Les biologistes médicaux récusent les velléités des pharmaciens d’officine à vouloir externaliser des laboratoires de biologie médicale (LBM) l’exclusivité des tests sérologiques Covid-19, pour pouvoir les vendre en officine sous forme de test rapide d’orientation diagnostique (Trod). Dans une lettre ouverte, le Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) met en garde sur « leurs difficultés d’utilisation et la complexité d’interprétation des résultats » en dehors des LBM. Tout en voyant dans le recours aux tests de diagnostic rapides (TDR), sous forme de Trod, « un exercice illégal de la biologie médicale et une pratique potentiellement dangereuse en termes de sécurité sanitaire ».
À côté du tracing, repérant les cas contaminés du Covid-19, pour lequel le gouvernement a étoffé l’arsenal du suivi épidémiologique (Contact Covid, SI-DEP, StopCovid depuis le 2 juin), se developpe une panoplie de testing : tests moléculaires par RT PCR, tests sérologiques type Elisa automatisable, tests sérologiques unitaires tels les TDR exécutés en LBM. La diversification s’impose-t-elle avec les tests sérologiques ? Une nécessité pour les pharmaciens d’officine qui revendiquent de prendre place « dans la surveillance épidémiologique de la maladie et la stratégie diagnostique ». D’autant que « l’ élargissement sous forme de Trod est, selon la Haute Autorité de santé (HAS), réalisable dans davantage de lieux et par tout professionnel de santé ». Et, ajoutent les officinaux, qu’ils soient « réalisables sans prescription et d’accès direct à l’officine, comme pour les Trod angine ». Or, dans son rapport du 14 mai [1], la HAS observe qu’il est important de distinguer la situation pour lesquelles un Trod est utilisé. « Les Trod Covid-19 ne peuvent etre utilisés comme des Trod angine qui sont des antigéniques permettant de disposer immédiatement d’orientation diagnostique, ce que le Trod sérologique ne peut pas faire. »
