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. 2021 May 1;31(2):228–234. [Article in French]

Complexité de l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante après un cancer du sein

Leah K Lambert 1,, Lynda G Balneaves 2, A Fuchsia Howard 3
PMCID: PMC8128429  PMID: 34036162

RÉSUMÉ

Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs, l’endocrinothérapie adjuvante est très efficace pour réduire le risque de récidive et de mortalité. Pourtant, ce ne sont pas toutes les femmes qui se conforment au traitement. L’objectif principal de cette recherche était de mieux comprendre pourquoi de nombreuses femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein n’adhèrent pas au traitement adjuvant. Une approche méthodologique mixte a été utilisée afin d’explorer les facteurs personnels, sociaux et structurels qui influencent l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante chez les survivantes du cancer du sein. L’approche comprend: 1) une revue intégrative des facteurs mentionnés par les patientes pour expliquer l’adhésion au traitement endocrinien; et 2) des entretiens avec des survivantes du cancer du sein à qui on a prescrit le traitement adjuvant. Le présent article résume et présente les principales contributions des deux phases de cette recherche, les implications pour la pratique clinique et la manière dont nous pourrons tirer parti de l’expertise des infirmières en les amenant à exercer pleinement leur pratique pour répondre aux besoins complexes des survivantes du cancer du sein à qui l’on prescrit l’endocrinothérapie adjuvante.

INTRODUCTION

Chez les Canadiennes, le cancer du sein est le cancer le plus répandu (1 diagnostic de cancer sur 8 chez les femmes). On estime donc qu’environ 27 400 femmes recevront un diagnostic de cancer du sein en 2020 (Brenner et al., 2020). De 1980 au début des années 1990, le nombre de femmes atteintes d’un cancer du sein a augmenté avec l’amélioration des techniques de dépistage mammographique précoce (Comité directeur de la Société canadienne du cancer, 2010). Depuis les années 1980, le nombre de décès attribuables au cancer du sein a grandement diminué en raison, notamment, des avancées thérapeutiques, comme celles ayant donné lieu à l’endocrinothérapie adjuvante (Berry et al., 2005; Comité directeur de la Société canadienne du cancer, 2010).

Lorsque le traitement est suivi tel que prescrit et pour la période recommandée, l’endocrinothérapie adjuvante (comme le tamoxifène ou les inhibiteurs de l’aromatase) diminue significativement le risque de récidive et de mortalité chez les femmes atteintes d’un cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs (RH+) primaire (Burstein et al., 2019; Hershman et al., 2011). Chez les femmes atteintes d’un cancer du sein primaire, par exemple, le tamoxifène réduit la récidive de près de la moitié dans les 10 premières années suivant le diagnostic et améliore la survie sans maladie d’environ un tiers dans les 15 années suivant le diagnostic (Early Breast Cancer Trialists’ Collaborative Group, 2011). Jusqu’à 2010, l’endocrinothérapie adjuvante était prescrite pendant cinq ans après le premier traitement, chez les femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein à RH+. En 2010, l’American Society of Clinical Oncology a publié des directives de pratique clinique recommandant l’endocrinothérapie adjuvante pour une période maximale de 10 ans chez les femmes admissibles (Burstein et al., 2010).

Malheureusement, l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante est sous-optimale. De fait, moins de la moitié (49 %) des femmes ayant reçu un diagnostic de cancer du sein prennent la dose de médicament recommandée pendant toute la durée du traitement (Hershman et al., 2010). Selon les données probantes, il est avantageux de suivre le traitement pendant toute la période recommandée; celles qui reçoivent le traitement moins de cinq ans courent un risque de récidive du cancer du sein beaucoup plus grand (Burstein et al., 2010; Hershman et al., 2011). La non-adhésion thérapeutique et l’arrêt précipité sont également associés à un risque accru de mortalité (49 % et 26 % respectivement) (Hershman et al., 2011). Le lien entre l’adhésion et le taux de survie démontre bien l’importance de recenser les raisons pour lesquelles les femmes ne prennent pas leurs médicaments tels que prescrits.

