Résumé :
Introduction : Les applications mobiles en médecine sont devenues nombreuses, accessibles et faciles à utiliser ce qui a donné une augmentation considérable de leur utilisation par les médecins.
Objectif : Evaluer l’apport des applications mobiles dans l’apprentissage et la pratique médicale chez les résidents en médecine.
Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale réalisée entre Mai et Juin 2021, via un questionnaire anonyme publié en ligne portant sur l’apport des applications mobiles dans l’apprentissage et le quotidien des résidents en médecine.
Résultats : Nous avons colligé 134 réponses par des résidents en médecines toutes spécialités confondues. L’âge moyen était de 28±2,04 ans. La moyenne de nombre d’années d’expérience était 4,52±2,5 semestres. Tous les résidents avaient des Smartphones. Uniquement 3% des résidents n’avaient aucune application sur leurs Smartphones et 62,7% avaient entre deux et quatre applications. Les applications les plus utilisées étaient les applications de communications et de calcul de score. Les résidents ont relevé plusieurs avantages de ces applications principalement une aide à la conduite thérapeutique (85,1%), au diagnostic (76,9%) et de communication (69,4%). Toutefois quelques limites ont été notées principalement l’absence de couverture 3G/4G. Pour les recherches scientifiques, les moteurs de recherche les plus utilisés étaient Google, Google Scholar et Pub Med. Cent six résidents (79,1%) étaient satisfaits de l’apport des applications dans l’apprentissage et 61 souhaitaient avoir une formation pour le bon usage du Smartphone.
Conclusion : Les applications mobiles sont devenues indisponibles dans la pratique quotidienne mais aussi à l’apprentissage. Toutefois, ce nouveau mode d’instruction doit venir accompagner l’éducation classique.
Keywords: smartphone, pedagogy, medical education, mobile learning
Abstract
Introduction: Medical mobile applications are increasing, accessible and easy leading to a considerable increase use by physicians.
Aim: To assess the contribution of mobile applications to medical learning and practice among medical residents.
Methods: This was a descriptive cross-sectional study carried out during May and June 2021, via an anonymous questionnaire, published online focusing on the contribution of medical applications in the learning and the daily life of medical interns.
Results: We collected 134 responses completed by interns in all specialties. The mean age was 28 ± 2.04 years with a predominance of women (gender ratio = 0.39). The average number of years of experience was 4.52 ± 2.5 semesters. All interns had smartphones and 56.7%. Only 3% had no applications on their smartphones and 62.7% had between two and four applications. The most used applications were communication and scoring applications. several advantages of these applications were noted, mainly assistance in therapeutic management (85.1%), diagnosis (76.9%) and communication (69.4%). However, limitations were mainly the lack of 3G / 4G coverage. For scientific research, the most used search engine were Google, Google Scholar and Pub Med. One hundred and six residents (79.1%) were satisfied with the contribution of applications to learning and 61 wished to have training in the specific use of the smartphone.
Conclusion: Communication, diagnostic or management help mobile applications have become unavailable in daily practice but also in learning. However, this new mode of instruction must be associated to the classical education.
Introduction
L’accès à l’information médicale nécessitait autrefois un effort considérable et était une source de perte de temps pour les médecins 1 . Le développent des technologies et l’avènement du E-Learning ont contribué à la progression des outils d’apprentissage médical 3 . Cette révolution technologique a participé à l’optimisation de la qualité d’apprentissage pour les médecins ainsi que la qualité de prise en charge pour les patients.
Actuellement, l’invasion des smartphones, le progrès des logiciels et des applications destinés au domaine médical ont permis un accès plus rapide et illimité aux ressources médicales. En effet, une étude américaine récente a montré que 80% des médecins utilisaient fréquemment des applications médicales de leurs Smartphones dans la pratique quotidienne 4 . De plus, la situation actuelle de pandémie COVID-19, a contribué à l’augmentation de l’usage du E-Learning et du M-Learning en raison du confinement et des mesures de distanciation 5 .
Bien que ces nouveaux outils d’apprentissage sont couramment utilisés, on dispose de peu de données sur l’utilisation des applications mobiles au cours du cursus médical en Tunisie.
L’objectif de notre étude était d’évaluer l’apport des applications mobiles dans l’apprentissage et la pratique médicale chez les résidents en médecine et de déterminer ses avantages et ses limites.
