Le présent document de principes vise à examiner l’épidémiologie actuelle de la méningite bactérienne chez les enfants après la période néonatale et décrit les lignes directrices pour la prise en charge empirique de la méningite bactérienne présumée chez les enfants canadiens. Il ne traite pas de la méningite associée à des dérivations du liquide céphalorachidien (LCR) ou causée par des organismes peu courants après un mois de vie, tels que l’Escherichia coli et d’autres bactéries Gram négatif. L’orientation vers d’autres ressources et, idéalement, une consultation auprès d’un infectiologue sont alors recommandées. La méningoencéphalite virale causée par l’herpès simplex ou d’autres virus dépasse également la portée du présent document de principes, mais il faut envisager ce diagnostic dans certains contextes cliniques.
L’ÉPIDÉMIOLOGIE ACTUELLE
L’épidémiologie de la méningite au Canada est très influencée par les programmes de vaccination systématique qui contiennent les vaccins conjugués contre l’Haemophilus influenzae de type b (Hib), le Neisseria meningitidis et le Streptococcus pneumoniae.(1,2) L’épidémiologie de la méningite aux États-Unis, où le programme de vaccination universelle est similaire aux calendriers canadiens, est également en évolution (voir la figure 1, en anglais, à l’adresse www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1005384).(3) L’épidémiologie de la méningite bactérienne est toutefois très différente dans d’autres parties du monde, où il est moins facile, voire impossible, d’avoir accès aux vaccins contre ces trois principaux agents pathogènes et où la vaccination est moins généralisée.(4,5)
Depuis 1998, le vaccin contre le Hib fait partie des programmes publics de toutes les provinces et de tous les territoires du Canada. La méningite à Hib est désormais très rare et se manifeste surtout chez des enfants non immunisés ou partiellement immunisés ou chez des personnes immuno-incompétentes ou immunodéprimées. Il convient de souligner que le taux de maladie causée par d’autres sérogroupes (non b) augmente partout au Canada, mais particulièrement dans les populations du Grand Nord.(6–8)
En 2005, les programmes de vaccination pour nourrisson financés par le gouvernement incluant les vaccins conjugués contre le S pneumoniae (VPC7) qui contiennent les sérotypes capsulaires 4, 6B, 9V, 14, 18C, 19F et 23F, étaient offerts dans toutes les provinces et tous les territoires. Aux États-Unis et au Canada, l’incidence de méningite à pneumocoque a diminué considérablement dans tous les groupes d’âge après l’introduction du VPC7. (9–13) Au Canada, le nombre de cas de méningite causés par le S pneumoniae déclarés aux hôpitaux du Programme canadien de surveillance active de l’immunisation (IMPACT) a reculé de 75 cas à 20 cas par année entre 2000 et 2007, tandis que le nombre de cas de pneumococcies invasives (ce qui inclut la méningite et l’isolement du pneumocoque dans d’autres foyers stériles) a régressé de 87,5 %. Cependant, on a observé un phénomène de remplacement des sérotypes, c’est-à-dire que l’incidence relative et absolue des sérotypes 19A, 15B, 6A et d’autres sérotypes qui ne font pas partie du VPC7, a augmenté.(3,10,14,15)
Un vaccin conjugué contre le pneumocoque 13-valent (VPC13) a maintenant remplacé le VPC7. Le VPC13 contient les sept sérotypes du VPC7, ainsi que six autres sérotypes (1, 3, 5, 6A, 7F et 19A). En 2010, une proportion importante d’isolats du pneumocoque invasif chez les enfants de moins de deux ans était des sérotypes inclus dans le VPC13, mais pas dans le VPC7. En 2011, tous les programmes canadiens de vaccination avaient adopté le VPC13. Une étude récente, sur des isolats prélevés dans des foyers cliniques stériles depuis 2010, a déterminé que les sérotypes du VPC13 au Canada ont diminué de 66 % (224 sur 339) à 41 % (101 sur 244; P<0,001) chez les enfants de moins de cinq ans, et de 54 % (1 262 sur 2 360) à 43 % (1 006 à 2 353; P<0,001) chez ceux de cinq ans et plus. Les sérotypes 19A, 7F, 3, et 22F étaient les plus courants en 2012, le sérotype 19A étant passé de 19 % (521 sur 2 727) à 14 % (364 sur 2 620; P<0,001).(11)
