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. 2020 May 27;36:42. [Article in French] doi: 10.11604/pamj.2020.36.42.19549

Photokératoconjonctivite par coup d′arc

Keratoconjunctivitis photoelectrica (arc eye)

Brahim Salem Joumany 1,&, Sidi Dahi 1, Mahdi Khamaily 1, Iman Tarib 1, Nisrine Laaribi 1, Karim Reda 1, Abdelbarre Oubaaz 1
PMCID: PMC7388637  PMID: 32774618

Abstract

La photokératite est une kératite douloureuse causée par l'exposition non-protégée des yeux aux rayons ultraviolets (UV). On parle de «coup d'arc» quand la photokératite est induite par le rayonnement UV émis par l′arc électrique pendant le soudage à l′arc électrique. Nous rapportons le cas d′un patient de 35 ans, sans antécédents notables, cavalier de profession qui se dit avoir regardé pendant quelques minutes, un arc électrique durant le soudage des portes du stable suite à laquelle, il a présenté une douleur oculaire bilatérale à type de brûlure associé à des larmoiements photophobie et blépharospasme. Son examen clinique a montré une acuité visuelle avec correction à 8/10 et 9/10, une hyperhémie conjonctivale avec une kératite érosive ponctuée limité à la fente palpébrale après instillation de la fluorescéine. Vu le contexte, le diagnostic d'une kératoconjonctivite par coup d'arc a été retenu. Le patient a été mis sous antibiotique topique, agents mouillants et cicatrisants. L′évolution a été marquée, par la disparition totale des signes avec une acuité visuelle qui est remonté à 10/10 en bilatérale. A travers ce cas, on illustre l′intérêt d′une prévention par un port d′équipements de protection adaptés.

Keywords: Photokératoconjonctivite, coup d′arc, photokératite

Introduction

La photokératite est une kératite douloureuse causée par l'exposition non-protégée des yeux aux rayons ultraviolets (UV). On parle de « coup d'arc » quand la photokératite est induite par le rayonnement UV émis par l'arc électrique pendant le soudage à l'arc électrique. Nous rapportons le cas d'un patient qui présente un coup d'arc.Patient et observation

Patient âgé de 35 ans, sans antécédents notables, cavalier de profession qui se dit avoir regardé pendant quelques minutes, un arc électrique durant le soudage des portes du stable. Dix heures plus tard, une douleur oculaire bilatérale à type de brûlure, réveille le patient au milieu de la nuit, motivant sa consultation aux urgences. Il se plaint de larmoiement, de photophobie et de blépharospasme. La meilleure acuité visuelle avec correction correspond à 8/10 et à 9/10, au niveau de l'œil droit et gauche respectivement. L'examen à la lampe à fente révèle une hyperhémie conjonctivale, une discrète diminution du reflet cornéen (Figure 1) avec un aspect de kératite érosive ponctuée limité à la fente palpébrale après instillation de la fluorescéine (Figure 2). Le reste de l'examen est sans particularités. Le diagnostic d'une kératoconjonctivite par coup d'arc est retenu. Le patient est mis sous antibiotique en topique, agents mouillants et cicatrisants avec un repos dans une chambre sombre. L'évolution est marquée après 72 heures, par la disparition totale des signes fonctionnelles et des lésions visibles initialement à l'examen, l'acuité visuelle est remontée à 10/10 en bilatéral.

Figure 1.

Figure 1

Hyperhémie conjonctivale au niveau de l’oeil droit (A) et gauche (B); il est à noter que le blépharospasme gêne l’examen

Figure 2.

Figure 2

Images montrant une kératite ponctuée érosive bilatérale après instillation de la fluorescéine: A) œil droit; B) œil gauche

Discussion

Le coup d'arc des soudeurs entraine une kératite ponctuée érosive après quelques heures de latence; typiquement: la douleur violente réveille le patient à 3 h du matin. Le patient se plaint généralement d'un œil rouge douloureux avec un larmoiement et une photophobie intense. La photokératite correspond à une réponse cornéenne aux rayonnements ultraviolets intenses. Le principal site de dégâts est l'épithélium, cependant, des études suggèrent le rôle de l'apoptose des kératocytes des cellules endothéliales [1]. La gravité des dommages histologiques est en corrélation avec l'intensité du rayonnement UV et la durée d'exposition [2]. Fort heureusement, les signes sont réversibles en 48 à 72 heures. Il faut encore une fois souligner l'intérêt de la prévention.

Conclusion

Le coup d'arc est une pathologie souvent bénigne où la cicatrisation cornéenne se fait en 48h. Ce tableau, si bruyant soit tel, peut être prévenu par un simple port d'équipements de protection adaptés.

Conflits d’intérêts

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d'intérêts.

Contributions des auteurs

Tous les auteurs ont contribué à la prise en charge des patients et la réalisation du travail. Ils déclarent également avoir lu et approuvé la version finale du manuscrit.

Références

  • 1.Golu A, Gheorghisor I, Balasoiu A T, Balta F, Osiac E, Mogoanta L, et al. The effect of ultraviolet radiation on the cornea: experimental study. Rom J Morphol Embryol. 2013;54(4):1115–1120. [PubMed] [Google Scholar]
  • 2.Muresan S, Filip A, Muresan A, Şimon V, Moldovan R, Gal AF, et al. Histological findings in the Wistar rat cornea following UVB irradiation. Rom J Morphol Embryol. 2013;54(2):247–252. [PubMed] [Google Scholar]

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