Méthodes
Il s’agissait d’une étude transversale descriptive qui était réalisée durant les mois de Mars et Mai 2021. Un questionnaire Google Forms a été publié en ligne sur les réseaux sociaux (Facebook et Messenger). Les critères d’inclusion étaient les résidents en médecine en cours de formation de toutes les spécialités. Les questionnaires incomplets étaient exclus de l’étude. Le questionnaire était anonyme, rédigé en langue française, et contenait au total 14 questions. Les domaines du questionnaire étaient : d’ordre général (sept questions portant sur : l’âge, le genre, la spécialité, le nombre d’années d’expérience, l’acquisition ou non d’un smartphone, la marque du smartphone, l’informatisation ou non du lieu d’exercice) , les sources d’apprentissage (trois questions : type d’application utilisée, moteurs de recherches utilisées et les revues scientifiques consultées), une question pour les types de supports d’apprentissage (documents pdf, cours, images médicales, vidéos procédurales… ) et deux questions portant sur les avantages et limites de l’utilisation des applications mobiles dans la pratique médicale et l’apprentissage.
Au total, cinq questions étaient des cases à cocher, deux questions à réponse courte et sept questions à échelle : les échelles utilisées étaient celles de Likert à 5 items avec deux types : Le premier type permettait une évaluation de la fréquence allant de « Jamais » à « Toujours » (jamais, rarement, sans avis, souvent, toujours) et le deuxième permettait une évaluation de la satisfaction allant de « Pas du tout d’accord » à « Tout à fait d’accord » (pas du tout d’accord, pas d’accord, sans opinion, plutôt d’accord, tout à fait d’accord).
Considération éthique :
Les participants ont été informés au début du questionnaire des objectifs de l’étude. Les principes de l’anonymat et du secret médical ont été respectés
Saisie et analyse statistique des données
Les données recueillies via Google forms ont été transcrites dans un fichier Excel 2007 puis analysées avec le logiciel SPSS 2.2. Les variables quantitatives ont été exprimées en moyenne/ écart-type et en médiane/min-max. Les variables qualitatives ont été exprimées en nombre et en pourcentage.
Résultats
• Données générales de la population
Au total, 134 réponses ont été recueillies. L’âge moyen des participants était de 28 ans ±2,04 avec des extrêmes allant de 25 à 35 ans. Une prédominance féminine a été notée avec un genre ratio de 0,39. Plusieurs spécialités étaient identifiées ; les résidents en médecine de famille étaient majoritaires (40/134) suivis de ceux en psychiatrie (17/134) et ceux en chirurgie orthopédique et traumatologie (17/134). Le nombre d’années d’expérience a varié d’un à dix semestres avec une moyenne de 4,52 ±2,5 semestres. Tous les résidents possédaient des Smartphones, de type Androïde dans 85,1% des cas et Ios dans 14,2% des cas.
Parmi les participants, 76 (56,7%) résidents ont travaillé dans un service informatisé (présence de PC ou tablette avec une connexion internet et présence d’un dossier informatisé).
Sources d’apprentissage:
Applications mobiles
Quatre-vingt quatre résidents (62,7%) ont entre deux et quatre applications sur leurs smartphones (27% avaient deux, 18% avaient trois et 17,7% avaient au moins 4 apps), 11,9% avaient une application mobile et quatre n’avaient aucune application médicale (3%). Les applications les plus utilisées étaient les applications de calcul de score et les applications de communication. Le Tableau 1 illustre le type et la fréquence d’utilisation des applications.
Tableau 1 : Fréquence d’utilisation des applications médicales et bases de données.
|
Fréquence (%) |
|||||
|
Applications médicales |
Jamais |
Rarement |
Sans avis |
Souvent |
Toujours |
|
Calcul de score |
9 |
12,7 |
2,2 |
20,9 |
55,2 |
|
Dictionnaire médical |
46,3 |
27,6 |
11,9 |
12,6 |
1,5 |
|
Support de cours, aide à la décision |
16,4 |
14,1 |
5,9 |
47,7 |
15,6 |
|
Fiches médicaments (exp : vidal) |
14,8 |
13,3 |
5,9 |
44,8 |
20,8 |
|
Vidéos procédurales |
10,4 |
18,6 |
9 |
42,5 |
19,4 |
|
Applications des sociétés savantes |
26,1 |
17,9 |
11,3 |
29,8 |
14,9 |
|
E-mails |
4,5 |
14,9 |
5,2 |
37,3 |
38,1 |
|
Application d’enseignement interactif (Google classeroom, socrative) |
9 |
14,1 |
14,1 |
39,6 |
23,1 |
|
Les Apps de communication (Messenger, Viber, Whats...) |
0,7% |
4,5% |
5,9% |
26,8% |
61,9% |
Moteurs de recherche et bases de données scientifiques :
Les moteurs de recherche les plus utilisées étaient Pubmed, Google et Google-Scholar (Tableau 2 ). La base de données et la revue les plus visitées étaient respectivement Science direct et British Medical Journal.