L’incidence de méningococcie chez les enfants et les adultes a diminué de manière significative depuis l’introduction des programmes de vaccination systématique contre le méningocoque du groupe C.(16,17) On ne connaît pas encore l’effet de l’introduction du vaccin conjugué quadrivalent contre le méningocoque des groupes A, C, Y et W chez les adolescents, car ce programme existe depuis quelques années seulement, et le vaccin ne fait pas partie des programmes financés par les gouvernements de toutes les provinces et de tous les territoires. Par ailleurs, un vaccin qui cible le sérogroupe B (Bexsero, Novartis Canada) est maintenant homologué au Canada, mais n’est pas intégré aux programmes financés par le gouvernement.(18,19)
La méningite causée par le streptocoque du groupe B (SGB, ou Streptococcus agalactiae) est moins fréquente chez les nourrissons de plus d’un mois que chez les nouveau-nés. Même si le Listeria monocytogenes est une cause de méningite peu courante après la période néonatale, il faut l’envisager en présence de facteurs de risque, tels que l’immunosuppression, ou si une infection du tronc cérébral est le mode de présentation initial.
LA SENSIBILITÉ ANTIMICROBIENNE DES PRINCIPAUX AGENTS PATHOGÈNES
Puisque la concentration de médicament doit toujours être suffisante dans le système nerveux central (SNC), les seuils de sensibilité au S pneumoniae sont expressément conçus pour être interprétés en cas de méningite. Les seuils de sensibilité actuels au S pneumoniae, lorsqu’ils sont isolés dans le LCR, s’établissent comme suit : sensibilité à la pénicilline si la concentration minimale inhibitrice (CMI) est inférieure ou égale à 0,06 μg/mL de pénicilline, et résistance à la pénicilline si la CMI est égale ou supérieure à 0,12 μg/mL.(20)
Selon les critères actuels de sensibilité aux antimicrobiens, sur les 2 049 isolats provenant de cas de pneumococcie invasive (associés ou non à la méningite) observés au Canada en pédiatrie de 2000 à 2007, 81 isolats de méningite étaient résistants à la pénicilline, 96,1 % y étant donc sensibles.(3) Sur les 2 047 isolats dont la résistance à la céfotaxime ou à la ceftriaxone a été établie, 34 isolats y étaient résistants, 98,3 % étant donc sensibles aux céphalosporines de troisième génération. Dans le cadre de l’étude CANWARD (une étude de surveillance dans les services d’hospitalisation), 800 isolats de S pneumoniae ont été prélevés chez des adultes et des enfants entre 2007 et 2009; 80,8 % étaient sensibles à la pénicilline et 98,1 %, à la ceftriaxone d’après les critères de sensibilité propres à la méningite.(21) D’après les deux programmes de surveillance canadiens, la résistance à la pénicilline n’est pas courante, mais elle constitue une petite proportion des isolats invasifs de S pneumoniae. Le nombre d’isolats résistants à la ceftriaxone dans les sérotypes représentés dans le VPC7 est demeuré constant pendant les huit années de l’étude, oscillant entre deux et sept par année. La plupart des cas sont survenus chez des enfants de moins de cinq ans.(3) Dans les deux études, le sérotype 19A, une souche généralement associée à une plus grande résistance à la pénicilline, était surtout observée chez des enfants de moins de deux ans.(3) Cependant, la souche 19A et d’autres souches résistantes à la pénicilline sont proportionnellement mieux représentées dans le VPC13 actuel que dans l’ancien VPC7 (87,5 % par rapport à 62,5 %).(21)
Depuis quelques années, de nombreux pays, notamment la Belgique, l’Australie et plusieurs pays d’Amérique latine, ont signalé une augmentation de la prévalence de N meningitidis présentant une sensibilité réduite à la pénicilline (allant de 30 % à 80 %).(22–24) Aux États-Unis, il existe également des cas de N meningitidis résistant à la ciprofloxacine.(25) Selon un rapport de l’Ontario, le pourcentage de souches présentant une sensibilité réduite à la pénicilline s’élevait à 21,7 % entre 2000 et 2006.(26) Les données de surveillance de 408 isolats canadiens de N meningitidis analysés au Laboratoire national de microbiologie entre 1996 et 2010 ont démontré que 18,6 % d’entre eux présentaient une sensibilité réduite à la pénicilline, mais qu’aucun isolat endémique n’était résistant à la ciprofloxacine (communication personnelle, Raymond Tsang, Laboratoire national de microbiologie [Winnipeg, Manitoba]).
