Résumé
Objectif
Formuler des lignes directrices fondées sur les données probantes visant à aider les cliniciens à décider du moment et de la façon sécuritaire de réduire la dose des agonistes des récepteurs des benzodiazépines (BZRA) pour mettre fin au traitement; se concentrer sur le niveau le plus élevé des données disponibles et obtenir les commentaires des professionnels de première ligne durant le processus de rédaction, de révision et d’adoption des lignes directrices.
Méthodes
L’équipe comptait 8 cliniciens (1 médecin de famille, 2 psychiatres, 1 psychologue clinique, 1 pharmacologue clinique, 2 pharmaciennes cliniques et 1 gériatre) et une spécialiste de la méthodologie; les membres ont divulgué tout conflit d’intérêts. Nous avons eu recours à un processus systématique, y compris l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation) pour formuler les lignes directrices. Les données ont été générées par une revue systématique d’études portant sur la déprescription des BZRA contre l’insomnie, de même que par une revue des revues sur les torts liés à la poursuite du traitement par BZRA et des synthèses narratives sur les préférences des patients et les répercussions sur les ressources. Ces données et le score GRADE de qualité des données ont servi à formuler les recommandations. L’équipe a peaufiné le texte sur le contenu et les recommandations des lignes directrices par consensus et a synthétisé les considérations cliniques afin de répondre aux questions des cliniciens de première ligne. Une version préliminaire des lignes directrices a été révisée par les cliniciens et les intervenants.
Recommandations
Nous recommandons d’offrir la déprescription (réduction lente de la dose) des BZRA à tous les patients âgés (≥ 65 ans) sous un BZRA, sans égard à la durée de l’usage, et suggérons d’offrir la déprescription (réduction lente de la dose) à tous les adultes de 18 à 64 qui prennent un BZRA depuis plus de 4 semaines. Ces recommandations visent les patients qui prennent un BZRA contre l’insomnie seule (insomnie primaire) ou l’insomnie comorbide lorsque les comorbidités sous-jacentes sont efficacement prises en charge. Ces lignes directrices ne visent pas les personnes atteintes d’autres troubles non traités du sommeil ou d’anxiété, de dépression, ou d’autres troubles physiques ou de santé mentale pouvant causer ou aggraver l’insomnie.
Conclusion
Les agonistes des récepteurs des benzodiazépines sont liés à des torts, et leur effet thérapeutique serait bref. La réduction graduelle de la dose de BZRA améliore le taux d’abandon comparativement aux soins habituels, et ce, sans causer de torts graves. Les patients seraient plus ouverts à une conversation sur la déprescription s’ils comprennent le pourquoi (potentiel de torts), participent à l’élaboration du plan de réduction de la dose et reçoivent des conseils en matière de comportement. Les présentes lignes directrices émettent des recommandations pour décider du moment et de la façon de réduire la dose de BZRA pour mettre fin au traitement. Elles visent à contribuer au processus de décision conjointement avec le patient et non à le dicter.
L’emploi prolongé d’agonistes des récepteurs des benzodiazépines (BZRA), y compris les benzodiazépines, la zopiclone et le zolpidem, contre l’insomnie est courant chez les adultes et les personnes âgées tant dans la pratique communautaire de première ligne qu’en établissement1,2. Les bienfaits des BZRA contre l’insomnie se résument brièvement en consultant la méta-analyse de Holbrook et coll., qui a révélé une brève (1 jour à 6 semaines) amélioration de 4 minutes de la latence du sommeil et une heure supplémentaire de sommeil3. Cependant, l’emploi prolongé des BZRA entraînerait la dépendance physique et psychique. En 2012, plus de 30 % des personnes âgées vivant en établissement de soins prolongés au Canada, et plus de 15 % de celles vivant dans la communauté avaient fait usage de BZRA4. On dispose maintenant de nouvelles données laissant croire que l’efficacité des BZRA contre l’insomnie se dissiperait en 4 semaines, mais que les effets indésirables persisteraient5. Les agonistes des récepteurs des benzodiazépines ont été sélectionnés, dans le cadre d’un processus consensuel canadien comptant des médecins de famille, des pharmaciens, du personnel infirmier et des gériatres, comme la classe de médicaments nécessitant le plus des lignes directrices sur la déprescription6. Nous avons lancé le projet Deprescribing Guidelines in the Elderly (www.open-pharmacy-research.ca/research-projects/emerging-services/deprescribing-guidelines) dans le but de fournir des recommandations et des outils factuels pour aider les cliniciens à réduire la dose des médicaments qui ne sont plus nécessaires ou qui causent peut-être des torts, ou à les abandonner.
