Résumé
Objectifs
La présente étude s’est penchée sur le point de vue des enfants relativement au retour en classe après le confinement imposé par la pandémie, sur le port du masque en classe et sur la santé mentale des enfants et des parents pendant la pandémie.
Méthodologie
La présente étude transversale a fait partie d’un exercice de simulation scolaire de deux jours au cours duquel les élèves ont été répartis au hasard entre diverses recommandations sur le port du masque. Au moyen d’analyses régression multiple, les chercheurs ont analysé le compte rendu des parents sur la santé mentale et, après la simulation, celui des élèves sur l’anxiété liée à la COVID-19 et le port du masque. Les élèves plus âgés ont participé à des groupes de travail semi-structurés pour compléter les données du questionnaire.
Résultats
Sur les 190 élèves de la présente étude, 31 % ne dépassaient pas la quatrième année et 95 % avaient hâte de rentrer en classe. La plus grande anxiété des parents ou des proches (β= 0,67; p<0,001) et leur niveau de scolarité plus bas (β=1,86; p<0,002) étaient prédicteurs d’une plus grande anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19. Les élèves plus âgés étaient plus susceptibles de trouver le port du masque nuisible aux interactions avec leurs camarades que les plus jeunes (χ2[1]=31,16; p<0,001) et pour leur capacité à comprendre l’enseignant (χ2[1]=13,97; p<0,001). Les élèves du groupe sans masque étaient plus susceptibles de craindre de contracter la COVID-19 à l’école (χ2[1]=10,07; p<0,05) que ceux du groupe qui le portaient, et d’anticiper éprouver de la difficulté à le porter (χ2[1]=18,95; p<0,001).
Conclusions
Chez les enfants anxieux à cause de la COVID-19, l’anxiété des parents et l’information sur la COVID-19 pourraient être des cibles d’intervention. De futures recherches devraient porter sur les effets de la mise en œuvre prolongée de mesures sanitaires d’atténuation des risques sur la réussite scolaire et la santé mentale des enfants.
Keywords: COVID-19, enfants, masques, réouverture des écoles, santé mentale
La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) a entraîné des changements sans précédent, qui ont soulevé des inquiétudes en santé mentale chez les jeunes d’âge scolaire (1–3). Les mesures de confinement imposées pendant les pandémies précédentes, telles que la quarantaine, étaient associées à un plus grand risque d’état de stress post-traumatique chez les parents et les enfants (4). Des recherches réalisées au début de la pandémie ont révélé une détérioration de la santé mentale chez les enfants, probablement à cause de la diminution des contacts sociaux et physiques (5–8). Les inquiétudes quant aux dommages découlant de la fermeture des écoles comprennent également la perturbation des habitudes quotidiennes, y compris l’activité physique régulière, les horaires de sommeil et de repas, de même que la suspension des services scolaires en matière d’alimentation et de santé mentale, qui ont touché démesurément les enfants des familles défavorisées et de groupes raciaux ou ethniques minoritaires (1,9–11).
Pour limiter la propagation virale dans les écoles, plusieurs mesures de santé et sécurité ont été recommandées, y compris le port de masques non médicaux. Les lignes directrices canadiennes incluaient le port du masque chirurgical ou du couvre-visage à compter de la première année chez les enfants, et le port du masque chirurgical chez les enseignants (12,13). Très peu de recherches ont évalué les conséquences psychologiques, sociales et communicationnelles du port du masque à l’école (14). Cependant, d’après les recherches existantes, même si le masque peut être efficace pour réduire la transmission virale chez les enfants, il peut également nuire à la reconnaissance faciale, à la communication verbale et non verbale et au signalement émotionnel entre l’enseignant et l’élève (14). La présente étude visait à examiner les expériences et les points de vue d’enfants d’âge scolaire à l’égard de la rentrée en classe en septembre 2020 pendant la pandémie de COVID-19 et du port du masque en classe. Étant donné les indications d’aggravation de l’anxiété et de la dépression chez les enfants et les adolescents après le début de la pandémie (15), les chercheurs ont également exploré des variables prédisant l’aggravation des symptômes de santé mentale.