Le Hib est devenu une cause rare de méningite chez les enfants, mais il faudrait l’envisager chez un enfant qui n’est pas complètement immunisé, qui ne l’est pas du tout ou qui vient d’arriver au Canada. Le Hib et d’autres souches typables de H influenzae produisent une proportion croissante de bétalactamases oscillant entre 4 % et 42 %, ce qui rend les isolats résistants à l’ampicilline. (5) En raison de cette tendance, il faudrait administrer de la ceftriaxone ou de la céfotaxime en traitement empirique en attendant les résultats des tests de sensibilité.
La pénicilline est le médicament de première intention contre l’infection causée par le streptocoque du groupe B. Toutefois, chez les nourrissons, il serait raisonnable de prévoir une couverture empirique par la céfotaxime ou la ceftriaxone jusqu’à l’obtention des résultats de la culture.
LE DIAGNOSTIC
Les nourrissons atteints de méningite présentent souvent des symptômes non spécifiques de fièvre, de manque d’appétit, de léthargie (ou d’une diminution de leurs interactions avec les personnes qui s’occupent d’eux), de vomissements et d’irritabilité. Ils ont parfois une éruption cutanée. Des pleurs inconsolables, une irritabilité qui se prolonge ou s’aggrave ou une léthargie progressive font également partie des caractéristiques cliniques importantes qui peuvent présager une atteinte du SNC, telle que la méningite. La raideur de la nuque est peu courante chez les nourrissons. Les enfants plus âgés sont plus susceptibles de présenter des symptômes de méningite plus spécifiques, comme des céphalées, une douleur ou une raideur de la nuque et une altération de l’état de conscience, ainsi que d’autres symptômes non spécifiques. (27) Les patients devraient subir un examen complet, y compris l’évaluation de leur état respiratoire et des examens neurologiques approfondis pour déceler des signes neurologiques focaux, une position catatonique et des anomalies des nerfs crâniens ainsi que pour évaluer l’état de conscience.
La ponction lombaire (PL) est indispensable pour analyser le LCR (décompte cellulaire, glycorachie et protéinorachie, culture microbiologique et détection moléculaire de l’ADN bactérien [si la présomption clinique est élevée et que les cultures bactériennes sont négatives] et études virales, au besoin, ainsi que possibilité de tests de dépistage de la tuberculose chez les enfants à haut risque) pour poser un diagnostic définitif de méningite. À moins de contre-indications, une PL doit toujours être tentée. Un diagnostic moléculaire peut être utile malgré l’administration d’antimicrobiens, et il faut discuter des possibilités avec un microbiologiste. Les contre-indications de la PL sont la coagulopathie, les lésions cutanées au foyer prévu de la ponction, des signes de hernie ou un état clinique instable, tel qu’un choc. En présence d’œdème papillaire, de signes neurologiques focaux, d’une diminution de l’état de conscience ou d’un coma, il faut reporter la PL jusqu’à ce que les résultats de l’imagerie (tomodensitométrie avec produit de contraste ou imagerie par résonance magnétique de la tête) soient connus et que le risque de hernie soit écarté. Même s’il n’existe pas d’études axées sur les enfants, il est rare d’observer une hernie après une PL en l’absence de lésions focales du SNC.(28)
Puisque l’administration rapide d’antimicrobiens empiriques est essentielle au traitement, il faut éviter de la retarder lorsque les résultats des études d’imagerie ne sont pas disponibles immédiatement ou qu’il est impossible d’effectuer une PL (voir la rubrique sur la prise en charge, ci-dessous). Il faut toutefois effectuer des hémocultures avant d’administrer des antimicrobiens et prélever un volume sanguin total minimal, selon le poids indiqué ci-dessous, au moyen de un ou deux prélèvements, afin d’améliorer le rendement :
2 mL chez un enfant de 1,5 kg à moins de 4 kg;
4 mL chez un enfant de 4 kg à moins de 8 kg;
6 mL chez un enfant de 8 kg à moins de 14 kg;
10 mL chez un enfant de 14 kg à moins de 19 kg;
16 mL chez un enfant de 19 kg à moins de 26 kg;
20 mL chez un enfant de plus de 26 kg.