Nous voulions effectuer une revue systématique des bienfaits et des torts liés à la déprescription des BZRA, et utiliser les valeurs et préférences des patients de même que les publications sur les coûts pour formuler des lignes directrices fondées sur les données probantes visant à aider les cliniciens et les patients à prendre des décisions et à passer à l’action et réduire l’utilisation des BZRA.
Ces lignes directrices cliniques s’attardent à l’emploi prolongé des BZRA contre l’insomnie. L’insomnie fait partie des motifs les plus courants de consultation en première ligne; elle se caractérise par la difficulté à instaurer et à maintenir le sommeil, accompagnée d’une déficience fonctionnelle diurne7. Elle est classée dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Cinquième édition, comme un trouble d’insomnie pouvant survenir en concomitance avec d’autres affections, ou survenir seul (désignée insomnie primaire dans la quatrième édition du manuel)7,8. Au Canada, 13 % de la population répond aux critères de l’insomnie, alors que la prévalence de l’insomnie oscille autour de 11 % aux États-Unis et à Hong Kong9,10. Les agonistes des récepteurs des benzodiazépines et la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) se sont hissés aux 2 premiers rangs des traitements le plus souvent prescrits contre l’insomnie11. Les lignes directrices laissent croire que les BZRA ne devraient être utilisés qu’à brève échéance (habituellement jusqu’à 4 semaines) dans le traitement de l’insomnie12,13. Chez les personnes âgées toutefois, les recommandations Choisir avec soins de la Société canadienne de gériatrie et de l’Académie canadienne de gérontopsychiatrie de même que les critères de Beers recommandent d’éviter complètement les BZRA dans le traitement de première intention de l’insomnie, et de n’utiliser ces médicaments qu’après l’échec des interventions non pharmacologiques, et pendant la durée la plus courte possible14–16.
Les agonistes des récepteurs des benzodiazépines se lient à un site sur le récepteur de l’acide γ-aminobutyrique de type A, mais lorsqu’ils sont utilisés de manière prolongée, le récepteur se modifie physiquement, réduisant le potentiel de sédation, mais permettant aux effets amnésiques de persister17. Les études détectent une perte de l’effet thérapeutique en 7 à 28 jours5. Malheureusement, beaucoup de patients ne connaissent pas l’existence de cet effet et continuent de prendre ces agents indéfiniment. Cela est problématique vu le potentiel d’effets indésirables (p. ex. chutes, fractures, troubles cognitifs), surtout chez les personnes âgées18,19. Pour cette raison, des revues s’étant penchées sur l’efficacité des interventions visant à mettre fin à l’usage des BZRA ou à le réduire ont fait surface au cours des dernières années, mais aucune ne s’est penchée précisément sur les patients qui prenaient des BZRA contre l’insomnie20–23. Quoique utiles, ces revues systématiques ne proposent pas d’approches pratiques pour mettre fin à l’usage des BZRA ou à le réduire. En outre, malgré l’étendue de l’emploi des BZRA, il n’existe pas de lignes directrices fondées sur les données probantes pour aider les cliniciens à mettre fin à l’usage des BZRA ou à le réduire.
