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. 2022 Apr 30;50(7):511–518. [Article in French] doi: 10.1016/j.gofs.2022.04.003

Vécu de l’absence du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée : impact du confinement lié à la pandémie Covid-19

Mother's experience of planned caesarean section in the absence of the father or companion: Impact of Covid-19 pandemic-related lockdown

C Heis a,, MF Olieric a, ML Eszto b, C Goetz c, L Matuszewski a
PMCID: PMC9631304  PMID: 35504541

Abstract

Contexte

La présence de l’accompagnant en césarienne programmée présente de nombreux bénéfices. Toutefois, nous n’avons retrouvé aucune étude visant à évaluer de façon objective le vécu de la mère selon la présence ou l’absence de celui ou celle-ci.

Matériel et méthode

Nous avons réalisé une étude observationnelle, prospective, bicentrique, basée sur une cohorte de femmes ayant bénéficié d’une césarienne programmée dans les Maternités de Bel Air et Mercy, entre le 17 novembre 2020 et le 4 juin 2021. Deux groupes de patientes ont été constitués : un groupe témoin, constitué des patientes ayant bénéficié d’une césarienne programmée en présence du père ou de l’accompagnant ; et un groupe cas, constitué des patientes ayant bénéficié d’une césarienne programmée en l’absence du père ou de l’accompagnant en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie Covid-19. Le critère de jugement principal était l’évaluation de l’anxiété de la mère selon la présence ou non du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée au moyen d’un questionnaire comprenant une échelle numérique du stress et le questionnaire STAI YA évaluant l’état anxieux. Le critère de jugement secondaire était l’évaluation de l’impact des informations fournies concernant la césarienne et les mesures de confinement.

Résultats

Concernant le niveau de stress au moment de la césarienne, nous n’avons pas retrouvé de différence significative avec l’échelle numérique. Les notes au STAI YA ont montré, elles, une différence significative avec une note médiane de 53 dans le groupe cas contre 49 dans le groupe témoin (p = 0,048). Entre la veille et le jour de la césarienne, nous n’avons pas retrouvé de différence concernant l’échelle numérique. Les résultats du STAI YA ont montré un delta significatif de 5 dans le groupe cas contre 1 dans le groupe témoin (p = 0,01). La majorité des patientes estimait que les informations fournies par les équipes médicales les avaient aidées à gérer leur stress. 93 % des patientes ayant bénéficié d’une césarienne en présence du père ou de l’accompagnant estimaient que leur niveau de stress aurait été plus important en son absence.

Discussion et conclusion

Les résultats significatifs mis en évidence dans cette étude laissent à penser que l’absence du père ou de l’accompagnant a un impact sur l’état d’anxiété de la mère. Par conséquent, cela pourrait être pris en compte afin d’adapter nos pratiques et améliorer le vécu des patientes. A terme, nous pourrions également imaginer rendre possible la présence du père ou de l’accompagnant pour les césariennes en urgence (hors anesthésie générale). Nous pourrions aussi envisager d’intégrer aux cours de préparation à la naissance, une préparation à la césarienne d’urgence de la mère (pour réduire l’impact psychologique) mais aussi du père ou de l’accompagnant (pour permettre sa présence au bloc opératoire).

Mots clés: Césarienne, Vécu, Père, Accompagnant, Absence, Stress, Anxiété, Covid-19, Pandémie, Confinement

1. Introduction

Les Maternités de Bel Air et de Mercy sont les deux maternités de niveau 2B du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Metz-Thionville. Depuis plusieurs années, les services autorisent la présence du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée d’un commun accord entre les équipes obstétricales, anesthésiques et pédiatriques.

Durant des siècles, l’accouchement était essentiellement accompagné par des femmes et les pères étaient rarement présents. C’est au milieu du XXe siècle que cette vision des choses change. On commence en effet à penser que l’accouchement serait mieux vécu en présence du père et que cela permettrait de renforcer les liens dans le couple. Progressivement, les pères sont introduits en salle de naissance. La généralisation de l’analgésie péridurale dans les années 70 permet de soulager les parturientes et d’aborder le travail de façon plus sereine : les pères prennent alors toute leur place à leurs côtés. Aujourd’hui, la grande majorité des femmes ne peut plus imaginer la naissance de leur enfant sans la présence de leur conjoint, ou conjointe. Les pères ou accompagnants sont les bienvenus à l’accouchement et leur présence est communément admise [1]. Cependant, dès lors qu’une césarienne est nécessaire, la présence du père ou l’accompagnant est parfois à nouveau remise en cause.