Habituellement, la majorité des travaux de recherche portant sur l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante s’intéresse surtout aux prédicteurs démographiques de même que cliniques de la non-adhésion thérapeutique et contient très peu de renseignements sur les facteurs personnels (ex. croyances et valeurs), sociaux (ex. soutien social, relations entre les patientes et leur médecin traitant) et structurels du système de soins de santé (ex. continuité des soins) qui influencent possiblement les décisions et les comportements des femmes quant à la poursuite ou l’arrêt du traitement adjuvant. Ces lacunes dans la littérature ainsi que le relatif manque d’attention accordée aux facteurs sociaux et structurels ont mené à se demander pourquoi les chercheurs n’avaient pas parlé directement aux survivantes du cancer du sein pour comprendre ce qui favorisait l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante au quotidien. Pour élaborer des interventions innovantes et centrées sur la patiente ainsi qu’éclaircir la question de l’adhésion médicamenteuse, il est essentiel de connaître les expériences et les préférences des personnes concernées par l’endocrinothérapie adjuvante, ainsi que leurs motivations à suivre ces traitements visant à préserver la vie. C’est pourquoi, dans le cadre d’une recherche doctorale, nous avons choisi d’utiliser une méthodologie qualitative pour interroger des survivantes du cancer du sein afin de mieux comprendre pourquoi elles ne suivent pas l’ordonnance médicale, sachant que cela pourrait leur nuire. Le but était de sonder l’histoire des femmes pour découvrir comment des questions psychosociales complexes comme les croyances, les valeurs, les conflits relationnels, les obstacles professionnels et les particularités du système de santé et de la prestation de services influencent la poursuite (ou non) de l’endocrinothérapie adjuvante.

L’objectif principal de cette recherche était de mieux comprendre pourquoi de nombreuses femmes chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein dérogent du traitement.

Voici les objectifs spécifiques de la recherche ayant guidé cette étude:

  1. Recenser les facteurs mentionnés par les patientes dans la littérature qui ont été associés à la non-adhésion thérapeutique chez les survivantes du cancer du sein.

  2. Explorer les expériences et les points de vue des survivantes du cancer du sein sur la poursuite de l’endocrinothérapie adjuvante, par l’entremise d’une approche qualitative.

Dans cet article, nous résumons et présentons les principales contributions des deux phases de la présente recherche, les implications pour la pratique clinique et la manière dont nous pourrions tirer parti de l’expertise des infirmières en les amenant à exercer pleinement leur pratique pour répondre aux besoins complexes des survivantes du cancer du sein à qui l’on prescrit l’endocrinothérapie adjuvante.

SOMMAIRE ET PRINCIPALES CONTRIBUTIONS DES RÉSULTATS

Revue intégrative

Pour le premier objectif, nous avons réalisé une revue intégrative (Lambert, Balneaves, Howard et Gotay, 2018) afin: 1) de relever ce qui était connu, quantitativement, des facteurs mentionnés par les patientes et qui sont associés à l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante chez les survivantes d’un cancer du sein; et 2) d’explorer la documentation qualitative qui se rapporte aux obstacles et aux facteurs facilitant l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante. Les effets indésirables du traitement, les croyances des femmes sur l’utilité du traitement, leur propre efficacité à suivre l’endocrinothérapie prescrite et à communiquer avec leurs professionnels de la santé, la qualité des relations patiente-médecin, le soutien social et le manque de continuité des soins de suivi ont tous été mentionnés dans les recherches réalisées à ce jour comme des facteurs qui influencent l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante. Ces constats sont cohérents avec les résultats de deux précédentes revues systématiques qui ont synthétisé les facteurs psychosociaux et sanitaires associés à l’adhésion de l’endocrinothérapie adjuvante (Moon et al., 2017; Van Liew et al., 2014). Ce qui distingue notre revue, c’est l’accent mis sur les facteurs mentionnés par les patientes et qui accorde une attention particulière aux facteurs sociaux et structurels, ainsi que l’utilisation de données qualitatives. Nous avons aussi pu recueillir d’autres facteurs, comme l’entretien de fausses idées sur la nature hormonale de l’endocrinothérapie adjuvante et les préoccupations concernant le vieillissement prématuré, non mentionnées dans les précédentes recherches.

