La transcription numérique propulsée par intelligence artificielle (IA) peut imiter le travail des scribes médicaux traditionnels
Ces outils utilisent la reconnaissance vocale, le traitement automatique du langage naturel et des fonctions de l’IA pour saisir et générer les notes de consultation1. Les médecins peuvent ensuite revoir, corriger, signer et verser au dossier médical les notes ainsi générées.
Selon des résultats préliminaires, la transcription numérique propulsée par IA allège le fardeau administratif et améliore le contact avec la patientèle2,3
Une étude pilote de 10 semaines menée en Californie a révélé que les médecins de soins primaires consacraient moins de temps à prendre des notes durant les consultations et à manipuler les dossiers médicaux électroniques en dehors des heures de travail3. La patientèle s’est sentie à l’aise avec la transcription numérique propulsée par IA et a remarqué que les médecins passaient moins de temps les yeux rivés à leur écran d’ordinateur3. Le recours à la transcription numérique propulsée par IA pourrait aussi améliorer la qualité des notes médicales en générant plus rapidement des notes plus complètes3,4.
Les notes cliniques générées par la transcription numérique propulsée par IA peuvent contenir des erreurs et doivent impérativement être révisées3,5
Les outils issus de l’intelligence artificielle peuvent introduire des erreurs, y compris des « hallucinations » (c.-à-d., des choses qui ne sont pas arrivées) ou ignorer des renseignements clés3,5. Ils peuvent avoir du mal avec certaines langues et avec la prise de notes relatives aux examens physiques2,3. Les médecins sont, au bout du compte, responsables de la qualité des notes produites, y compris lorsqu’elles sont générées, par IA et doivent impérativement les réviser pour s’assurer qu’elles sont exactes et complètes4,5.
Il faut vérifier que le logiciel respecte les politiques locales de protection des renseignements personnels4,5
Actuellement, la transcription numérique propulsée par IA n’est soumise à aucune réglementation. Les médecins doivent comprendre de quelle façon les données cliniques recueillies par le logiciel sont saisies, sauvegardées, rendues accessibles et utilisées par la suite4,5. La gestion des données sauvegardées à l’extérieur du Canada peut être assujettie à des lois étrangères. Il revient aux médecins ou à leur établissement d’en comprendre les répercussions sur la protection des renseignements personnels, de vérifier le risque de préjudice pour la patientèle et de s’assurer que le logiciel fait le travail voulu.
Il faut obtenir le consentement de la patientèle avant d’employer la transcription numérique propulsée par IA4,5
Les médecins doivent faire signer à la patientèle un formulaire de consentement éclairé à l’utilisation du logiciel et le consigner au dossier après avoir expliqué les raisons de son utilisation et les enjeux potentiels liés à la protection des renseignements personnels, ainsi qu’à la propriété, à la conservation et à l’utilisation subséquente des données médicales (p. ex., pour l’apprentissage machine)5.
Le JAMC vous invite à soumettre vos textes pour la rubrique « Cinq choses à savoir … » en ligne à https://mc.manuscriptcentral.com/cmaj.
Voir la version anglaise de l’article ici : www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.240363
Footnotes
Intérêts concurrents : Payal Agarwal dirige un projet d’évaluation de la transcription numérique propulsée par IA qui est financée par le ministère de la Santé de l’Ontario en partenariat avec OntarioMD et Women’s College Hospital. Elle déclare avoir reçu un soutien pour assister à des réunions d’Inforoute santé Canada et de Digital Health Canada. Elle est responsable principale de l’information médicale à Grand River Hospital et à St. Mary’s General Hospital. Rosemarie Lall déclare avoir reçu du financement du projet CONCOR1, des honoraires de l’Ontario College of Family Physicians et un soutien pour assister à des réunions de l’Ontario Medical Association et le Scarborough Ontario Health Team (SOHT). Elle est coprésidente et membre du Scarborough Family Physicians Network, chef d’équipe auprès d’OntarioMD, membre du Comité consultatif des clients et des familles du SOHT, membre de la direction de la Scarborough General Branch Society, du Département de médecine familiale et communautaire du Scarborough Health Network (SHN) et du Conseil d’éthique de la recherche du SHN. Rajesh Girdhari déclare avoir reçu du financement du Département de médecine familiale et communautaire du University of Toronto et de Santé Ontario. Aucun autre intérêt concurrent n’a été déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Traduction et révision : Équipe Francophonie de l’Association médicale canadienne
Références
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- 5.AI scribes: answers to frequently asked questions. Ottawa: Canadian Medical Protective Association; 2023. Accessible ici : https://www.cmpa-acpm.ca/en/advice-publications/browse-articles/2023/ai-scribes-answers-to-frequently-asked-questions (consulté le 7 mars 2024). [Google Scholar]