Abstract
Objectif:
Il y a des différences importantes quant à la fréquence et au type de délit commis par les personnes atteintes de troubles mentaux graves (TMG), selon que leurs comportements antisociaux ont débuté en bas âge ou à l’âge adulte. Cependant, les personnes ayant manifesté des comportements antisociaux précoces ne forment pas un groupe homogène. La présente étude a pour objectif de vérifier si la précocité des comportements antisociaux peut expliquer cette hétérogénéité.
Méthode:
137 hommes atteints d’un TMG sous trois statuts légaux distincts ont été recrutés. Ils ont été séparés en 3 groupes selon la précocité des comportements antisociaux.
Résultats:
Les participants du groupe enfance commettent plus de délits violents et sont plus nombreux à présenter un trouble de l’usage de drogues que ceux du groupe adulte. Le groupe adolescence se distingue du groupe adulte par une fréquence plus élevée de trouble de l’usage d’alcool. Aucune différence ne s’avère significative entre les groupes enfance et adolescence, mais la plupart des délits rapportés sont plus nombreux dans le groupe enfance.
Conclusions:
Les résultats suggèrent que l’âge d’apparition des comportements antisociaux devrait être pris en compte dans l’évaluation du risque et la prise en charge des personnes atteintes d’un TMG.
Keywords: troubles mentaux, délits, violence, crimes, comportements antisociaux
Abstract
Objective:
There are important differences in frequency and type of offence committed by individuals with severe mental disorders (SMD), depending on whether their antisocial behaviors began at an early age or as adults. However, individuals having shown early antisocial behaviors do not form an homogenous group. This study’s objective is to test if the antisocial behaviors earliness could explain this heterogeneity.
Method:
137 men with SMD under 3 separate legal status were recruited. They were distributed in 3 groups according to the antisocial behaviors earliness.
Results:
The participants in the childhood group commit more violent offences and more of them present a substance use disorder compared with those in the adult group. A more frequent alcohol use disorder separates the youth group from the adult group. There is no significant difference between the childhood and the youth group, but there are more reported offences in the childhood group.
Conclusions:
Our results suggest that the age of antisocial behaviors onset should be considered in evaluating risk and managing individuals with SMD.
Keywords: mental disorders, offenses, violence, crimes, antisocial behavior
Les troubles mentaux graves (TMG) représentent un facteur de risque de la commission de délits violents et non violents.1–8 Cependant, bien que la prévalence des délits soit plus élevée chez les personnes atteintes de TMG que dans la population générale,3,9 une hétérogénéité importante est observée dans la fréquence et le type de délits commis par ces personnes.10,11
En s’appuyant sur la typologie des débutants précoces et tardifs,12,13 l’âge d’apparition des comportements antisociaux est identifié comme un facteur pouvant contribuer à expliquer cette hétérogénéité.3,14–16 Plusieurs études rétrospectives rapportent que chez les adultes atteints de TMG, la commission d’un premier délit avant 18 ans,12–14,17 ou l’apparition d’un trouble des conduites avant 15 ans,15,18,19 est associée à plus de délits violents et non violents, à des délits violents plus sévères, ainsi qu’à une prévalence plus élevée de troubles de l’usage de l’alcool et de drogues.
Cependant, même chez les personnes qui ont manifesté des comportements antisociaux avant l’âge adulte (débutants précoces12,13), une hétérogénéité importante est notée quant à la fréquence et à la gravité des délits commis à l’âge adulte.12 Une meilleure compréhension de cette variété permettrait, éventuellement, d’ajuster les interventions à offrir aux personnes atteintes de TMG. En ce sens, les modèles théoriques portant sur les trajectoires de développement des comportements antisociaux, basés sur plusieurs études prospectives, montrent que l’apparition des comportements antisociaux tôt à l’enfance, comparativement à l’adolescence, est associée à une plus grande persistance et diversité de ceux-ci, ainsi qu’à plus de comportements violents.20–34
La présente étude vise donc à vérifier l’hypothèse selon laquelle les personnes atteintes d’un TMG qui ont manifesté des comportements antisociaux dès l’enfance (groupe enfance) manifestent à l’âge adulte un nombre plus élevé de délits violents et non violents et sont plus nombreux à présenter un trouble de l’usage de l’alcool et de drogues comparativement à celles dont les comportements antisociaux ont émergé à l’adolescence (groupe adolescence) ou à l’âge adulte (groupe adulte). De plus, en s’appuyant sur la typologie des débutants précoces et tardifs,12,13 on peut s’attendre à ce que les personnes du groupe adolescence présentent plus de délits et qu’elles soient plus nombreuses à avoir des troubles de l’usage d’alcool et de drogues que celles du groupe adulte. Enfin, l’étude permettra d’explorer si, parmi les délits violents et non violents, les types de délits spécifiques permettent de distinguer les groupes.