Malgré la perspective unique présentée dans notre revue intégrative, la nature quantitative de la plupart des études retenues, associée à la rareté des études qualitatives, ne nous ont fourni qu’un aperçu limité de la palette d’expériences concrètes des femmes à qui l’on prescrit l’endocrinothérapie adjuvante et des autres facteurs socioculturels qui jouent sur leur décision d’y adhérer ou pas. De plus, notre revue a permis de déterminer quelles caractéristiques associées au traitement adjuvant devaient être plus amplement étudiées. Par exemple, plus de renseignements étaient requis pour comprendre comment les facteurs, comme les croyances des femmes sur la médication ainsi que sur la perception de l’utilité de l’endocrinothérapie adjuvante, les relations sociales et le contexte des soins de santé façonnent l’opinion des survivantes du cancer du sein sur le traitement et la décision d’y adhérer.

Expériences et perspectives des survivantes du cancer du sein

Dans la phase suivante de notre recherche, nous voulions discuter avec les femmes afin d’en savoir davantage sur leur expérience concrète de l’endocrinothérapie adjuvante. Une étude qualitative a donc été réalisée grâce à une méthodologie de description interprétative et à la perspective théorique de l’autonomie relationnelle. Ainsi, nous avons interrogé 22 survivantes du cancer du sein à qui l’on a prescrit l’endocrinothérapie adjuvante (Lambert, Balneaves, Howard, Chia et al., 2018a). L’une des plus importantes contributions de notre étude réside dans le fait d’avoir permis aux femmes de raconter leur expérience avec l’endocrinothérapie adjuvante, offrant ainsi une perspective plus personnelle sur les facteurs qui influencent l’adhésion thérapeutique. Il est important de mentionner que les femmes ont souligné à quel point la poursuite du traitement (et non l’adhésion) était un défi. En effet, le problème n’était pas de prendre leurs médicaments ou de modifier la posologie, mais bien de continuer le traitement pendant toute la durée prescrite.

Certaines femmes ont décrit la véritable lutte qu’elles devaient mener pour continuer à suivre le traitement adjuvant, en évoquant la lourdeur des effets indésirables sur leur qualité de vie. Pour certaines d’entre elles, les effets secondaires physiques, comme les douleurs articulaires, les crampes musculaires et les bouffées de chaleur les tenaient éveillées toute la nuit, affectant leurs activités quotidiennes. De plus, les symptômes physiques empêchaient certaines femmes de faire les activités qu’elles pratiquaient avant le cancer (comme de la randonnée) et qui les nourrissaient socialement. Les effets indésirables ont aussi eu des conséquences émotionnelles et psychologiques pour quelques femmes, ébranlant leurs relations personnelles et leur confiance lors d’activités sociales et dans leurs rôles professionnels. Ces changements liés au travail ont également ébranlé le sentiment d’identité chez les survivantes, en plus de nuire financièrement à leur famille. Il ne s’agissait pas simplement d’effets indésirables gênants, mais d’éléments qui affectaient chaque jour le quotidien de nombreuses femmes. Sans surprise, ces facteurs ont grandement contribué au non-respect de l’endocrinothérapie adjuvante.

Pour les femmes de notre étude, la détermination à poursuivre l’endocrinothérapie adjuvante et à surmonter les difficultés engendrées par ce traitement était parfois fortement influencée par leurs croyances quant à son utilité, leur propre pressentiment d’avoir un jour une récidive de cancer du sein et, par-dessus tout, la peur de mourir. Cette conclusion est appuyée par la recherche quantitative, qui indique que les femmes croyant aux bienfaits de l’endocrinothérapie adjuvante sont plus enclines à poursuivre le traitement (Bright et al., 2016; Hershman et al., 2016; Stanton et al., 2014). Notre étude et celles d’autres chercheurs (Brauer et al., 2016; Cahir, Dombrowski, et al., 2015; Harrow et al., 2014) ont révélé que la façon dont les femmes considèrent leur traitement adjuvant sur le plan cognitif a un impact direct sur leur attitude vis-à-vis le traitement et leur motivation à s’y conformer.