Aucune recommandation n’a été émise par l’Haute Autorité de Santé (HAS) concernant la présence de l’accompagnant en césarienne programmée. Elle stipule que « selon l’équipe médicale et les circonstances, le père ou l’accompagnant(e) pourra ou non venir au bloc » [2]. Il s’agit donc d’une politique de service, avec des pratiques différentes selon les maternités : certaines n’autorisent pas la présence du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée tandis que d’autres autorisent sa présence pour toute césarienne, y compris en urgence (sauf si une anesthésie générale est nécessaire).

Or, la présence du père ou de l’accompagnant aux côtés de sa conjointe permet de se rapprocher de l’idéal d’une naissance « comme les autres ». Il s’agirait même d’un critère de choix du lieu de naissance pour certains couples, surtout si la naissance par césarienne est très probable selon l’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) [3]. Cela permet au père ou à l’accompagnant d’investir sa paternité ou maternité dès la naissance, comme lors d’un accouchement eutocique, notamment par la réalisation de peau-à-peau, qui favorise par ailleurs une meilleure adaptation à la vie extra-utérine du nourrisson [4], [5]. Une étude parue en 1984 s’est intéressée aux effets de la présence ou de l’absence du père en césarienne. Sur un échantillon de 23 couples, ceux pour qui le père était présent décrivaient des sentiments plus positifs, un meilleur investissement dans les décisions liées au travail et à l’accouchement, et moins de retard à « gérer » leur nouveau-né [6].

La présence du père ou de l’accompagnant présente également des bénéfices sur le vécu de la mère. En effet, la césarienne peut donner à la mère le sentiment d’être « dépossédée » de la naissance. De plus, elle se retrouve très rapidement séparée de son enfant au moment de l’attachement physiologique : après l’extraction, il est rapidement emmené hors du bloc. La présence du père ou de l’accompagnant prend alors toute son importance, car il peut faire le lien entre la mère et le nouveau-né [7].

Par ailleurs, les femmes en période post-partum sont reconnues comme étant à risque de dépression et de stress post-traumatique (15 % des patientes). Les facteurs de risque comprennent notamment des évènements de vie stressants survenus durant la grossesse ou la période post-natale précoce, et un manque de soutien social [8]. Ces troubles psychiatriques peuvent être responsables, au long terme, de troubles des interactions mère-enfant et peuvent avoir un impact négatif sur les relations conjugales et familiales [9] De plus, le taux de suicides maternels post-partum est augmenté en cas de troubles psychiatriques [10]. Une expérience négative de la naissance liée à la césarienne, d’autant plus marquée par l’absence du père ou de l’accompagnant, peut être responsable d’une augmentation de ce risque [11], [12], [13].

Toutefois, nous n’avons retrouvé aucune étude visant à évaluer de façon objective le vécu de la mère selon la présence ou l’absence du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée.

Face à la surcharge mondiale des systèmes de santé liée à la pandémie Covid-19, le gouvernement français décide le 16 mars 2020 de mettre en place un confinement national de la population afin de limiter la propagation du virus, pour une durée totale de 8 semaines. La Lorraine faisant partie des régions les plus touchées par l’épidémie, la présence du père ou de l’accompagnant n’est plus autorisée, pour des raisons sanitaires, pendant la durée du premier confinement, sur décision commune des établissements lorrains [14]. La recrudescence du nombre de malades infectés par la Covid-19 et les nouvelles mesures de confinement appliquées le 30 octobre 2020 ont conduit une nouvelle fois à l’interdiction du père en césarienne programmée au sein du CHR Metz-Thionville (ce qui n’a pas été le cas à la Maternité Régionale Universitaire de Nancy). Nous avons alors mené une étude prospective au sein du CHR Metz-Thionville dont l’objectif était d’évaluer le vécu de la mère selon la présence ou non du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée via une échelle numérique du stress et le questionnaire STAI YA évaluant l’état anxieux.

2. Matériel et méthode

2.1. Méthode

Nous avons réalisé une étude observationnelle prospective, bicentrique, basée sur une cohorte de femmes ayant bénéficié d’une césarienne programmée dans les Maternités de Bel Air et Mercy entre le 17 novembre 2020 et le 4 juin 2021.

