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. 2020 Jul 8;37(7):572–589. [Article in French] doi: 10.1016/j.rmr.2020.06.004

Asthme et usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne

Asthma and cannabis, cocaine or heroin use

M Underner a,*, G Peiffer b, J Perriot c, N Jaafari a
PMCID: PMC7345369  PMID: 32653338

Résumé

Introduction

L’usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne peut être responsable de complications pulmonaires parmi lesquelles figure l’asthme.

Objectifs

L’objectif de cette revue systématique de la littérature est d’exposer les données concernant la relation entre la consommation de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne et l’asthme.

Résultats

L’usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne par voie inhalée peut être responsable de symptômes respiratoires (toux, sifflements thoraciques), favoriser le développement d’un asthme, augmenter le risque d’exacerbation aiguë d’asthme (pouvant nécessiter une intubation et une ventilation invasive), voire des décès par asthme et diminuer l’observance du traitement de l’asthme. Le cannabis a un effet bronchodilatateur rapide. En revanche, sa consommation chronique provoque une diminution de la conductance spécifique des voies aériennes. Les études portant sur la diminution ou le déclin du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) sont discordantes.

Conclusion

Une consommation de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne doit être recherchée devant des symptômes respiratoires survenant chez des sujets jeunes et les praticiens doivent aider les usagers de ces substances illicites à arrêter leur consommation.

Mots clés: Asthme, Bronchospasme, Cannabis, Cocaïne, Héroïne, Opiacés

Introduction

L’asthme est une maladie hétérogène caractérisée par une inflammation chronique des voies aériennes aboutissant à une obstruction bronchique réversible. La complexité de sa prise en charge tient également dans la multiplicité des facteurs susceptibles d’induire et/ou d’aggraver l’asthme [1]. L’asthme est une des principales sources de dépense de santé en France car la morbidité associée est très lourde [2]. Sa prévalence en France, de 6  % à 7 % chez l’adulte, a doublé au cours des vingt dernières années [3]. La Société de pneumologie de langue française (SPLF), dans la mise à jour de ses recommandations pour la prise en charge et le suivi des patients asthmatiques adultes et adolescents, recommande de prendre en charge de façon optimale les comorbidités associées [2], [3], [4]. Le tabagisme et la consommation d’autres substances psychoactives (SPA) en font partie [5]. La consommation de SPA est une des causes d’exacerbation d’asthme [6]. L’étude cas-témoins de Gaeta et al. [7] montre une prévalence plus élevée de l’usage de SPA inhalées chez les asthmatiques, comparativement aux témoins (82 % vs 55 % ; p  < 0,024).

Le cannabis (Cannabis sativa) contient plus de soixante substances cannabinoïdes dont deux d’entre elles, le delta-9-tetrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol, ont des propriétés psychoactives. Le THC est une molécule lipophile, expliquant un relargage et des effets prolongés, dont la demi-vie est de 96 heures, avec une élimination en 10 à 30 jours aprèsconsommation d’un joint [8], [9]. Les modalités de consommation du cannabis sont variées. Il peut être fumé seul, sous forme de cigarettes (herbe, marijuana) ou de résine mélangée à du tabac (joints), de pipes, avec un narghilé (chicha) ou sous la forme de « bang ». Le bang est une pipe à eau artisanale souvent confectionnée dans une bouteille en plastique, dont l’usage accroît la toxicité du cannabis. La fumée de chaque bouffée est chargée d’une grande quantité de particules de toutes tailles qui se déposent dans tout l’arbre bronchique et atteignent les alvéoles [10]. Le mode de consommation le plus développé en France est le joint fumé (avec, en moyenne 0,4 g de cannabis par joint), ce qui rend plus difficile l’évaluation de la toxicité du cannabis seul. Le cannabis est la SPA la plus consommée après le tabac et la SPA illicite la plus consommée dans le monde [11], [12]. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2017, 147 millions de personnes ont consommé du cannabis dans le monde (2,5 % de la population mondiale) [13]. En France, en 2017, 6,3 % des sujets âgés de 18 à 25 ans étaient des consommateurs réguliers de cannabis et 25 % des consommateurs de cannabis au cours des 30 derniers jours étaient des consommateurs quotidiens ou presque quotidiens [14].

La cocaïne et l’héroïne sont les deux SPA considérées comme les plus dangereuses pour la santé des usagers et pour la société, avec toutefois une surestimation de la perception des risques par la population générale, comparativement aux usagers de SPA et aux experts [15], [16]. La cocaïne (chlorhydrate de cocaïne) est un alcaloïde naturel extrait de la feuille de coca (Erythroxylon coca), plante poussant en Amérique du Sud. La cocaïne base est connue sous les termes de « freebase » ou de « crack ». Elle est utilisée par voie intraveineuse (IV), par voie nasale (cocaïne prisée ou sniffée) ou par voie inhalée (cocaïne fumée). [17]. La cocaïne est le produit illicite le plus consommé en France après le cannabis. Le Baromètre Santé 2017 montre une augmentation de l’usage de cocaïne au cours de l’année chez les 18–64 ans en France (de 1,1 % en 2014 à 1,6 % en 2017) ; cette augmentation affecte surtout les 30–45 ans. En 2017, son expérimentation concernait 5,6 % des sujets âgés de 18 à 64 ans [18], [19]. Les opiacés regroupent l’ensemble des dérivés de l’opium extraits du pavot (Papaver somniferum). L’héroïne (diamorphine ou diacétylmorphine) est le dérivé diacétylé de la morphine. Elle est utilisée sous forme de sel (chlorhydrate soluble dans l’eau et pouvant être injecté par voie IV ou sous forme de base libre [freebase], plus adaptée à la consommation par voie nasale ou pulmonaire). L’héroïne peut être inhalée (« chasser le dragon »), consommée par voie nasale (sniff) ou IV [20]. La cocaïne et l’héroïne vendues sur le marché clandestin sont le plus souvent « allongées » par divers produits de coupe pouvant augmenter leur toxicité. Les opiacés restent les principales substances à l’origine des décès par surdose [21]. En France, la prévalence de l’expérimentation d’héroïne est de 1,5 % dans l’ensemble des 18–64 ans (2,5 % parmi les hommes et 0,6 % parmi les femmes) [19], [22]. Le dispositif Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND) de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), mis en place dans 8 agglomérations françaises (Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Metz, Paris, Rennes et Toulouse), constate une augmentation de l’offre d’héroïne en France entre 2016 et 2017, notamment de l’héroïne brune produite en Afghanistan [19], [23].

L’usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne est à l’origine de nombreuses complications respiratoires [24], [25], [26], [27], [28], [29], [30]. L’asthme fait partie des complications respiratoires associées à usage de tabac et des SPA illicites [31], [32]. Alors que les effets du tabagisme sur les symptômes et les exacerbations d’asthme sont bien connus, ceux du cannabis, de la cocaïne et de l’héroïne le sont beaucoup moins [8], [33], [34]. L’usage de cannabis, de cocaïne et l’héroïne et leurs conséquences sur l’asthme représentent donc un enjeu majeur de santé publique. L’objectif de cette revue systématique de la littérature est d’exposer les données concernant la relation entre la consommation de SPA et l’asthme ainsi que les mécanismes physiopathologiques.

Méthode

Une recherche sur Medline a été réalisée sur la période 1980–2020 avec les mots-clés suivants : « asthma » (ou « bronchospasm ») et « cannabis » (ou « marijuana ») et « cocaine » (ou « crack ») et « heroin » (ou « opiate* ») avec les limites « Title/Abstract ». Les critères d’éligibilité étaient : articles en langue anglaise ou française ; études portant sur l’asthme lié à l’usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne (rapports de cas cliniques, études transversales, cas-témoins ou longitudinales [rétrospectives ou prospectives]). Ont été exclus les articles rédigés dans une langue autre que l’anglais ou le français, une consommation de SPA par ingestion exclusive, les articles traitant des effets somatiques non pulmonaires des SPA ou de leurs effets pulmonaires autres que l’asthme. Les données extraites étaient le type d’étude (rapport de cas, étude transversale, cas-témoins, longitudinale : rétrospective ou prospective), l’effectif, l’âge, le sex-ratio, la population étudiée, la nature de la SPA consommée et son mode de consommation (inhalée/fumée, sniffée ou injectée par voie IV) et les principaux résultats. L’extraction des données a permis d’identifier 183 publications dont 112 ont été retenues après une première sélection basée sur le titre, les mots-clés et la lecture du résumé. La sélection finale basée sur une double lecture (MU et GP) des articles entiers a retenu 60 publications.

