Clôturant la 66 e Assemblée mondiale de la santé le 27 mai à Genève, le Dr Margaret Chan, directrice générale de l’OMS, a exprimé son inquiétude de l’émergence du nouveau coronavirus (nCoV) dans la péninsule arabique en septembre dernier.
Au 30 mai, 49 cas avaient été biologiquement confirmés, dont 27 décès, concernant majoritairement le Qatar, Dubai et les émirats-Arabes-Unis, et la Tunisie. Des cas ont émergé en Europe : Royaume- Uni, Allemagne et France. Le premier cas français d’infection respiratoire aiguë à nCoV a été confirmé le 8 mai à l’Institut Pasteur. Ce patient de 65 ans de retour de la péninsule arabique est décédé le 28 mai au CHRU de Lille. C’est le premier cas en France d’infection à nCoV, proche du CoV du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) de 2003 (plus de 8 000 cas, 800 décès dans le monde). La confirmation a été obtenue sur un prélèvement bronchique par lavage broncho-alvéolaire. Un second patient, contaminé par ce dernier, était toujours en réanimation au CHRU de Lille dans un état préoccupant fin mai. L’OMS demande aux étatsmembres de surveiller les cas inhabituels d’infection respiratoire aiguë sévère (SARI), surtout en cas de notion d’un voyage dans la zone incriminée, et de le notifier.
« Nous en savons trop peu sur ce virus si nous considérons la dimension de cette menace potentielle, avertit le Dr Chan. Toute nouvelle maladie qui émerge plus vite que notre compréhension n’est jamais sous contrôle : c’est un problème qu’aucun pays touché ne peut garder ni gérer seul, le nouveau coronavirus est une menace pour le monde entier ». Dès le début, une étroite coopération s’est établie entre l’OMS et les pays touchés : par le passé certains tardaient à notifier pour ne pas ternir leur image internationale… et éloigner touristes et hommes d’affaires…
Les coronavirus sont impliqués dans un large éventail de maladies, du rhume banal au SRAS. Le nCoV est une souche jusque-là non détectée chez l’Homme. Les données disponibles indiquent une possible transmission interhumaine, avec cependant une contagiosité relativement faible et des clusters de cas rares et limités même dans les pays touchés.
En France, l’InVS a mis en place une surveillance et le Haut Conseil de la santé publique a émis un avis sur la prise en charge d’un patient suspect d’infection à nCoV, relayé aux professionnels de santé libéraux, aux établissements de santé et aux sociétés d’assistance/rapatriement sanitaire pour les sensibiliser au signalement et permettre la détection de possibles cas.
© kotoyamagami
Sources
- OMS ; InVS ; www.sante.gouv.fr