Méthodologie
Intervention
La présente étude transversale faisait partie d’une simulation scolaire de deux jours tenue à Toronto, au Canada, en août 2020, afin d’évaluer la mise en œuvre des mesures de santé et sécurité dans les écoles. Aucun vaccin n’était alors autorisé, et de dix à 20 cas étaient déclarés chaque jour à Toronto. L’étude et le protocole entier ont été enregistrés dans ClinicialTrials.gov (no NCT04531254) et approuvés par le comité d’éthique de la recherche du Hospital for Sick Children.
Au début de la première journée, donc avant la simulation, les participants (parents ou enfant) ont rempli un questionnaire sur les problèmes de santé sous-jacents (p. ex., diabète, asthme, inflammation), les médicaments, les allergies et les exigences en matière de sécurité, de même que sur les inquiétudes des parents et des enfants à l’égard de la COVID-19, des mesures sanitaires imposées pour la réouverture des écoles et des symptômes de troubles de santé mentale des enfants pendant la pandémie. Les enfants ont ensuite été répartis au hasard par assignation par ordinateur, stratifiée selon l’âge et le sexe entre le masque obligatoire, c’est-à-dire que les élèves portaient toujours le masque (sauf pour boire et manger) et ne le portaient pas (jusqu’à la quatrième année) ou portaient le masque seulement dans les situations où il était impossible de respecter la distanciation physique (plus de deux mètres; à compter de la cinquième année). Il y avait deux classes (classe porteuse du masque et classe sans masque) par niveau (maternelle et prématernelle, première et deuxième année, troisième et quatrième année, cinquième et sixième année, septième et huitième année, neuvième et dixième année, onzième et douzième année), pour un total de 14 classes. Dans chaque classe, les enseignants portaient toujours le masque et possédaient une visière optionnelle. Les élèves et les enseignants ont vécu les deux journées complètes de simulation dans leurs classes respectives, structurées comme des journées d’école normales, au cours desquelles les enseignants donnaient le programme habituel, les élèves effectuaient des activités individuelles et collectives et des pauses étaient prévues pour la récréation et le dîner. À la fin de la deuxième journée, tous les élèves ont eux-mêmes rempli un questionnaire de fin de simulation, et des groupes de travail semi-structurés (à compter de la cinquième année) ont échangé sur leur expérience.
Les participants
Les participants étaient des enfants (de trois à 17 ans) qui avaient fréquenté un milieu d’apprentissage structuré (entre la maternelle et la 12e année) pendant l’année scolaire 2019-2020. Les enfants étaient exclus s’ils avaient obtenu un résultat positif au dépistage de la COVID-19 ou s’ils avaient voyagé à l’extérieur du Canada dans les 14 jours précédant la simulation, s’ils éprouvaient des symptômes de COVID-19 pendant les journées de simulation ou s’ils avaient besoin de ressources scolaires dépassant ce qu’un seul enseignant pouvait leur offrir. Les chercheurs ont utilisé des méthodes d’échantillonnage en boule de neige et de commodité, et les directeurs d’école de la région du Grand Toronto ont recruté les participants par courriel et avis communautaires. Le grand public a été recruté par les médias et des communiqués de presse. S’ils étaient intéressés, les élèves et leur famille étaient orientés vers un site Web et un webinaire contenant de l’information sur l’étude. Après le webinaire, les familles indiquaient leur volonté de participer à l’étude dans un formulaire en ligne, et l’équipe de chercheurs les soumettait ensuite à une démarche d’admissibilité et de consentement.
Les mesures
Les chercheurs ont évalué l’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19 et de leur santé mentale pendant la pandémie au moyen des points du questionnaire international CRISIS (16) (voir les tableaux supplémentaires S1, S2), qui mesure les effets de la pandémie pour pouvoir les comparer entre les cultures, et ont examiné des recherches antérieures sur les effets de la pandémie sur la santé mentale des enfants (8,17).