Résultats

Asthme et cannabis

Consommation de cannabis et symptômes respiratoires

De nombreuses études ont montré une augmentation significative de la prévalence de la toux et des sifflements thoraciques chez les fumeurs de cannabis et de tabac [35], [36] et chez des fumeurs exclusifs de cannabis, comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé ni tabac ni cannabis [36], [37], [38], [39], [40]. En Nouvelle-Zélande, Aldington et al. [39] notaient également une association positive entre consommation exclusive de cannabis et développement d’un asthme après l’âge de 16 ans (odds ratio (OR) = 1,7 ; intervalle de confiance à 95 % (IC95 % ) : 1,0–2,9). D’autre part, plusieurs revues générales ont rapporté les effets de la fumée de cannabis sur les symptômes respiratoires [9], [41], [42], [43]. Ces symptômes respiratoires peuvent se compliquer de pneumothorax [44], [45], [46].

Effet de l’arrêt de la consommation de cannabis sur les symptômes respiratoires

Tashkin et al. [40] notaient l’absence de différence significative de la prévalence de la toux et des sifflements thoraciques entre les ex-fumeurs exclusifs de cannabis et les sujets n’ayant jamais fumé ni tabac ni cannabis. Dans l’étude longitudinale de Hancox et al. [47] menée au Canada en population générale, 1037 adultes jeunes étaient suivis depuis l’âge de 18 ans jusqu’à l’âge de 38 ans. Un usage fréquent de cannabis (défini par un usage ≥ 52 fois au cours des 12 derniers mois) était associé à une augmentation de la prévalence de la toux matinale (OR = 1,97 ; IC95 % : 1,57–2,48 ; p  < 0,001), de l’expectoration (OR = 2,31 ; IC95 % : 1,83–2,91 ; p  < 0,001) et des sifflements thoraciques (OR = 1,55 ; IC95 % : 1,23–1,94 ; p  < 0,001). Après ajustement sur l’usage de tabac, l’arrêt de la consommation de cannabis était associé à une diminution de la prévalence de ces trois symptômes, avec une prévalence identique à celle observée chez les sujets n’ayant jamais fumé de cannabis : toux (OR = 1,17 ; IC95 % : 0,79–1,74 ; p  < 0,001), expectoration (OR = 0,91 ; IC95 % : 0,59–1,43 ; p  < 0,001), sifflements thoraciques (OR = 1,21 ; IC95 % : 0,83–1,77 ; p  < 0,006).

Consommation de cannabis et utilisation des médicaments de l’asthme

En Norvège, Bramness et von Soest [48], dans une enquête menée auprès d’adultes jeunes de la population générale suivis pendant 13 années, constataient, après ajustement sur le statut tabagique actuel, une association positive entre la délivrance de médicaments de l’asthme (bêta-2-adrénergiques et/ou corticostéroïdes inhalés [CSI]) par les pharmaciens et l’usage de cannabis au cours des 12 derniers mois (ORa = 1,71 ; IC95 % : 1,06–2,77 ; p  = 0,028), comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé de cannabis.

Consommation de cannabis et recours aux soins et admissions en soins intensifs

Les effets du cannabis fumé sur la santé ont été décrits par Polen et al. [49] en comparant 452 fumeurs quotidiens de cannabis n’ayant jamais fumé de tabac et 450 sujets n’ayant jamais fumé ni tabac ni cannabis. Les consommateurs quotidiens de cannabis n’ayant jamais fumé de tabac avaient un risque significativement supérieur de consulter en externe pour pathologies respiratoires (risque relatif (RR) = 1,19 ; IC95 % : 1,01–1,41) ainsi qu’un risque élévé mais non significatif d’admission dans un hôpital pour une pathologie respiratoire (RR = 1,51 ; IC95 % : 0,93–2,46). Le travail rétrospectif de Baxter et al. [50] mené dans cinq états des États-Unis portait sur 1999 dossiers de patients asthmatiques adultes. Si les consommateurs de SPA consultaient moins souvent les structures de soins externes pour leur asthme que les non-consommateurs de SPA, on notait un recours plus fréquent au service des urgences pour asthme dans le New Jersey (OR = 1,14 ; IC95 % : 1–1,31) et en Géorgie (OR = 1,24 ; IC95 % : 1,04–1,48) ainsi que des hospitalisations plus fréquentes pour asthme en Géorgie (OR = 1,42 ; IC95 % : 1,03–1,95). Baxter et al. [51], dans cinq états des États-Unis, chez des patients souffrant d’un asthme persistant, constataient que la qualité des soins, évaluée par le nombre de prescription de traitements au long cours de l’asthme, était moins bonne chez les consommateurs de SPA par rapport aux sujets non-consommateurs de SPA dans quatre états, avec des OR variant de 0,63 (IC95 % : 0,47–0,88) à 0,75 (IC95 % : 0,62–0,92).

Asthme professionnel lié à l’exposition aux poussières de graines de C. sativa

En 1991, Vidal et al. [52] ont décrit chez un éleveur d’oiseaux le premier cas d’asthme professionnel provoqué par l’exposition aux poussières de graines de C. sativa. Les graines de C. sativa sont utilisées pour la fabrication de nourriture pour les oiseaux. Cet homme de 51 ans avait des antécédents d’asthme avec sensibilisation aux acariens (D. ptéronyssinus). Lors de l’exposition aux graines de chanvre, il présentait rapidement une rhinorrhée, une dyspnée avec toux et des sifflements thoraciques. Il redevenait rapidement asymptomatique après l’arrêt de l’exposition. L’auscultation pulmonaire retrouvait des râles sibilants bilatéraux. La radiographie thoracique était normale. L’examen cytologique de l’expectoration montrait de nombreuses cellules inflammatoires dont 25 % de polynucléaires éosinophiles. Les explorations fonctionnelles respiratoires notaient une diminution du rapport VEMS/CVF à 42 %. Les IgE sériques totales étaient augmentées (249 UI/mL). Le prick-test cutané et l’intradermoréaction (IDR) avec des extraits de graines de C. sativa (prick-test : dilution de 1/103  g/mL ; IDR : dilution de 1/105  g/mL) étaient positifs. Le test de libération d’histamine par les basophiles était également positif, démontrant la présence d’IgE spécifiques vis-à-vis des extraits de C. sativa et une hypersensibilité immédiate aux graines de C. sativa. Il était observé, 10 minutes après le début du test de provocation bronchique aux extraits de C. sativa (dilution : 1/106  g/mL), une diminution du VEMS de 31 % par rapport à sa valeur de base, avec un retour à cette valeur de base 45 minutes après l’arrêt du test. Il n’était pas constaté de réaction retardée. D’autre part, la prévalence de la sensibilisation aux pneumallergènes est significativement augmentée chez les consommateurs de cannabis [53].

Cannabis et fonction respiratoire

Une revue générale [54] fait la synthèse des effets du cannabis sur la fonction respiratoire. Le Tableau 1 présente la synthèse des principaux effets de la consommation chronique de cannabis sur les paramètres fonctionnels respiratoires.

Tableau 1.

Consommation de cannabis et paramètres fonctionnels respiratoires.