Début novembre 2020, en s’inspirant du questionnaire d’évaluation du bien-être durant le confinement réalisé par l’INSERM [15], nous avons rédigé deux questionnaires : le premier à destination du groupe témoin, visant à évaluer le vécu de la présence du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée, le second destiné au groupe cas, cherchant à évaluer le vécu de son absence. Tous deux ont associé des questions fermées, semi-ouvertes et ouvertes nécessitant une réponse pour passer à la question suivante. Les questions étaient identiques pour les deux groupes, excepté les questions propres au confinement dans le groupe cas (antécédent de situation d’isolement, accord avec les mesures prises) (Annexes 2 et 3). Les questionnaires ont été scindés en deux parties. La première était à remplir par la patiente la veille de la césarienne afin de recueillir notamment :

  • les antécédents : âge, statut marital, antécédents chirurgicaux et gynéco-obstétricaux ;

  • une évaluation numérique du niveau de stress avant la césarienne ;

  • l’appréciation des informations fournies par l’équipe médicale sur la gestion du stress ;

  • l’existence d’une hospitalisation précédant la césarienne ou non ;

  • pour le groupe témoin : la fréquence et la nature des interactions avec le conjoint ;

  • pour le groupe cas : des antécédents psychiatriques ou d’addictions ; mais aussi de situations de confinement et si oui, son motif ; la nature des interactions avec le conjoint en dehors du confinement ; l’adhésion aux mesures de confinement et l’appréciation des informations fournies sur le confinement ;

  • l’existence d’un trait de personnalité et/ou d’un état anxieux à travers le questionnaire STAI Y dans sa totalité (YA et YB).

La seconde partie était, elle, à remplir après la césarienne (le soir même ou le lendemain), afin de comparer l’état de stress avec celui au moment de la césarienne à l’aide de l’échelle numérique du stress et du questionnaire STAI YA. Pour le groupe témoin, nous nous sommes également intéressés à l’impact estimé de la présence du père sur le stress ressenti par la patiente. Nous avons clos les deux questionnaires par des remarques libres. Les questionnaires ont été anonymisés.

Nous avons constitué deux groupes : un groupe témoin, comprenant les patientes ayant bénéficié d’une césarienne programmée en présence du père ou de l’accompagnant ; et un groupe cas, comprenant les patientes ayant bénéficié d’une césarienne programmée en l’absence du père ou de l’accompagnant en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie Covid-19. L’inclusion des cas a pu débuter le 17 novembre 2020 après obtention des accords nécessaires dans les deux établissements. À compter du 26 janvier 2021, avec l’appui du Réseau Périnatal Lorrain, les pères ont été à nouveau autorisés en césarienne programmée sur les deux sites du CHR de Metz-Thionville ; nous avons ainsi pu débuter le recueil des témoins, qui s’est poursuivi jusqu’au 4 juin 2021 pour obtenir le nombre de sujets nécessaire.

Les données ont été extraites à partir des dossiers médicaux des patientes, notamment les motifs et dates de césarienne. 134 patientes ont bénéficié d’une césarienne programmée sur cette période. Parmi elles, 81 patientes ont pu être accompagnées par leur conjoint, et 53 n’ont pas pu en raison des restrictions sanitaires.

Les données recueillies ont compris :

  • les données administratives : nom, prénom, date de naissance, âge, et numéro de téléphone ;

  • les données médicales : antécédents chirurgicaux, psychiatriques, gynéco-obstétricaux ;

  • les données relatives à la césarienne : date, motif et complications (hémorragie de la délivrance, manœuvres d’extraction, complications chirurgicales).

Enfin, nous avons contacté les patientes par téléphone pour leur expliquer la démarche de cette étude. Nous avons ainsi pu obtenir un consentement ou un refus oral à la participation à notre étude pour toutes les patientes contactées. Un mail comportant le lien vers le questionnaire ainsi qu’une note d’information a été envoyé aux patientes ayant donné leur accord. L’étude a été conduite en conformité avec la méthodologie de référence MR004 de la CNIL.

2.2. Analyse des données

Le critère de jugement principal était l’évaluation de l’anxiété de la mère selon la présence ou non du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée via une échelle numérique du stress et le questionnaire STAI YA évaluant l’état anxieux. Le critère de jugement secondaire était l’évaluation de l’impact des informations fournies concernant la césarienne et les mesures de confinement.

