La dysménorrhée — menstruations pénibles et douloureuses — touche 50 %–90 % de la population adolescente menstruée et constitue la principale cause d’absentéisme scolaire récurrent dans ce groupe
Un tiers des adolescentes menstruées s’absentent de l’école ou évitent les activités sportives en raison de la dysménorrhée1. Pour réduire autant que possible les répercussions sur le développement scolaire et social, les médecins doivent conseiller de manière proactive les patientes sur les options de traitement des douleurs menstruelles1–3. Le traitement de première intention peut être commencé avant qu’un diagnostic précis soit posé2.
Jusqu’à 90 % des cas de dysménorrhée chez les adolescentes ne sont pas liés à une pathologie pelvienne (dysménorrhée primaire) et sont dus à une production excessive de prostaglandines
La présence de signes cliniques évocateurs d’une dysménorrhée secondaire (encadré 1) doit inciter à réaliser une échographie pelvienne et peut justifier une consultation chez un gynécologue2,3.
Encadré 1:
Signes cliniques évocateurs d’une dysménorrhée secondaire2,3
Apparition des symptômes immédiatement après le début des premières règles
Dysménorrhée à aggravation progressive
Saignements anormaux (notamment irréguliers) et douleur
Antécédents familiaux ou personnels d’anomalies rénales ou d’anomalies congénitales (notamment rachidiennes, cardiaques ou gastro-intestinales)
Douleur en milieu de cycle ou acyclique
Dyspareunie
Antécédents familiaux d’endométriose
L’administration prophylactique à court terme d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) est le traitement de première intention
Le naproxène, l’ibuprofène et les autres AINS sont d’une efficacité équivalente (nombre de sujets à traiter [NST] de 3 pour le soulagement de la douleur chez les personnes atteintes de dysménorrhée primaire)4. La personne doit prendre des doses entières avec des aliments et à intervalles réguliers; aucune dose ne doit être sautée. L’administration doit commencer 1 ou 2 jours avant le début des menstruations (si elles sont prévisibles) ou au premier signe de saignement ou de douleur, et doit se poursuivre pendant les 2 ou 3 jours suivant le début des saignements2,3.
Des médicaments hormonaux combinés ou uniquement à base de progestine peuvent être ajoutés comme traitement d’appoint
Le NST des contraceptifs oraux combinés pour obtenir un soulagement de la dysménorrhée primaire est de 55. Chez les adolescentes, il convient de choisir des contraceptifs oraux combinés dont les doses d’éthinylestradiol sont supérieures à 30 μg pour favoriser le maintien de la santé osseuse6. L’administration continue procure un soulagement plus efficace que l’administration cyclique habituelle2,3. Les systèmes intra-utérins contenant du lévonorgestrel et l’implant à l’étonogestrel sont également des traitements de première ligne sûrs et efficaces2,3,7.
L’endométriose est la cause la plus fréquente de dysménorrhée secondaire chez les adolescentes
Jusqu’à 70 % des adolescentes qui subissent une laparoscopie pour une dysménorrhée réfractaire au traitement par AINS et à l’hormonothérapie présentent une endométriose3. Si la dysménorrhée persiste au-delà de 3 mois malgré un traitement de première intention adéquat, il est justifié d’orienter la patiente vers un gynécologue.
Footnotes
Voir la version anglaise de l’article ici: www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.201972
Intérêts concurrents: Aucun déclaré.
Cet article a été révisé par des pairs.
Références
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