Auteur Type d’étude – Effectif
Âge – Sexe
Résultats
VEMS, VEMS/CVF, déclin du VEMS
 Tashkin [59]
États-Unis – 1980
Transversale – n = 189
Âgem : 24 ans – H : 100 %
Différence NS du VEMS et du rapport VEMS/CVF [FC vs NF]
 Bloom [36]
États-Unis – 1987
Transversale – n = 990
Âgem : 28,2 ans – H/F : 0,96
Diminution significative du rapport VEMS/CVF : uniquement chez les hommes (p < 0,05) [FC vs NF]
 Sherman [60]
États-Unis – 1991
Transversale – n = 63
Âgem : 34,5 ans – H/F : 2,9
Différence NS du rapport VEMS/CVF [FC vs NF]
 Sherrill [37]
États-Unis – 1991
Cohorte – n = 856 [suivi : 6 ans]
Âgem : 30 ans – H/F : 1,53
Déclin du VEMS et du rapport VEMS/CVF significativement plus important (p < 0,05) [FC vs NF]
 Tashkin [61]
États-Unis – 1997
Cohorte – n = 394 [suivi : 8 ans]
Âgem : 33 ans – H/F : 2,1
Différence NS du déclin du VEMS [FC vs NF]
 Taylor [62]
Nouvelle-Zélande – 2002
Cohorte – n = 1037 [suivi : 8 ans]
Âge : 18 à 26 ans – H et F (% : ND)
Différence NS du déclin du VEMS [FC vs NF]
 Moore [38]
États-Unis – 2005
Transversale – n = 6 728
Âgem : 35,8 ans – H/F : 1,20
Différence NS du rapport VEMS/CVF [FC vs NF]
 Aldington [39]
Nouvelle-Zélande – 2007
Transversale – n = 339
Âgem : 43,4 ans – H/F : 4
Différence NS du rapport VEMS/CVF [FC vs NF]
 Hancox [58]
Nouvelle-Zélande – 2010
Cohorte – n = 972 [suivi : 29 ans]
Âge : 17–32 ans – H/F : 1,1
Différence NS du VEMS et du rapport VEMS/CVF [FC vs NF]
 Pletcher [63]
États-Unis – 2012
Cohorte – n = 5115 [suivi : 20 ans]
Âge : 18–30 ans ; Âgem : 25 ans – H et F (% : ND)
Diminution NS du VEMS pour un usage de cannabis occasionnel ou régulier à faible dose cumulée
Diminution significative du VEMS pour une consommation importante de cannabis (> 20 épisodes de consommation par mois)
Déclin du VEMS de −3,2 mL par épisode de consommation de cannabis par mois (IC95 % : −5,8 à −0,6 ; p = 0,02) pour des consommations > 20 épisodes par mois [FC vs NF]
 Kempker [64]
États-Unis – 2015
Cohorte – n = 6723 [suivi : 4 ans]
Âge : 18–59 ans – H/F : 1,28
Pas d’association entre usage de cannabis < 20 JA et rapport VEMS/CVF < 70 %
Association entre usage de cannabis > 20 JA et rapport VEMS/CVF < 70 % (OR = 2,1 ; IC95 % : 1,1–3,9 ; p = 0,02).
Pour un usage > 20 JA, la diminution du rapport VEMS/CVF est liée à une augmentation de la CVF et non à une diminution du VEMS [FC vs NF]
Conductance spécifique des voies aériennes (sGaw)
 Aldington [39]
Nouvelle-Zélande – 2007
Cohorte – n = 1037 [suivi : 8 ans]
Âgem : 43,4 ans – H et F
Diminution de la sGaw (p < 0,001) [FC vs NF]
 Hancox [58]
Nouvelle-Zélande – 2010
Cohorte – n = 972 [suivi : 29 ans]
Âge : 17–32 ans – H/F : 1,1
Diminution la sGaw (p < 0,010) [FC vs NF]
 Transfert du monoxyde de carbone (TLCO)
 Tilles [65]
États-Unis – 1986
Transversale – n = 68
Âgem : 28 ans – F : 100 %
FC vs NF : différence NS du TLCO
 Tashkin [35]
États-Unis – 1987
Transversale – n = 446
Âgem : 32,6 ans – H/F : 2
FC vs NF : différence NS du TLCO
 Sherman [60]
États-Unis – 1991
Transversale – n = 63
Âgem : 34,5 ans – H/F : 2,9
Différence NS du TLCO [FC vs NF]
 Aldington [39]
Nouvelle-Zélande – 2007
Cohorte – n = 1037 [suivi : 8 ans]
Âgem : 43,4 ans – H et F
Différence NS du TLCO rapporté au volume alvéolaire (TLCO/VA) [FC vs NF]
 Hancox [58]
Nouvelle-Zélande – 2010
Cohorte – n = 972 [suivi : 29 ans]
Âge : 17–32 ans – H/F : 1,1
Différence NS du TLCO et du rapport TLCO/VA [FC vs NF]
Hyperréactivité bronchique (HRB)
 Hernandez [66]
États-Unis – 1981
Transversale – n = 23
Âgem : 29,5 ans – H/F : 0,9
Différence NS de l’HRB à l’histamine [FC vs NF]
 Tashkin [67]
États-Unis – 1993
Transversale – n = 542
Âgem : 34,8 ans – H/F : 5,3
Différence NS de l’HRB à la métacholine [FC vs NF]

H/F : sex-ratio ; H : hommes ; F : femmes ; Âgem : âge moyen ; JA : joints-années ; sGaw : conductance spécifique des voies aériennes ; VEMS : volume expiré maximum en une seconde ; CVF : capacité vitale forcée ; TLCO : transfert du monoxyde de carbone ; TLCO/VA : transfert du monoxyde de carbone rapporté au volume alvéolaire ; FC : fumeurs exclusifs de cannabis ; NF : non-fumeurs ; NS : non significatif ; ND : non disponible.

Effets aigus et subaigus

Dans un travail de Tashkin et al. [55] mené chez des patients présentant un asthme stable, une bronchoconstriction avec diminution de la conductance spécifique des voies aériennes (sGaw) était d’abord provoquée par l’inhalation de métacholine ou par l’exercice. Comparativement au placebo (joint sans THC ou inhalation de sérum physiologique), l’inhalation de la fumée d’un joint contenant 2 % de THC ou l’inhalation d’isoprotérénol permettrait la correction immédiate de la bronchoconstriction. Pour leur part, Williams et al. [56] ont testé les effets de l’inhalation de THC (200 μg), de salbutamol (100 μg) ou de « joint » placebo chez des sujets ayant un asthme stable avec syndrome obstructif réversible. Comparativement au placebo, l’inhalation de THC ou de salbutamol provoquait une amélioration significative (p  < 0,01) du volume expiré maximal en une seconde (VEMS) et du débit expiratoire de pointe (DEP). L’augmentation du VEMS était atteinte plus rapidement après inhalation de salbutamol qu’après celle de THC (p  < 0,01 après 5 minutes et p  < 0,02 après 15 minutes). En revanche, après 1 heure, il n’y avait pas de différence significative de la bronchodilatation entre THC et salbutamol. Ainsi, à court terme, l’inhalation de fumée de cannabis a un effet bronchodilatateur chez les sujets sains et chez les asthmatiques, comme le salbutamol, mais sans effet supplémentaire et donc sans autre intérêt. Les effets subaigus de la fumée de cannabis ont été étudiés par Tashkin et al. [57] chez des jeunes fumeurs réguliers de « joints » sans antécédents respiratoires connus. La fonction respiratoire était évaluée avant et après une période variant de 47 à 59 jours pendant laquelle les sujets fumaient ad libitum des joints contenant 2,2 % de THC (consommation moyenne : 5,2 joints/jour). Comparativement aux paramètres respiratoires de base, il existait à la fin de la période d’étude une diminution significative du VEMS (p  < 0,01), du débit expiré moyen entre 25 et 75 % de la capacité vitale (DEM 25–75) (p  < 0,001), de la conductance spécifique des voies aériennes (sGaw) (p  < 0,001) et du transfert du monoxyde de carbone (TLCO) (p  < 0,05). Une corrélation entre la diminution de la conductance spécifique des voies aériennes (sGaw) et la consommation de cannabis était retrouvée (r  = 0,64 ; p  < 0,01).

