Le prélèvement nasopharyngé, suivi de la détection du génome viral par RT-PCR, est devenu la méthode de référence pour le diagnostic de l’infection par le SARS-CoV-2. L’écouvillonnage nasal est également nécessaire pour la réalisation d’un test antigénique. Devant la multiplication et la répétition des prélèvements, parfois effectués dans des conditions inadaptées, il importe de rappeler les précautions à observer et les risques encourus. Si certaines complications peuvent être considérées comme bénignes (désagrément, douleur ou saignement), de graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite [1], [2], [3].
Afin de ne pas négliger le risque lésionnel induit par la banalisation des prélèvements nasopharyngés effectués massivement dans le contexte de la COVID-19, l’Académie nationale de médecine rappelle les bonnes pratiques à respecter :
-
•
s’enquérir, avant tout prélèvement, d’éventuels antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales, notamment les interventions concernant la cloison, le cornet nasal inférieur et les sinus de la face [4] ;
-
•
ne pas placer la tête du patient en hyperextension lors du prélèvement, mais la maintenir en position naturelle, le menton parallèle au sol ;
-
•
introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale et ne le dévier en aucun cas vers le haut, en direction de la base du crâne.
De plus, l’Académie nationale de médecine recommande :
-
•
de réserver la pratique des prélèvements nasopharyngés aux professionnels de santé formés pour la réalisation de ce geste dans des conditions techniques rigoureuses ;
-
•
chez les enfants, de privilégier les prélèvements salivaires pour leur sécurité et leur acceptabilité ;
-
•
de mettre en garde les utilisateurs d’auto-tests, l’auto-prélèvement pouvant exposer à de faux négatifs lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais pouvant aussi devenir dangereux lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Footnotes
Communiqué de l’Académie nationale de médecine, 8 avril 2021.
Une cellule de veille de l’Académie a été mise en place depuis mars 2020 pour rédiger des avis et des communiqués sur la situation sanitaire liée à la COVID-19.
Matériel complémentaire
Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.04.013.
Supplément en ligne. Matériel complémentaire
Références
- 1.Föh B, Borsche M, Balck A, Taube S, Rupp J, Klein C. Complications of nasal and pharyngeal swabs – a relevant challenge of the COVID-19 pandemic? Eur Respir J. 2021;57:2004004. doi: 10.1183/13993003.04004-2020. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 2.Alberola-Amores FJ, Valdeolivas-Urbelz E, Torregrosa-Ortiz M, Álvarez-Sauco M, Alom-Poveda J. Meningitis due to cerebrospinal fluid leak after nasal swab testing for COVID-19. Eur J Neurol. 2021 doi: 10.1111/ene.14736. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 3.Sullivan C.B., Schwalje AT, Jensen M, Li L, Dlouhy BJ. Cerebrospinal fluid leak after nasal swab testing for coronavirus disease 2019. JAMA Otolaryngol Head Neck Surg. 2020;146:1179–1181. doi: 10.1001/jamaoto.2020.3579. [DOI] [PubMed] [Google Scholar]
- 4.Académie nationale de médecine. COVID-19 : quels prélèvements pour quels tests ? Avis de l’Académie nationale de médecine, 17 février 2021. Bull Acad Natl Med. 2021;205:435–438. doi: 10.1016/j.banm.2021.02.023. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
Associated Data
This section collects any data citations, data availability statements, or supplementary materials included in this article.