La déprescription désigne le processus planifié et supervisé de réduction de la dose ou d’arrêt d’un médicament qui pourrait causer un tort ou ne plus être bénéfique. La déprescription vise à alléger le fardeau pharmacologique et à réduire les torts tout en maintenant, voire en améliorant la qualité de vie. Nos lignes directrices sur la déprescription, dans le cadre de notre projet Deprescribing Guidelines in the Elderly font appel à des données probantes pour prioriser les médicaments visés par la déprescription, comparer les bienfaits et les torts liés à la poursuite du traitement et à la déprescription, et proposer des méthodes pour aborder le plan de déprescription avec les patients et le mettre en application.
Notre public cible compte les médecins de première ligne, les pharmaciens, les infirmières praticiennes ou autres spécialistes dont les patients pourraient prendre un BZRA contre l’insomnie. La population cible inclut les adultes qui prennent un BZRA contre un trouble d’insomnie : insomnie seule (insomnie primaire) ou insomnie comorbide lorsque les comorbidités sous-jacentes sont prises en charge. Cela inclut les adultes de 18 à 64 qui prennent un BZRA la plupart des jours de la semaine depuis plus de 4 semaines12,24 et les personnes âgées (≥ 65 ans) qui prennent un BZRA sans égard à la durée14–16. Les lignes directrices ne visent pas les personnes atteintes d’autres troubles non traités du sommeil, ou d’anxiété, de dépression ou d’autres troubles physiques ou de santé mentale pouvant causer ou aggraver l’insomnie. L’affection primaire de ces patients doit être traitée de manière appropriée avant d’envisager la déprescription des BZRA ou ces patients doivent être recommandés en psychologie ou en psychiatrie, le cas échéant12.
MÉTHODOLOGIE
Nous avons utilisé la liste de vérification de Schünemann et collaborateurs pour réussir l’initiative d’élaboration des méthodes de rédaction des lignes directrices sur la déprescription25,26.
L’équipe d’élaboration des lignes directrices comptait 8 cliniciens (1 médecin de famille et président des lignes directrices [K.P.], 2 psychiatres [R.S., S.D.], 1 psychologue [J.G.], 1 pharmacologue clinique [A.H.], 2 pharmaciennes cliniques expérimentées en gériatrie [B.F., C.A.S.] et 1 gériatre [C.B.]), de même qu’une spécialiste de la méthodologie GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation) (V.W.). Les recherches ont été menées en collaboration avec un bibliothécaire de la Bibliothèque canadienne de la médecine familiale, un résident en pharmacie (A.M.), un étudiant à la maîtrise (W.T.) et un membre du personnel. Tous les membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices, le personnel et les investigateurs du projet sur la déprescription ont rapporté tout conflit d’intérêts au début et à la fin du processus. La description de l’expertise, des rôles et des énoncés de conflit d’intérêts des collaborateurs est accessible en anglais sur CFPlus*.
Nous avons fait appel au système GRADE pour élaborer les lignes directrices (Encadré 1)27. L’équipe d’élaboration des lignes directrices a articulé la principale question de prise en charge clinique comme suit, à l’aide de l’approche PICO (population, intervention, comparaison, résultat [outcome]) : Quels sont les effets (torts et bienfaits) liés à la déprescription des BZRA comparativement à l’emploi continu chez les adultes insomniaques? Nous avons aussi comparé les effets de différentes interventions de déprescription. L’équipe d’élaboration des lignes directrices a défini le concept de déprescription notamment par l’arrêt soudain, la réduction graduelle de la dose et le passage à un autre traitement (Encadré 2).
Encadré 1. Notes sur le cadre GRADE d’élaboration des lignes directrices.
Ces lignes directrices ont été élaborées conformément aux méthodes proposées par le groupe de travail GRADE27 et ont été éclairées par une revue systématique :
Nous nous sommes concentrés sur notre revue et nos recommandations sur les paramètres d’évaluation qui importent aux patients, tels que les torts et les bienfaits découlant de la déprescription des BZRA, les torts liés à la poursuite du traitement par un BZRA, les valeurs et les préférences du patient, et le coût ou l’utilisation des ressources. Les paramètres d’évaluation ont été proposés par l’équipe de la revue systématique et révisés par l’équipe d’élaboration des lignes directrices en fonction de la faisabilité et des publications disponibles.
