Nous remercions P.S. Sookaromdee et V. Wiwanitkit pour les commentaires très intéressants concernant notre article sur l’acceptation de la vaccination anti SARS-CoV-2 pendant la grossesse. Nous sommes d’accord que l’évolution de l’acceptation doit varier en fonction du temps et de l’évolution de l’épidémie. D’autres facteurs rentrent en compte, comme les campagnes de communication qui ciblent les femmes enceintes, l’évolution des données médicales, les recommandations des sociétés internationales, la perte de crédibilité des « anti-vax ». Il serait donc pertinent de voir l’évolution au cours du temps de l’opinion des femmes enceintes.
Cependant, notre étude ne posait pas la question de l’évolution au cours du temps mais déterminait quels étaient les freins à la vaccination au début de la campagne. Nous avons donc fait une sorte de portrait-robot de la patiente qui n’a pas été vaccinée pendant sa grossesse. Sans surprise, ce sont les patientes de plus bas niveau socio-économique qui sont le moins favorables à la vaccination, or se sont le plus souvent ces patientes qui pâtissent d’un moins bon suivi médical et de co-morbidités, donc qui sont le plus à risque de forme grave. Un argument développé contre la vaccination pendant la grossesse était l’absence d’étude. C’était le cas au tout début puisque les femmes enceintes, considérées comme vulnérables, sont exclues de tous les essais thérapeutiques de facto. On arrive donc à un cercle vicieux préjudiciable aux femmes enceintes : le médicament ou le vaccin ne peut être prescrit car n’a pas été étudié, mais comme on ne peut pas l’étudier chez une femme enceinte, on ne pourrait en théorie donc jamais le prescrire…Heureusement les études de cohorte venant de grands nombre de pays sont venues confirmer ce que beaucoup de spécialistes de la santé périnatale pensaient depuis le début, c’est-à-dire l’innocuité et la protection contre les formes graves de la vaccination anti-SARS-CoV-2 pendant la grossesse. Les femmes enceintes ne doivent pas être exclues des essais, sous couvert de données rassurantes préalable chez l’animal et du respect de l’information et de la surveillance adéquate. Enfin, comme cela a été pour le vaccin anti-grippal, il faut arriver à obtenir des vaccins au sein même des maternités pour pouvoir vacciner directement les patientes au décours de la consultation.
Continuons notre combat pour la vaccination des femmes enceintes, d’autant que l’épidémie de SARS-CoV-2 se poursuit, que la grippe va arriver et que la vaccination contre la coqueluche est désormais recommandée en France pendant la grossesse.
Déclaration de liens d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
