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. Author manuscript; available in PMC: 2014 Sep 1.
Published in final edited form as: Can J Psychiatry. 2013 Sep;58(9):538–545. [Article in French] doi: 10.1177/070674371305800909

Validation de la traduction française de la SURPS pour une population d’adolescents québécois

SURPS French version validation in a Quebec adolescent population

Laura Castonguay-Jolin 1, Eveline Perrier-Ménard 2, Natalie Castellanos-Ryan 3, Sophie Parent 4, Frank Vitaro 5, Richard E Tremblay 6, Patricia Garel 7, Jean R Séguin 8, Patricia J Conrod 9
PMCID: PMC3815649  CAMSID: CAMS3463  PMID: 24099502

Abstract

Objectif

La Substance Use Risk Profile Scale (SURPS) est un instrument de dépistage des caractéristiques de personnalité qui représentent un risque pour le développement d’une consommation problématique de substances. La SURPS comporte 23 items évaluant 4 dimensions et permet aux intervenants en santé mentale de mieux cibler la prévention. La SURPS a été validée au Canada anglais, au Royaume-Uni, en Chine et au Sri Lanka; l’objectif de cette étude est de valider une traduction française de la SURPS pour des adolescents francophones québécois, en plus d’en tester la sensibilité dans une population clinique.

Méthode

Deux cent deux jeunes de 15 ans d’un échantillon communautaire ont répondu à la SURPS et à des mesures de la personnalité et de l’utilisation de substances. La cohérence interne, la solution factorielle et la validité concomitante de l’échelle ont été évaluées. Quarante adolescents (âge moyen de 15,7 ans) présentant un diagnostic psychiatrique ont également répondu à la SURPS et les scores ont été comparés aux normes de l’échantillon communautaire.

Résultats

La traduction française de la SURPS démontre une bonne cohérence interne ainsi qu’une solution factorielle à 4 facteurs semblable à la version originale. Ses 4 souséchelles ont une bonne validité concomitante. De plus, 3 de ses souséchelles sont corrélées avec des mesures relatives à la consommation de substances psychoactives. Finalement, 95 % des participants de l’échantillon clinique ont été identifiés à risque selon les scores limites de la SURPS.

Conclusion

La version française de la SURPS paraît être une mesure valide et sensible pouvant être utilisée auprès d’une population adolescente, québécoise et francophone.

Mots clés: adolescents, alcool, drogues, personnalité, programme de prévention sélectif


L’adolescence est souvent synonyme de nouvelles expériences, dont les premiers contacts avec l’alcool, le tabac et certaines drogues. Bien que ces expériences puissent être considérées normatives, elles représentent un risque pour le développement de comportements problématiques de consommation de substances pour certains15. Les premières consommations de drogues et d’alcool se produisent en plus jeune âge chez les Québécois que chez les autres Canadiens1, et leur taux de consommation moyen est aussi plus élevé que la moyenne canadienne. Le pourcentage de jeunes québécois déclarant avoir bu de l’alcool au moins une fois durant la dernière année passe de 27 %, en secondaire 1, à 79 % en secondaire 4, alors qu’au Canada, ces statistiques vont de 13 % à 61 %. En ce qui concerne le cannabis, près de 40 % des adolescents du Québec déclarent en avoir consommé durant la dernière année, comparativement à 32 % pour l’ensemble du Canada6.

Différents facteurs de risque seraient associés au développement d’une consommation problématique, dont 4 traits de personnalité en particulier : la tendance aux pensées négatives, la sensibilité à l’anxiété, l’impulsivité et la recherche de sensations fortes712.

Premièrement, les pensées négatives, ou leur corollaire, la vulnérabilité à la dépression, seraient liées à des risques de dépendance à l’alcool et à la consommation d’opiacés pour des motifs de renforcement négatif attribuables à la réduction des sentiments de détresse qu’apporte momentanément la consommation de ces substances10,13,14. Deuxièmement, la sensibilité à l’anxiété, soit la crainte que les sensations physiques liées à l’anxiété ne s’aggravent et aient des conséquences catastrophiques, est également liée à des comportements de consommation à l’âge adulte pour des motifs de même nature15,16. Elle serait aussi un facteur de risque pour le trouble panique17. Troisièmement, l’impulsivité (incapacité d’inhiber un comportement, surtout dans un contexte émotionnel de renforcement ou de punition) est liée à une consommation de plusieurs substances (« polytoxicomanie »), à une consommation de stimulants et à des problèmes de consommation d’alcool13. Elle est aussi associée à des troubles des conduites et aux troubles extériorisés18,19. Finalement, la recherche de sensations fortes, (le désir de vivre des expériences intenses) est un trait associé à la quantité (« consommation occasionnelle excessive ») et à la fréquence de la consommation d’alcool8,13, qui est aussi corrélé à des comportements antisociaux20.

