Le Collège des médecins de famille du Canada est le porte-parole de la médecine familiale au Canada. La médecine familiale englobe les communautés de médecins de famille et d’omnipraticiens qui pratiquent «au front» leur art dans leurs collectivités. La discipline inclut aussi le milieu universitaire et les autres professionnels de la santé (comme les infirmières, les pharmaciens, les travailleurs sociaux) qui travaillent le plus étroitement avec nous dans la prise en charge des soins à nos patients et enseignent la médecine familiale aux étudiants et aux résidents.
À titre de porte-parole de la médecine familiale, le Collège s’est engagé à préconiser des soins de santé de grande qualité pour toutes les personnes au Canada; à soutenir ses membres dans la prestation d’excellents soins aux patients grâce à l’éducation, à la recherche et à la promotion de pratiques exemplaires; et à faire en sorte que le rôle du médecin de famille soit bien compris et hautement valorisé. Ce n’est pas une mince tâche et le Collège prend très au sérieux cet engagement. Parce que la médecine familiale doit parfois se battre pour garder sa place dans un monde médical de plus en plus complexe et surspécialisé, le Collège a souvent dû élever la voix pour se faire entendre. Il continuera de le faire où et quand il le faudra.
Soins complets
Le Collège a écouté ses membres - ceux en pratique active et ceux œuvrant en milieu universitaire. L’un des messages fondamentaux qui se dégagent sans cesse est que la prestation de services médicaux complets et continus à une population définie de patients est fortement valorisée tant par les patients que par les praticiens. Par ailleurs, les appuis du système (notamment la rémunération et l’infrastructure) à une pratique complète et continue ont souvent fait défaut et ont contribué à la fragmentation grandissante des soins.
Bon nombre de médecins de famille se sont sentis sous-valorisés et désillusionnés à propos de leur travail. Certains ont cherché d’autres moyens de dispenser des soins complets et continus en axant leur pratique sur un domaine plus étroit, mais défini, de la médecine (médecine sportive, soins maternels, aux personnes âgées, en fin de vie ou en milieu hospitalier). D’autres ont abandonné les soins complets et continus (peut-être en raison de l’impression d’un meilleur équilibre entre la vie personnelle et professionnelle) et se sont concentrés sur les soins épisodiques ou sur un autre aspect limité de la médecine familiale. La population a besoin de chacun de ces services. En cette époque de pénurie de ressources humaines en santé, souvent, il faut accomplir divers genres de travail et ces soins sont accueillis favorablement par les patients qui en ont besoin. Mais, dans ces changements évolutifs, pointe une remise en question de la discipline distincte de la médecine familiale.
Les gouvernements et les responsables de la santé ont commencé à reconnaître la valeur des soins de première ligne et de la médecine familiale, et certaines mesures ont été prises pour remédier au manque de soutien. Mais, est-il trop tard pour un revirement de la tendance? Allonsnous voir une hausse du nombre d’étudiants en médecine qui choisissent la médecine familiale? Les médecins de famille récemment diplômés vont-ils choisir en plus grand nombre de dispenser des soins complets et continus comme partie intégrante de leur pratique?
Travail en équipe
Personne ne sait avec certitude comment évoluera la médecine familiale. Mais les preuves se font nombreuses, selon les sondages auprès des patients et les recherches, que la population est mieux desservie par un système solide en soins de première ligne, notamment un bassin de médecins de famille qui, collectivement, offrent des soins conformément aux 4 principes de la médecine familiale. Afin d’assurer un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle, il se peut que nous devions travailler plus étroitement en équipe - des équipes qui regroupent des médecins de famille associés et des équipes de médecins de famille qui travaillent avec d’autres professionnels de la santé connexes - pour dispenser des soins complets et continus aux patients.
Les médecins de famille ont la possibilité de façonner l’avenir et de créer un meilleur système de soins de première ligne où ils exerceront un rôle central et valorisé dans la prestation des soins de santé à la population de ce pays. Si les autres professionnels de la santé peuvent et devraient avoir un rôle dans les soins de première ligne, les médecins de famille doivent se tenir debout et prendre leur place.
Le Collège des médecins de famille du Canada continuera de saisir toutes les occasions de faire sa part pour garantir que les voix des médecins de famille soient entendues. Mais, les médecins de famille ne peuvent pas exercer dans le passé. Nous devons transposer les forces de la pratique passée dans l’exercice à venir. Bon nombre de médecins de famille ont déjà adopté de nouveaux modes de pratique et il en faut plus encore qui les imitent et démontrent qu’ils veulent faire partie de l’avenir de la médecine familiale.
Nous devrions tous nous serrer les coudes dans cette entreprise!