Dans deux articles et un commentaire publiés dans Quill on Scalpel, les auteurs abordent la question importante du rôle de la chirurgie dans le programme d'études de premier cycle des facultés de médecine canadiennes. De plus en plus souvent, le temps consacré aux spécialités chirurgicales diminue. Cette situation préoccupe avec raison les chirurgiens actifs, puisqu'on s'attend à ce que les étudiants prennent tôt une décision au sujet de leur choix de carrière — et doivent nécessairement prendre cette décision avant d'avoir été exposés suffisamment aux nombreuses disciplines de la chirurgie.
Avant que la chirurgie ne devienne aussi surspécialisée qu'elle l'est maintenant, il était plus facile de la «vendre» comme matière: lorsqu'on parlait de chirurgie, on voulait dire chirurgie générale. On s'attendait à ce que tous les médecins aient des connaissances en chirurgie et participent dans une certaine mesure au traitement chirurgical des patients, soit en référant le patient pour étude de cas et chirurgie possible, soit en assistant un chirurgien, soit en dispensant des soins une fois le patient sorti de l'hôpital. Avec la surspécialisation croissante et la concentration accrue de chirurgiens dans des grandes villes et les grands hôpitaux, les détails de la pratique de chirurgicale ont perdu leur pertinence pour beaucoup de médecins.
Il est possible que les responsables des programmes d'études des facultés de médecine s'aperçoivent que la plupart des étudiants ne s'intéressent pas particulièrement à la pratique de la chirurgie ou n'ont pas de prédilection particulière pour cette discipline. Une telle hypothèse est facile à poser: en effet, la plupart des étudiants qui entrent en faculté de médecine n'expriment aucun intérêt pour la chirurgie puisqu'ils et elles n'ont jamais été exposés à la spécialité. La plupart des étudiants peuvent donc oublier en toute sécurité l'enseignement de la chirurgie, sauf dans sa forme la plus rudimentaire, et ceux et celles qui s'intéressent vraiment à la discipline peuvent satisfaire leur curiosité par les stages aux choix.
Cette attitude des formateurs pourrait bien être à l'origine de la diminution importante des demandes de formation postdoctorale dans les spécialités chirurgicales — recul que l'on a constaté partout au Canada dans à peu près toutes les spécialités en chirurgie. Les étudiants qui ne sont pas exposés convenablement à la chirurgie dans tous ses aspects au premier cycle n'auront aucune connaissance des carrières en chirurgie ni du style de vie d'un chirurgien et ne connaîtront pas l'énorme satisfaction que tire le chirurgien de pouvoir aider un patient en l'opérant.
Je me réjouis de voir que ce numéro du Journal canadien de chirurgie contient des communications importantes et réfléchies sur les moyens possibles d'améliorer l'expérience de la chirurgie au premier cycle en faculté de médecine. Nous espérons ainsi ranimer l'intérêt des étudiants en médecine pour les spécialités chirurgicales.
James P. Waddell, MD Co-rédacteur
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.