On devrait procéder à d’autres examens, telles les cultures d’urine, les cultures du pharynx ou les radiographies pulmonaires, selon les indications cliniques.
LA PRISE EN CHARGE D’UNE MÉNINGITE PRÉSUMÉE
Puisque le pronostic de la méningite dépend de son traitement avant l’apparition d’une grave maladie, l’administration rapide d’un traitement antimicrobien empirique est essentielle (tableau 1). Il faut l’administrer le plus tôt possible en cas de méningite présumée ou confirmée. De plus, une évaluation attentive et continue et une prise en charge convenable de l’état hémodynamique du patient s’imposent. La PL est nécessaire pour corroborer le diagnostic, mais si ce n’est pas possible, il faut administrer empiriquement des antimicrobiens, quel que soit le délai nécessaire avant de pouvoir effectuer la PL. Il faut transférer le patient à un établissement où il pourra la subir. Une étude auprès d’adultes a révélé que le délai avant d’amorcer les antimicrobiens était l’une des trois variables indépendantes associées à un mauvais pronostic. Les deux autres facteurs étaient la gravité de l’état clinique à la présentation et l’isolement de S pneumoniae non sensible à la pénicilline.(30,31) D’autres facteurs sont à considérer dans le choix d’antimicrobiens : l’âge de l’enfant, la présence de maladies sous-jacentes ou de facteurs de risque, telle l’immunodéficience. Par exemple, en cas d’immunodéficience sous-jacente, la Listeria fait partie des risques possibles, et l’ampicilline doit alors être ajoutée au traitement empirique. La prise en charge doit également inclure la surveillance des complications précoces liées à la méningite aiguë (p. ex., syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique et augmentation de la pression intracrânienne).
TABLEAU 1.
Traitement recommandé | ||
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Traitement empirique (en attendant les résultats des hémocultures et des cultures du LCR) | ||
| ||
Ceftriaxone OU céfotaxime ET vancomycine | ||
AJOUTER de l’ampicilline contre la Listeria chez les patients qui y sont vulnérables à cause de leur immunodéficience | ||
| ||
Hémocultures et cultures du LCR négatives ou non effectuées, mais diagnostic de méningite bactérienne corroboré par l’évolution clinique et les examens de laboratoire (y compris les cas décelés par des méthodes moléculaires) | ||
| ||
Ceftriaxone OU céfotaxime, sans vancomycine* | ||
*On peut poursuivre le traitement à la vancomycine en cas de manifestations épidémiologiques locales de résistance du Streptococcus pneumoniae aux céphalosporines de troisième génération | ||
| ||
Bactérie | Traitement recommandé | Autre possibilité de traitement |
| ||
S pneumoniae (culture positive) | ||
| ||
Sensible à la pénicilline (CMI ≤0,06 μg/mL) | Pénicilline G ou ampicilline | Céfotaxime, ceftriaxone |
Résistant à la pénicilline (CMI ≥0,12 μg/mL) | Ceftriaxone ou céfotaxime | Méropénem |
ET sensible à la ceftriaxone ou à la céfotaxime (CMI ≤0,5 μg/mL) | ||
Résistant à la pénicilline (CMI ≥0,12 μg/mL) | Ceftriaxone ou céfotaxime ET vancomycine* | Méropénem |
ET moyennement ou complètement résistant à la ceftriaxone ou à la céfotaxime (CMI ≥1,0 μg/mL) | *Consulter un infectiologue | |
Neisseria meningitidis | ||
Sensible à la pénicilline (CMI <0,12 μg/mL) | Pénicilline G ou ampicilline | Ceftriaxone ou céfotaxime |
Résistant à la pénicilline (CMI ≥0,12 μg/mL) | Ceftriaxone ou céfotaxime | |
Haemophilus influenzae | ||
Sensible à l’ampicilline | Ampicilline | |
Résistant à l’ampicilline | Ceftriaxone ou céfotaxime | |
Streptococcus agalactiae (streptocoques du groupe B [SGB]) | Pénicilline G ou ampicilline; AJOUTER de la gentamicine pendant les 5 à 7 premiers jours ou jusqu’à ce que la stérilité du LCR soit confirmée | |