Tableau 2 : Fréquence d’utilisation des moteurs de recherche et des, bases de données scientifiques.
|
Fréquence (%) |
|||||
|
Moteurs de recherche et bases de données |
Jamais |
Rarement |
Sans avis |
Souvent |
Toujours |
|
|
2,9 |
6 |
14,2 |
26,9 |
50 |
|
Google-Scholar |
28,3 |
8,2 |
15,6 |
21,6 |
26,1 |
|
HAL |
75,4 |
11,9 |
5,2 |
5,2 |
2,2 |
|
BASE |
84,3 |
9,7 |
3,7 |
0,7 |
1,5 |
|
Scinapse |
85,8 |
9,7 |
2,2 |
2,2 |
0 |
|
World Wide science |
78,4 |
9,7 |
8,2 |
3 |
0,7 |
|
Pubmed |
7,4 |
0,7 |
9,7 |
24,6 |
57,5 |
|
John libbey |
92,5 |
7,5 |
0 |
0 |
0 |
|
Springer |
6 |
92,5 |
0 |
0,7 |
0,7 |
|
Bio Med Central Open Acess |
64,9 |
16,4 |
11,2 |
6,7 |
0,7 |
|
Scientific Research Publishing |
92,5 |
7,5 |
0 |
0 |
0 |
Types de documents d’apprentissage :
Les médecins qui ont participés au questionnaire, utilisent le plus souvent des documents pdf dans 82,1% des cas, suivi par les cours dans 68,7% puis les images (56%) et les vidéos (47%). Soixante deux pour cent des résidents n’ont jamais eu recours ou rarement à des données de blogs ou des sites tels que doctissimo et passeport santé.
Avantages et limites d’utilisation des applications mobiles dans la pratique médicale et l’apprentissage:
Les avantages les plus rapportés étaient : une aide au diagnostic et au traitement ainsi qu’une facilitation de la communication entre collègues. (Tableau 3 )
Tableau 3 : Avantages de l’utilisation des applications mobiles dans la pratique clinique.
|
Avantages des applications mobiles (%) |
Pas du tout d'accord |
Pas d’accord |
Sans opinion |
Plutôt D’accord |
Tout à fait d'accord |
|
Aide au diagnostic |
3,7% |
11,2% |
7,2% |
44,8% |
32,1% |
|
Aide à la conduite thérapeutique |
1,5% |
3,7% |
9,7% |
53% |
32,1% |
|
Aide à l’application des mesures préventives |
7,5% |
9,7% |
20,1% |
43,3% |
19,4% |
|
Peu de problèmes éthiques |
20,8% |
14,2% |
41% |
16,4% |
7,5% |
|
Facilitation de la communication entre collègues |
4,5% |
8,9% |
17,1% |
33,6% |
35,8% |
Les limites les plus notées étaient : un embarras du choix dans les sources d’information et le manque de temps pour bien documenter devant la charge de travail. (Tableau 4 )
Tableau 4 : Limites et conséquences de l’utilisation des applications mobiles dans la pratique clinique.
|
Limites des applications mobiles (%) |
Pas du tout d'accord |
Pas d’accord |
Sans opinion |
Plutôt D’accord |
Tout à fait d'accord |
|
Charge insuffisante du Smartphone |
1,5% |
26,7% |
14,9% |
32,8% |
23,9% |
|
Absence d'une couverture 3G/4G |
0,7% |
11,9% |
7,4% |
41,7% |
38,1% |
|
Coût des applications |
1,5% |
31,1% |
20,9% |
24,6% |
21,6% |
|
Perte de temps devant une urgence |
0,7% |
35% |
11,9% |
30,6% |
21,6% |
|
Pas assez de temps pour bien documenter devant la charge du travail |
1,5% |
20,8% |
12,6% |
40,3% |
24,6% |
|
Mauvais choix des sources d'information |
0,7% |
23,1% |
17,9% |
41% |
17,2% |
|
Vous effectuez moins d'effort pour mémoriser |
5,2% |
22,3% |
14,2% |
40,3% |
17,9% |
|
Vous avez moins de contact avec les patients |
36,5% |
36,5% |
21,7% |
3,7% |
1,5% |
|
Vous pouvez développer une dépendance |
10,4% |
24,6% |
17,9% |
34,3% |
12,7% |
|
L'utilisation des Smartphones a alourdi vos charges matérielles |
25,4% |
32,1% |
18,6% |
15,4% |
7,5% |
|
Vous prenez moins d'avis séniorisés |
14,9% |
21,6% |
13,4% |
38% |
11,9% |
Cent six résidents (79,1%) étaient satisfaits par l’utilisation des applications mobiles dans l’apprentissage continu.