Un programme de prévention a été mis sur pied pour cibler les adolescents présentant chacun de ces 4 profils de personnalité. Ce programme, nommé PREVENTURE, a été testé et validé à plusieurs reprises dans des écoles et est considéré comme étant l’un des plus efficaces, notamment au Royaume-Uni et au Canada anglais8,11,12,2124. Ce programme ne se concentre pas que sur la consommation, il fournit plutôt aux participants des stratégies les aidant à gérer leurs vulnérabilités de manière adaptée à leur profil de personnalité.

Un outil a donc été mis au point pour mesurer la présence de ces traits de personnalité. Cette échelle, la SURPS10, comprend conséquemment les 4 dimensions énumérées ci-dessus. Selon des données de validation prédictive rapportées par Castellanos-Ryan et coll.25, une personne ayant un score d’un écart type au-dessus de la moyenne pour au moins une sous-échelle est considérée comme étant à risque de développer une consommation problématique de substances psychoactives, et devient donc ainsi candidate à recevoir une intervention ciblée à son profil de personnalité. La SURPS a déjà été utilisée à plusieurs reprises pour des projets d’intervention dans les écoles8,11,12,2124, toujours dans un cadre de recherche clinique. Jusqu’ici, elle n’a jamais été utilisée dans un cadre uniquement clinique.

Comme la SURPS pourrait s’avérer être un élément clé d’une stratégie de prévention (par exemple, PREVENTURE) pour le Canada français, la présente étude a pour but d’en valider la traduction française dans une population de jeunes québécois. Ceci permettrait également de disposer d’un outil de comparaison avec les jeunes à risque à l’échelle internationale. En premier lieu, en accord avec les propriétés psychométriques de l’échelle originale, il est attendu que la version francophone québécoise ait une bonne cohérence interne et qu’elle présente une solution factorielle à 4 facteurs. La validité concomitante sera aussi évaluée dans une population normale à l’aide de critères mesurant la personnalité ainsi que la consommation de drogues et d’alcool. Ensuite, la validité clinique des seuils d’inclusion de la SURPS (un écart type au-dessus de la moyenne) sera évaluée pour la première fois auprès d’une population clinique pédopsychiatrique. D’après les associations établies entre les facteurs de personnalité mesurés par cette échelle et les pathologies psychiatriques mentionnées ci-dessus, il est attendu que la SURPS identifie une proportion plus élevée d’adolescents à haut risque dans l’échantillon clinique comparativement à l’échantillon communautaire.

Méthode

Participants

Échantillon 1

Les participants de l’échantillon 1 proviennent d’une étude longitudinale débutée en 1996 (n = 572). Les enfants sélectionnés à partir du registre des naissances simples représentent les régions urbaines de Montréal et de Québec26. Les enfants et leur famille sont évalués annuellement depuis l’âge de 5 mois. Compte tenu de l’attrition normale, de la variabilité de la disponibilité des familles d’une année à l’autre, et de contraintes budgétaires, l’échantillon utilisé dans cette étude se compose de 202 jeunes âgés de 15 ans (48 % garçons, 52 % filles) provenant de tous les milieux socioéconomiques et ne présentant pas de problématique particulière. Des analyses statistiques ont permis de vérifier que ce plus petit échantillon, à 15 ans (n = 202), ne se différenciait pas statistiquement de l’échantillon initial de l’étude, à 5 mois (n = 572), relativement aux variables socioéconomiques et à la consommation d’alcool et de drogues des parents.