Concernant les caractéristiques des patientes ainsi que l’anxiété de la parturiente selon la présence ou non du père ou de l’accompagnant lors de la césarienne programmée, nous avons réalisé des tests de Wilcoxon ou tests exacts de Fischer. Les notes d’anxiété trait (Inventaire de Spielberger STAI YB) et anxiété état (YA) ont été calculées selon le protocole sur une échelle de 20 à 80 et étalonnées selon les notes pour femmes hospitalisées établies à partir de l’adaptation française du STAI Y (Annexe 1). La comparaison des notes moyennes d’anxiété-état la veille et le jour de la césarienne dans les deux groupes a été réalisée au moyen d’un test T pour séries appariées.

3. Résultats

Dans le groupe cas, avec un recueil s’étendant du 17 novembre 2020 au 5 mai 2021, nous avons exclu 24 patientes. Avec un recueil du 28 janvier 2021 au 4 juin 2021, nous avons, dans le groupe témoin, exclu 51 patientes. Le flowchart de l’étude est présenté ci-après. (Fig. 1 )

Fig. 1.

Fig. 1

3.1. Concernant les caractéristiques générales des parturientes

Les caractéristiques des parturientes ont été résumées dans le Tableau 1 . Nous n’avons pas retrouvé de différence significative entre les deux groupes pour les différentes variables recueillies.

Tableau 1.

Comparaison des caractéristiques des parturientes selon la présence du père ou non lors de la césarienne (N = 59).

Caractéristique Césariennes avec présence du père (n = 30) Césariennes en absence du père (n = 29) pa
Âge (ans) 34 (31; 37) 32 (29; 35) 0.11
Statut marital
Mariée ou en couple

30 (100)

29 (100)

-
Interactions avec le conjoint
Vie conjointe
Visites régulières
Téléphone
Réseaux sociaux

29 (97)
0 (0)
1 (3)
0 (0)

24 (83)
2 (7)
1 (3)
2 (7)
0,20
Parité avant césarienne
0
1
2
3
4
1 (0; 1)
9 (30)
15 (50)
4 (13)
2 (7)
0 (0)
1 (1 ; 2)
6 (21)
11 (38)
9 (31)
2 (7)
1 (3)
0,13
0,38
Nombre d’antécédents de césarienne
0
1
2
3
4
1 (0 ; 1)
13 (43)
11 (37)
4 (13)
7 (2)
0 (0)
1 (0 ; 2)
8 (28)
11 (38)
8 (28)
1 (3)
1 (3)
0,16
0,46
Antécédent de chirurgie 25 (83) 27 (93) 0,42
Antécédent psychiatrique ou addiction 4 (13) 2 (7) 0,67
Anxiété trait (STAI YB) 40 (32 ; 49) 41 (37 ; 46) 0,36
Hospitalisée la veille de la césarienne 26 (87) 25 (86) 0,99

Les données sont présentées sous la forme médiane (1er quartile ; 3e quartile) ou effectif (pourcentage).

a

Tests de Wilcoxon ou tests exacts de Fischer

Il est à noter que, dans notre cohorte, toutes les patientes screenées et incluses étaient accompagnées, ou n’ont pas pu être accompagnées, par le père.

3.2. Concernant le niveau de stress

Avant la césarienne, nous avons constaté un niveau de stress équivalent dans les deux groupes. (Tableau 2 ) La médiane de l’échelle numérique du stress était de 7 dans le groupe cas contre 6 dans le groupe témoin (p  = 0,72). La note médiane au STAI YA était de 46 dans les deux groupes (p  = 0,74) (Fig. 2 ).

Tableau 2.

Comparaison de l’anxiété des parturientes selon la présence du père ou non lors de la césarienne (N = 59).

Critère de mesure Césariennes avec présence du père (n = 30) Césariennes en absence du père (n = 29) pa
Echelle numérique d’anxiété
La veille
Le jour de la césarienne
Delta J0/J-1

6 (4 ; 8)
7 (4 ; 7)
0 (-1 ; 2)

7 (4 ; 8)
8 (6 ; 9)
1 (0 ; 2)

0,72
0,15
0,09
Anxiété état (STAI YA)
La veille
Le jour de la césarienne
Delta J0/J-1

46 (42 ; 54)
49 (44 ; 54)
1 (−2 ; 7)

46 (42 ; 55)
53 (47 ; 63)
5 (1 ; 11)

0,74
0,048
0,01
Trouvent que les informations de l’équipe médicale aident à gérer le stress 26 (87) 25 (86) 0,99
Auraient été plus stressées si le conjoint avait été absent
Présence apaisante et rassurante
Soutien
Peur d’être seule
Naissance à vivre à 2
Avec le nouveau-né pour la fin de l’intervention
Sans précision
28 (93)
10
7
3
5
1
2

Les données sont présentées sous la forme médiane (1er quartile ; 3ème quartile) ou effectif (pourcentage).

a

Tests de Wilcoxon ou tests exacts de Fischer

Fig. 2.