Nous avons observé que même si les croyances des femmes nuisent énormément à la poursuite du traitement, les relations avec les professionnels de la santé et les enjeux d’accès aux soins de santé sont également des facteurs non négligeables de l’adhésion thérapeutique adjuvante. Les professionnels de la santé, dont les infirmières, ont parfois influencé les décisions des femmes à propos de l’endocrinothérapie adjuvante, ce qui concorde avec les constats de précédentes recherches confirmant que le soutien clinique, les conseils et les renseignements des professionnels de la santé ont un impact sur l’auto-efficacité des femmes et leur capacité à continuer le traitement (Cahir, Dombrowski, et al., 2015; Farias et al., 2017; Harrow et al., 2014; Humphries et al., 2018; Wells et al., 2016). Les femmes de notre étude qui avaient accès à un professionnel de la santé compétent (comme une infirmière) qui validait leurs symptômes et les aidait à soulager les effets indésirables se sentaient motivées à poursuivre le traitement. En revanche, d’autres femmes ont déploré le manque d’accès rapide à un professionnel compétent et confié avoir le sentiment que leur médecin de famille était incapable de gérer les soins de suivi reliés à l’endocrinothérapie adjuvante, contribuant à précipiter la fin du traitement.

Certaines femmes qui continuaient à suivre le traitement adjuvant rencontraient elles aussi des difficultés avec le traitement. Qu’est-ce qui les différenciait des femmes qui avaient abandonné? La réponse n’est pas simple. La volonté des femmes à poursuivre le traitement endocrinien dépendait de plusieurs facteurs (comme les croyances et les valeurs) et d’autres facteurs contextuels plus vastes (comme les interactions avec les professionnels de la santé et l’accès aux soins). De nombreuses femmes ont choisi de poursuivre l’endocrinothérapie adjuvante après avoir envisagé les avantages et les inconvénients au cours du traitement. Puis, l’importance que ces femmes accordaient à certains facteurs a évolué au fil du temps, pour finalement faire pencher la balance vers la poursuite ou l’abandon du traitement, selon le cas (voir la figure 2: Lambert, Balneaves, Howard, Chia et al., 2018b). La réévaluation continue des avantages et des risques de l’endocrinothérapie adjuvante indique que la non-adhésion médicamenteuse ne dépend pas seulement des effets indésirables (Cahir, Guinan et al., 2015; Humphries et al., 2018; Lambert, Balneaves, Howard et Gotay, 2018; Moon et al., 2017; Murphy et al., 2012), mais aussi d’autres facteurs qui influencent grandement les femmes dans leur décision et leurs comportements vis-à-vis le traitement. Ainsi, l’un des constats les plus importants de notre étude portait sur l’impact puissant du contexte socioculturel élargi sur la volonté et la capacité des survivantes du cancer du sein de se conformer au traitement adjuvant, qui s’en remettent à leur capacité d’agir.

Autonomie relationnelle

Une dernière contribution unique de notre recherche réside dans l’application d’une perspective d’autonomie relationnelle, faisant ressortir la façon dont les facteurs personnels et socioculturels interagissent pour influencer les expériences des survivantes du cancer du sein en matière d’endocrinothérapie adjuvante et leur adhésion au traitement. Généralement, on décrit l’autonomie comme la capacité d’autodétermination et d’autorégulation d’une personne l’amenant à décider pour elle-même (Mackenzie et Stoljar, 2000). Devant la vision commune plus traditionnelle et individualiste de l’autonomie du patient selon laquelle les individus sont considérés comme libres et indépendants, des universitaires féministes ont proposé une conception relationnelle de l’autonomie qui tient compte de l’impact des conditions sociales, politiques et économiques dans la vie des individus (Donchin, 1995; Sherwin, 1998).

Dans le cadre de notre recherche, l’optique d’autonomie relationnelle a aidé à lever le voile sur les éléments problématiques dans les milieux de santé pour les femmes, notamment sur les inégalités dans la prestation de soins de suivi. L’accès limité à des soins en temps opportun, l’altération de la relation patiente-médecin et le manque d’options pour la gestion des symptômes sont trois exemples de situations ayant amené les femmes à abandonner l’endocrinothérapie adjuvante. Le principe d’autonomie relationnelle a aussi permis de recenser de nouveaux facteurs dont l’incidence sur l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante n’avait pas encore été établie. Les préoccupations sur la structure et la prestation des soins sont un exemple de nouveau facteur pouvant être modifié au sein du système de santé. Cela s’applique entre autres à l’amélioration des transitions de soins et à l’augmentation de la fréquence des communications avec les femmes au cours de la période initiale du traitement.

