La pandémie liée à la Covid-19 a bien sûr fortement impacté le fonctionnement des laboratoires de pathologie même si ce sujet a été peu discuté dans les médias. Nous nous sommes retrouvés, en première ligne dans les établissements de santé, à devoir prendre des mesures barrière pour éviter les clusters dans les services avec une absence de connaissance précise du risque de contamination par les pièces opératoires ou les liquides (LBA, autres) transmis. Nous avons beaucoup appris durant ces différentes vagues et découvert également les possibilités de télétravail pour les médecins pathologistes alors que les techniciens se devaient d’être présents dans le service ce qui créait une certaine iniquité de traitement. Nous avons découvert également l’obsolescence de nos logiciels de laboratoires qui ne permettaient pas que les secrétaires puissent travailler en télétravail et que les médecins puissent dicter de leur domicile. Nous avons réalisé l’importance de la digitalisation pour faciliter le travail à distance et organiser des réunions à distance. Ce numéro multidisciplinaire va aborder ainsi les conséquences de la pandémie sur la gestion des laboratoires de pathologie et les biothèques et souligne également l’apport toujours majeur des autopsies dans la compréhension de la physiopathologie des lésions pulmonaires liées au Sars-CoV2. Le rôle du pathologiste dans l’évaluation des thérapies néoadjuvantes de cancers se précise avec des recommandations internationales capitales dans l’évaluation des pièces opératoires des cancers bronchopulmonaires. Ces recomman- dations devraient permettre une meilleure reproductibilité inter pathologiste de ces pièces complexes, cruciale pour définir des facteurs pronostiques solides, et mieux démontrer ainsi le rôle important des pathologistes en cancérologie. Enfin, le moléculaire prend de plus en plus importance pour mieux définir les sous-groupes de lymphomes diffus à grandes cellules B qui ont des oncogenèses et des réponses aux traitements différents. Le lymphome B à grandes cellules du médiastin est une entité de mieux en mieux définie grâce au moléculaire. De même, la pathologie moléculaire s’impose, de plus en plus, comme un outil capital pour aider le pathologiste à mieux définir notamment les différents types de rejet pouvant survenir au décours de la transplantation. Ainsi la pandémie, l’autopsie, la macroscopie, l’histopathologie précise et la pathologie moléculaire se sont toutes invitées dans ce numéro multidisciplinaire soulignant ainsi la variété importante du métier de pathologiste.
Anatomie et cytologie pathologiques
Hôpital universitaire Necker-Enfants malades (AP-HP), université de Paris, service d’anatomie et cytologie pathologiques, 149 rue de Sèvres, 75730 Paris cedex15