Échantillon 2

Le second échantillon provient du CHU Ste-Justine, où 40 patients ont été recrutés à l’Unité d’hospitalisation, la clinique externe et l’hôpital de jour du département de psychiatrie. Cet échantillon provient d’une autre étude en cours visant à évaluer l’effet de l’intervention PREVENTURE chez une population clinique psychiatrique. Tous les patients âgés de 14 à 17 ans (moyen 15,7) vus entre le 6 mars et le 19 juillet 2012 ont été invités à participer de façon volontaire à cette étude, mis à part les patients (n = 3) dont la capacité intellectuelle était jugée insuffisante par le personnel clinique pour participer à un groupe d’intervention. Parmi les sujets, 50 % présentent un diagnostic de trouble anxieux, 22,5 % de trouble déficitaire d’attention–hyperactivité, 17,5 % de trouble de l’humeur non spécifié, 15 % de maladie affective bipolaire, 15 % de trouble des conduites alimentaires, 12,5 % de dépression majeure et 17,5 % d’autres diagnostics; 24 sujets (60 %) n’ont qu’un seul diagnostic, 13 (32,5 %) en ont 2 et 3, (7,5 %) ont 3 diagnostics ou plus.

Instruments

Tous les instruments de mesures utilisés sont de forme auto-rapportée.

Substance Use Risk Profile Scale

La SURPS a été créée par Woicik et coll.10. Elle a déjà été traduite en français, selon les méthodes de traduction et traduction inverse, par une équipe de chercheurs de Paris pour les besoins de l’étude IMAGEN27; toutefois, les propriétés psychométriques de cette échelle restent à être évaluées. Quelques expressions de cette version française, non encore validée, ont été adaptées à la population québécoise, aux fins de cette étude.

La SURPS comprend 23 items auxquels les jeunes doivent répondre à l’aide d’une échelle de Likert à 4 points allant de tout à fait en accord à tout à fait en désaccord (en ligne eAnnexe 1). Elle mesure 4 différentes dimensions de la personnalité, associées à un risque élevé de développer une consommation problématique d’alcool ou de drogues : la pensée négative (7 items), la sensibilité à l’anxiété (5 items), l’impulsivité (5 items) et la recherche de sensations fortes (6 items). La version originale anglaise de cette échelle comporte des alphas de Cronbach acceptables pour chacune de ces dimensions, allant de 0,64 à 0,86. L’alpha de Cronbach de la recherche de sensations fortes, (0,64) est considéré acceptable en accord avec les normes de Loewenthal selon lesquelles un alpha de Cronbach de 0,60 et plus est jugé acceptable pour une dimension constituée de moins de 10 items28.

Échelle de dépression

La dimension dépression a été mesurée à l’aide de 14 questions adaptées du CDI. Le CDI contient 27 items. Il a été validé en 1984 et a un alpha de Cronbach variant de 0,80 (population psychiatrique) à 0,94 (sujets normaux)29.

Échelle d’anxiété

La dimension anxiété a été mesurée à l’aide de la dimension « anxiété » du Social Behavior Questionnaire, validé en 1992 par Tremblay et coll.30. Cette version a été adaptée pour les besoins de l’étude afin que le questionnaire soit de forme auto-rapportée. Il comprend 3 dimensions : comportements perturbateurs, anxiété et pro-socialité.

Échelle de délinquance

La dimension délinquance a été mesurée à l’aide d’une échelle mise au point par les membres de notre équipe pour l’ELNEJ31.

Dimension IMP–SS du ZKPQ

La dimension impulsivité–recherche de sensations fortes a été mesurée à l’aide du facteur IMP–SS du ZKPQ. Les questions ont été tirées de la version française validée du ZKPQ32. La dimension IMP–SS de cette version est composée de 19 items et a un alpha de Cronbach de 0,79.

Échelle de consommation de drogues et d’alcool

Afin de mesurer les comportements de consommation d’alcool et de drogues et les problèmes engendrés par cette consommation, des questions ont été tirées du questionnaire utilisé dans l’étude de Zoccolillo et coll.33 et celle de Winters34. Pour vérifier la validité concomitante de la SURPS, 6 dimensions ont été créées à l’aide des items de ce questionnaire : la fréquence de la consommation d’alcool au cours des 12 derniers mois, la fréquence de la consommation abusive d’alcool (5 verres ou plus) au cours des 12 derniers mois, le fait d’avoir déjà consommé de la drogue au cours de sa vie, le nombre de drogues essayées au cours des 12 derniers mois, les problèmes liés à la consommation d’alcool et de drogues chez ceux ayant déjà consommé l’un ou l’autre.