Cependant, parmi les 134 participants, 61 résidents (45,5%) souhaitaient avoir une formation sur l’utilisation des applications mobiles dans la pratique et l’apprentissage médical.
Discussion :
Notre étude nous a montré que 62% des résidents utilisaient des applications mobiles dans leur quotidien dans le but d’apprentissage et d’autoformation. Les principaux avantages rapportés étaient la facilité de communication entre les spécialités et au sein de l’équipe, l’aide au diagnostic et aux conduites thérapeutiques. Cependant, l’inconvénient majeur de l’usage du Smartphone était la fiabilité de certaines sources d’information, raison pour laquelle 73 résidents (54,5%) parmi les participants souhaiteraient avoir une formation sur l’utilisation des Smartphones.
Notre population compte 72 % de femmes avec une moyenne d’âge de 28 ±2,04 ans. Cette prévalence féminine pourrait être expliquée par la publication du questionnaire via les réseaux sociaux. En effet, il a été démontré, en partie, que les femmes consultent plus que les hommes les informations publiées sur les réseaux sociaux 6 .
Tous les résidents participants avaient des Smartphones. Ceci pourrait être expliqué par l’augmentation exponentielle des utilisateurs des Smartphones. En effet, selon Zenu Académie le nombre des utilisateurs des Smartphones a augmenté de 2,4% entre janvier 2019 et janvier 2020. cette évolution est nettement plus rapide que la croissance mondiale elle-même qui n’a cru que de 1,1% sur la même période 7 .
Dans notre étude, 11,9% des résidents avaient une application mobile, 27% avaient deux et 18% avaient trois applications. Nos résultats étaient comparables à une étude faite en France en novembre 2015 sur 692 médecins, via un questionnaire diffusé par mail. Cette étude a montré que 17% des participants avaient une applications, 23% avaient deux applications et 21% avaient trois applications 4 .
8 ** Dans notre étude, les applications les plus utilisées étaient celles de calcul de score (76,1%) et de communication (87,7%). Les applications médicales les plus utilisées diffèrent d’un pays à l’autre. Sur une étude faite au Maroc en 2014 portant sur l’utilisation des applications par les internes dans un CHU à Casa Blanca, les applications les plus utilisées étaient celles liées à l’aide au diagnostic et à la prise en charge des malades (61%) suivies des protocoles thérapeutiques (58%) 9 . En Picardie, les médecins généralistes utilisaient le plus souvent les applications d’aide à la prescription suivies des calculateurs et déterminateurs des scores médicaux 10 . Au Royaume-Uni, les jeunes médecins utilisaient surtout les calculateurs de scores contrairement aux étudiants qui utilisaient plus les applications concernant les médicaments et l’aide au diagnostic 11 .
Dans notre étude les moteurs de recherche les plus utilisés étaient Pubmed (82,1%), Google (76,9%) et Google Scholar (47,7%). Science direct était la base de données la plus utilisée (59,7%) et British Medical Journal (23,9%) le journal le plus visité. Pubmed est le principal moteur de recherche il regroupe plus que 32 millions d’articles de medline life science Journal et des livres en lignes 12, 13 . Google et particulièrement Google Scholar, lancé en 2004, restent le Gold standard des recherches scientifiques pour tous les domaines 14 . Dans la littérature, l’utilisation des moteurs de recherche est très débattue. Un questionnaire destiné à 381 médecins aux États-Unis portant sur les sites les plus utilisés pour les recherches médicales a montré que, Pudmed était le principal moteur de recherche utilisé 15 . Une étude faite en Colombie évaluant la fiabilité des recherches sur le cancer du sein sur 200 recherches faites sur des sites différents, a montré que Google était le moteur de recherche le plus utilisé 16 .
