La pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement, et de restrictions des contacts humains qui vont avec, ont considérablement modifié la communication des professionnels de santé qui se faisait en grande partie autour de manifestations maintenant qualifiées de « présentielles ». Les grandes (congrès) ou petites (séminaire) messes de la communication scientifique rythmaient jusque là, la vie professionnelle, que l’on soit communicant ou auditeur. Elles répondaient à un objectif d’actualisation des connaissances dans le cadre de la formation continue et/ou de diffusion des résultats de la recherche qu’elle soit clinique ou plus fondamentale. Au fil des temps, elles forgeaient la pensée de chaque spécialité médicale autour de l’élaboration de « bonnes pratiques cliniques », basées sur « l’état actuel de la science ». En parallèle, le contact humain était l’occasion d’un partage d’expérience, et finalement, toutes ces manifestations faisaient vivre une économie parallèle notamment dans la restauration dont personne ne peut nier qu’elle souffre actuellement. Seuls le coût carbone et les rapports ambigus avec le milieu industriel à qui elles offraient, par ailleurs, une vitrine exceptionnelle, pouvaient paraître comme les aspects négatifs de ces manifestations.
Une à une, après des périodes d’atermoiement, les sociétés savantes ont renoncé au moins temporairement à organiser congrès et séminaires dans les mois précédents et pour les mois à venir, si ce n’est sous une autre forme, celle de la télémédecine. La nature ayant horreur du vide et le besoin de contact humain restant très fort, des conférences à distance se sont substituées, dans le monde de la santé comme ailleurs, au précédentes, bénéficiant du développement technologique des moyens de communication. Certains ont pu y voir de réels avantages, qui en l’occurrence, avaient été pressentis par notre société savante, l’une des premières à mettre en place les e-congrès. Parmi les opportunités offertes par ces technologies, on peut citer la possibilité de recevoir à domicile les informations que l’on devait aller chercher en ce déplaçant, ainsi que celle de suivre à son rythme, voir en replay, ces mêmes conférences avec même la possibilité d’échanges en direct. Enfin, le gain de temps lié à l’absence de déplacement s’avère considérable, surtout si on le multiplie par le nombre de participants.
Va-t-on pour autant se diriger vers une communication exclusivement à distance ? Va-t-on au contraire observer un rebond des congrès présentiels en sortie de la crise COVID pour répondre à un besoin non assouvi ? La vérité est probablement entre les deux. La télémédecine a ouvert, dans le domaine de la communication scientifique, des portes comme elle l’a fait dans le domaine de la consultation médicale et celles ci ne vont pas se refermer si tôt. Il y a fort à parier qu’un nouvel outil de travail sera exploité au maximum pour enrichir les possibilités de communication et optimiser notamment le temps consacré à la formation. Cependant, l’homme est un animal social et le besoin de communiquer directement de façon formelle ou informelle reste fort. De ce fait, il semble difficile de remplacer les débats et les échanges qui se tenaient au cours et en marge des congrès traditionnels, de même que la mise en relation et la création de nouveaux contacts nécessite un minimum d’échanges présentiels (même masqués).
Le sujet n’est donc pas d’attendre le retour des « beaux jours » en ressassant la nostalgie du temps passé, mais de continuer à repenser les outils de communication pour enrichir et développer les contacts en alliant traditionnel et modernité comme on allie, par exemple, journal papier comme le nôtre et e-communication.
Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