Effets chroniques

Chez les fumeurs exclusifs de cannabis, il est retrouvé, comparativement aux non-fumeurs, une diminution significative de sGaw (p  < 0,001) [39], [58]. La plupart des travaux comparant le VEMS et le rapport VEMS/CVF retrouvaient une absence de différence significative entre les fumeurs exclusifs de cannabis et les non-fumeurs [38], [39], [58], [59], [60]. En revanche, l’étude de Bloom et al. [36] notait une diminution significative du rapport VEMS/CVF chez les fumeurs exclusifs de cannabis, comparativement aux non-fumeurs, mais uniquement chez les hommes. Deux études de cohorte [61], [62] ne montraient pas de différence significative du déclin du VEMS entre fumeurs exclusifs de cannabis et non-fumeurs. En revanche, Sherrill et al. [37] retrouvaient un déclin du VEMS significativement plus important chez les fumeurs exclusifs de cannabis que chez les non-fumeurs. L’analyse de Pletcher et al. [63], menée à partir de l’étude longitudinale Coronary Artery Risk Development in Young Adults (CARDYA), évaluait la fonction respiratoire sur une période de 20 ans chez 5115 sujets de la population générale. L’usage occasionnel ou régulier de cannabis (associé au tabac) à faible dose cumulée ne modifiait pas de façon significative le VEMS et la CVF. En revanche, ces deux paramètres étaient altérés pour des fortes consommations de cannabis (supérieures à 20 épisodes de consommation par mois). Pour des consommations supérieures à 20 épisodes par mois, le déclin du VEMS était de −3,2 mL par épisode de consommation de cannabis par mois (IC95 % : −5,8 à −0,6 ; p  = 0,02). Pour Kempker et al. [64], la prévalence, en population générale, de l’usage vie entière de cannabis associé à du tabac (avoir déjà fumé un joint au moins une fois) était de 59,1 % et celle de l’usage actuel (usage au cours des 30 derniers jours) était de 12,2 %. Il n’était pas noté d’association entre un usage de cannabis compris entre 1 et 5 joint-année (JA), d’une part, et entre 6 et 20 JA, d’autre part, et un rapport VEMS/CVF inférieur à 70 % (OR = 1,1 ; IC95 % : 0,7–1,6 ; p  = 0,8 et OR = 1,2 ; IC95 % : 0,8–1,8 ; p  = 0,4, respectivement). Toutefois, il était noté une association entre un usage de cannabis supérieur à 20 JA et un rapport VEMS/CVF inférieur à 70 % (OR = 2,1 ; IC95 % : 1,1–3,9 ; p  = 0,02). Dans cette étude, pour chaque JA supplémentaire consommé, il n’était pas observé de modification du pourcentage de la valeur prédite moyenne du VEMS (0,02 ± 0,02 % ; p  = 1,00), mais une augmentation de la valeur moyenne prédite de la CVF (0,07 ± 0,02 % ; p  = 0,004), ainsi qu’une diminution du rapport VEMS/CVF (−0,03 ± 0,01 % ; p  = 0,02). Ainsi, pour un usage supérieur à 20 JA, la diminution du rapport VEMS/CVF était liée à une augmentation de la CVF et non à une diminution du VEMS (comme observé au cours des maladies pulmonaires obstructives). Toutes les études comparant les fumeurs exclusifs de cannabis et les non-fumeurs ne retrouvaient pas de différence significative du TLCO ou du transfert du monoxyde de carbone rapporté au volume alvéolaire [35], [39], [58], [60], [65]. En revanche, il est observé une diminution significative du TLCO chez les fumeurs de cannabis et de tabac, comparativement aux non-fumeurs [35], [65]. Deux études ont comparé l’hyperréactivité bronchique (HRB) chez les fumeurs exclusifs de cannabis et chez les non-fumeurs. Aucune différence significative pour l’HRB à l’histamine [66] et à la métacholine [67] n’a été mise en évidence.

Asthme et cocaïne

Symptômes respiratoires

Chez les fumeurs de cocaïne, la prévalence de la toux varie de 23 % à 61 % et celle des sifflements thoraciques de 29 % à 50 % [68], [69].

Asthme

À la suite de la description par Waldbott [70] en 1932, du premier cas d’asthme induit par la cocaïnechez une jeune fille ayant reçu de la cocaïne par voie nasale pour une anesthésie locale, plusieurs cas d’asthme provoqué par l’usage de cocaïne inhalée (sniffée et/ou fumée) ont été publiés [71], [72], [73], [74] (Tableau 2 ). La patiente de Averbach et al. [74] ainsi que trois des six patients de Rubin et Neugarten [72] présentaient un tableau d’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) ayant nécessité intubation et ventilation assistée. L’évolution était lentement favorable. Rao et al. [73] ont décrit un cas d’asthme fatal chez un fumeur de crack. L’autopsie conclut à une encéphalopathie anoxique due à un bronchospasme aigu irréversible. D’autres études ont montré que l’usage de cocaïne augmentait significativement le risque d’exacerbation d’asthme pouvant nécessiter une admission en service de soins intensifs, une intubation et une ventilation assistée [75], [76], [77], [78]. Chez 102 patients dont le décès était attribué à un asthme, l’analyse toxicologique sanguine était positive dans 14,1 % des cas pour la cocaïne et/ou la benzoylecgonine (principal métabolite de la cocaïne) [79]. Enfin, l’observance du traitement de l’asthme est moins bonne chez les consommateurs de cocaïne que chez ceux n’en utilisant pas [78].

Tableau 2.

Asthme lié à la consommation de cocaïne inhalée : rapports de cas cliniques.

Auteur
Pays – Année
Sexe
Âge (années)
Mode de consommation de la cocaïne
Antécédent d’asthme
Délai entre le début de la consommation de cocaïne et l’apparition des symptômes
Signes cliniques Évolution
Rebhun[71]
Etats-Unis  1988
 Cas 1 H – 33
Sniffé pendant 3 ans puis fumée (freebase)
Asthme et rhinite depuis 1 an (4 mois après le début de la consommation de cocaïne) Dyspnée nocturne, toux, sifflements thoraciques, asthme d’effort
Râles sibilants
Favorable (BD inhalés, CSI)
 Cas 2 F – 22
Fumée (freebase)
pendant 6 mois
Non
Délai : 2 mois après l’arrêt de la cocaïne
Dyspnée, toux
Ronchi prédominant au niveau du poumon droit
Favorable (BD inhalés, CSI, cromoglycate de sodium)
 Cas 3 H – 25
Sniffée puis fumée (freebase)
Asthme dans l’enfance
Pollinose
Délai : ND
Dyspnée, toux (depuis l’usage de cocaïne fumée)
Absence de sifflements thoraciques
Favorable (BD inhalés, théophylline orale)
Rubin et Neugarten[72]
Etats-Unis  1990
Série de 6 patients
H + F
Âge : 27–38 ans
Sniffée ou fumée (crack)
Asthme connu chez les 6 patients
Délai : immédiat (pendant la consommation) à plusieurs heures
Dyspnée sévère
Râles sibilants
Favorable (les 6 patients)
BD et corticothérapie par voie générale Intubation et ventilation assistée pour IRA (n = 3)
Rao[73]
Etats-Unis  1990
H – 28
Fumée (crack)
Asthme dans l’enfance
Délai : 4 heures
Crise d’asthme sévère avec IRA
Râles sibilants
5 heures plus tard : dyspnée majeure puis arrêt cardiorespiratoire et coma
Épisode 1 : évolution favorable (épinéphrine, aminophylline, BD en nébulisation)
Épisode 2 : décès par encéphalopathie anoxique (bronchospasme aigu malgré la ventilation assistée)
Averbach[74]
Etats-Unis  1996
F – 32
Sniffée
Asthme depuis l’enfance (aucun traitement lors de l’épisode actuel)
Délai : dès la fin de la prise de cocaïne
Dyspnée d’aggravation progressive sur 24 heures puis IRA, râles sibilants Lentement favorable en 10 jours (intubation, ventilation assistée, corticoïdes IV, aminophylline IV, BD en nébulisation, antibiotiques)

H : homme ; F : femme ; IRA : insuffisance respiratoire aiguë ; BD : bronchodilatateur ; CSI : corticostéroïde inhalé ; IV : intraveineux ; ND : non disponible.