Dans notre étude, les types de documents les plus consultés étaient des fichiers pdf, des cours et des images médicales. Nos résultats étaient comparables à ceux retrouvés par Sangré M. où les médecins utilisaient dans 59,1% les images 17 .
Dans les circonstances actuelles de pandémie COVID-19, des nouveaux moyens d’apprentissage actif sont devenus de plus en plus utilisés. En effet, avec le confinement et la nécessité de mesure de distanciation, certains moyens tels que « google meet », « google classeroom » ou « socrative » ont été d’un grand apport dans l’apprentissage et la formation des étudiants en médecine tout comme dans notre étude, ou ces moyens ont été utilisés dans 80,6% des cas. Dans une étude faite sur 119 étudiants à la faculté de médecine de Tunis et qui a traité l’apport de l’outil « socrative », les résultats ont montré que les deux éléments forts de cette technique étaient l’interactivité et l’autoévaluation avec un score de compréhension à 4,12/5 18 .
Les avantages les plus rapportés de l’usage des applications mobiles, étaient l’aide au diagnostic (76,9%) et à la conduite (85,1%). Ceci concorde avec les résultats d’une étude faite par Hardyman et al. qui affirment un rôle important de ces applications dans l’amélioration de la qualité des soins en cas de non disponibilité des séniors 19 . Une étude faite au Maroc sur l’utilisation des applications chez les internes a montré que la facilité d’utilisation des Smartphones et la disponibilité des applications médicales ainsi que la gratuité d’un grand nombre d’entres sont les principaux avantages cités 9 .
Il a été démontré que ces applications améliorent les compétences des résidents en les poussant à s’aligner aux recommandations internationales 9 .
Les limites les plus rapportés dans notre étude étaient l’absence de couverture 3G/4G (79,8%) et le mauvais choix des sources d’information (58,2%). La question « vous prenez moins d’avis séniorisés » était choisie par 49,1% des résidents. En effet, l’absence de supervision, de contrôle et de participation des enseignants lors de la réalisation de ces applications représentent un inconvénient majeur. Selon O’Naill et Brady, la plupart des applications médicales n’impliquent pas des professionnels de santé lors de leur développement ce qui nécessite une révision ultérieure et une adaptation selon les recommandations 20 . Dans quelques pays tels que les États-Unis et l’Angleterre il existe des organismes responsables de cette régulation telles Food and Drug administration (FDA) et the Medicine and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA) 21 . Certains sites font le tri selon des critères objectifs et subjectifs en proposant une sélection d’applications après une vérification de la pertinence clinique et conformité juridique et éthique des applications destinées au personnel de santé ainsi que celles destinées au grand public 22 .
D’autres limites telles que le coût des applications (46,2%), le déchargement de l’appareil dans des circonstances d’urgences (56,7%), la mauvaise couverture internet (79,8%) et les problèmes de sécurité de l’information (35%) ont été relevées par nos résidents et ont également été citées dans plusieurs études tel que celle de Blanka Klímová intitulée « Mobile Learning in Medical Education » 18, 19, 20, 21 .
Notre travail comporte plusieurs points forts : il s’agissait de la première étude tunisienne ayant évalué l’usage des applications mobiles dans la pratique et l’apprentissage chez les résidents, nous avons également inclus plusieurs spécialités. Toutefois, certaines limites doivent être relevées : l’effectif peu nombreux, la mise en ligne du questionnaire via facebook implique forcement l’inclusion des amis sur facebook.
Conclusion :
Les applications mobiles de communication, d’aide diagnostic et de conduite thérapeutique sont devenues un outil indispensable au quotidien des médecins ainsi qu’à l’apprentissage continu. En effet, la plupart de nos résidents utilisaient fréquemment des applications médicales et sont satisfaits de cette innovation.Ces applications ont permis aux jeunes de chercher activement l’information et ne pas être passif comme à l’apprentissage classique. Elles permettent un gain de temps via un accès rapide à l’information ce qui a été affirmé par la majorité des résidents.
Toutefois, il faut bien choisir les sources de l’information afin de garantir la qualité de l’apprentissage. Ceci pourrait se faire via l’introduction des cours de formation initiale destinés aux étudiants et de formation continue pour une utilisation saine des Smartphones. On pourrait aussi intégrer le m-Learning dans les habitudes éducationnelles à la faculté via des questionnaires d’évaluation instantanée et des cours interactifs. Ainsi il apparait nettement que l’apprentissage mobile doit venir accompagner et compléter l’éducation classique.
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