Abstract
Introduction
Environ un dixième de tous les cancers sont causés par des virus ou associés à une infection virale [1]. Les événements mondiaux récents notamment cette pandémie dévastatrice du coronavirus-2019 (COVID-19) ont conduit à une rencontre fréquente entre l’Homme et les virus.
Observation
Une patiente âgée de 74 ans aux antécédents de polyarthrite rhumatoïde, consultait suite à l’apparition de plaques indolores au niveau du membre inférieur droit évoluant depuis 1 mois. La patiente rapportait que ces lésions sont apparues deux semaines après l’infection par le SARS-COV-2. À l’examen, elle présentait des lésions papulo-nodulaires érythémato-violines. La biopsie cutanée était en faveur d’une maladie de Kaposi, avec un immunomarquage positif pour HHV-8 dans les cellules tumorales. La sérologie VIH était négative. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien et la fibroscopie digestive n’ont pas montré d’anomalies. L’évolution était marquée par une nette diminution spontanée des lésions deux mois après la guérison de la maladie COVID-19.
Discussion
La maladie de Kaposi (MK) est un processus tumoral angiogénique lié au virus HHV8. Il en existe plusieurs formes cliniques qui peuvent survenir dans diverses circonstances, notamment en rapport avec une immunodépression acquise. Chez notre patiente, une authentique maladie de Kaposi cutanée « méditerranéenne » semble avoir été révélée par l’infection COVID-19. À notre connaissance, cette association a été rapportée dans un seul cas dans la littérature [1]. Divers mécanismes peuvent avoir contribué à cette association. Des études in vitro et in vivo ont suggéré que des concentrations élevées de cytokines anti- et/ou pro-inflammatoires peuvent être liées au développement et à la gravité de la MK. D’autre part, le rôle significatif de l’IL-6 dans la pathogenèse du COVID-19 a été confirmé par diverses études [2]. D’autres suggèrent que les protéines codées par le SRAS-CoV-2 et certains médicaments anti-COVID-19 actuellement utilisés induisent une réactivation du HHV8, l’un des principaux virus oncogènes humains [3]. Ces événements peuvent initier l’oncogenèse virale chez les patients qui ont été exposés et traités contre la COVID-19 et particulièrement les patients immunodéprimés, comme le cas de notre patiente.
Conclusion
Notre observation souligne l’importance de reconnaître les séquelles cutanées engendrées par la maladie COVID-19 et le sarcome de Kaposi peut faire partie de ces manifestations.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Références
- 1.Leoni E., Cerati M., Finzi G., Lombardo M., Sessa F. COVID-19 and HHV8 first spotted together: an affair under electron microscopy. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2021;35(5):e311–e312. doi: 10.1111/jdv.17123. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 2.Nasonov E., Samsonov M. The role of Interleukin 6 inhibitors in therapy of severe COVID-19. Biomed Pharmacother. 2020;131:110698. doi: 10.1016/j.biopha.2020.110698. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
- 3.Chen J., Dai L., Barrett L., et al. SARS-CoV-2 proteins and anti-COVID-19 drugs induce lytic reactivation of an oncogenic virus. Commun Biol. 2021;4:682. doi: 10.1038/s42003-021-02220-z. [DOI] [PMC free article] [PubMed] [Google Scholar]
