Question clinique
Le régime cétogène est-il efficace pour maigrir?
Ce qu’il faut savoir
Les régimes cétogènes peuvent aider les patients à perdre environ 2 kg de plus que les régimes faibles en gras après 1 an, mais les études de meilleure qualité n’ont donné lieu à aucune différence. La perte pondérale est maximale autour de 5 mois, mais elle n’est souvent pas soutenue. La variation pondérale individuelle sous n’importe quel régime peut varier entre la perte de 30 kg et la prise de 10 kg.
Données probantes
- Dans une revue systématique de 13 études randomisées contrôlées ayant comparé les régimes cétogènes aux régimes faibles en gras (N = 1577, 61 % de femmes, IMC : 30 à 43 kg/m2), les sujets sous un régime cétogène ont perdu 0,9 kg de plus que les sujets sous un régime faible en gras après 12 et 24 mois (statistiquement différent)1.
- - On a observé des variations statistiquement significatives, mais probablement négligeables sur le plan clinique, des marqueurs de substitution.
- - Le taux d’abandon variait entre 13 et 84%, selon les études.
- Une revue systématique de 11 études randomisées contrôlées (N = 1369, 71 % de femmes, IMC : 30 à 36 kg/m2) a révélé qu’entre 6 et 24 mois2, les patients du groupe sous régime cétogène avaient perdu 2,2 kg de plus que les patients du groupe sous régime faible en gras (statistiquement différent, mais les résultats étaient contradictoires). Les études de meilleure qualité n’ont révélé aucune différence.
Les régimes faibles en glucides qui n’étaient probablement pas cétogènes ont confondu d’autres revues systématiques (5 à 24 études randomisées contrôlées). Les résultats variaient entre l’absence de différence3–5 et une perte de 3,6 kg6–8.
Aucune revue systématique ni étude randomisée contrôlée ne s’est penchée sur la mortalité ou la maladie cardiovasculaire2.
- Une étude randomisée contrôlée (N = 609) a observé une perte pondérale à 1 an de 6,0 kg sous les régimes faibles en glucides (< 20 g/j au départ), comparativement à 5,3 kg sous les régimes faibles en gras (pas de différence sur le plan statistique)9.
- - Le génotype des patients (favorisant 1 type de régime) n’a eu aucun effet.
- - La variation pondérale a oscillé entre la perte de 30 kg et la prise de 10 kg dans les 2 groupes.
Contexte
Une alimentation canadienne typique contient 48 % de glucides, 32 % de graisses et 17 % de protéines10.
La plupart des régimes cétogènes commencent par une restriction des glucides de moins de 20 à 50 g/j (10 % de l’apport énergétique) pendant environ 2 mois avant de les réintroduire lentement1,11.
La perte pondérale atteint un maximum à environ 5 mois, puis le poids est repris lentement12.
Les régimes cétogènes ont tendance à réduire l’apport calorique9,12.
Les données observationnelles laissent croire qu’un apport faible en glucides pendant une période prolongée serait lié à une hausse de la mortalité13.
Mise en pratique
Les régimes cétogènes consistent à réduire au minimum l’apport en glucides et à augmenter au maximum l’apport en protéines pour induire la cétose12. Les effets indésirables sont fréquents, y compris constipation (33 %), halitose (30 %), crampes musculaires (28 %) (nombre de sujets traités par sujet lésé : 3 à 4 par rapport aux régimes faibles en gras), céphalées, diarrhée, faiblesse et éruption cutanée (nombre de sujets traités par sujet lésé : 5 à 7)14. La surveillance des corps cétoniques dans l’urine est recommandée dans les médias, mais elle n’est pas rapportée uniformément dans les études randomisées contrôlées, et les bienfaits de cette mesure sont inconnus.
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Footnotes
Intérêts concurrents
Aucun déclaré
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