La Commission consultative mondiale sur la sécurité des vaccins (Global Advisory Committee on Vaccine Safety [GACVS]) a lu les rapports faisant état de rares cas rapportés de thromboses avec thrombocytopénie depuis l’administration du vaccin d’AstraZeneca. Lors de sa dernière réunion, le 7 avril, 2021, il a étudié les dernières informations de l’Agence européenne des médicaments (EMA), de l’Agence britannique de réglementation des médicaments et autres produits de santé (MHRA) et des autres États membres ayant rapporté de tels incidents et note ce qui suit.
D’après ces informations [1], le lien de causalité entre le vaccin et la survenue d’une thrombose avec thrombocytopénie est plausible mais n’est pas confirmé, seules des études spécialisées établir clairement le lien potentiel entre la vaccination et des facteurs de risque favorisant possibles
La GACVS continue le recueil et l’examen de données, comme elle le fait depuis le lancement du programme de vaccination contre la Covid-19.
Il est à noter que, bien que préoccupants, les événements étudiés sont très rares, un très faible nombre en ayant été signalé parmi quelque 200 millions de patients dans le monde ayant reçu le vaccin d’AstraZeneca.
Les rares manifestations postvaccinales indésirables doivent être considérées en regard du risque de décès imputable à la Covid-19 et du potentiel préventif d’infection sévère et de réduction des décès. Dans ce contexte, à ce jour, au moins 2,86 millions de personnes étaient décédées de la Covid dans le monde.
Les effets secondaires survenant dans les 24 à 72 heures de la vaccination sont en majorité légers et locaux, ils sont attendus et fréquents. Toutefois les patients présentant des symptômes graves : dyspnée, douleur thoracique, œdème des membres inférieurs, douleurs abdominales persistantes, manifestations neurologiques, telles céphalées intenses ou vision floue persistante, taches sanguines sous-cutanées hors du point d’injection, dans les 4 à 20 jours postvaccinaux, doivent consulter d’urgence.
Les cliniciens doivent connaître la définition de ces cas avérés et leur orientation clinique des patients. À cette fin, la GACVS a également suggéré l’institution d’un comité d’experts composé d’hématologues et d’autres spécialistes, pour obtenir des conseils sur le diagnostic clinique et la prise en charge des cas.
Il convient d’envisager une surveillance active, y compris des enquêtes sur des sites et des hôpitaux sentinelles, afin de mieux caractériser ces événements rares. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a élaboré des protocoles modèles que les pays pourraient adapter à de telles études. Le GACVS se réunira à nouveau la semaine prochaine pour examiner d’autres données et il émettra d’autres recommandations, le cas échéant.
De son côté, l’OMS suit attentivement le déploiement de tous les vaccins contre la Covid-19 et reste en liaison étroite avec les pays pour gérer les risques potentiels et utiliser données et éléments scientifiques pour apporter des réponses et formuler des recommandations.
« Lors de campagnes de vaccination à grande échelle, il est habituel de repérer d’éventuelles manifestations post vaccinales indésirables, explique l’OMS, qui ne sont pas nécessairement liées à la vaccination, mais doivent faire l’objet d’enquêtes pour que les problèmes d’innocuité soient traités rapidement. Les vaccins, comme tous les médicaments, peuvent avoir des effets secondaires, leur administration tient compte d’une une analyse comparée des risques et des avantages. »