Introduction.– Le risque de récurrence de sifflements ou d’asthme est fréquent lors d’un épisode aigu de bronchiolite. Des études précédentes ont montré que certains virus (VRS et surtout rhinovirus) étaient responsables de ces rechutes surtout chez les enfants nés de parents atopiques. Nous avons mené une enquête prospective sur une populations de nourrissons examinés lors de l’épidémie 2010–2011 [1] et avons recherché les facteurs susceptibles d’expliquer les récidives de sifflements à 1 an.
Méthodes.– Cent soixante-cinq nourrissons ont participé à ce suivi à 1 an sur la base d’entretiens téléphoniques tous les 3 mois après l’épisode inaugural. Ils avaient tous bénéficié d’une enquête virologique portant des agents pneumotropes (virus respiratoire syncitial, rhinovirus A-B, C, métapneumovirus, influenzae et parainfluenzae, picornaviridae, bocavirus, adenovirus, coronavirus) d’une analyse objective de la gravité clinique initiale (score de Wang), d’une détermination de la protéine KL-6 comme marqueurs d’agression épithéliale. Nous avons considéré comme siffleurs récurrents tous les nourrissons ayant eu plus de 2 récidives dans l’année qui a suivi leur inclusion.
Résultats.– Quarante-neuf nourrissons (29,69 %) ont eu plus de deux épisodes de sifflements dans la première année. En analyse univariée l’hospitalisation initiale par rapport à un suivi ambulatoire, l’existence d’un terrain allergique familial favorisent les rechutes (p = 0,05). En analyse multivariée, l’hospitalisation initiale, l’isolement d’un métapneumovirus, l’allergie familiale sont les facteurs de risques retrouvés sans atteindre la significativité (p = 0,06).
Discussion.– Contrairement à d’autres études, nous n’avons pas retrouvé de relations entre l’isolement d’un VRS, d’un rhinovirus et le risque de rechutes, mais par contre avons confirmé le lien éventuel avec un terrain allergique familial.
Conclusion.– Les bronchiolites aiguës du nourrisson exposent celui ci à des rechutes particulièrement la première année. Le terrain allergique familial reste une piste à explorer pour la prévention éventuelle des récidives.
Référence
- 1.Amat H., Henquell C., Verdan M., et al. Predicting the severity of acute bronchiolitis in infants: should we use a clinical score or a biomarker? J Med Virol J. 2013;9999:1–9. doi: 10.1002/jmv.23850. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