L’anxiété à l’égard de la COVID-19
Les chercheurs ont déterminé l’anxiété des parents à l’égard de la COVID-19 au moyen d’une échelle en trois points sur les craintes personnelles à l’égard de l’infection (coefficient alpha de Cronbach = 0,72; tableau supplémentaire S1), classées sur une échelle de Likert en cinq points. Quant à l’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19, ils l’ont établie au moyen d’une échelle parallèle en trois points sur les préoccupations à l’égard de l’infection (coefficient alpha de Cronbach = 0,79; tableau supplémentaire S1).
La santé mentale des enfants pendant la COVID-19
Les parents ont rendu compte de la santé mentale de leur enfant et des changements à leur santé mentale pendant la pandémie au moyen d’échelles de Likert en cinq points dans cinq domaines : humeur, anxiété, irritabilité, problèmes de concentration et agitation (tableaux supplémentaires S2a et S2b).
Les attitudes envers la réouverture des écoles et les mesures sanitaires
À la fin de la deuxième journée, les élèves ont rempli un questionnaire en quatre points (jusqu’à la quatrième année) ou en huit points (à compter de la cinquième année) sur leurs attitudes au sujet du retour en classe et des mesures sanitaires (tableau supplémentaire S3), au moyen des échelles de Likert en cinq points comportant des « émoticônes » (jusqu’à la quatrième année) ou standard (à compter de la cinquième année). Des élèves et des enseignants d’une école publique non participante ont mis les questionnaires à l’essai pour en confirmer la lisibilité, la clarté, la compréhension et l’exhaustivité avant qu’il soit utilisé dans l’étude.
Les groupes de travail d’élèves
Les chercheurs ont organisé des groupes de travail semi-structurés de 45 minutes qui ont fait l’objet d’un enregistrement audio et qui étaient composés de chacune des classes à compter de la cinquième année, afin d’obtenir des commentaires sur l’expérience vécue pendant la simulation et sur les protocoles sanitaires. Ces rencontres ont eu lieu à la fin de la deuxième journée d’école et ont été modérées par du personnel de recherche formé en méthodes qualitatives. Les chercheurs ont préparé un scénario d’après les compétences cliniques et quantitatives de leurs équipes, composé de questions ouvertes visant à promouvoir des réponses riches, descriptives et synergiques (18).
L’analyse des données
Les chercheurs ont établi les différences entre les groupes au moyen du test U de Mann-Whitney pour obtenir les mesures dimensionnelles, et du test du chi carré de Pearson ou du test exact de Fisher pour obtenir les mesures nominales. Ils ont procédé à des analyses linéaires multiples et des analyses de régression logistique pour examiner les associations entre les réponses avant et après la simulation et en extraire les variables continues (p. ex., anxiété à l’égard de la COVID-19) et dichotomiques (p. ex., attitudes envers la réouverture des écoles, modifications à la santé mentale), respectivement. Ils ont inclus le revenu familial annuel (supérieur à 50 000 $), la race ou l’ethnie (Blanc et non-Blanc), le système scolaire (privé ou public) et le niveau de scolarité le plus élevé des parents (primaire ou secondaire, ou diplômé d’un collège ou d’une université ou détenteur d’un diplôme d’études supérieures) dans des modèles covariés reposant sur des connaissances antérieures et un prédépistage univarié (5). Ils ont regroupé les réponses sur les points relatifs aux modifications à la santé mentale dans chacun des cinq domaines d’analyse. Ils ont combiné les réponses bien pire et un peu moins bien en pire, et un peu mieux et beaucoup mieux en mieux. Puisque l’anxiété des enfants était mesurée au moyen d’une échelle de Likert ordinale, les chercheurs ont examiné les résultats de régression linéaire et logistique et ont établi qu’ils étaient comparables. Ils n’ont inclus que les cas comportant toutes les données sur les variables d’intérêt et ont analysé les données au moyen du logiciel SPSS (version 20) (19).