Fig. 2

Concernant le niveau de stress au moment de la césarienne, nous n’avons pas retrouvé de différence significative avec l’échelle numérique (médiane de 8 dans le groupe cas contre 7 dans le groupe témoin, p  = 0,15). (Tableau 2) Les notes au STAI YA ont montré, elles, une différence significative avec une note médiane de 53 dans le groupe cas contre 49 dans le groupe témoin (p  = 0,048) (Tableau 2 et Fig. 1). Dans les deux cas, la note médiane correspondait à un niveau d’anxiété moyen (note comprise entre 46 et 55, Annexe 1).

Entre la veille et le jour de la césarienne, nous n’avons pas retrouvé de différence à l‘utilisation de l’échelle numérique (delta de 1 dans le groupe cas contre 0 dans le groupe témoin, p  = 0,09). Les résultats du STAI YA ont montré un delta significatif de 5 dans le groupe cas contre 1 dans le groupe témoin (p  = 0,01).

La majorité des patientes estimait que les informations fournies par les équipes médicales les avaient aidé à gérer leur stress (vingt-cinq (86 %) dans le groupe cas et vingt-six (87 %) dans le groupe témoin, p  = 0,99). Vingt-huit (93 %) des patientes ayant bénéficié d’une césarienne en présence de leur conjoint ont estimé que leur niveau de stress aurait été plus important en l’absence de ce dernier. Dix évoquaient en premier lieu une présence apaisante et rassurante, sept son rôle de soutien, trois la peur d’être seule, cinq le fait que c’est avant tout une naissance et qu’elle doit être vécue à deux, une le fait que le nouveau-né était avec le père pour la fin de l’intervention et deux n’ont pas donné de précision.

3.3. Concernant les facteurs confondants

En ce qui concerne les relations avec le conjoint, dans le groupe cas, hors confinement, vingt-quatre (83 %) des patientes partageaient une vie commune avec leur conjoint, deux (7 %) les voyaient lors de visites régulières, deux (7 %) avaient des contacts par les réseaux sociaux et une (3 %) par téléphone ; dans le groupe témoin, vingt-neuf (97 %) partageaient une vie commune et une (3 %) échangeait avec son conjoint par téléphone. Il est important de noter que moins de patientes du groupe cas partageaient une vie commune avec leur conjoint. Dans le groupe cas, nous nous sommes aussi intéressés aux antécédents de situations d’isolement. Six patientes (21 %) ont répondu positivement. Le type d’isolement n’était pas interprétable puisqu’il s’agissait d’une question conditionnelle (“si oui, quelle(s) situation(s) de confinement avez-vous vécu auparavant ?”) à laquelle 7 patientes ont répondu. Nous avons également cherché à évaluer l’accord avec les mesures prises et le niveau d’information. Neuf (31 %) des patientes ont exprimé un accord avec les mesures de confinement, neuf (31 %) ont eu un avis mitigé et huit (28 %) ont été en désaccord. Concernant le niveau d’information sur les mesures de confinement, vingt (69 %) des patientes ont été satisfaites, cinq (17 %) ont eu un avis mitigé et quatre (13 %) n’ont pas été satisfaites (Tableau 3 ).

Tableau 3.

Description de la perception du confinement par le groupe ayant bénéficié d’une césarienne en l’absence du père, pendant le confinement (N = 29).