Méthode
Participants
L’échantillon est composé de 137 hommes présentant un TMG recrutés sous trois statuts légaux distincts: 44 hommes reconnus coupables d’un délit provenaient de quatre centres de détention du Québec; 59 hommes reconnus non criminellement responsables pour cause de troubles mentaux provenaient d’unités de psychiatrie légale de quatre régions administratives du Québec; 34 hommes avaient un statut d’hospitalisation involontaire dans un hôpital des mêmes régions parce qu’ils représentaient un danger grave et immédiat pour eux-mêmes ou pour autrui au moment de l’étude. Tous les individus atteints de TMG présents dans ces milieux au moment de la collecte de données (entre 1998 et 2001) ont été sollicités (taux de participation de 47%)i. Les participants étaient âgés entre 20 et 74 ans (M = 38,6; ET = 11,9).
Les participants ont été classés en trois groupes selon l’âge d’apparition des comportements antisociaux. Le groupe enfance (n = 60) inclut ceux qui présentaient des comportements antisociaux ou un critère du trouble des conduites (TC; excluant le critère 11, ment souvent) à l’âge de 12 ans et moinsii. Le groupe adolescence (n = 44) inclut les participants qui présentaient, entre 13 et 17 ans, au moins un critère du TC (excluant le critère 11), sans présence de critère avant 13 ans. Le groupe adulte (n = 33) ne devait n’avoir rapporté aucun critère du TC et aucun délit avant 18 ans.
L’âge moyen des participants diffère entre les groupes (F(2, 135) = 4,45; p < 0,05); le groupe enfance est significativement (p < 0,01) plus jeune (M = 34,7 ans; ET = 9,6) que le groupe adulte (M = 41,9 ans; ET = 12,3). Étant donné que les participants plus âgés ont eu plus de temps pour commettre des délits, l’âge a été utilisé comme variable contrôle dans les analyses. Quant aux TMG présentés (trouble dépressif majeur ou bipolaire, 22,5%; trouble du spectre de la schizophrénie, 77,5%), aucune différence significative entre les groupes n’est observée.
Mesures
L’item 12 de la version française41 de la Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R)42,43 a permis de documenter la présence de problèmes graves de comportements à l’âge de 12 ans ou moins.
La Structured Clinical Interview for DSM-IV (SCID)44 a été utilisée pour vérifier la présence antérieure de critères du TC, ainsi que la présence actuelle d’un TMG et de trouble de l’usage de l’alcool et de drogues (excluant la nicotine et la caféine).
Les dossiers criminels officiels des participants provenant de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) ont été consultés pour obtenir le nombre total de délits violents (vol qualifié, voie de fait, agression sexuelle, homicide et tentative d’homicide) et non violents (fraude, méfait, vol simple) commis et la présence de chaque type de délits.
Déroulement
Cette étude s’intègre dans une étude plus large débutée en 1998 et conduite par Gilles Côté, Sheilagh Hodgins, Marc Daigle, Belkacem Abdous, Christopher Webster et Pierre Gagné. Elle a été approuvée par un comité universitaire d’éthique de la recherche. L’évaluation a été effectuée par des professionnels et des étudiants gradués spécialement formés pour effectuer la passation de la SCID et de la PCL-R. La participation à l’étude était volontaire et chaque participant a signé un formulaire de consentement. Sauf lorsque cela était prohibé par l’établissement de provenance, chaque participant a reçu une compensation financière de 10$ pour le temps consacré à l’étude.
Analyse Des Données
Compte tenu des corrélations élevées entre les nombres de délits et la présence de chaque délit, deux modèles de régressions multinomiales ont été calculés pour comparer les trois groupes. Un premier modèle inclut comme prédicteurs l’âge, les troubles de l’usage d’alcool et de drogues et les nombres de délits violents et non violents. Un deuxième modèle inclut l’âge et la présence de chaque délit. Les modèles de régression ont été répétés à deux reprises en changeant la catégorie de référence afin de comparer les trois groupes deux à deux.
