Abstract
Introduction
Les services de Médecine Interne mènent une importante activité de recours expert et de recherche, grevée par plusieurs obstacles. L’activité d’avis spécialisés est chronophage, non valorisée, et limitée par l’impossibilité d’échanger simplement les éléments du dossier médical. L’activité de recherche clinique est limitée par la fréquence des visites protocolaires. L’objectif de ce travail est de déterminer si la télémédecine (TLM) peut contribuer à résoudre ces difficultés.
Patients et méthodes
Concernant l’activité de recours, nous avons demandé aux médecins de déclarer les avis donnés à l’aide d’un formulaire standardisé, afin de déterminer s’ils validaient les critères de téléconsultation (TLC) ou de télé-expertise (TLE). Concernant l’activité de recherche, nous avons remis aux investigateurs et à 50 patients un questionnaire sur l’acceptabilité de TLC protocolaires.
Résultats
Concernant l’activité de recours, on dénombrait 120 avis (soit 21 h) hebdomadaires, dont 29 % aux patients et 69 % à des médecins. Soixante et un pour cent des avis aux patients validaient les critères de TLC ; 18 % des avis aux médecins ceux de TLE. Concernant l’activité de recherche, 70 % des investigateurs considéraient la fréquence des visites comme limitant les inclusions ; près de la moitié des patients serait favorable au recours à des TLC à la place (40 %) ou en plus (56 %) des visites présentielles. En termes de facturation, la TLM représente un revenu potentiel de 300 € hebdomadaires pour le TLE et 616€ hebdomadaires pour le TLC.
Conclusion
Si le recours à la TLM comme procédure dégradée au présentiel s’est démocratisé avec la pandémie, les solutions qu’elle apporte aux difficultés rencontrées dans les activités d’avis et de recherche peuvent contribuer à intégrer pleinement son usage dans le suivi standard des patients. Si tel était le cas, on pourrait tout à fait imaginer avec ce budget (47 632 €/an) pouvoir financer un praticien hospitalier supplémentaire à temps partiel.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Pour en savoir plus
L’essor de la télémédecine, une bascule soudaine rendue possible par un investissement préalable sur la durée. in Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses - Propositions de l’Assurance Maladie pour 2021.
Décret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif à la télémédecine.
Code de la santé publique - Article L6316-1.
