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À la fin de l’an dernier, un article du Lancet évoquait le chameau à l’origine du syndrome respiratoire du Moyen-Orient à coronavirus (MERS-CoV) 1 . Cette piste a été précisée par l’OMS le 29 novembre. Des équipes sanitaires du Qatar, avec la collaboration du Centre médical Erasmus (Amsterdam), ont détecté le MERS-CoV dans un troupeau de chameaux dans une ferme où deux cas humains avaient été détectés en octobre 2 .
Les autorités sanitaires du Qatar ont déclenché une enquête pour identifier la source de l’infection, avec le soutien de l’OMS et de la FAO. La biologie a confirmé le portage du MERS-CoV de 3 chameaux dans un troupeau de 14 animaux avec lesquels les deux sujets détectés étaient en contact. Tous les animaux étaient asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Les sujets-contacts des deux cas ont été explorés : tests de laboratoire négatifs.
Ainsi se confirme l’hypothèse chameau signalée par RFL. Le chameau peut être infecté par ce coronavirus, mais les informations sont insuffisantes pour définir le rôle de vecteur des chameaux et autres animaux, ou leur contamination par l’Homme. Des échantillons biologiques ont été prélevés sur d’autres espèces animales et dans l’environnement de la ferme. Un plan de surveillance biologique existe au niveau national, notamment chez les Qataris en contact avec des animaux. Ce contact doit être évité par les sujets à haut risque de pneumonie à coronavirus. Pour le public, des consignes de sécurité ont été édictées : se laver les mains après un contact avec des animaux, éviter le contact avec des animaux morts, respecter les règles d’hygiène alimentaire. Des consignes plus strictes seront édictées selon l’évolution de la situation.
L’OMS a rappelé à ses pays membres de signaler tout cas suspect (autochtone, importé) d’infection respiratoire aiguë sévère (SARI : severe acute respiratory infection), d’en assurer la surveillance rapprochée, avec isolement au besoin, et prélèvement pour analyse biologique. Les Européens de retour d’un séjour au Moyen-Orient sont concernés.
Les symptômes respiratoires dominent. Par la suite se manifestent diarrhée, insuffisance rénale aiguë, syndrome de détresse respiratoire aiguë avec choc. Les sujets immunodéprimés sont susceptibles de présenter des signes atypiques. Tout cas suspect ou tout nouveau cas avéré doit être notifié à l’OMS.
Fin 2013, l’OMS n’avait pas jugé nécessaires des mesures de dépistage aux points d’entrée dans les pays touchés ni des restrictions de voyage et d’échanges commerciaux. Une commission d’urgence (Emergency Committee) d’experts internationaux a jugé prématuré d’évoquer une urgence de santé publique de préoccupation internationale (Public Health Emergency of International Concern/PHEIC).
Au total, de septembre 2012 au 3 janvier 2014, le bilan était de 177 cas confirmés biologiquement, dont 74 décès (une dizaine en Europe).
References
- 1.Middle East respiratory syndrome coronavirus : l’hypothèse chameau. RFL. 2013;455(14) doi: 10.1016/S1773-035X(13)72154-3. Source : The Lancet Infectious Diseases on line 9/8/2013. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 2.WHO Disease Outbreak News: http://www.who.int/csr/don/2013_11_29/en/index.html.