Les enregistrements audio des groupes de travail ont été transcrits textuellement et anonymisés en vue de l’analyse thématique au moyen d’une description qualitative. De multiples membres de l’équipe ont lu et analysé les transcriptions. Les chercheurs ont utilisé l’analyse thématique déductive et ont créé les codes par un examen ligne par ligne de toutes les transcriptions à l’aide du logiciel NVivo (20). Ils ont consigné les codes qui se répétaient dans la transcription, et de multiples membres de l’équipe en ont fait une analyse comparative pour en confirmer la cohérence. Ils ont discuté des thèmes avec six éducateurs pour confirmer l’interprétation et la rigueur des données.
Les résultats
Au départ, l’étude incluait 190 élèves (de 3,1 à 17,1 ans), dont 59 (31 %) ne dépassaient pas la quatrième année. Pendant l’année scolaire précédente, 58 élèves (31 %) étaient au secondaire. La plupart se disaient Blancs (49 %) et fréquentaient une école publique (58 %). Les caractéristiques démographiques des élèves répartis entre le groupe porteur du masque et le groupe sans masque sont résumées au tableau 1.
Tableau 1.
Les caractéristiques démographiques des participants répartis au hasard entre le groupe portant le masque et le groupe sans masque
Masque | Sans masque | |||
---|---|---|---|---|
n | % | n | % | |
Genre | ||||
Masculin | 47 | 47 | 41 | 51 |
Féminin | 52 | 53 | 40 | 49 |
Trans ou non binaire | 0 | 0 | 0 | 0 |
Système scolaire | ||||
Public | 59 | 60 | 53 | 63 |
Privé | 40 | 40 | 31 | 37 |
Milieu d’éducation | ||||
Anglais « régulier» | 74 | 75 | 64 | 76 |
Français « régulier» | 12 | 12 | 12 | 14 |
Régulier avec soutien | 6 | 6 | 2 | 2 |
Éducation spécialisée à temps plein ou à temps partiel | 4 | 4 | 2 | 2 |
Douance à temps plein | 2 | 2 | 3 | 4 |
École à la maison ou en ligne à temps plein | 0 | 0 | 0 | 0 |
Pensionnat– n’habitait pas à la maison | 0 | 0 | 0 | 0 |
Aucune de ces catégories | 1 | 1 | 1 | 1 |
Race ou ethnie | ||||
Asiatique | 17 | 18 | 11 | 13 |
Noire | 9 | 9 | 6 | 7 |
Indo-antillaise | 1 | 1 | 3 | 3 |
Autochtone | 0 | 0 | 0 | 0 |
Latino-américaine, centre-américaine ou sud-américaine | 1 | 1 | 2 | 2 |
Moyen-orientale | 3 | 3 | 0 | 0 |
Blanche | 53 | 55 | 42 | 52 |
Ascendance mixte | 12 | 12 | 12 | 15 |
Autres | 0 | 0 | 6 | 7 |
Ne sait pas | 0 | 0 | 0 | 0 |
A choisi de ne pas répondre | 1 | 1 | 1 | 1 |
Revenu | ||||
Égal ou inférieur à 49 000 $ | 9 | 9 | 4 | 9 |
50 000 $ à 99 999$ | 5 | 8 | 9 | 11 |
100 000 $ à 199 999$ | 18 | 19 | 21 | 26 |
Égal ou supérieur à 200 000 $ | 52 | 54 | 37 | 46 |
A choisi de ne pas répondre | 13 | 13 | 10 | 11 |
Le système scolaire et le milieu d’enseignement reflètent ceux de l’année scolaire précédente.
Cinq participants se sont retirés après la répartition au hasard. Leurs réponses au questionnaire précédant la simulation n’étaient pas tellement différentes de celles des élèves qui sont demeurés dans l’étude à l’égard de l’une ou l’autre des variables d’intérêt. Cinq autres participants ont été exclus parce qu’il leur manquait des données à l’égard de toutes les variables d’intérêt, si bien que l’échantillon définitif à analyser était formé de 180 élèves.
