On peut envisager l’utilisation d’hormonothérapies substitutives systémique ou locale après la découverte d’une tumeur maligne gynécologique en fonction de l’hormonosensibilité du cancer1,2
La perte de la fonction ovarienne à la suite du traitement de cancers gynécologiques peut entraîner la manifestation de symptômes vasomoteurs graves et soudains de même qu’un accroissement du risque de maladie cardiovasculaire, d’ostéoporose et de troubles cognitifs et de l’humeur. En accord avec leur équipe de traitement oncologique, on recommande aux personnes atteintes de cancers qui ne sont pas sensibles aux hormones un traitement d’hormonothérapie systémique à base d’œstrogène, employant des préparations orales ou transdermiques, pour les symptômes vasomoteurs1,2. On peut envisager des options d’hormonothérapie locale employant des préparations sous forme d’anneaux, de crèmes et de comprimés chez certaines patientes retenues.
On peut prescrire une hormonothérapie substitutive systémique en toute sécurité aux personnes atteintes d’un cancer de l’ovaire ne présentant pas de sensibilité aux hormones3, comme un carcinome épithélial ovarien de haut grade
On ne devrait pas prescrire d’hormonothérapie aux personnes atteintes d’un cancer hormonosensible, comme un carcinome séreux de bas grade, un cancer endométrioïde ou un cancer des cellules de la granulosa1,2.
On peut employer l’hormonothérapie substitutive en toute sécurité chez les personnes présentant des antécédents de cancer du col de l’utérus1,2
La positivité à la présence de récepteurs d’œstrogène n’a pas de répercussion sur le pronostic du cancer du col de l’utérus. On devrait employer la progestérone comme protection endométriale si l’utérus est indemne puisque la présence de tissu endométrial peut persister malgré une radiothérapie pelvienne ou une chimiothérapie.
On peut envisager une hormonothérapie après un cancer de l’endomètre de stade précoce (I–II)1,2, car elle ne semble pas accroître le risque de récidive4,5
Les données probantes en matière de sécurité de l’hormonothérapie pour les cancers de l’endomètre ou les sarcomes utérins de stade avancé (III–IV) sont insuffisantes et par conséquent, on ne recommande pas l’hormonothérapie dans ces cas1,2.
On doit ajuster la durée du traitement selon chaque personne
Pour les personnes plus jeunes, on devrait poursuivre le traitement jusqu’à l’âge moyen de la ménopause naturelle (52 ans)1. Après cet âge, on peut envisager différentes options, comme diminuer graduellement la dose jusqu’à la dose efficace la plus faible, passer par une voie d’administration non orale ou interrompre le traitement, selon la gravité des symptômes, l’efficacité des traitements non hormonaux et les risques de maladie cardiaque ou d’ostéoporose1.
Le JAMC vous invite à soumettre vos textes pour la rubrique « Cinq choses à savoir … » en ligne à http://mc.manuscriptcentral.com/cmaj.
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.231066
Footnotes
Intérêts concurrents: Alison Shea déclare des subventions de recherche obtenues de la société Pfizer, des Instituts de recherche en santé du Canada, de l’Hôpital pour enfants malades et de la Société canadienne de ménopause de même que des honoraires versés par les sociétés Eisai, Lupin, Organon et BioSyent. Elle siège au comité de formation de la Société de ménopause ainsi qu’au conseil d’administration de la Société canadienne de ménopause. Julie Nguyen déclare des subventions de recherche offertes par le réseau hospitalier Hamilton Health Sciences, l’Université McMaster et l’Institut de recherche sur la santé des populations. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Références
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