Nous avons constaté que la capacité des femmes d’agir pour elles-mêmes n’était pas systématiquement appuyée par le système de santé. En effet, même les femmes qui souhaitaient profiter de l’endocrinothérapie adjuvante ne recevaient pas toujours l’appui, les conseils et les soins de suivi nécessaires. La volonté des survivantes n’est pas le seul facteur d’adhésion thérapeutique, et cela le démontre bien. Il faut reconnaître que la prestation des soins influence également les croyances, la compréhension et la capacité des femmes à gérer les impacts du traitement adjuvant sur leur qualité de vie.

IMPLICATIONS POUR LA PRATIQUE

Les directives pour la pratique clinique sur la durée optimale de l’endocrinothérapie adjuvante ont fait ressortir l’importance de trouver des stratégies pour améliorer l’adhésion au dit traitement, plus particulièrement en ce qui concerne les traitements plus longs et pouvant durer jusqu’à 10 ans (Burstein et al., 2014). Cependant, l’adhésion thérapeutique est un enjeu de longue date pour les populations atteintes de maladies chroniques qui ne se prête pas aux interventions simples. L’endocrinothérapie adjuvante ne fait pas exception. À ce jour, aucune intervention n’a démontré d’amélioration statistiquement significative découlant de l’utilisation de l’endocrinothérapie adjuvante par les survivantes du cancer du sein (Ekinci et al., 2018). Par ailleurs, les données sur les interventions visant à améliorer l’adhésion aux agents oraux anticancéreux sont limitées et contradictoires (Mathes et al., 2014). En fait, les méthodes les plus efficaces pour améliorer l’adhésion médicamenteuse dans les populations atteintes de maladies chroniques restent floues (Nieuwlaat et al., 2014). Les résultats de la présente recherche indiquent que les interventions visant à consolider l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante prendraient bien plus qu’une approche unidimensionnelle pour fournir aux femmes les renseignements, l’appui et l’accès aux ressources ainsi qu’aux soins appropriés.

Présence infirmière et soins relatifs à l’endocrinothérapie adjuvante

Certaines survivantes interrogées dans le cadre de notre étude ont réclamé une plus grande présence des infirmières dans les initiatives d’éducation et les soins de suivi reliés à l’endocrinothérapie adjuvante. Bien que peu d’infirmières aient participé à la prestation des soins entourant le traitement, certaines femmes considéraient les infirmières comme des ressources de confiance, et parfois plus accessibles. De plus en plus de données probantes encouragent l’intervention des infirmières en pratique avancée (infirmières praticiennes [IP], infirmières cliniciennes spécialisées [ICS] et infirmières autorisées ayant une formation poussée et étudié au cycle supérieur) pour dispenser des soins durables et de grande qualité dans différents contextes, comme en oncologie (Association des infirmières et infirmiers, 2008). Plusieurs revues systématiques ont établi que les soins prodigués par les infirmières en pratique avancée aboutissent à des résultats équivalents ou même meilleurs pour les patientes (DiCenso et al., 2014; Horrocks et al., 2002; Martin-Misener et al., 2015; Newhouse et al., 2011). En 2017, un groupe d’experts a approuvé les lignes directrices d’Action Cancer Ontario sur les modèles de soins recommandés pour les survivantes du cancer. Ces recommandations mentionnent que la transition des survivantes du cancer du sein des soins spécialisés vers les soins infirmiers dans un cadre institutionnel est une bonne option pour celles dont le traitement se déroule normalement (Sussman et al., 2017). D’autres chercheurs ont aussi remarqué que la prestation de soins relatifs à l’endocrinothérapie adjuvante permettrait aux survivantes d’accéder rapidement aux soins et à l’appui nécessaires pour continuer à suivre le traitement pour la période indiquée (Albert et al., 2011; Murphy et al., 2012; Wengstrom, 2008).