L’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19
Une plus grande anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19 était associée à une plus grande anxiété des parents ou des proches à l’égard de la maladie (B=0,67; p<0,001) et un niveau de scolarité plus bas (B=−1,81; p=0,002; tableau 2). L’anxiété des enfants à l’idée de contracter la COVID-19 à l’école était associée de manière positive à l’anxiété des parents et des proches à l’égard de la COVID-19, quelles que soient les dispositions relatives au port du masque (B=0,063; p=0,020). La plus grande anxiété des parents à l’égard de la COVID-19 était associée à l’insécurité alimentaire (B=0,020; p=0,035).
Tableau 2.
L’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19
L’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
B | ÉT | t | p | IC à 95 % | ||
Inférieur | Supérieur | |||||
Interception | 1,59 | 0,88 | 1,81 | 0,07 | −0,13 | 3,33 |
Anxiété des parents à l’égard de la COVID-19 | 0,67 | 0,73 | 9,12 | <0,001 | 0,052 | 0,081 |
Insécurité alimentaire | 0,38 | 0,72 | 2,03 | 0,07 | −1,04 | 1,80 |
Revenu familial* | 0,84 | 0,64 | 1,30 | 0,19 | −0,43 | 2,08 |
Race ou ethnie† | 0,21 | 0,31 | 0,68 | 0,50 | −0,41 | 0,83 |
Système scolaire‡ | −0,25 | 0,31 | −0,79 | 0,433 | −0,87 | 0,37 |
Éducation des parents§ | −1,81 | 0,64 | 3,01 | 0,002 | 0,65 | 3,10 |
Revenu familial inférieur à 50 000 $
Européens et Nord-Américains blancs par rapport aux non-Blancs
Système scolaire privé ou public
Formation universitaire ou collégiale par rapport à formation ne dépassant pas le secondaire
B bêta; ÉT écart-type; IC intervalle de confiance; p valeur p; t test de Student.
Les attitudes envers la rentrée en classe et les mesures sanitaires
Presque tous les enfants (95 %) ont déclaré avoir hâte de recommencer l’école, quels que soient leur niveau (p=0,21) ou leur port du masque (p=0,32), tel que le démontraient leurs réponses : « Je suis comme arrivé dans la classe, j’ai vu toute la distance entre les bureaux, ça semblait pas mal sécuritaire. [...] Je suis très content de recommencer l’école. » Après la simulation, l’évaluation du port du masque par les enfants dans les questionnaires variait selon le niveau et l’expérience (figures 1 et 2). À compter de la cinquième année, les enfants étaient plus susceptibles que les plus jeunes de déclarer qu’il était ou serait difficile de porter le masque à l’école (χ2[1]=11,98; p=0,001), de parler ou de jouer avec leurs camarades de classe tout en portant le masque (χ2[1]=31,16; p<0,001) et de comprendre l’enseignant qui portait le masque (χ2[1]=13,97; p<0,001).
Figure 1.
Les réponses au questionnaire après la simulation par groupe de chaque niveau
Figure 2.
Les réponses au questionnaire après la simulation selon le groupe portant un masque ou le groupe sans masque
Après la simulation, les enfants sans masque étaient plus susceptibles que ceux qui le portaient de déclarer craindre de contracter la COVID-19 à l’école (χ2[1]=10,07; p=0,007) et d’affirmer qu’il était ou serait difficile de porter le masque à l’école (χ2[1]=18,95; p<0,001), de parler ou de jouer avec leurs camarades de classe tout en portant le masque (χ2[1]=6,33; p=0,042), de se concentrer sur l’apprentissage tout en portant le masque (χ2[1]=11,76; p=0,003) et de comprendre l’enseignant qui portait le masque (χ2[1]=18,95; p<0,001). Dans le groupe de travail après la simulation, le groupe sans masque a de nouveau souligné les difficultés anticipées liées au port du masque à l’école. Certains porteurs du masque ont soulevé des préoccupations semblables : « ... [quand] on se fait des nouveaux amis, on ne sait pas quelle est leur réaction envers nous [...] C’est difficile »; « Le masque rend, comme, l’apprentissage de, comme, plus difficile [...] On veut jouer avec les élastiques, et il est difficile d’entendre les gens. »
Il n’y avait pas d’associations entre l’anxiété des parents ou des enfants à l’égard de la COVID-19 et les attitudes sur le port du masque ou la rentrée en classe (toutes des valeurs p > 0,73).