Asthme et héroïne

Rapports de cas cliniques

Sept articles regroupant 21 patients ont rapporté des cas d’asthme chez des consommateurs d’héroïne inhalée ou, plus rarement, sniffée ou injectée par voie IV [6], [80], [81], [82], [83], [84], [85] (Tableau 3 ). Dans 57 % des cas, une IRA souvent associée à un arrêt cardiorespiratoire nécessitant une ventilation invasive était notée ; l’évolution était fatale chez trois patients [83], [84]. Deux sujets avaient eu une autopsie retrouvant des bouchons muqueux intrabronchiques diffus et une inflammation de la muqueuse bronchique.

Tableau 3.

Asthme lié à l’usage d’héroïne : rapports de cas cliniques.

Auteur
Année – Pays
Sexe
Âge (années)
Mode de consommation de l’héroïne
Antécédent d’asthme
Délai entre le début de la consommation d’héroïne et l’apparition des symptômes
Signes cliniques Évolution
Anderson[80]
1986  Royaume-Uni
 Cas 1 F – 21
IV
Non
6 mois
Dyspnée sévère, sifflements thoraciques Rapidement favorable (BD et corticothérapie)
 Cas 2 F – 20
IV
ND
Dès le début de la consommation IV
Toux, expectoration, dyspnée, sifflements thoraciques Rapidement favorable (BD et corticothérapie)
Oliver[81]
1986  Royaume-Uni
 Cas 1 H – 27
Inhalation
Non Dyspnée d’aggravation rapide, sifflements thoracique Rapidement favorable (BD en nébulisation)
 Cas 2 H – 26
Inhalée
Asthme dans l’enfance
Délai : ND
Dyspnée, râles sibilants Rapidement favorable (BD et corticothérapie)
 Cas 3 H – 32
Inhalée
Non
Délai : ND
Dyspnée intense, cyanose Rapidement favorable sous BD
Hughes et Calverley[83]
1988  Royaume-Uni
 Cas 1 F – 19
Inhalée
Asthme de l’enfance
Délai : 6 mois
Bronchospasme sévère avec arrêt cardiorespiratoire et convulsions Défavorable : décès malgré la réanimation
 Cas 2 H – 23
Inhalée
Asthme aigu grave il y a 3 mois
Délai : 4 ans
Arrêt cardiorespiratoire, fibrillation ventriculaire Défavorable : décès malgré la réanimation
 Cas 3 F – 17
Inhalée
Asthme depuis l’âge de 3 ½ ans IRA, sifflements thoraciques
Syndrome de sevrage aux opiacés
Favorable en 48 h (après ventilation invasive)
Merigian et Blaho [84]
1995 – Etats-Unis
H – 35
Sniffée
Asthme depuis plusieurs années
24 épisodes d’exacerbation au cours des 6 derniers mois
Dyspnée, sifflements thoraciques, coma Défavorable : décès malgré la réanimation
Cygan[85]
2000  Etats-Unis
 Cas 1 F - 30
Sniffée
Oui
Délai : ND
Dyspnée aiguë, sibilants diffus, IRA avec arrêt cardiorespiratoire Favorable en 10 j (après ventilation invasive)
 Cas 2 F – 36
Sniffée
Oui
Délai : ND
Dyspnée aiguë, sibilants diffus, IRA avec arrêt cardiorespiratoire Favorable en 14 j (après ventilation invasive)
 Cas 3 H – 46
Sniffée
Oui
Délai : ND
Dyspnée aiguë, sibilants diffus, IRA Favorable en 5 j (après ventilation invasive)
 Cas 4 H – 26
Inhalée
Oui
Délai : ND
Dyspnée aiguë, sibilants diffus, IRA Favorable en 9 j (après ventilation invasive)
 Cas 5 H – 39
Inhalée
Oui
Délai : ND
Dyspnée aiguë, sibilants diffus, IRA Favorable en 9 j (sans ventilation assistée)
Moreau[6]
2015  France
H – 41
Inhalée
Asthme depuis l’enfance
Délai : ND
Asthme non contrôlé malgré le traitement (monteukast et prednisolone) Favorable : modification du traitement de l’asthme et sevrage complet de l’héroïne
del los Santos-Sastre[82]
1986  Espagne
 Série de 6 cas H : 100 %
Âge : 22 à 28 ans
Inhalée
Non
Délai : quelques jours à 18 mois
Dyspnée, sifflements thoraciques Favorable sous traitement médicamenteux ambulatoire

H : homme ; F : femme ; IV : intraveineux ; IRA : insuffisance respiratoire aiguë ; BD : bronchodilatateurs ; ND : non disponible.

Relations entre asthme et usage exclusif d’héroïne

Chez des sujets asthmatiques, Ghodse et Myles [86] retrouvaient une relation temporelle entre l’usage d’opiacés et l’asthme (asthme débutant avec l’usage des opiacés) dans 28 % des cas (Tableau 4 ). Cette proportion était nettement plus élevée chez les femmes (44 %) que chez les hommes (17 %). Choi et al. [87] ont constaté une association positive entre usage d’héroïne inhalée et exacerbation de l’asthme : OR = 7,0 (IC95 % : 4,7–10,4) ; p  < 0,001 ; association non retrouvée pour l’héroïne injectée en IV : OR = 1,2 (IC95 % : 0,3–4,9) ; p  = 0,68. Dans l’étude cas-témoins de Krantz et al. [88], les patients admis en soins intensifs pour un asthme grave ont une consommation déclarée d’héroïne plus fréquente (41,3 % vs 12,5 % ; p  = 0,006) et des tests urinaires pour les opiacés plus souvent positifs que ceux admis pour acidocétose diabétique (60 % vs 7 % ; p  = 0,001). D’autre part, 56 % des patients admis en soins intensifs pour asthme grave déclaraient que la consommation d’héroïne déclenchait ou aggravait leur asthme. Pour Levine et al. [76], les consommateurs d’héroïne étaient plus souvent intubés que les non-consommateurs (17,0 % vs 2,3 % ; p  = 0,0036). Chez des patients hospitalisés pour exacerbation d’asthme, Doshi et al. [77] retrouvaient un recours plus fréquent à la ventilation invasive chez les consommateurs d’héroïne (40 % vs 25,9 % ; OR = 1,90 [IC95 % : 1,01–3,56] ; p  = 0,043). Chez des sujets qui sniffaient de l’héroïne et se présentaient aux urgences pour asthme, Weeks et al. [89] signalaient que la majorité d’entre eux (77 %) pensaient que l’usage d’héroïne aggravait leur asthme. Tataris et al. [90] se sont intéressés aux effets de la nébulisation de naloxone (antagoniste des récepteurs opiacés), administrée au service des urgences, chez des sujets conscients suspects d’avoir un bronchospasme induit par les opiacés ; une amélioration clinique après nébulisation de naloxone seule ou associée à un traitement bronchodilatateur (salbutamol et/ou bromure d’ipratropium) était notée chez 68 % des patients ; en revanche, 21 % d’entre eux ne présentaient pas d’amélioration clinique et 10 % des sujets avaient une aggravation de leur état clinique (sans toutefois nécessiter d’intubation).

Tableau 4.

Asthme et usage d’héroïne. Études cas-témoins, rétrospectives et pilotes prospectives.