Procédure

Échantillon 1

Cette étude fut approuvée par les comités d’éthique du CHU Ste-Justine, de l’Université de Montréal et du centre de recherche Fernand-Seguin de l’Hôpital Louis H. Lafontaine. Un formulaire de consentement fut signé par chacune des familles, sur lequel les adolescents ont dû inscrire leur assentiment. Ensuite, les questionnaires furent administrés aux jeunes dans le cadre d’un suivi annuel de la cohorte de naissance.

Échantillon 2

Après l’obtention du consentement écrit des parents et des jeunes, une rencontre individuelle avec les jeunes a eu lieu dans les locaux du CHU Sainte-Justine pour la passation de questionnaires, dont la SURPS.

Analyses statistiques

Aux fins de cette étude, les données de la SURPS seront tout d’abord soumises à une analyse factorielle exploratoire. Ensuite, la cohérence interne de l’échelle sera calculée et des différences entre les sexes seront présentées. Après, afin d’évaluer la validité concomitante de l’échelle, les corrélations entre les différentes sous-échelles et les indices de dépression, de délinquance et d’impulsivité–recherche de sensations fortes seront examinées. Puis, des corrélations entre les sous-échelles de la SURPS et les mesures de consommation de substances, ainsi que les conséquences de cette consommation, seront aussi examinées. Finalement, le seuil d’inclusion de chaque sous-échelle sera calculé à l’aide de la méthode validée par Castellanos-Ryan et coll.25 afin de comparer le nombre de jeunes identifiés comme étant à risque dans chacun des échantillons.

Résultats

Structure factorielle

Les données de la SURPS (n = 202) ont été soumises à une analyse factorielle exploratoire avec rotation Varimax dans laquelle une solution à 4 facteurs a été préalablement demandée. L’indice d’adéquation de l’échantillon à la factorisation est bon (KMO = 0,80). Les 4 facteurs (tendance à la pensée négative, sensibilité à l’anxiété, impulsivité et recherche de sensations fortes) permettent d’expliquer 51,1 % de la variance (à titre de comparaison, les 4 facteurs de la version originale ayant été soumis à une analyse factorielle exploratoire permettent d’expliquer 48,0 % de la variance totale10). Les valeurs propres sont respectivement de 4,5; 3,7; 2,2 et 1,4. La matrice des composantes après rotation est présentée au tableau 1. Deux items sont complexes, c’est-à-dire qu’ils saturent sur plus d’un facteur. D’abord, l’item 22, « Je sens que je dois être manipulateur pour obtenir ce que je veux », sature un peu plus sur le facteur sensibilité à l’anxiété que sur son propre facteur, impulsivité. Cet item avait aussi été problématique dans l’analyse factorielle de la SURPS effectuée par Krank et coll.12 car il ne saturait pas aussi fortement que les autres items sur le facteur attendu, impulsivité. Dans la présente étude, la différence n’est pas énorme et l’item sature tout de même de manière satisfaisante (> 0,30) sur son facteur d’origine. Il a donc été conservé dans la dimension impulsivité. Ensuite, l’item 16, « Je suis intéressé par certaines expériences, même si elles sont illégales », sature beaucoup plus sur le facteur impulsivité que sur le facteur attendu, recherche de sensations fortes, ce qui reproduit les constatations faites dans les validations de la version originale10,12. Pour les analyses de cette étude, cet item a donc été éliminé de l’échelle. De manière générale, cette analyse factorielle indique que la version française de la SURPS possède une structure factorielle à 4 facteurs très semblable à celle de l’échelle originale.

Tableau 1.

Analyse factorielle exploratoire : la structure en 4 facteurs des items de la SURPS

Item (items = 23, n = 202) Composantes
PN SA IMP RSF
20. Je me sens bien 0,83a
4. Je suis heureux 0,81a 0,15
13. Je suis fier de ce que j’ai accompli 0,77a −0,16
7. J’ai confiance en mon avenir 0,71a 0,12 −0,22
23. Je suis très enthousiaste par rapport à mon avenir 0,64a −0,34
17. J’ai l’impression d’être un raté 0,61a 0,39 0,14
1. Je suis satisfait 0,59a

14. J’ai peur lorsque je suis trop nerveux 0,13 0,78a
21. J’ai peur quand je n’arrive pas à me concentrer sur une tâche 0,10 0,74a 0,15
18. J’ai peur lorsque je ressens des sensations physiques inhabituelles 0,69a −0,13
10. J’ai peur lorsque j’entends mon coeur qui bat plus fort 0,11 0,61a 0,14
8. J’ai peur d’avoir le vertige ou de m’évanouir 0,53a 0,16 −0,24
22. Il faut que je sois un peu manipulateur pour avoir quelque chose 0,11 0,36a 0,34a,b 0,20