Les effets de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des enfants
Au total, 114 des 180 participants (63 %) à l’étude ont déclaré une détérioration de leur santé mentale dans un moins un domaine pendant la pandémie (tableau supplémentaire S2b). De ce nombre, 30 (26 %), 27 (24 %) et 57 (50 %) ont signalé une détérioration dans un, deux ou trois domaines, respectivement. À la figure 3 sont présentés les effets de la pandémie de COVID-19 sur la santé mentale des enfants, par domaine.
Figure 3.
Les modifications à la santé mentale pendant la pandémie de COVID-19 par groupe de chaque niveau
Les modifications à la situation financière familiale pendant la pandémie de COVID-19, démontrées par le versement de subventions gouvernementales au cours de cette période, étaient liées à l’aggravation de l’anxiété des enfants, (χ2[1]=4,79; p=0,029), de leur humeur (χ2[1]=11,55; p=0,001) et de leur hyperactivité (χ2[1]=15,36; p<0,01). De plus, les enfants qui présentaient des problèmes de santé préexistants ont vécu une anxiété accrue pendant la pandémie (χ2[1]=4,11; p=004).
Parmi les domaines de la santé mentale, l’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19 était seulement associée à une plus grande difficulté à se concentrer (B=0,04; p=0,008). L’anxiété des parents à l’égard de la COVID-19 n’était pas associée à une détérioration de l’un ou l’autre des domaines de la santé mentale des enfants (toutes des valeurs p>0,13). Une détérioration de la santé mentale pendant la pandémie (dans au moins un domaine) n’était pas liée aux attitudes après la simulation envers la réouverture des écoles et les mesures sanitaires (toutes des valeurs p>0,28).
Exposé
La présente étude a révélé que l’anxiété parentale et un niveau de scolarité plus bas étaient associés à l’anxiété des enfants à l’égard de la COVID-19. Malgré des difficultés anticipées ou ressenties au sujet du port du masque en classe, presque tous les enfants de la présente étude avaient hâte de rentrer en classe. Les enfants plus âgés ou qui ne portaient pas le masque étaient plus susceptibles que les enfants plus jeunes ou qui portaient le masque de déclarer des difficultés anticipées ou ressenties relatives au port du masque. La majorité des enfants ont déclaré une détérioration de leur santé mentale pendant la pandémie, associée à des facteurs comme des troubles de santé préexistants
Une plus grande anxiété à l’égard de la COVID-19 était liée à un niveau de scolarité plus bas des parents et à l’insécurité alimentaire, tous deux des indicateurs potentiels de défavorisation socioéconomique, de même qu’à une plus grande anxiété parentale. Selon des études réalisées avant la COVID-19, la défavorisation socioéconomique perturbe les familles parce qu’elle accroît la détresse psychologique et l’anxiété des parents vis-à-vis de l’avenir, ce qui entraîne des manifestations psychologiques négatives chez les enfants (21,22). D’après les observations des auteurs, de futures recherches pourraient porter sur le rôle précis de la scolarité des parents dans l’anxiété des enfants en lien avec la défavorisation socioéconomique. De plus, une récente étude a établi que l’anxiété envers les difficultés financières pendant la COVID-19 était plus élevée chez les adultes qui avaient des enfants à la maison que chez ceux qui n’en avaient pas (23), ce qui laisse supposer que le taux d’anxiété de base chez les parents dont le revenu est plus bas pouvait être plus important pendant la pandémie de COVID-19 que chez ceux dont le revenu est plus haut, et que ces effets peuvent être généralisés pour inclure l’anxiété à l’égard de la COVID-19. Les observations des auteurs corroborent également les recherches réalisées avant la COVID-19, démontrant l’importance de l’anxiété des parents pour précipiter ou perpétuer l’anxiété chez les enfants (24). L’ajout de l’anxiété parentale à la thérapie cognitivocomportementale chez les enfants est plus efficace que cette thérapie utilisée seule chez les enfants aux prises avec des troubles anxieux, particulièrement en présence d’une grande anxiété parentale (25). Ainsi, l’anxiété parentale peut être une cible clé dans les interventions liées à l’anxiété des enfants pendant la pandémie, et l’éducation et le soutien relatifs à la COVID-19 peuvent être importants pour le bien-être des enfants, particulièrement dans les familles qui éprouvent des difficultés financières.