Autres organismes | Consulter un infectiologue |
CMI Concentration minimale inhibitrice; LCR Liquide céphalorachidien
Le S pneumoniae et le N meningitidis sont les organismes bactériens les plus susceptibles de provoquer une méningite d’origine non nosocomiale chez les nourrissons immunisés en santé de plus d’un mois, mais il faut également envisager l’E coli et le SGB chez ceux de trois mois ou moins. Comme on l’a précisé plus haut, on observe encore parfois des cas de Hib chez des patients partiellement immunisés, mais d’autres cas de H influenzae encapsulés sont de plus en plus diagnostiqués. Au Canada, où l’on observe des cas de S pneumoniae résistant à la pénicilline, un traitement empirique au moyen d’une céphalosporine de troisième génération (ceftriaxone ou céfotaxime) est recommandé. Dans les régions où aucun cas de S pneumoniae résistant aux céphalosporines n’a été observé, un traitement empirique au moyen de ce seul médicament peut convenir. Cependant, en attendant les résultats des cultures, la plupart des experts recommandent d’ajouter de la vancomycine à la céphalosporine de troisième génération, afin de protéger le patient contre la possibilité de S pneumoniae résistant aux céphalosporines, qui s’est manifesté dans certaines régions du Canada. (3,21) Les céphalosporines de troisième génération conviennent également pour le traitement empirique du N meningitidis et de l’H influenzae, car ces deux organismes y demeurent sensibles. Si le traitement empirique aux céphalosporines de troisième génération est contre-indiqué, on peut utiliser d’autres médicaments empiriques (comme le méropénem) et solliciter rapidement les conseils d’un infectiologue.
Les proches d’un patient chez qui on diagnostique une méningoccémie ou un Hib devraient recevoir de la rifampine ou un autre médicament bien choisi, conformément aux lignes directrices des services locaux de santé publique.
UN TRAITEMENT ADJUVANT AUX STÉROÏDES
Il existe une controverse quant au rôle des stéroïdes pour prendre en charge une méningite bactérienne aiguë, sauf s’il s’agit d’une méningite à Hib, pour laquelle certaines données indiquent que les stéroïdes réduisent la perte d’acuité auditive chez les enfants qui en reçoivent juste avant le traitement antimicrobien ou au début de ce traitement.(32)
Dans une récente étude menée en Hollande auprès d’adultes, des sujets qui avaient reçu de la déxaméthasone entre 2006 et 2009 ont été comparés à un groupe qui n’en avait pas pris entre 1998 et 2002. Tant le taux de mortalité que la perte d’acuité auditive à court et à long terme étaient plus faibles dans le groupe qui avait reçu de la déxaméthasone.(33) Dans une autre analyse menée par des chercheurs italiens, la déxaméthasone est préconisée chez les enfants atteints d’une méningite à Hib, mais on convient que les données favorables à son utilisation sont moins probantes en cas de méningite à S pneumoniae.(34) Quelques études ont porté sur des enfants atteints d’une méningite à pneumocoque. D’après une analyse de ces études, les âges variés des patients et l’hétérogénéité considérable de la gravité clinique de leur état à la présentation constituent probablement les principaux facteurs de risque de séquelles, ce qui complique toute conclusion quant aux effets bénéfiques des stéroïdes.(35,36) Cependant, tout bien considéré, des études ultérieures chez des adultes et des enfants semblent indiquer qu’un court traitement aux stéroïdes pourrait être bénéfique s’il est administré juste avant un traitement antimicrobien empirique ou au début de ce traitement.