Auteur Étude – Effectif
Âge – Sexe
Résultats
Ghodse et Myles [86]
Royaume-Uni – 1987
Rétrospective – n = 2276
Âge : ND – H/F : 3
Relation temporelle entre usage d’héroïne et asthme chez 28 % des sujets
Choi [87]
Etats-Unis – 2015
Rétrospective – n = 11 397
Âgem : 51 ans – H/F : 1,4
Association positive entre usage d’héroïne inhalée et exacerbation d’asthme (p < 0,001), sans association pour l’héroïne IV (p = 0,68)
Krantz [88]
Etats-Unis – 2003
Cas-témoins
Cas : 84 (asthme sévère)
Témoins : 42 (acidocétose diabétique)
Âgem : 35 ans – H/F : 1,8
Les patients admis en soins intensifs pour un asthme grave (vs ceux admis pour acidocétose diabétique) ont une prévalence de l’usage déclaré d’héroïne plus élevée (41,3 % vs 12,5 % ; p = 0,006) et de la positivité des tests urinaires pour les opiacés plus élevée (60 % vs 7 % ; p = 0,001). De plus, 56 % d’entre eux déclaraient que la consommation d’héroïne déclenchait ou aggravait leur asthme
Levine [76]
Etats-Unis – 2005
Rétrospective – n = 152
Âgem : 43,2 ans – H/F : 0,6
Intubation plus fréquente chez les consommateurs d’héroïne hospitalisés pour une exacerbation d’asthme (vs non-consommateurs) : 17,0 % vs 2,3 % (p = 0,0036)
Doshi [77]
Etats-Unis – 2016
Rétrospective – n = 218 (exacerbation d’asthme)
Âgem : 48,3 ans – H/F : 0,78
Augmentation de la prévalence de la consommation d’héroïne chez des patients ayant nécessité une ventilation invasive (vs ceux n’en ayant pas nécessité) : 40 % vs 25,9 % ; OR = 1,90 ; IC95 % (1,01–3,56) ; p = 0,043
Weeks [89]
Etats-Unis – 2016
Pilote prospective – n = 30 (admission aux urgences pour asthme)
Âgem : 47,5 ans – H/F : 0,43
77 % des sujets pensent que l’héroïne aggrave leur asthme et 90 % disent qu’un professionnel de santé leur a déjà expliqué ses effets nocifs sur l’asthme
Tataris [90]
Etats-Unis – 2013
Rétrospective – n = 21
Âge : ND – H et F (% : ND)
Effets de la nébulisation de naloxone (seule ou associée à un traitement bronchodilatateur) chez des consommateurs d’héroïne ayant un asthme induit par les opiacés : amélioration clinique : 68 % ; absence d’amélioration clinique : 21 % ; aggravation (sans intubation) : 10 %

H : homme ; F : femme ; H/F : sex-ratio ; Âgem : âge moyen ; IV : intraveineux ; ND : non disponible.

Relations entre asthme et consommation mixte de cocaïne et d’héroïne

Une étude espagnole [91] constatait une prévalence de l’asthme plus élevée chez les sujets inhalant un mélange d’héroïne et de cocaïne que chez les témoins (22,02 % vs 8,19 % ; p  < 0,01). D’autre part, le début de l’asthme coïncidait avec le début de l’inhalation du mélange d’héroïne et de cocaïne chez 31,4 % des sujets. Doshi et al. [78] ont montré que, comparativement aux sujets consommant de l’héroïne et/ou de la cocaïne, l’observance thérapeutique était meilleure chez ceux n’en utilisant pas, avec une prise plus fréquente de la corticothérapie inhalée (48,9 % vs 32,9 % ; p  < 0,003) ou systémique (28,6 % vs 15,3 % ; p  < 0,003). De plus, ceux qui en consommaient avaient moins souvent un médecin traitant (50,6 % vs 68,9 % ; p  = 0,007). Un autre travail de Doshi et al. [77] réalisé chez des patients hospitalisés pour exacerbation d’asthme montrait que, comparativement aux non-consommateurs de SPA, ceux utilisant de l’héroïne et/ou de la cocaïne étaient plus souvent admis en soins intensifs (54,1 % vs 38,3 % ; p  < 0,05), plus fréquemment intubés (56,5 % vs 29,3 % ; p  < 0,001) avec un recours plus fréquent à une ventilation invasive (35,3 % vs 23,3 % ; p  = 0,05). Chez 102 sujets dont le décès était attribué à un asthme, l’analyse toxicologique sanguine était positive dans 31,5 % des cas pour des SPA et dans 9 % des cas pour les opiacés [79]. Enfin, dans la série de Hlavaty et al. [92], une autopsie était réalisée chez 94 sujets décédés subitement. Dans 72 % des cas, l’asthme était mentionné comme cause du décès. Dans 29,4 % des cas, l’analyse toxicologique sanguine était positive pour des SPA dont les opiacés (10,6 % des cas).

Discussion

L’asthme est l’une des complications respiratoires associées à usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne. Le Tableau 5 résume les principales complications respiratoires liées à la consommation de ces trois SPA illicites.

Tableau 5.

Complications respiratoires liées à la consommation de cannabis, de cocaïne et d’héroïne (modifié d’après Mayaud et al. [26], Terra-Filho et al. [17], Restrepo et al. [30], Mégarbane et Chevillard [29], Urban et Hureaux [27], Underner et al. [25]).

Symptômes
Pathologies
Cannabis Cocaïne Héroïne
Symptômes respiratoires Toux, expectoration, dyspnée, sifflements thoraciques Toux, expectoration noirâtre, hémoptysies, dyspnée, sifflements thoraciques, douleurs thoraciques Toux, expectoration, dyspnée, sifflements thoraciques
Épanchements gazeux intrathoraciques Pneumothorax
Pneumomédiastin
Pneumorachis
Pneumothorax
Pneumomédiastin
Pneumopéricarde
Pneumothorax
Pneumomédiastin
Pathologies bronchiques Bronchites aiguës
Asthme
Cancer bronchique : risque augmenté si cannabis + tabac ; résultats discordants des études chez les fumeurs exclusifs de cannabis
BPCO : risque augmenté si cannabis + tabac ; pas d’association démontrée chez les fumeurs exclusifs de cannabis
Lésions thermiques des voies aériennes (supra-glottiques ou trachéales)
Asthme
Bronchiolite oblitérante avec pneumonie organisée
Cancer bronchique
Asthme
Dilatation des bronches
Pathologies alvéolaires Emphysème Œdème aigu du poumon : cardiogénique ou non cardiogénique
Hémorragie intra-alvéolaire
Pneumopathie alvéolaire (accumulation de matériel carboné)
Emphysème
Œdème aigu du poumon : cardiogénique ou non cardiogénique
Hémorragie intra-alvéolaire
Emphysème
Pathologies interstitielles Granulomatose à corps étrangers (résine de cannabis contenant du talc, du sable, des billes de verre) Pneumonie aiguë à éosinophiles
Granulomatoses à corps étrangers (talc, cellulose)
Pneumopathies interstitielles et fibroses pulmonaires
Granulomatose à corps étrangers
Pneumopathie aiguë à éosinophiles
Pneumopathie d’hypersensibilité
Pathologies vasculaires Vascularites, hypertension artérielle pulmonaire, embolie pulmonaire et infarctus pulmonaire,
Anévrysmes mycotiques de l’artère pulmonaire, embolie pulmonaire septique (endocardite infectieuse tricuspide)
Hypertension artérielle pulmonaire
Pneumopathies d’inhalation Troubles de la conscience Troubles de la conscience et/ou effet émétisant des opiacés
Pathologies infectieuses Aspergillose bronchopulmonaire allergique, aspergillose invasive chez le sujet immunodéprimé (inhalation de spores d’Aspergillus contaminant le cannabis) Pneumopathies aiguës communautaires, infections pulmonaires opportunistes (infection par le VIH et SIDA)
Infection tuberculeuse latente, tuberculose pulmonaire
Pneumopathie infectieuse (en rapport ou non avec une infection par le VIH)

BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine ; SIDA : syndrome d’immunodéficience acquise.

Limite de cette revue générale

Elle a reposé sur le moteur de recherche le plus efficient (Medline) mais qui sur-représente les publications en langue anglaise et exclut une partie des publications des pays où le cannabis est d’usage courant. Il n’a pas été effectué de recherche dans la littérature dite « grise ». Néanmoins, il paraît légitime de penser que le biais de publication ainsi constitué est d’ampleur limitée compte tenu du sujet traité.

