Jamais la science n’aura occupé autant de place dans les médias grand public que depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Nous avons assisté ces derniers mois à un véritable “tsunami” médical et scientifique sur les plateaux et autres unes de journaux. À cette occasion, de nombreux médias ont véhiculé des contre-vérités, générant souvent anxiété et doutes, en occultant complètement la voix des sociétés savantes pour céder aux sirènes des experts parfois improvisés en médecine, en pharmacologie, etc. Alors que la science nécessite un temps qui n’est pas celui des journalistes, nous avons été les témoins d’une bataille de l’information qui, bien souvent, oubliait le nécessaire “conditionnel” qui doit prévaloir en la matière.
Science et journalisme ne sont pas pour autant deux disciplines contradictoires. Elles doivent seulement mieux respecter leurs spécificités et leurs périmètres, surtout en temps de crise sanitaire, alors qu’elles possèdent toutes deux un pouvoir d’influence majeur. Former davantage les journalistes grand public à la lecture critique et redonner du poids médiatique aux sociétés savantes permettraient d’éviter de cristalliser tensions et peurs alors que le virus continue de circuler.
Les équipes officinales doivent systématiquement faire face au “retour de boomerang” après la médiatisation trop rapide d’avancées ou de pseudo-avancées scientifiques, comme ce fut le cas avec l’hydroxychloroquine. Elles sont massivement impliquées en faveur de la santé publique : distribution des masques, vaccination contre la grippe, tests antigéniques, etc. Au quotidien, elles mènent ainsi des actions concrètes et majeures qui permettent de freiner la circulation virale et d’éviter l’engorgement des hôpitaux. Informer les patients et lutter contre la désinformation fait également partie de leurs missions. Avec l’arrivée des vaccins contre le coronavirus, le pharmacien d’officine sera au cœur de la stratégie de santé publique. Il devra être un vrai relais d’informations, et expliquer l’intérêt de la vaccination et son mode d’action, les étapes de la fabrication du vaccin et les vigilances qui s’exercent sur ce dernier. Les patients auront de nombreuses questions et il devra être pédagogue et scientifique pour se montrer à la hauteur de leurs attentes.
Interlocuteurs de proximité et de choix, forts de leurs connaissances, les pharmaciens doivent rassurer les citoyens en se référant aux informations validées et actualisées, qui émanent des sociétés savantes, de l’Ordre national des pharmaciens, des universités, de la presse professionnelle, etc. Leur rôle est capital dans ce domaine, il faut qu’ils continuent à le jouer auprès de leurs patients et à le valoriser auprès de leurs autorités de tutelle.
Bonne année 2021 à tous et n’oublions pas de continuer à adopter des messages barrière !
Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.