L’évaluation des tableaux du profil des données était élevée, modérée, faible ou très faible et dépendait de notre confiance envers l’estimation des effets. Des essais randomisés et contrôlés ont été utilisés, qui ont commencé par un score de qualité élevée, mais ce score pouvait changer à la baisse en fonction des limites posées par l’un ou l’autre des 4 domaines suivants : risque de partialité, contradictions, caractère indirect et imprécision. Le biais de publication n’a pu être évalué en raison de la rareté des études.
Le groupe de travail GRADE souligne la formulation appropriée des recommandations dépendant du score donné aux données et de la confiance envers elles. Une forte recommandation ayant des répercussions sur les patients (formulée ainsi : « nous recommandons... ») sous-entend que tous les patients dans la situation donnée souhaiteraient la mesure recommandée, et que seule une petite proportion la refuserait. Une faible recommandation (formulée ainsi : « nous suggérons... ») sous-entend que la plupart des patients souhaiteraient suivre la recommandation, mais que certains la refuseraient. Les cliniciens doivent aider les patients à prendre les décisions liées à la prise en charge qui s’inscrivent dans les valeurs et les préférences du patient. Les répercussions sur les cliniciens sont semblables en cela qu’une forte recommandation sous-entend que tous les patients ou la plupart d’entre eux devraient recevoir l’intervention. Une faible recommandation doit inciter le clinicien à reconnaître qu’un choix différent serait approprié pour le patient.
BZRA—agoniste des récepteurs des benzodiazépines GRADE—grading of recommendations, assessment, development, and evaluation
Encadré 2. Définitions de déprescription des BZRA.
La déprescription des BZRA peut signifier ceci :
Arrêter soudainement les BZRA (c.-à-d. arrêt soudain)
Réduire la dose de BZRA (c.-à-d. réduction graduelle de la dose jusqu’à l’arrêt complet du BZRA)
Recommander la TCC (c.-à-d. un programme de TCC contre l’insomnie visant à arrêter ou à réduire l’emploi de BZRA)
Combiner la réduction de la dose et la TCC
- Réduire l’emploi des BZRA à l’aide des approches suivantes :
- -Administrer une dose inférieure par rapport à la dose initiale de BZRA
- -Prendre les BZRA au besoin seulement
Fournir un traitement substitutif (c.-à-d. arrêter le BZRA et le remplacer par un autre agent [p. ex. mélatonine], soudainement ou par réduction croisée de la dose)
BZRA—agoniste des récepteurs des benzodiazépines TCC—thérapie cognitivo-comportementale.
Avant d’effectuer notre recherche, nous avons effectué une revue exploratoire visant à évaluer la quantité de données disponibles. Nous avons ensuite effectué une revue systématique dans le but d’évaluer les effets des différentes approches de déprescription des BZRA. La méthodologie et les résultats de la revue systématique se trouvent en anglais sur CFPlus*.
La revue systématique s’est attardée aux paramètres d’évaluation importants qui sont pertinents pour les patients, les soignants et les fournisseurs de soins. Les paramètres d’évaluation primaires étaient la qualité du sommeil, l’effet sur la cognition (amélioration ou aggravation), les effets indésirables du sevrage du médicament, le taux d’abandon (proportion de patients ayant complètement arrêté de prendre des BZRA) et les torts (sédation diurne, équilibre, accidents de la route, chutes, mortalité et dépendance). Les paramètres d’évaluation secondaires étaient le nombre de pilules (BZRA) à prendre (dose moyenne de BZRA) et la satisfaction du patient. Le tableau des données GRADE résumant les estimations des paramètres d’évaluation importants pour le patient ou essentiels pour prendre une décision se trouve en anglais sur CFPlus*.