Cependant, le système de santé canadien doit optimiser l’expertise des infirmières en pratique avancée qui prodiguent des soins de santé, particulièrement en oncologie (Bryant-Lukosius et al., 2015). L’augmentation des cas de cancer et les lacunes décelées dans les soins sont l’occasion d’étendre la participation des infirmières en oncologie en optimisant et en élargissant les rôles actuels des infirmières afin d’améliorer l’accès, la qualité des soins et les résultats pour les patients (Bryant-Lukosius et al., 2015). En Colombie-Britannique, une clinique d’IP traitant des femmes sous endocrinothérapie adjuvante a été dirigée en 2018 afin de répondre aux besoins complexes des patientes, d’améliorer la capacité des cliniques d’oncologie médicale dans les établissements de soins aigus et de faciliter la transition des soins vers les professionnels dans la communauté. L’un des principaux objectifs de cette clinique consiste à établir et à traiter les symptômes des femmes afin d’améliorer leur qualité de vie et, éventuellement, leur adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante. Des données pilotes font état des importants symptômes de santé physique, sexuelle et psychosociale qui affectent la qualité de vie des femmes (Shenkier et al., 2019). D’autres recherches sont cependant nécessaires afin de définir la meilleure façon d’amener les infirmières à exercer pleinement leur pratique lorsqu’elles s’occupent de femmes qui reçoivent ce traitement.

Éducation du patient. Améliorer l’éducation des patients s’est avéré plutôt efficace pour renforcer l’adhésion au traitement. Une récente revue systématique des interventions en matière d’adhésion a montré qu’une éducation personnalisée et répétée auprès des patients améliorerait l’adhésion médicamenteuse dans les cas de maladies chroniques (Kini et Ho, 2018). En ce qui a trait à l’endocrinothérapie adjuvante, on commence à remarquer que les femmes qui ne suivent pas le traitement prescrit connaissent mal en fait le traitement endocrinien et les effets indésirables associés (Cahir, Dombrowski et al., 2015). Les guides de pratique clinique portent à croire que le fait d’aborder les croyances des femmes sur l’endocrinothérapie adjuvante, de les aider à comprendre l’utilité thérapeutique et de les informer de la forte probabilité d’effets indésirables favoriserait l’adhésion (Burstein et al., 2014). Notre revue intégrative a également indiqué que les femmes qui connaissaient les effets indésirables avant de débuter l’endocrinothérapie étaient plus portées à s’y conformer (Lambert, Balneaves, Howard et Gotay, 2018). En outre, notre étude laisse penser que lorsque les professionnels de la santé mentionnent la présence et l’importance des effets indésirables et offrent des options pour atténuer les symptômes, certaines femmes se sentent mieux soutenues et plus aptes à poursuivre leur traitement (Lambert, Balneaves, Howard, Chia et al., 2018b). Cette observation souligne le rôle important que l’éducation des patients et la prise de décision partagée jouent dans l’expérience des soins que reçoivent les femmes, et leur adhésion au traitement adjuvant.

Visites de groupe dirigées par une infirmière

Une autre approche consiste à proposer des visites de groupe dirigées par une infirmière aux femmes qui commencent l’endocrinothérapie adjuvante pour mieux comprendre le traitement, fixer des attentes réalistes, et aborder les questions et les préoccupations qui se présentent souvent au début du traitement. Les séances offriraient une portion éducative et des soins de soutien en groupe avec un aperçu complet de l’endocrinothérapie adjuvante, y compris des renseignements sur les effets indésirables et la gestion des symptômes, des discussions interactives et la possibilité de discuter en privé avec une infirmière. Les recherches préliminaires évoquent le potentiel des rencontres médicales en groupe, parfois animées par une IP, au cours desquelles les survivantes en apprendraient davantage sur les options relatives à l’endocrinothérapie adjuvante. Ces rencontres sont considérées comme une alternative réaliste et acceptable aux rendez-vous médicaux individuels (Trotter et Schneider, 2012; Vlahadamis et al., 2013). De plus, les méta-analyses réalisées auprès d’autres populations atteintes de maladies chroniques (ex. diabète) concluent aussi que les visites médicales en groupe ont aussi un effet positif sur les résultats observés cliniquement et ceux rapportés par les patients (Housden et al., 2013). On y indique aussi que les visites médicales en groupe augmentent l’efficacité du système de santé, accélèrent l’accès aux soins et réduisent les coûts liés aux soins de santé (Trento et al., 2005; Vlahadamis et al., 2013).