Résultats
Les analyses préliminaires bivariées montrent que les troubles de l’usage d’alcool (χ2 = 20,178; p < 0,001), et de drogue (χ2 = 24,973; p < 0,001), ainsi que les nombres de délits non violents (F(2, 134) = 4,841; p < 0,01) et violents (F(2, 134) = 4,275; p < 0,05) distinguent significativement les groupes. Les corrélations entre ces variables sont toutes inférieures à 0,60, ce qui indique une absence de multicolinéarité entre les prédicteurs.45 Le modèle multivarié (voir le tableau 1) montre que comparativement au groupe adulte, le groupe enfance est plus à risque de présenter un trouble de l’usage de drogues et de commettre plus de délits violents. Quant au groupe adolescence, il est plus à risque de présenter un trouble de l’usage d’alcool que le groupe adulte, mais ne semble pas commettre plus de délits violents ou non violents. Aucune variable ne permet de distinguer les groupes enfance et adolescence.
Tableau 1.
Caractéristiques | Sous-groupes | Enfance vs Adolescence | Enfance vs Adulte |
Adolescence vs Adulte |
||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Enfance (n = 60) |
Adolescence (n = 44) |
Adulte (n = 33) |
OR a | IC (95%) | OR b | IC (95%) | OR b | IC (95%) | ||
Modèle 1 χ2 = 48,359*** Pseudo R2 (Nagelkerke) = 0,343 | ||||||||||
Age | M (ét) | 34,7 (9,6) | 37,6 (12,0) | 41,9 (12,3) | 0,96 | 0,92 à 1,01 | 0,93** | 0,88 à 0,98 | 0,97 | 0,92 à 1,01 |
Trouble usage alcool | (%) | 69,5 | 67,4 | 24,2 | 0,73 | 0,27 à 1,97 | 2,74 | 0,83 à 9,08 | 3,74* | 1,10 à 12,78 |
Trouble usage drogues | (%) | 81,7 | 68,2 | 30,3 | 2,38t | 0,86 à 6,55 | 4,56* | 1,38 à 15,02 | 1,92 | 0,59 à 6,25 |
Nbr délits violents | M (ét) | 6,7 (8,3) | 5,4 (6,1) | 2,5 (3,4) | 1,05 | 0,97 à 1,12 | 1,14* | 1,01 à 1,30 | 1,09 | 0,96 à 1,24 |
Nbr délits non violents | M (ét) | 14,3 (14,9) | 11,6 (13,7) | 5,3 (9,0) | 1,01 | 0,97 à 1,04 | 1,02 | 0,97 à 1,08 | 1,02 | 0,96 à 1,08 |
Modèle 2 χ2 = 50,304*** Pseudo R2 (Nagelkerke) = 0,348 | ||||||||||
Age | M (ét) | 34,7 (9,6) | 37,6 (12,0) | 41,9 (12,3) | 0,99 | 0,97 à 1,01 | 0,97* | 0,95 à 0,99 | 0,99 | 0,97 à 1,01 |
Homicide et tentative | (%) | 20,0 | 18,2 | 15,2 | 1,37 | 0,47 à 4,00 | 2,64 | 0,75 à 9,26 | 1,93 | 0,52 à 7,12 |
Agression sexuelle | (%) | 5,0 | 9,1 | 9,1 | 0,47 | 0,09 à 2,51 | 1,17 | 0,14 à 9,53 | 2,49 | 0,30 à 20,88 |
Méfait | (%) | 60,0 | 45,5 | 33,3 | 2,32 | 0,80 à 6,73 | 1,95 | 0,55 à 6,85 | 0,84 | 0,22 à 3,25 |
Fraude | (%) | 21,7 | 9,1 | 24,2 | 3,12t | 0,84 à 11,53 | 0,17* | 0,03 à 0,81 | 0,05*** | 0,01 à 0,32 |
Voie de fait | (%) | 70,0 | 59,1 | 48,5 | 1,85 | 0,61 à 5,62 | 1,76 | 0,49 à 6,27 | 0,95 | 0,26 à 3,54 |
Vol simple | (%) | 61,7 | 56,8 | 24,2 | 0,56 | 0,18 à 1,74 | 5,11* | 1,19 à 22,01 | 9,14** | 1,98 à 42,26 |
Vol qualifié | (%) | 31,7 | 25,0 | 3,0 | 1,18 | 0,40 à 3,48 | 12,75* | 1,25 à 130,41 | 10,84t | 0,97 à 121,40 |
a La catégorie de référence (coté 0) est le groupe adolescence.