Nous avons formulé les recommandations cliniques à partir des tableaux de données utilisant la confiance dans les effets estimés et en tenant compte des bienfaits et des torts causés par la déprescription des BZRA, des préférences et des valeurs des patients, des torts liés à la poursuite des BZRA et des répercussions sur les ressources. Les membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices se sont réunis par téléconférence pour revoir les recommandations cliniques, et un vote a eu lieu par courriel. Tous les votes ont été envoyés au coordonnateur du projet; l’unanimité était recherchée; l’accord à 80 % parmi les 9 membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices était considéré comme le seuil du consensus. Tous les membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices étaient d’accord avec les recommandations finales.
RECOMMANDATIONS
Les recommandations (Encadré 3) s’appliquent aux adultes de 18 ans et plus, y compris les personnes âgées vivant dans la communauté ou en établissement de soins prolongés qui prennent des BZRA dans le but de traiter l’insomnie primaire ou l’insomnie comorbide lorsque toutes les comorbidités sous-jacentes potentielles sont efficacement prises en charge. Ces lignes directrices ne visent pas les personnes atteintes d’autres troubles non traités du sommeil, ou d’anxiété, de dépression ou d’autres troubles physiques ou de santé mentale pouvant causer ou aggraver l’insomnie.
Encadré 3. Recommandations.
Pour les personnes âgées (≥ 65 ans) qui prennent des BZRA, nous recommandons ce qui suit :
Réduire lentement la dose de BZRA (forte recommandation, données de faible qualité)
Pour les adultes (18 à 64 ans) qui utilisent des BZRA la plupart des jours de la semaine depuis > 4 sem., nous suggérons ce qui suit :
Réduire lentement la dose de BZRA (faible recommandation, données de faible qualité)
Les recommandations sont expliquées au Tableau 128,29. L’algorithme élaboré pour ces lignes directrices apparaît à la Figure 1.
Tableau 1.
DOMAINE DE DÉCISION | RÉSUMÉ DES MOTIFS DE LA DÉCISION | SOUS-DOMAINES AYANT INFLUENCÉ LA DÉCISION |
---|---|---|
QdD : Y a-t-il des données de bonne qualité ou de qualité modérée? Oui □ Non ☑ |
La QdD étayant les bienfaits de la déprescription est faible à modérée La QdD étayant les torts de la déprescription est faible à modérée |
La principale raison de la baisse de niveau est le risque de biais La QdD tirées d’études randomisées et contrôlées étayant les bienfaits est faible La QdD tirées d’études randomisées et contrôlées étayant les torts de la déprescription est modérée (qualité du sommeil) |
Équilibre bienfaits-torts : Est-il certain que les bienfaits surpassent les torts? Oui ☑ Non □ |
Effets de l’intervention sur le taux d’abandon
Qualité du sommeil
Anxiété
Autres torts liés à la déprescription (p. ex. effets indésirables de sevrage du médicament)
Effet de la déprescription sur la cognition
Événements indésirables chez les personnes âgées
|
Le risque de bienfaits liés à la déprescription est-il semblable au départ dans tous les sous-groupes? Oui ☑ Non □
Devrait-on formuler des recommandations distinctes pour chaque sous-groupe en fonction du niveau de risque? Oui □ Non ☑
Le risque de torts liés à la déprescription est-il semblable au départ dans tous les sous-groupes? Oui ☑ Non □
Devrait-on formuler des recommandations distinctes pour chaque sous-groupe en fonction des torts liés à l’emploi continu? Oui ☑ Non □
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Valeurs et préférences : Les estimations de l’importance relative des paramètres d’évaluation et des préférences des patients sont-elles fiables? Oui □ Non ☑ | Les patients ont tendance à évaluer les bienfaits des BZRA plus favorablement, et les risques, moins favorablement que les médecins. Les personnes qui voudraient arrêter de prendre les BZRA voient l’amélioration potentielle de la pensée et de la mémoire comme un bienfait, de même que l’obtention d’un sommeil plus naturel et un sentiment de fierté d’avoir arrêté. Les facteurs liés à une plus grande probabilité d’arrêter de prendre les BZRA sont la scolarité élevée, un faible apport ou la faible puissance des BZRA, et des scores inférieurs de sensibilité à l’anxiété. Parmi ceux qui n’arrivent pas à abandonner les BZRA, beaucoup décrivent l’échec comme une difficulté à dormir quelques jours après avoir arrêté |