RÉFLEXION POUR LES INFIRMIÈRES EN ONCOLOGIE

Pour plusieurs femmes, l’endocrinothérapie adjuvante comporte son lot de difficultés. Non seulement le traitement entraîne des effets physiques, mais il affecte également la qualité de vie sur les plans émotionnel, physique et psychologique. Pour ces patientes, la complexité des besoins requiert bien souvent des soins ciblés et du temps avec un expert en cancer du sein qui sait comment aider les patientes à gérer des symptômes complexes. En plus d’être soumis à une énorme pression, le système de santé canadien doit composer avec des ressources limitées et des contraintes budgétaires. Étant donné ces limites, il n’est ni réaliste, ni efficace, ni durable, de s’attendre à ce que les oncologues prodiguent des soins spécialisés aux femmes qui reçoivent l’endocrinothérapie adjuvante, à long terme. Nous devons penser autrement afin de concevoir des soins novateurs, comme les cliniques dirigées par des IP, qui optimisent l’utilisation des ressources humaines et de santé pour répondre aux besoins complexes de ces femmes et les aider à profiter pleinement de leur traitement adjuvant. Non seulement devons-nous élaborer des stratégies de soins pour accompagner les femmes qui suivent leur traitement, mais il faut aussi développer et évaluer des modes d’interventions qui permettront de mieux gérer l’éventail de leurs symptômes.

En tant que membres de la grande équipe soignante, les infirmières sont bien placées pour la prestation de soins de soutien aux femmes qui reçoivent l’endocrinothérapie adjuvante. Elles ont un rôle essentiel à jouer dans l’amélioration de la prestation de soins de grande qualité aux survivantes du cancer du sein, en facilitant la collaboration entre les équipes multidisciplinaires et en appuyant la cause des femmes qui expérimentent le traitement. Elles sont l’autorité en matière d’amélioration de la qualité et de développement d’approches de soins et de traitement innovantes. Pour les infirmières, améliorer l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante est l’occasion de guider la nouvelle façon de voir la non-adhésion et de créer de nouveaux moyens d’éduquer, de soutenir et de soigner. En tant qu’infirmières en oncologie, il leur revient de sensibiliser les femmes à l’importance de prendre ces médicaments, de les aider à gérer leurs symptômes et de considérer leur parcours pour leur apporter l’appui nécessaire pour faire face à la réalité du traitement à long terme.

Remédier à la non-adhésion à l’endocrinothérapie ne sera pas chose simple. Pour ce faire, il faudra non seulement considérer les raisons personnelles pour lesquelles les femmes n’adhèrent pas au traitement, mais aussi évaluer dans quelle mesure le système ne les appuie pas adéquatement. Conceptualiser l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante comme dépendant de conditions socioculturelles permet de s’intéresser aux facteurs contextuels qui favorisent ou limitent l’adhésion des femmes, plutôt que voir l’individu comme seul responsable du changement (Sherwin, 2011).

Dans l’avenir, il faudra élaborer de nouveaux moyens de combler les lacunes actuelles du système de santé afin d’optimiser les soins aux survivantes, l’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante, mais aussi afin d’habiliter les infirmières de tous les milieux de soins à offrir des soins optimaux adaptés et centrés sur les patientes qui reçoivent le traitement. Les femmes doivent accéder à des soins éprouvés et adaptés en temps opportun; cela signifie également que lesinfirmières, devront avoir les connaissances, les outils et le temps nécessaire pour fournir ces soins. L’adhésion à l’endocrinothérapie adjuvante ne dépend pas seulement des survivantes du cancer du sein; il résulte aussi de l’environnement dans lequel les soins sont prodigués; c’est donc la responsabilité du système de soins de santé en entier.

Footnotes

Note de la rédaction: Le manuscrit a été rédigé dans le cadre du concours Prix de conférence en pratique clinique présenté lors de la conférence annuelle de l’Association canadienne des infirmières en oncologie qui a eu lieu à Winnipeg en octobre 2019.

RÉFÉRENCES

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Articles from Canadian Oncology Nursing Journal are provided here courtesy of Canadian Association of Nurses in Oncology

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