11. D’habitude, je ne réfléchis pas avant de faire quelque chose 0,77a 0,16
15. En général, je suis une personne impulsive 0,75a
2. Je ne réfléchis pas toujours avant de parler −0,17 0,26 0,63a
16. Je suis intéressé par certaines expériences même si elles sont illégales 0,21 0,61a 0,23
5. Je fais souvent des choses que je regrette ensuite 0,14 0,37 0,53a

3. J’aimerais faire du parachute 0,77a
9. J’aime faire des choses qui me font un peu peur 0,30 0,69a
6. J’aimes les expériences nouvelles, mais si elles ne sont pas classiques −0,16 0,31 0,66a
19. J’aimerais faire des randonnées dans des endroits sauvages −0,18 0,11 0,50a
12. J’aimerais apprendre à conduire une moto 0,39 0,40a

Variance, % 36,41 12,58 29,51 21,49

IMP = impulsivité; PN = pensée négative; RSF = recherche de sensations fortes; SA = sensibilité à l’anxiété

a

Valeur de saturation la plus élevée pour chaque item

b

La différence de saturation n’étant pas assez grande (0,02), l’item fut gardé dans son facteur d’origine (IMP) plutôt que déplacé dans le facteur où sa valeur de saturation est la plus élevée (SA).

Items ordonnés selon les valeurs de saturation décroissantes >0,35 pour chaque facteur. Seules les valeurs de saturation >0,10 sont présentées.

Cohérence interne

Les moyennes, générales et selon le sexe, ainsi que les erreurs standards de chacune des 4 sous-échelles de la SURPS sont présentées au tableau 2. Comme on peut l’observer dans l’étude originale de validation du modèle de personnalité à 4 facteurs35, les filles ont obtenu des scores significativement plus élevés que les garçons pour les dimensions pensée négative, t = 2,64; dl = 191, P < 0,01 et sensibilité à l’anxiété, t = 2,32; dl = 190, P < 0,05, tandis que les garçons ont obtenu des scores significativement plus élevés pour la dimension recherche de sensations fortes t = 2,66, dl = 193, P < 0,01. Finalement, toujours semblablement à l’étude originale, aucune différence significative selon le sexe n’a été observée pour la dimension impulsivité. Les corrélations existant entre chacune des sous-échelles sont également présentées dans le tableau 2. Finalement, l’alpha de Cronbach de chaque sous-échelle a été calculé, témoignant d’une cohérence interne satisfaisante et similaire à celles des sous-échelles de la version originale de la SURPS pour toutes les dimensions (α variant entre 0,7 et 0,9).

Tableau 2.

Données démographiques, moyennes des sous-échelles, générales et selon le sexe (avec tests t), erreur standard et corrélations inter-échelles pour toutes les dimensions de la SURPS

Variable Échantillon, n = 202
Âge = 15 ans
PN SA IMP RSF
M (ET) 11,54 (3,46) 10,22 (3,07) 11,34 (2,98) 14,65 (3,18)
 Filles, n = 105 12,16a (3,75) 10,71b (3,01) 11,10 (2,83) 14,03a (3,18)
 Gars, n = 97 10,85a (2,30) 9,69b (3,05) 11,60 (3,13) 15,31a (3,06)
α sous-échelle 0,84 0,72 0,71 0,68
Corrélations inter-échelles
 PN
 SA 0,27c
 IMP 0,09 0,27c
 RSF −0,27c −0,05 0,36c
a

P < 0,01;

b

P < 0,05;

c

P < 0,001

IMP = impulsivité; PN = pensée négative; RSF = recherche de sensations fortes; SA = sensibilité à l’anxiété

Validité concomitante

Relations entre SURPS et critères (dépression, délinquance et IMP–SS)