Si l’utilisation de stéroïdes n’est pas contre-indiquée chez un nourrisson ou un enfant donné, certains experts recommandent d’en administrer par voie intraveineuse lorsqu’on craint une méningite d’étiologie bactérienne (surtout si on observe des diplocoques Gram positif et des coccobacilles Gram négatif sur les frottis à coloration de Gram du LCR) : déxaméthasone à une dose de 0,6 mg/kg/jour fractionnée en quatre doses administrées toutes les six heures immédiatement avant la première dose d’antimicrobiens, simultanément à son administration ou dans les 30 minutes suivantes. Si une culture ou un test moléculaire révèle un S pneumoniae ou un Hib, il faut continuer d’administrer des stéroïdes pendant une période totale de deux jours. Si on établit qu’il s’agit d’une autre étiologie en moins de 48 heures, il faut arrêter d’administrer les stéroïdes, car leur utilisation pour d’autres causes ne produit aucun avantage connu. Dans certains cas, la fièvre reprend après l’arrêt des stéroïdes, mais si tous les autres paramètres indiquent une amélioration de l’état du patient et que le diagnostic clinique continue de soutenir la présence d’une méningite bactérienne seule, la fièvre ne justifie pas la tenue d’autres examens.
Pour l’instant, il n’y a pas assez d’information disponible pour recommander d’autres types de traitement adjuvant.
LES MODIFICATIONS AU TRAITEMENT APRÈS L’OBTENTION DES CULTURES DE LABORATOIRE OU DU DIAGNOSTIC MOLÉCULAIRE
Après avoir obtenu les résultats des cultures et les données quant à la sensibilité antimicrobienne, il faut rajuster le traitement en conséquence. Comme on l’a déjà souligné, un isolat de S pneumoniae est considéré comme sensible à la pénicilline lorsque sa CMI est inférieure ou égale à 0,06 μg/mL. Toutefois, il est considéré comme sensible à la céfotaxime ou à la ceftriaxone lorsque sa CMI est inférieure ou égale à 0,5 μg/mL, moyennement sensible si la CMI est de 1,0 μg/mL, et résistant si la CMI est égale ou supérieure à 2,0 μg/mL.(20) La vancomycine est active contre les souches résistantes à la céfotaxime ou à la ceftriaxone. Il faut modifier la médication selon le tableau 1, compte tenu des résultats de la culture et de la sensibilité du LCR. Il faut également consulter le tableau 2 pour connaître les recommandations relatives aux doses d’antimicrobiens.
TABLEAU 2.