Question N (%)
Avez-vous déjà été confinée ? 6 (21)
Êtes-vous d’accord avec le confinement ?
Complètement d’accord
Assez d’accord
Ni d’accord, ni pas d’accord
Plutôt en désaccord
Complètement en désaccord

2 (7)
7 (24)
9 (31)
6 (21)
2 (7)
Êtes-vous satisfaite des informations données sur le confinement ?
Très satisfaite
Plutôt satisfaite
Ni satisfaite, ni pas satisfaite
Plutôt pas satisfaite
Pas satisfaite du tout

3 (10)
17 (59)
5 (17)
3 (10)
1 (3)

Enfin, nous avons laissé place à des remarques libres (Annexe 4). Dans le groupe cas, vingt-trois (79 %) n’en avaient pas, deux (7 %) ont évoqué le rôle de l’accompagnement par l’équipe soignante ayant permis de surmonter l’absence du conjoint, deux (7 %) ont évoqué le manque du conjoint, une (3 %) a souligné le fait que la césarienne était plus stressante sans le conjoint comparativement à la précédente à laquelle il avait pu assister, et une (3 %) a insisté sur le fait que c’est une naissance qui doit se vivre à deux, comme un accouchement par les voies naturelles. Dans le groupe témoin, vingt-quatre (80 %) n’avaient pas de remarque, trois (10 %) ont mis en avant la présence du père considérée comme primordiale, deux (7 %) ont fait référence au rôle de l’accompagnement par l’équipe médicale et une (3 %) a suggéré de faire un questionnaire à l’attention du père.

4. Discussion

La pandémie liée à la COVID-19 est source de situations inédites, en particulier dans le milieu obstétrical. Les restrictions sanitaires ont imposé un accompagnement restreint aux parturientes. Plusieurs études ont montré un impact négatif sur le vécu de la naissance des femmes ayant accouché au cours du confinement, avec un risque de dépression post-partum plus important. Le manque de soutien social apparaît comme l’un des principaux déterminants [16], [17], [18]. Notre étude avait pour objectif l’évaluation de l’anxiété de la mère selon la présence ou non du père ou de l’accompagnant en césarienne programmée, dans deux maternités ayant pour habitude d’autoriser sa présence au bloc opératoire. Elle a permis de mettre en évidence une différence significative concernant le niveau de stress au moment de la césarienne en l’absence du père ou de l’accompagnant.

Plusieurs méta-analyses évaluant l’impact du soutien continu pendant le travail sont parues, dont la dernière en 2019 regroupant 51 études. Le soutien continu est défini à la fois comme un appui émotionnel (présence continue, réassurance, encouragements), des mesures de confort (contact réconfortant, massage, bain ou douche chaude), une aide à formuler ses souhaits et ses besoins, mais aussi comme l’information sur la progression du travail et des conseils sur des méthodes d’adaptation. Les bénéfices pour la mère et l’enfant sont nombreux : davantage de naissances par voie basse et moins de césariennes ou aides instrumentales à la naissance, moins de sentiments négatifs concernant l’expérience de la naissance, moins d’usage de l’analgésie péridurale, une durée de travail moins longue, une meilleure adaptation du nouveau-né (moins de score d’Apgar bas à 5 minutes). Avec un moindre niveau de preuve, deux études ont également montré que les femmes ayant bénéficié de soutien continu au cours du travail avaient tendance à développer moins de symptômes dépressifs en post-partum. Les auteurs concluent que les femmes devraient en bénéficier quelque soit la personne à leurs côtés (le ou la partenaire, un membre de la famille, une doula, un professionnel de santé). Dans la majorité des cas, lorsque le conjoint était l’accompagnant, il avait le sentiment que sa présence avait un impact positif à la fois sur lui-même et sur sa relation avec sa partenaire et leur nouveau-né, bien que certains conjoints étaient anxieux face aux douleurs du travail. Certains conjoints ne se sentaient pas bien intégrés par les équipes soignantes et dans les prises de décision [11], [19], [20]. En se basant sur ces méta-analyses, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande la présence d’un accompagnant de leur choix durant le travail et la naissance, y compris pendant la pandémie Covid-19 [21].

Face aux taux croissants de césariennes à travers le monde, les auteurs se sont beaucoup intéressés aux risques de morbi-mortalité et de complications de la césarienne [22] Or, il existe des études ayant montré que les femmes ayant bénéficié d’une césarienne ont un plus grand risque de somatisation et de troubles psychiatriques, comparativement aux patientes ayant eu une naissance eutocique, avec un sentiment de déception et d’échec [22], [23], [24]. Ce risque paraît moindre lors d’une césarienne programmée que lors d’une césarienne en urgence [25]. En effet, la femme peut se préparer psychologiquement et commencer son processus d’adaptation. Cependant, ce dernier est souvent teinté d’anxiété car la nécessité d’un acte chirurgical pour l’accouchement est source d’angoisse [26], [27]

