Le 25 novembre a été le jour de l’annonce internationale de l’apparition d’un nouveau mutant du virus responsable de la Covid-19 : Omicron, ou B.1.1.529 en langage biologique.
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Dès le lendemain, Moderna Inc., (Cambridge, Massachusetts), biotech américaine experte notamment dans les vaccins à base d’ARN messager, a annoncé sa stratégie contre les variantes du Sars-CoV-2, mutants préoccupants – les variants of concern (VOC) –, compte tenu de l’émergence de B.1.1.529, l’Omicron de l’Organisation mondiale de la santé [1].
Selon Moderna, la variante Omicron comprend des mutations déjà observées dans la variante Delta, censées augmenter la transmissibilité et les mutations observées dans les variantes Beta et Delta et favoriser l’évasion immunitaire. Or, une combinaison de mutations représente un haut risque potentiel pour accélérer le déclin de l’immunité naturelle et post-vaccinale.
Une dose de rappel est donc la seule stratégie actuellement disponible pour renforcer l’immunité en déclin. Le vaccin Moderna anti-Covid-19 (ARNm-1273, dit Spikevax) est autorisé aussi en rappel à la dose de 50 µg. La biotech souhaite « travailler rapidement pour tester la capacité de la dose vaccinale actuelle à neutraliser Omicron ». Des données sont attendues.
Depuis début 2021, Moderna a fondé une stratégie pour anticiper les nouveaux VOC. Cette stratégie comporte trois niveaux de réponse si la dose de rappel autorisée (50 µg d’ARNm-1273) s’avérait insuffisante à booster l’immunité éventuellement déclinante contre Omicron.
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Moderna a testé un booster à la dose de 100 µg pour l’adulte sain chez 306 participants dans une étude d’innocuité et d’immunogénicité de ce rappel. La même dose a également été testée aux États-Unis par les National Institutes of Health, qui rapportent des titres d’Ac neutralisants élevés contre les souches antérieures du Sars-CoV-2. « L’enjeu, ici, explique Moderna, est de déterminer si la dose de 100 µg offre une protection neutralisante supérieure contre Omicron. »
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Moderna a annoncé fin novembre, qu’elle étudiait en clinique deux candidats de rappel multivalents conçus pour anticiper des mutations à comme celles de la variante Omicron.
- Le premier candidat (ARNm-1273.211) vise plusieurs mutations d’Omicron déjà présentes dans la VOC Bêta préoccupante. La biotech a terminé une étude d’innocuité et d’immunogénicité d’ARNm-1273.211 aux doses de 50 µg (N = 300) et 100 µg (N = 584).
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Un deuxième candidat multivalent (ARNm-1273.213) concerne de nombreuses mutations d’Omicron déjà présentes dans les VOC Beta et Delta. Moderna a prévu de tester des rappel multivalents pour déterminer si ces candidats fournissent une protection supérieure contre Omicron.
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Moderna fera rapidement progresser un candidat booster spécifique à Omicron (ARNm-1273.529). Ce candidat fait partie de sa stratégie de faire progresser des candidats spécifiques de VOC. En 2021, cela a déjà inclus des boosters spécifiques de Beta et Delta. La biotech a montré sa capacité de faire passer des tests cliniques à de nouveaux candidats en 60 à 90 jours.
« Depuis le début, nous avons dit, alors que nous cherchions à vaincre la pandémie, qu’il est impératif que nous soyons proactifs à mesure que le virus évolue, explique Stéphane Bancel, directeur général de Moderna, les mutations d’Omicron sont préoccupantes et nous avançons le plus vite possible pour exécuter notre stratégie et lutter contre ce variant. Moderna avance ses trois stratégies en parallèle : rappel ARN-1273 à forte dose (100 µg), candidats-boosters pour anticiper d’autres mutations, accélération du développement du candidat-booster spécifique d’Omicron (ARNm-1273.529). »