b La catégorie de référence (coté 0) est le groupe adulte.
t p < 0,1; *p < 0,05; **p < 0,01; ***p < 0,001
Quant à la présence des différents types de délits, sur le plan bivarié, les méfaits (χ2 = 6,368; p < 0,05), les vols simples (χ2 = 12,783; p < 0,01) et les vols qualifiés (χ2 = 10,181; p < 0,01) distinguent significativement les groupes. Il n’y a pas de différences significatives pour l’homicide ou la tentative (χ2 = 0,336; n.s.), l’agression sexuelle (χ2 = 0,834; n.s.), la fraude (χ2 = 3,738; n.s.) et les voies de fait (χ2 = 4,290; n.s.). Les corrélations entre les types de délits étant inférieures à 0,60, ces variables peuvent être entrées dans un même modèle de régression sans risque de multicolinéarité.45 Le modèle multivarié montre que comparativement au groupe adulte, on retrouve chez les groupes enfance et adolescence des pourcentages plus élevés de vols simples et de vols qualifiés (pour le groupe enfance seulement), mais moins de fraudes. La présence des types de délits ne permet pas de distinguer les groupes enfance et adolescence.
Discussion
En cohérence avec les études recensées13–15,17–19 et la typologie des débutants précoces et tardifs,12,13 les résultats révèlent que le groupe adulte commet la moitié moins de délits violents et non violents, et qu’il est beaucoup moins à risque de présenter un trouble de l’usage de l’alcool et de drogues. Toutefois, les différences significatives entre les groupes enfance et adulte sont plus nombreuses et plus marquées que celles observées entre les groupes adolescence et adulte. Contrairement à ce qui était attendu, aucune différence significative n’a été notée entre les groupes enfance et adolescence.
Certaines limites de cette étude doivent être considérées. D’abord, les données criminelles provenant de la GRC peuvent être incomplètes (suspension de casier judiciaire, acte criminel sans accusation). Aussi, il n’a pas été possible de calculer un accord inter-juge pour l’évaluation des TMG. Ensuite, l’évaluation rétrospective de l’âge de survenue des comportements antisociaux est sujette à un biais de rappel.46 Enfin, le devis de l’étude ne permet pas de connaître l’âge de début du TMG et donc de le situer par rapport au début des comportements antisociaux, ni de qualifier sa sévérité, facteurs qui devraient être pris en compte pour mieux comprendre l’hétérogénéité des comportements criminels chez les adultes atteints de TMG. Malgré tout, c’est, à notre connaissance, la première fois qu’une étude fait le lien entre la typologie des débutants précoces et tardifs12,13 qui s’appliquent aux personnes atteintes de TMG et la précocité du trouble des conduites en lien avec les modèles théoriques du développement des conduites antisociales.20,21,23,27–29,31 Il s’agit d’une tentative originale pour expliquer l’hétérogénéité parmi le groupe de débutants précoces.
Enfin, les résultats suggèrent que la survenue de comportements antisociaux dès l’enfance pourrait être un facteur de risque de comportements criminels à l’âge adulte chez les personnes atteintes de TMG, et que l’âge de survenue des premiers comportements antisociaux devrait être pris en compte dans l’évaluation du risque et la prise en charge des personnes atteintes d’un TMG.
Notes
Le pourcentage de refus inclut les refus directs, les abandons en cours d’évaluation, ceux qu’il n’a pas été possible de contacter et les patients pour qui les symptômes psychiatriques étaient trop sévères pour qu’ils puissent être rencontrés.
Le nombre de critères a été déterminé en s’appuyant sur la définition du trouble des conduites précoce du DSM.35,36 Aussi, plusieurs chercheurs ont remis en question la validité discriminante du symptôme mentir du trouble des conduites.37–40 Nous avons donc décidé de ne pas le considérer pour établir la précocité de ce dernier.
Footnotes
Declaration of Conflicting Interests: The author(s) declared no potential conflicts of interest with respect to the research, authorship, and/or publication of this article.
Funding: The author(s) disclosed receipt of the following financial support for the research, authorship, and/or publication of this article: Cette étude a été rendue possible grâce au soutien financier du Fonds de la recherche en santé du Québec (# 014016 (1075)) et des Instituts de recherche en santé du Canada (# MT-14837).
ORCID iD: Karine Forget, MD, FRCP(C) https://orcid.org/0000-0001-7281-2014
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