À compter de la cinquième année, les enfants étaient plus susceptibles que les plus jeunes de déclarer craindre ou avoir vécu des problèmes sociaux, communicationnels et d’apprentissage lorsqu’ils portaient le masque. À la connaissance des chercheurs, la présente étude est la première à rendre compte des pensées et des sentiments des enfants à l’égard du port du masque en classe. Ces observations corroborent les études selon lesquelles les enfants vivent des difficultés sociales et communicationnelles lorsqu’ils interagissent avec des médecins qui portent le masque (26–28). Dans les questionnaires remplis après la simulation, les enfants du groupe porteur du masque étaient moins susceptibles que ceux du groupe sans masque de craindre de contracter la COVID-19 à l’école et d’anticiper des problèmes sociaux et d’apprentissage à cause du port du masque à l’école, ce qui indique que le port du masque serait moins problématique que ne le craignent les enfants. Cependant, malgré ces différences entre les groupes, les réponses du groupe de travail indiquent que les enfants porteurs du masque soulevaient aussi des inquiétudes importantes sur le port du masque en classe et considéraient le masque comme un obstacle à la communication, à l’apprentissage et à la connectivité sociale (29). Ces observations font ressortir l’importance de stratégies de communication qui ne reposent pas sur l’expression faciale en classe, y compris un langage corporel clair, des histoires dynamiques, l’attention à l’humour et au ton de voix et l’importance d’enseigner aux enfants de pratiquer l’écoute active et d’articuler leurs pensées clairement pour être bien compris.
La majorité des participants ont rendu compte d’une détérioration de leur santé mentale dans au moins un domaine pendant la pandémie de COVID-19, ce qui corrobore les publications existantes et laisse supposer une augmentation des symptômes de dépression et d’anxiété chez les enfants en général, et une exacerbation des symptômes de troubles de santé mentale chez les enfants ayant des problèmes de santé physique (15,30–32). Dans la présente étude, la détérioration de la santé mentale pendant la pandémie n’était pas associée aux attitudes envers la réouverture des écoles après la simulation, même s’il serait intéressant de revisiter ces attitudes après une période plus longue de port du masque en classe.
Les limites
Puisque l’étude de simulation scolaire a duré deux jours, la période de port du masque a été brève par rapport à la réalité des enfants qui reprenaient l’école à l’automne 2020, ce qui limite donc l’extrapolation à l’expérience hors simulation. Les familles défavorisées sur le plan socioéconomique étaient sous-représentées dans l’échantillon à l’étude, ce qui peut limiter la généralisabilité des observations. Ces limites contribuent probablement à la sous-estimation de l’ampleur des effets liés aux indicateurs de défavorisation économique observés dans la présente étude. Enfin, la méthodologie de l’étude transversale limite les inférences à l’égard de la directionalité des associations observées.
Conclusions
Selon la présente étude, l’anxiété des parents peut être une cible d’intervention chez les enfants anxieux à l’égard de la COVID-19, particulièrement en présence d’une défavorisation socioéconomique. De plus, ces observations font ressortir l’importance d’intégrer des stratégies d’enseignement et de communication qui ne reposent pas sur l’expression faciale en classe et à l’école, et d’explorer les autres stratégies sanitaires d’atténuation des risques qui ne bloquent pas l’expression faciale, telles que le port de visières transparentes ou le maintien de la distanciation physique pendant l’enseignement. Les pédiatres et les dispensateurs de soins pour enfants pourraient jouer un rôle important pour informer les parents anxieux des effets de leur anxiété sur la santé mentale de leur enfant, l’éducation des familles au sujet de la COVID-19 et l’orientation des parents anxieux vers des ressources en santé mentale. De futures recherches, y compris des évaluations longitudinales, devraient porter sur les effets de la mise en œuvre prolongée de ces stratégies à l’école sur la réussite scolaire et les manifestations de troubles de santé mentale chez les enfants.