Certains auteurs se sont intéressés aux bénéfices de la présence du père en césarienne. Ils ont noté une meilleure adaptation néonatale et un meilleur contact entre le père et l’enfant [28], [29]. En revanche, nous n’avons pas retrouvé d’étude s’intéressant spécifiquement au vécu de la mère concernant la présence ou l’absence du père lors de la césarienne. Or, face aux bénéfices d’un soutien continu et l’anxiété causée par la réalisation d’une césarienne évoqués précédemment, son absence semble avoir un impact sur le vécu de la mère. Dans le contexte actuel de méfiance vis-à-vis des équipes médicales et paramédicales, et de débat sur la médicalisation de l’accouchement et les violences obstétricales, cette problématique prend toute sa place.

Si la présence du père ou de l’accompagnant est désormais communément admise lors des accouchements par voie basse, sa présence lors des césariennes reste non consensuelle, avec des pratiques hétérogènes entre les centres [30] Or, en France, selon l’Enquête Nationale Périnatale de 2016, environ 20 % des naissances se font par césarienne. Refuser le père ou l’accompagnant en césarienne revient donc à l’exclure de près d’un cinquième des naissances [31]. Le Collectif Inter-Associatif autour de la Naissance (CIANE) a lancé en 2012 une enquête internet permanente, en libre accès, sur le déroulement des accouchements et le vécu des mères, destinée à suivre l’évolution des pratiques et à recueillir les expériences des femmes [32]. Dans les résultats parus en 2014 sur les césariennes, elle a révélé que lors d’une césarienne programmée, la présence du père était souhaitée dans 77 % des cas, alors que celle-ci n’était autorisée que dans 26 % des cas [33]. Il existe un réel écart entre le souhait de la majorité des couples et la réalité. L’Enquête Nationale Périnatale de 2021 s’intéressera notamment à la présence du partenaire pendant le suivi de la grossesse et à l’accouchement, et permettra un nouvel état des lieux de la situation actuelle en France [34].

Malgré tout, faire une place au père ou l’accompagnant au bloc opératoire reste difficile pour la plupart des équipes. Des craintes peuvent être émises par le personnel soignant, qui peut considérer la présence du père ou l’accompagnant comme une contrainte dans le déroulement de l’intervention. Pourtant, une étude parue en 2018 montre que seulement 9 % des pères présentent un inconfort sans gravité les obligeant à sortir momentanément du bloc [35]. Concernant le risque d’asepsie et d’infection nosocomiale souvent avancé, nous n’avons retrouvé aucune publication médicale en ce sens.

Cette étude a permis de mettre en évidence l‘impact positif de la présence du père ou l’accompagnant en césarienne programmée sur le ressenti de la mère et son niveau de stress, dans le contexte particulier de la pandémie liée au Covid-19. Bien que la généralisation soit difficile aux vues du contexte et de la période d’étude très particuliers, les remarques des patientes suggèrent un impact positif et important sur leur vécu : elles mentionnent essentiellement l’expérience de la naissance, mais aucune ne fait référence au contexte épidémique.

Pour évaluer l’anxiété des patientes, nous avons utilisé l’échelle numérique de stress et nous avons également eu recours au questionnaire validé et reconnu qu’est l’Inventaire d’Anxiété Etat-Trait (STAI), permettant d’identifier de façon objective à la fois un trait de personnalité anxieux et un état d’anxiété (Annexe 1). L’évolution de la crise sanitaire a, par ailleurs, rendu les groupes aussi comparables que possible. En effet, le groupe cas a été constitué lors du deuxième confinement national, moins strict que le premier et ayant perdu son caractère inédit, le rendant moins anxiogène. Les patientes témoins, quant à elles, ont été recrutées à l’issue de ce second confinement, dans un contexte sanitaire très proche du groupe cas : si les mesures de confinement ont été levées, certaines restrictions et les mesures barrières ont, elles, persisté et ont continué d’impacter leur vie quotidienne. Toutefois, il existe des facteurs de confusion non maîtrisés, que nous n’avons pas pu étudier au cours d’une analyse multivariée, en raison des faibles effectifs et d’une puissance statistique insuffisante. Il aurait pu être intéressant de constituer le groupe témoin sur la même période de confinement que le groupe cas, dans une maternité tierce, ayant continué d’autoriser la présence du père ou de l’accompagnant. Cela aurait permis la constitution d’un groupe témoins davantage comparable.

