plupart des cas se produisent avec les doses thérapeutiques

Parmi les facteurs de risque, mentionnons, l’utilisation d’antipsychotiques puissants de première génération (c.-à-d., halopéridol, fluphénazine), le recours à des doses fortes, une augmentation rapide des doses, les préparations parentérales et les antécédents de SMN. Les personnes qui prennent des doses stables peuvent présenter un SMN lors d’un épisode de maladie aiguë25.

La prise en charge repose sur l’arrêt de l’agent en cause et les soins de soutien intensifs

Les malades peuvent avoir besoin de soins intensifs pour la réanimation liquidienne, le traitement de l’hyperthermie et de toute dysfonction des organes cibles3,5. Les benzodiazépines (c.-à-d., 1–2 mg de lorazépam toutes les 4–6 heures, par voie intramusculaire ou intraveineuse) sont des traitements de première intention pour la rigidité musculaire et l’hyperactivité du système sympathique, y compris l’agitation et l’hyperthermie3,5. Des couvertures réfrigérées et des vessies de glace doivent aussi être utilisées en cas d’hyperthermie. L’efficacité du dantrolène, des agonistes dopaminergiques, comme la bromocriptine, et des électrochocs n’a pas été bien établie. On peut envisager d’y recourir sous la supervision du centre antipoison local pour déterminer les doses si les symptômes s’aggravent malgré le traitement initial. Il faut aussi envisager une thromboprophylaxie veineuse chez tous les malades4.

En général, les symptômes rentrent dans l’ordre en l’espace de 7–10 jours après l’arrêt du médicament

Un diagnostic et un traitement hâtifs permettent à la plupart des malades de se rétablir complètement5. S’il faut continuer d’administrer des antipsychotiques, les mesures de prévention des récurrences (estimées à 10 %–30 %) incluent la reprise du médicament au moins 2 semaines après la résolution des symptômes (4 semaines dans le cas des injections à action prolongée), le recours à des antipsychotiques de faible puissance, à de petites doses et à un ajustement à la hausse progressif25.

Le JAMC vous invite à soumettre vos textes pour la rubrique « Cinq choses à savoir … » en ligne à http://mc.manuscriptcentral.com/cmaj.

Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.221763

Footnotes

Intérêts concurrents: Aucun déclaré.

Cet article a été révisé par des pairs.

Références

  • 1.Gurrera RJ, Caroff SN, Cohen A, et al. An international consensus study of neuroleptic malignant syndrome diagnostic criteria using the Delphi method. J Clin Psychiatry 2011;72:1222–8. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]
  • 2.Pileggi DJ, Cook AM. Neuroleptic malignant syndrome. Ann Pharmacother 2016;50:973–81. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]
  • 3.Chandran GJ, Mikler JR, Keegan DL. Neuroleptic malignant syndrome: case report and discussion. CMAJ 2003;169:439–42. [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
  • 4.Strawn JR, Keck PE, Caroff SN. Neuroleptic malignant syndrome. Am J Psychiatry 2007;164:870–6. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]
  • 5.Adnet P, Lestavel P, Krivosic-Horber R. Neuroleptic malignant syndrome. Br J Anaesth 2000;85:129–35. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]

Articles from CMAJ : Canadian Medical Association Journal are provided here courtesy of Canadian Medical Association

RESOURCES