Supplementary Material
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier les assistants de recherche suivants du Hospital for Sick Children pour leur collaboration au présent article : Marlena Colasanto, Victoria A. Gudzak, Maria Isabel T. Suarez et RJ Williams. Ils remercient également Melissa Jones pour ses commentaires à titre de représentante du comité consultatif sur la recherche auprès des familles du Hospital for Sick Children. Ils remercient enfin Nicole Lee pour sa révision essentielle et ses commentaires au sujet du manuscrit.
Contributor Information
Sophie G Coelho, Département de psychiatrie, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Alicia Segovia, Département de psychiatrie, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Samantha J Anthony, Sciences évaluatives de la santé de l’enfant, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada; Faculté de travail social Factor-Inwentash, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Département de travail social, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Jia Lin, Sciences évaluatives de la santé de l’enfant, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Sarah Pol, Sciences évaluatives de la santé de l’enfant, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Jennifer Crosbie, Département de psychiatrie, faculté de médecine, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Neurosciences et santé mentale, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Michelle Science, Département de pédiatrie, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Clyde T Matava, Département d’anesthésie et de médecine de la douleur, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada; Département d’anesthésiologie et de médecine de la douleur, faculté de médecine, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada.
Rulan S Parekh, Département de pédiatrie, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Monica Caldeira-Kulbakas, Département d’anesthésie et de médecine de la douleur, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Stacie Carroll, Programme d’éducation et de partenariats communautaires, conseil scolaire du district de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Soins centrés sur l’enfant et sur la famille, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Jodi L Greenwood, Programme d’éducation et de partenariats communautaires, conseil scolaire du district de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Soins centrés sur l’enfant et sur la famille, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Giovanna Panzera, Programme d’éducation et de partenariats communautaires, conseil scolaire du district de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Soins centrés sur l’enfant et sur la famille, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
Ryan Imgrund, Southlake Regional Health Centre, Newmarket (Ontario), Canada; Conseil scolaire du district catholique de York, Toronto (Ontario), Canada.
Konstantin Osokin, Conseil scolaire du district de Toronto, Toronto (Ontario), Canada.
Daphne J Korczak, Département de psychiatrie, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada; Département de psychiatrie, faculté de médecine, Université de Toronto, Toronto (Ontario), Canada; Neurosciences et santé mentale, The Hospital for Sick Children, Toronto (Ontario), Canada.
FINANCEMENT
Le présent document a été financé par la SickKids Foundation, le ministère de la Santé, le Fonds ontarien de recherche pour l’intervention rapide contre la COVID-19 et le Miner’s Lamp Innovation Fund in Prevention and Early Detection of Severe Mental Illness de l’Université de Toronto.
CONFLITS D’INTÉRÊTS POTENTIELS
DJL a déclaré avoir reçu des bourses des IRSC et de la Gary Hurvitz Centre for Brain and Behaviour Research Foundation hors du contexte de la présente étude. DKL est également rédactrice invitée du présent numéro supplémentaire. Un autre rédacteur a supervisé le comité de lecture du présent manuscrit. RI déclare posséder des échantillons de Canada Strong Mask. Les auteurs n’ont rien d’autre à déclarer. Tous les auteurs ont soumis le formulaire de divulgation des conflits d’intérêts potentiels de l’International Committee of Medical Journal Editors. Ils ont divulgué les conflits que les rédacteurs en chef jugent pertinents en fonction du contenu du présent manuscrit.
FINANCEMENT DU SUPPLÉMENT
Le présent article fait partie d’un supplément spécial sur les effets de la pandémie de COVID-19 chez les enfants et les adolescents. La production de ce supplément a été rendue possible grâce au financement de l’Agence de la santé publique du Canada. Les points de vue exprimés aux présentes ne représentent pas nécessairement ceux de l’Agence de la santé publique du Canada.
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Associated Data
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