Antimicrobiens | Dose | Voie |
---|---|---|
Ceftriaxone | 100 mg/kg/jour en 2 doses fractionnées administrées toutes les 12 h (certains experts recommandent une dose d’attaque de 100 mg/kg, suivie d’une autre dose 12 h plus tard, puis de 100 mg/kg/jour en 2 doses fractionnées administrées toutes les 12 h) Dose maximale de 4 g/jour |
Intraveineuse (une voie intramusculaire peut être utilisée si une voie intraveineuse n’est pas immédiatement accessible) |
Céfotaxime | 300 mg/kg/ jour en 4 doses fractionnées administrées toutes les 6 h Dose maximale de 8 g/jour à 12 g/jour |
Intraveineuse |
Vancomycine | 60 mg/kg/jour en 4 doses fractionnées administrées toutes les 6 h Afin de parvenir à des concentrations minimales de 10 mg/L à 15 mg/L |
Intraveineuse |
Pénicilline G | 300 000 à 400 000 unités/kg/jour en doses fractionnées toutes les 4 h à 6 h Dose maximale de 24 millions d’unités/jour |
Intraveineuse |
Ampicilline | 300 mg/kg/jour en doses fractionnées toutes les 4 h à 6 h Dose maximale de 12 g/jour |
Intraveineuse |
Méropénem | 120 mg/kg/jour en doses fractionnées toutes les 6 h à 8 h Dose maximale de 6 g/jour |
Intraveineuse |
LES AUTRES EXAMENS
En général, il n’est pas nécessaire de répéter le prélèvement de LCR lorsque les agents pathogènes sont courants, à moins que la situation clinique de l’enfant ne s’améliore pas après le traitement initial. En présence d’une méningite causée par un SGB, certains experts recommandent de vérifier la stérilisation du LCR 24 heures, puis 48 heures après le début du traitement.(37) Bien que la situation ne soit pas abordée dans le présent document, il est recommandé de répéter la culture du LCR au bout de 24 heures à 48 heures lorsque la méningite est attribuable à des agents pathogènes entériques Gram négatif (p. ex., E coli). L’imagerie du SNC est recommandée lorsqu’il est impossible de stériliser le LCR ou que des symptômes neurologiques ou certaines complications se produisent pendant le traitement.
LA DURÉE DU TRAITEMENT
Le traitement devrait toujours consister en des antimicrobiens administrés par voie intraveineuse pour en obtenir des taux élevés dans le LCR. La durée recommandée du traitement varie selon l’agent pathogène et l’évolution clinique de l’infection. En cas de méningite à S pneumoniae non compliquée, le traitement recommandé est d’une durée de dix à 14 jours, en cas de Hib, de sept à dix jours, et en cas de N meningitidis, de cinq à sept jours. Le traitement recommandé contre la méningite à SGB est d’une durée de 14 à 21 jours et peut dépendre de la présence de cérébrite. Il est recommandé d’effectuer une évaluation audiologique en bonne et due forme auprès de tous les enfants chez qui on a diagnostiqué une méningite bactérienne, soit avant le congé, soit dans le mois suivant.
Acknowledgments
Le comité des soins de courte durée et le comité de la pédiatrie communautaire de la Société canadienne de pédiatrie ont révisé le présent document de principes.
Footnotes
COMITÉ DES MALADIES INFECTIEUSES ET D’IMMUNISATION DE LA SCP
Membres : Robert Bortolussi (président sortant); Natalie A Bridger MD; Jane C Finlay MD (membre sortante); Susanna Martin MD (représentante du conseil); Jane C McDonald MD; Heather Onyett MD; Joan L Robinson MD (présidente); Marina I Salvadori MD (membre sortante); Otto G Vanderkooi MD
Conseillère : Noni E MacDonald MD
Représentants : Upton D Allen MD, Groupe de recherche canadien sur le sida chez les enfants; Michael Brady MD, comité des maladies infectieuses, American Academy of Pediatrics; Janet Dollin MD, Le Collège des médecins de famille du Canada; Charles PS Hui MD, Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages, Agence de la santé publique du Canada; Nicole Le Saux MD, Programme canadien de surveillance active de la vaccination (IMPACT); Dorothy L Moore MD, Comité consultatif national de l’immunisation; John S Spika MD, Agence de la santé publique du Canada
Auteure principale : Nicole Le Saux MD
Les recommandations contenues dans le présent document ne sont pas indicatrices d’un seul mode de traitement ou d’intervention. Des variations peuvent convenir, compte tenu de la situation. Tous les documents de principes et les points de pratique de la Société canadienne de pédiatrie sont régulièrement révisés. Les documents de principes retirés sont supprimés du site Web. Consultez la zone Documents de principes du site Web de la SCP (www.cps.ca) pour en obtenir la version complète à jour.
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