La validité concomitante de la SURPS a été évaluée à l’aide de 4 critères : échelles de délinquance, de dépression, d’anxiété et, enfin, d’impulsivité–recherche de sensations fortes. Les associations entre les scores à ces échelles et les scores de la SURPS ont été analysées afin d’évaluer les validités convergentes et divergentes de la SURPS. Toutes les données ont donc été soumises à des corrélations simples. Les résultats sont présentés au tableau 3. Premièrement, la sous-échelle pensée négative de la SURPS est corrélée aux échelles de dépression, d’anxiété et de délinquance, mais pas à la sous-dimension IMP–SS du ZKPQ. Deuxièmement, la sous-échelle sensibilité à l’anxiété de la SURPS est corrélée aux échelles d’anxiété et de dépression, mais pas à l’échelle de délinquance, ni à la sous-dimension IMP–SS du ZKPQ. Troisièmement, la sous-échelle impulsivité est corrélée à l’échelle de délinquance ainsi qu’à la sous-dimension IMP–SS du ZKPQ, mais pas aux échelles de dépression et d’anxiété. Finalement, la sous-échelle recherche de sensations fortes de la SURPS est seulement corrélée à la dimension IMP–SS du ZKPQ, et n’est donc pas associée aux échelles de délinquance, de dépression et d’anxiété.

Tableau 3.

Analyses corrélationnelles entre les 4 sous-échelles de la SURPS et les échelles de comportement

Variable Corrélations simples
PN SA IMP RSF
Échelle de délinquance 0,18a 0,08 0,25b 0,09
Échelle de dépression 0,62b 0,30b 0,13 −0,12
Échelle d’anxiété 0,28b 0,37b 0,01 −0,18
Dimension IMP et (ou) SS du ZKPQ 0,02 0,03 0,59b 0,53b
Fréquence de la consommation d’alcool −0,02 0,14a 0,24b 0,27b
Consommation de drogues 0,05 0,11 0,15a 0,18a
Nombre de drogues essayées 0,03 0,08 0,12 0,17a
Fréquence de la consommation abusive d’alcool 0,04 0,07 0,24b 0,21c
Problèmes reliés à la consommation d’alcool chez les buveurs (n = 133) 0,03 0,04 0,11 0,12
Problèmes liés à la consommation de drogues chez ceux qui en consomment (n = 60) 0,29a −0,10 0,23 −0,16
a

P ≤ 0,05;

b

p ≤ 0,001;

c

p ≤ 0,01

IMP = impulsivité; PN = pensée négative; RSF = recherche de sensations fortes; SA = sensibilité à l’anxiété

Relations avec comportements de consommation de drogues et d’alcool et problèmes liés à cette consommation Les résultats des corrélations simples entre les échelles de la SURPS et la consommation de substances psychoactives sont également présentés au tableau 3. Les dimensions impulsivité et recherche de sensations fortes de la SURPS sont corrélées significativement à la fréquence de la consommation d’alcool lors de la dernière année, à la fréquence de la consommation abusive d’alcool lors de la dernière année et au fait d’avoir déjà consommé de la drogue au cours de sa vie. La dimension recherche de sensations fortes de la SURPS présente aussi une association significative avec le nombre de drogues essayées au cours des 12 derniers mois. Pour ce qui est des problèmes liés à la consommation de substances psychoactives, la dimension pensée négative de la SURPS est corrélée aux problèmes liés à la consommation de drogues chez ceux en ayant déjà consommé.

Toutes ces corrélations simples ont été également testées en tenant compte de la contribution possible de covariables. Tout d’abord, la taille des relations trouvées avec les corrélations simples n’a pas changé lorsque l’effet du sexe était contrôlé. Ensuite, pour chaque sous-échelle de la SURPS, nous avons examiné le patron de corrélations simples lorsque l’effet des trois autres dimensions était contrôlé. Une seule relation a été atténuée par cette procédure, soit le lien existant entre la dimension impulsivité de la SURPS et le fait d’avoir déjà consommé de la drogue au cours de sa vie.

Selon la procédure mentionnée ci-dessus et validée par Castellanos-Ryan et coll.25, les seuils d’inclusion ont été établis en fonction des moyennes et écarts types de l’échantillon 1. Ils sont, respectivement pour les souséchelles « pensée négative », « sensibilité à l’anxiété », « impulsivité » et « recherche de sensations fortes » de 15, 13, 14 et 17. Ces derniers sont semblables à ceux obtenus par Castellanos-Ryan et coll.25 dans un échantillon de jeunes Londoniens. En appliquant ces seuils d’inclusion aux résultats des participants de l’échantillon 2, 95 % d’entre eux ont été identifiés comme étant à haut risque selon la SURPS, comparativement à 44 % des participants de l’échantillon 1.