Différences entre consommation de SPA et tabagisme

Les fumeurs de SPA illicites ont une technique d’inhalation différente de celle des fumeurs de tabac [8]. Le volume des bouffées est supérieur et l’inhalation est plus rapide et plus profonde. La durée de rétention pulmonaire est plus importante, avec arrêt de la respiration de plusieurs secondes en fin d’inhalation (4 fois plus long chez les fumeurs de cannabis que chez les fumeurs de tabac). Ces différences dans la façon de fumer sont destinées à augmenter l’absorption des alcaloïdes des différentes SPA afin d’en augmenter ses effets psychiques [29]. Elles peuvent induire une augmentation brutale de la pression intra-alvéolaire provoquant une rupture de la paroi alvéolaire et une diffusion de l’air à travers les espaces interstitiels en progressant le long des axes broncho-vasculaires. Ce phénomène est appelé « effet Macklin » [93]. Ces différents mécanismes, notamment lors d’une inspiration profonde et forcée avec fermeture de la bouche et du nez (manœuvre de Müller) ou au cours d’une expiration forcée à glotte fermée avec apnée prolongée (manœuvre de Valsalva), peuvent provoquer une brèche alvéolaire à l’origine d’un épanchement aérien (pneumothorax, pneumomédiastin, pneumopéricarde, pneumopéritoine, voire même d’un pneumorachis) [94], [95], [96], [97], [98], [99]. Concernant l’usage de cannabis, bien que les fumeurs de joints consomment des quantités de produit moins importantes que les fumeurs de tabac, l’exposition pulmonaire à la fumée est 4 fois plus élevée chez les fumeurs de joints [9], [56]. Selon Aldington et al. [39], un « joint » de cannabis équivaudrait à 2,5 à 3 cigarettes de tabac en termes de conséquence sur la fonction pulmonaire.

Consommation associée de cannabis et de tabac

Karila et al. [100] ont montré que les consommateurs de SPA fument plus, ont une dépendance tabagique plus importante et sont plus vulnérables aux effets du tabac que les sujets de la population générale. Chez les polyconsommateurs de SPA, il est parfois difficile de faire la part de ce qui revient à l’usage d’une SPA, lors d’une exacerbation d’asthme. Il est difficile d’avoir des groupes de fumeurs purs de cannabis sans consommation associée de tabac. En Europe et en France, la plupart des consommateurs fument le cannabis sous forme de joints (résine mélangée à du tabac) [101]. La plupart des études expriment la consommation de cannabis en JA : (1 JA correspond à 1 joint fumé par jour pendant 1 an). Ce mode de calcul ne prend pas en compte de la quantité souvent variable de feuilles de cannabis utilisées pour fabriquer un joint. Les études menées en Nouvelle-Zélande sont intéressantes car, dans ce pays, le cannabis est le plus souvent fumé seul, sans association au tabac [39] ce qui permet de corréler les conséquences respiratoires de l’inhalation de cannabis et de distinguer les risques propres du tabac et du cannabis. Tan et al. [102] ne retrouvaient pas d’association positive entre la consommation exclusive de cannabis et la prévalence de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). En revanche, le risque de BPCO était plus important chez les consommateurs mixtes de tabac et de cannabis que chez les consommateurs exclusifs de tabac. Ceci fait évoquer une action synergique de l’association tabac–cannabis. Toutefois, d’autres études plaident plus pour un effet additif de l’association tabac–cannabis plutôt que pour un effet synergique [39], [58], [62], [103].

Difficultés diagnostiques

Validité de la consommation déclarée

Les études reposent sur la consommation déclarée par les consommateurs ; la fiabilité des données est donc incertaine. Une sous-déclaration de la consommation de SPA paraît plus fréquente que celle du tabac. Cependant, dans une étude réalisée au Canada, Martin et al. [104] ont montré que la consommation déclarée de cannabis au cours des 30 derniers jours était fiable, comme en témoignait la bonne corrélation entre les quantités déclarées et le dosage urinaire des métabolites du Delta-9 THC.

Lien entre pathologie pulmonaire et consommation de SPA

Devant une pathologie pulmonaire, la responsabilité de la consommation de cocaïne est évoquée si cet usage est connu. La relation de cause à effet paraît d’autant plus vraisemblable que le sujet est un adulte jeune. Si le patient n’évoque pas spontanément sa consommation, l’interrogatoire cherche à identifier une prise de SPA. L’examen clinique recherche une complication ORL en lien avec un usage chronique de cocaïne par voie nasale (lésion de la cloison nasale, infection naso-sinusienne) et des signes d’injections IV de SPA au niveau des membres et du cou. L’usage associé de cocaïne et d’héroïne n’est pas rare, les effets sédatifs de l’héroïne permettant de limiter les effets psychostimulants de la cocaïne [24], [105]. Un médecin peut se retrouver face à un patient niant l’usage de SPA en raison de son caractère illicite. Chez des hommes jeunes se présentant au service des urgences, McNagny et Parker [106] ont montré l’importante sous-déclaration de la consommation des SPA. Parmi les patients ayant accepté d’avoir une analyse toxicologique des urines, 39 % avaient un résultat positif pour la benzoylecgonine et 72 % des sujets ayant une analyse positive niaient l’usage de cocaïne au cours des 3 jours précédents. Dans cette situation, l’apparition d’un syndrome de sevrage à la cocaïne ou aux opiacés, avec notamment une augmentation du craving (besoin impérieux de consommer la SPA), peuvent aider au diagnostic [107]. Les dosages urinaires des SPA ou de ses métabiolites (THC, cocaïne, benzoylecgonine, opiacés) permettent d’identifier l’usage de cette substance [83], [108].

Apport de la tomodensitométrie thoracique

Chez l’asthmatique, l’examen tomodensitométrique du thorax peut être utile pour :

  • préciser la sévérité des lésions bronchopulmonaires ;

  • rechercher des anomalies des structures anatomiques bronchopulmonaires (épaississement des parois bronchiques, dilatations bronchiques, impactions mucoïdes, emphysème pulmonaire, aspect en mosaïque, atélectasies) ;

  • rechercher d’autres complications pulmonaires liées à la consommation de SPA [28], [109], notamment des épanchements aériens (pneumothorax, pneumomédiastin).

Consommation de SPA illicites avec la cigarette électronique

La cigarette électronique (CE) utilisée avec du matériel et des e-liquides respectant les normes AFNOR et la conformité européenne peut représenter un nouveau moyen d’aide à l’arrêt ou à la réduction du tabac. Dans ces conditions d’utilisation, il existe toutefois une association positive entre les symptômes d’asthme, leur sévérité et l’usage actuel de la CE chez les adolescents. Les résultats sont plus contrastés chez les adultes asthmatiques usagers de la CE comparativement à l’usage de cigarettes conventionnelles [110]. Un détournement de l’usage de la CE permet de consommer des SPA illicites en les plaçant dans l’e-liquide. Dans la revue générale de Breitbarth et al. [111], diverses SPA illicites étaient consommées en vapant : cannabis, cannabinoïdes de synthèse, cocaïne (crack), héroïne, ainsi que d’autres SPA (par exemple : méthamphétamine, ecstasy [MDMA : 3,4-méthylènedioxy-N-méthylamphétamine)], MDPV (3,4-méthylènedioxypyrovalérone). D’autre part, l’utilisation d’une CE frelatée contenant du cannabis (THC et acétate de vitamine E) est responsable aux Etat-Unis d’une épidémie de pneumopathies dénommées E-cigarette or Vaping product use-Associated Lung Injury (EVALI) [112]. Des études sont nécessaires pour évaluer le risque d’asthme chez les utilisateurs de SPA illicites par l’intermédiaire de la CE.

Physiopathologie

Asthme et cannabis

Plusieurs études histologiques, par biopsies bronchiques [103], [113], [114], ont montré chez les fumeurs exclusifs de cannabis une augmentation significative de la prévalence de l’hyperplasie des cellules basales et des cellules caliciformes, de la métaplasie malpighienne, ainsi que de l’œdème et de l’infiltration de la muqueuse bronchique. De même, plusieurs études cytologiques, par lavage broncho-alvéolaire (LBA) [115], [116], [117], [118] retrouvaient chez les fumeurs exclusifs de cannabis, une augmentation significative du nombre et de l’indice de prolifération des macrophages alvéolaires (MA) ainsi qu’une diminution :

  • de la capacité phagocytaire et de l’activité bactéricide des MA pour S. aureus ;

  • de la production de monoxyde d’azote (NO) et de l’activité bactéricide des MA en présence de S. aureus ;

  • de l’activité fongicide des MA pour C. albicans ;

  • de la production de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-6, GM-CSF) par les MA stimulés par le lipopolysaccharide (LPS).