Enfin, cette étude a été menée de façon prospective, nous affranchissant au maximum du biais de mémorisation (la partie 2 était tout de même remplie a posteriori, la saisie des réponses au moment du bloc n’étant pas envisageable). Toutefois, la contrainte d’un questionnaire long et à remplir en deux temps nous a exposé à des refus et à des réponses incomplètes, ce qui a eu pour conséquence l’exclusion d’un certain nombre de patientes. Par ailleurs, de nombreuses patientes ont dû être exclues pour barrière linguistique. Il s’agissait peut-être aussi des patientes avec le niveau socio-économique le plus bas qui n’auraient pas eu de support technologique (smartphone, tablette ou ordinateur) permettant de répondre au questionnaire en ligne. Aussi existe-t-il un biais de sélection potentiel.

Également, le contexte de confinement et de pandémie mondiale peut lui-même être générateur d’anxiété, de par le manque de connaissances concernant le virus et ses conséquences, mais aussi la peur de l’infection pour la mère et/ou pour l’enfant à naître. De même, les conséquences socio-économiques qui peuvent découler du confinement (telles que les pertes de revenus et d’emploi, les incertitudes sur l’avenir), ont pu augmenter le niveau d’anxiété global des patientes dans les deux groupes et ainsi majorer les scores d’anxiété. Ce sont en effet des facteurs de risque connus de troubles psychiatriques notamment chez la mère [36].

Les résultats significatifs mis en évidence dans cette étude laissent à penser que l’absence du père ou l’accompagnant a un impact sur l’état d’anxiété de la mère. Rendre systématique la présence du père ou l’accompagnant en césarienne programmée améliorerait le vécu des parturientes et du couple. Par conséquent, nos pratiques pourraient être adaptées. Nous pourrions envisager de recommander la présence du père ou de l’accompagnant dans tous les centres de façon systématique, en césarienne programmée, voire en césarienne d’urgence (hors anesthésie générale). Cela étant déjà le cas dans certaines maternités, cela permettrait que ce ne soit plus affaire de politiques locales.

Notre objectif secondaire était d’évaluer l’impact des informations fournies par le personnel soignant concernant la césarienne. Les résultats montrent que la majorité des patientes estime que les informations fournies les ont aidé à gérer leur stress. La HAS recommande que le père soit présent aux séances de Préparation à la Naissance et à la Parentalité et que l’éventualité d’une césarienne soit évoquée [37]. Or, une étude parue en 2020, réalisée par une sage-femme de l’Université Aix-Marseille, avait pour objectif d’identifier et d’analyser les attentes des couples concernant la présence des pères au bloc opératoire lors d’une césarienne programmée. Elle a révélé que les couples souffraient d’un manque de préparation à la césarienne (dû parfois au caractère inattendu de la décision). De plus, les cours de Préparation à la Naissance et à la Parentalité ont été perçus par les personnes interrogées comme inadaptés à la préparation d’une éventuelle césarienne [38]. Il serait aussi intéressant d’intégrer aux cours de préparation à la naissance une préparation à la césarienne de la mère (pour réduire l’impact psychologique) mais aussi du père ou l’accompagnant pour préparer sa présence au bloc opératoire (habillement, comportement et place dans la salle d’opération, conduite à tenir en cas de sensation de malaise, etc).

5. Conclusion

Il existe un impact de l’absence du père ou l’accompagnant en césarienne programmée sur le vécu de la mère dans le contexte particulier de la pandémie liée au Covid-19, en particulier sur le niveau de stress et d’anxiété pendant l’intervention. Bien que la généralisation soit difficile aux vues de la période d’étude très particulière, les remarques des patientes suggèrent un impact positif et important sur leur vécu, au-delà du contexte épidémique.

Rendre la présence du père ou l’accompagnant systématique dans tous les centres en césarienne programmée améliorerait le vécu des parturientes. À terme, il serait intéressant d’envisager la présence de l’accompagnant pour les césariennes en urgence également (hors anesthésie générale). L’instauration de cours de préparation à la césarienne serait intéressante afin d’informer et de préparer la mère et l’accompagnant.

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Footnotes

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Matériel complémentaire

Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http://www.sciencedirect.com et https://doi.org/10.1016/j.gofs.2022.04.003.

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