Discussion

La présente étude avait pour but de valider l’adaptation québécoise de la traduction française de la SURPS dans une population d’adolescents québécois francophones. Dans l’ensemble, les résultats confirment que cette version de la SURPS possède une structure factorielle et des propriétés psychométriques semblables à la version originale anglaise.

Les 23 items de l’échelle ont été soumis à une analyse factorielle exploratoire qui appuie dans l’ensemble la solution à 4 facteurs. Les alphas de Cronbach des souséchelles de la SURPS ont des valeurs variant d’acceptables à excellentes. Ces résultats témoignent donc généralement d’une bonne homogénéité pour chacun des facteurs, c’est-à-dire que les items de chaque dimension apportent de l’information additionnelle, non redondante, à un même construit. De plus, les différences de sexe observées dans les moyennes de chaque sous-échelle concordent avec celles observées dans l’étude de la validation originale du modèle de personnalité à 4 facteurs35.

La validité concomitante, divergente et convergente de l’échelle a été démontrée à l’aide de critères mesurant des construits semblables à ceux mesurés par la SURPS.

En ce qui concerne la validité concomitante de l’échelle en lien avec la consommation de substances psychoactives, les résultats obtenus dans la présente étude sont semblables à ceux obtenus dans les validations de la version anglaise10,12. Seuls les résultats de la dimension pensée négative diffèrent un peu : ceux-ci sont cohérents avec le fait que cette dimension serait associée à une consommation problématique de drogues, mais ne concordent pas avec la consommation d’alcool. Il reste à définir si ces résultats reflètent une caractéristique particulière de cet échantillon ou si la relation entre ce trait de personnalité et la consommation de substances doit être mieux élucidée.

Cette étude a également établi pour la première fois la validité clinique des seuils d’inclusion de la SURPS en démontrant sa forte sensibilité (identifiant correctement 95 % de tous les cas d’un échantillon clinique) et, donc, son utilité clinique. Cependant, il serait utile de vérifier la validité de la SURPS et l’utilité des seuils cliniques séparément selon le sexe, ce que l’étude actuelle n’a pu faire, faute d’un nombre suffisant de participants.

Toutes les données de la consommation de drogues et d’alcool recueillies ont été auto-rapportées par les adolescents. Quoique certaines inquiétudes pourraient être soulevées en rapport à cette technique, ces méthodes n’est demeurent pas moins valides36,37. La présente étude, transversale, nous a permis de démontrer la validation ponctuelle de cette version de la SURPS, il serait maintenant nécessaire d’en démontrer la validité longitudinale. Il sera aussi nécessaire de valider cette version française de la SURPS dans une population d’adolescents plus âgés, dans laquelle on trouverait une plus grande variabilité de la consommation d’alcool et de drogues, afin d’isoler plus facilement les profils de consommation propres à chaque trait de personnalité mesuré dans cette échelle.

Toutefois, la présente validation permet l’utilisation de la SURPS dans une population de jeunes adolescents, ce qui est pertinent pour la future mise en oeuvre du programme PREVENTURE23,24 dans les écoles secondaires du Québec. Ce programme se veut préventif, d’où la pertinence de valider la version française de la SURPS chez les plus jeunes, où la consommation problématique est encore faible. Cette étude permettra de cibler les jeunes à risque de développer une consommation problématique, afin qu’ils puissent faire partie du programme PREVENTURE.

Implications cliniques

  • Cette étude présente un outil (déjà validé dans plusieurs pays et au Canada anglais) capable de dépister les jeunes les plus à risque de développer une consommation problématique, ce qui permet de leur offrir une intervention sélective.

  • L’étude permet aussi une comparaison internationale des aspects de la personnalité qui placent ces jeunes à risque de consommation problématique de substances.

Limite

  • L’âge restreint de 15 ans et le manque de données longitudinales requièrent une validation plus complète de la sensibilité de l’outil en français pour toute la période de l’adolescence.

Abréviations

CDI

Children Depression Inventory

ELNEJ

Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes

IMP–SS

Impulsivité–sensations fortes

KMO

mesure de Kaiser-Meyer-Olkin

SURPS

Substance Use Risk Profile Scale

ZKPQ

Zuckerman-Kuhlman Personality Questionnaire

Remerciements

Les auteurs tiennent également à remercier les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC; fonds n° 97910 et n° 114887), le Fonds de recherche québécois en santé, l’Institut de la statistique du Québec et ses partenaires, ainsi que le département de psychiatrie du CHU Sainte-Justine.

Bibliographie

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