Par ailleurs, la fumée de cannabis contient des composés allergéniques. Chez des patients atopiques fumeurs de cannabis et présentant des symptômes respiratoires, notamment de l’asthme, la recherche d’effets médiés par les IgE doit être effectuée [119]. Les symptômes peuvent survenir chez les consommateurs de cannabis, mais également par « cannabisme » passif. Le composant allergénique majeur serait Can s3, une protéine LTP (protéine de transfert lipidique) pouvant être également contenue dans certaines variétés de fruits et/ou de légumes. Des cas d’allergie croisée sont retrouvés chez des patients qui consommaient du cannabis et présentaient des réactions allergiques cutanées au contact de la feuille de cette plante (urticaire de contact) et de l’asthme. Après avoir consommé du cannabis, les personnes deviennent allergiques aux différents aliments contenant également des LTP (exemple : la pêche, la noisette, la pomme, le kiwi et l’avocat). C’est le « syndrome cannabis–fruits et légumes » [120].

Asthme et cocaïne

Plusieurs mécanismes physiopathologiques ont été proposés pour expliquer les effets de la consommation de cocaïne sur la maladie asthmatique. L’irritation bronchique à l’origine de la bronchoconstriction pourrait provenir de la cocaïne elle-même, d’impuretés ou de produits provenant de la combustion (méthylecgonidine freebase, méthyl ethylecgonine). Le crack fumé (cocaïne pure) provoquait, pour Tashkin et al. [121], une bronchoconstriction aiguë alors que la cocaïne par voie IV n’en entraînait pas. Bien que la cocaïne inhibe la recapture de la dopamine et de la noradrénaline au niveau pré-synaptique, provoquant un effet bronchodilatateur aigu lié à la stimulation des récepteurs alpha et bêta adrénergiques, son effet irritant sur la muqueuse bronchique serait plus important que l’action bronchodilatatrice, expliquant ainsi le bronchospasme observé chez des fumeurs de crack, même chez des sujets non asthmatiques. Enfin, les défenses immunitaires locales sont diminuées lors de l’utilisation répétée de SPA par voie inhalée [117] ou par voie IV [122], favorisant les infections des voies respiratoires basses et les exacerbations de l’asthme [26].

Asthme et héroïne

Plusieurs mécanismes physiopathologiques ont été évoqués pour expliquer l’apparition ou l’aggravation de l’asthme chez les consommateurs de d’héroïne.

Libération d’histamine d’origine non allergique

Les opiacés provoquent une libération de médiateurs inflammatoires pré-formés, notamment d’histamine par dégranulation des mastocytes. Il s’agit d’un mécanisme direct, non allergique. Il en résulte une bronchoconstriction et un œdème de la muqueuse bronchique [123], [124].

Mécanisme allergique

Une bronchoconstriction d’origine allergique pourrait également être à l’origine de l’asthme [125]. Dans un cas d’asthme professionnel chez un préparateur en pharmacie manipulant de la poudre de morphine pure [126], le test de provocation nasal et bronchique à la morphine entraînait des symptômes cliniques de rhinite et d’asthme avec diminution du VEMS. Le lavage nasal après le test de provocation ramenait un liquide riche en polynucléaires basophiles et éosinophiles.

Inhibition réversible des cholinestérases

Les opiacés provoquent une inhibition réversible des cholinestérases pouvant être responsable d’une bronchoconstriction [127].

Irritation et inflammation non spécifique des voies aériennes

L’irritation et l’inflammation non spécifique des voies aériennes liées à la consommation d’héroïne provoquent une HRB, une bronchoconstriction et une majoration de l’inflammation bronchique préexistante. Plusieurs facteurs peuvent être en cause : agression thermique des voies aériennes par les vapeurs dégagées lors de la combustion, irritation de la muqueuse bronchique par les impuretés et/ou les agents de coupe de la poudre d’héroïne [5], [91].

Dépression respiratoire d’origine centrale

Les opiacés peuvent aggraver la sévérité des exacerbations d’asthme en raison de la dépression respiratoire d’origine centrale à l’origine d’une hypoventilation alvéolaire, favorisant un arrêt cardiorespiratoire précoce [76], [91].

Diminution de la perception de la dyspnée

Lors d’une surdose aux opiacés, l’augmentation de la sévérité de l’asthme pourrait être liée à une diminution de la perception de la dyspnée par le sujet pouvant aboutir à un retard à consulter et donc un retard au traitement [88].

Asthme, infections virales, immunodépression et usage de SPA

Les infections virales (Myxovirus influenzae A et B, Myxovirus parainfluenzae, virus respiratoire syncytial [VRS], adénovirus, rhinovirus, coronavirus, métapneumovirus humain [MPVH]) ou bactériennes (Streptococcus pneumoniae et Haemophilus influenzae) sont fréquemment associées aux exacerbations d’asthme [128], [129], [130]. Les infections des voies respiratoires basses sont également fréquentes chez les consommateurs de SPA [26], [131], [132]. Chez les sujets non infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), il existe une diminution des défenses locales lors de l’utilisation répétée de SPA par voie inhalée [117] ou par voie IV [133].

Conclusion

La consommation de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne, surtout par voie inhalée, peut être responsable de symptômes d’asthme et/ou d’exacerbations d’asthme nécessitant parfois une admission au service des urgences ou une hospitalisation en soins intensifs en raison du risque de dégradation rapide de l’état respiratoire pouvant nécessiter une intubation et une ventilation assistée. Des formes d’évolution fatales ont été rapportées, notamment chez les consommateurs de cocaïne et/ou d’héroïne. Tout praticien doit donc rechercher une consommation de ces SPA illicites en présence de symptômes pulmonaires et d’asthme chez un sujet jeune et sain. Ces produits étant illicites, le lien de causalité entre asthme et consommation de SPA peut être difficile à établir si cette consommation n’est pas déclarée. L’analyse toxicologique des urines peut alors être une aide précieuse pour le diagnostic. L’arrêt de la consommation des ces substances est primordial afin d’éviter les exacerbations d’asthme ou l’aggravation de l’asthme au fil du temps. Tous les professionnels de santé doivent donc systématiquement proposer une aide à l’arrêt de la consommation de ces produits. Enfin, leur consommation a un impact sur le contrôle de l’asthme, ce qui nécessite une prise en charge pluridisciplinaire (médecin généraliste, pneumologue et addictologue).

Points essentiels.

  • L’usage de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne par voie inhalée peut être responsable de symptômes respiratoires (toux, sifflements thoraciques), du développement d’un asthme, d’une augmentation du risque d’exacerbation aiguë d’asthme (pouvant nécessiter une intubation et une ventilation invasive) et de décès par asthme.

  • Chez les consommateurs de cannabis, de cocaïne ou d’héroïne, il est noté une moins bonne observance du traitement de l’asthme.

  • Un « joint » de cannabis équivaudrait à 2,5 à 3 cigarettes de tabac en termes de conséquences sur la fonction pulmonaire.

  • La fumée de cannabis a un effet bronchodilatateur à court terme mais provoque une diminution de la conductance spécifique des voies aériennes à long terme.

  • Les études sur le VEMS et le déclin du VEMS chez les fumeurs de cannabis sont discordantes.

  • Tout praticien doit donc rechercher une consommation de substances psychoactives en présence de symptômes pulmonaires et d’asthme chez un sujet jeune et sain.

  • Ces produits étant illicites, le lien de causalité entre asthme et consommation de substances psychoactives peut être difficile à établir si cette consommation n’est pas déclarée.

  • Si la consommation de cocaïne ou d’héroïne n’est pas évoquée spontanément, l’interrogatoire doit chercher l’usage de ces substances illicites, notamment chez un adulte jeune ; l’examen clinique recherche des lésions ORL (cloison nasale) et des signes d’injections IV ; l’apparition d’un syndrome de sevrage à la cocaïne ou à l’héroïne peut aider au diagnostic.

  • L’analyse toxicologique des urines peut alors être une aide précieuse pour le diagnostic.

  • L’arrêt de la consommation des substances psychoactives est primordial afin d’éviter les exacerbations d’asthme ou l’aggravation de l’asthme au fil du temps.

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

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