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editorial
. 2020 Oct 8;2020(525):1. [Article in French] doi: 10.1016/S1773-035X(20)30237-9

Vous reprendrez bien un peu de chloroquine ?

Michel Segondy
PMCID: PMC7544440  PMID: 33052203

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© Michel Segondy

Ça a été le feuilleton du printemps. La polémique sur l’efficacité de la chloroquine, de l’hydroxychloroquine et de l’association hydroxychloroquine-azithromycine chez les patients atteints de Covid-19 aura déclenché dans les médias et sur les réseaux sociaux des débats passionnés et passionnels à un degré jamais observé dans le domaine médical. Il n’est pas question ici de trancher sur l’efficacité, l’inefficacité, ou même la dangerosité de ce traitement, les données manquant toujours de la solidité indispensable pour cela. Certains pays ont adopté le traitement hydroxychloroquine-azithromycine chez les patients infectés avec de bons résultats apparents, comme en Grèce, ou avec de mauvais résultats apparents, comme au Brésil. Les études publiées ont été soit en faveur soit en défaveur de cette stratégie thérapeutique, aucune de ces études n’étant pleinement convaincante et même, la prestigieuse revue, The Lancet a vu la rétractation d’un article à grande échelle nettement en défaveur de ce traitement. Plus de neuf mois après le début de la pandémie et trente millions de cas de Covid-19 répertoriés dans le monde, on attend encore le résultat d’un essai clinique en double aveugle contre placebo qui seul serait susceptible de trancher ce débat. En attendant, la seule attitude montrant un réel impact sur la réduction de la mortalité consiste à limiter la diffusion du virus par des mesures rapides d’isolement des sujets infectés identifiés par des tests virologiques et des mesures de distanciation physique avec limitation des contacts interhumains et le port de masques par la population. Les pays qui ont adopté rapidement cette stratégie, comme la Corée du Sud, le Japon ou la Grèce, ont pu maîtriser l’épidémie et n’ont comptabilisé qu’un nombre restreint de décès. À l’inverse, les pays qui ont tardé à adopter ces mesures, comme la Grande-Bretagne, les États-Unis ou le Brésil, payent un lourd tribut à la Covid-19. À l’échelon mondial, l’épidémie est loin d’être sous contrôle. Des réintroductions du virus sont donc à attendre dans les pays où l’épidémie paraît maîtrisée. En attendant le vaccin, le maintien des mesures barrière est donc essentiel pour éviter la submersion par de nouvelles vagues. D’ici là, il faudrait tout de même avoir obtenu une évaluation scientifiquement incontestable de l’efficacité du traitement à base d’hydroxychloroquine sur la morbidité et la mortalité de la Covid-19.

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