Point de vue adopté : Les données laissent croire que certains patients désirent arrêter de prendre les BZRA pour éviter les torts liés à l’emploi prolongé. D’autres pourraient hésiter et échouer en raison de la difficulté à dormir après avoir arrêté Source des valeurs et préférences : Revue exploratoire auprès de sujets, y compris les personnes âgées Source de variabilité, le cas échéant : Scolarité, puissance des BZRA et scores de sensibilité à l’anxiété La méthode visant à déterminer les valeurs était-elle satisfaisante pour cette recommandation? Oui ☑ Non □ Tous les paramètres d’évaluation essentiels ont-ils été évalués? Oui ☑ Non □ |
Répercussions sur les ressources : Les ressources valent-elles le bienfait net attendu? Yes ☑ No □ |
Répercussions sur les coûts
Répercussions sur les médecins
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Faisabilité : Cette intervention consistant à réduire la dose des BZRA est-elle généralement disponible? Oui ☑ Non □
Coût d’opportunité : Cette intervention et ses effets valent-ils les coupures ou la non-allocation de ressources aux autres interventions? Oui ☑ Non □ Bienfaits et torts économiques et préventifs : Y a-t-il une grande variabilité des exigences en matière de ressources dans les différents contextes? Oui □ Non ☑
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Qualité globale de la recommandation chez les personnes âgées (≥ 65 ans) : forte Qualité globale de la recommandation chez les adultes < 65 ans : faible | Il existe des données de faible qualité selon lesquelles les interventions de déprescription améliorent le taux d’abandon des BZRA à 3 mois. Comparativement à la poursuite du traitement par un BZRA, la réduction de la dose de ces médicaments n’entraîne aucune différence des scores des symptômes de sevrage (données de faible qualité). Les personnes qui réduisent la dose de BZRA auraient plus de troubles de sommeil que celles qui poursuivent le traitement; mais cette différence disparaît à 12 mois (données de très faible qualité). Notre revue systématique a révélé que la déprescription des BZRA n’a pas aggravé l’anxiété. Malgré la faible qualité des données sur la déprescription, notre recommandation a été jugée comme forte chez les personnes âgées en raison des données étayant les torts liés à la poursuite du traitement par un BZRA, particulièrement chez les personnes âgées (hausse du risque de chutes, de l’incapacité cognitive, des accidents de la route) et des répercussions consécutives sur les ressources. Nous avons aussi tenu compte des publications sur les préférences des patients, qui laissent croire que les patients sont heureux de reprendre le contrôle de leur sommeil et d’éviter potentiellement les effets indésirables des BZRA |
BWSQ—benzodiazepine withdrawal symptom questionnaire, BZD—benzodiazépine, BZRA—agoniste des récepteurs benzodiazépines, MPOC—maladie pulmonaire obstructive chronique, NPT—nombre de patients à traiter, QdD—qualité des données, TCC—thérapie cognitivo-comportementale.
Dans cette section des lignes directrices, nous résumons les revues des données (c.-à-d. revue systématique des études sur la déprescription, révision des revues sur les torts liés aux BZRA, publications sur les valeurs et les préférences des patients, sur les coûts et sur les répercussions sur les ressources) à l’appui des recommandations fondées sur GRADE. Plus de détails sur l’examen des données et les références se trouvent en anglais sur CFPlus*.
Les résultats de notre revue systématique laissent croire que la réduction lente de la dose de BZRA améliore le taux d’abandon à 3 et à 12 mois (comparativement à la poursuite du traitement ou aux soins habituels) et ne donne pas lieu à une différence des scores des symptômes de sevrage. Au Tableau 228,30–38 figurent des exemples de réduction graduelle de la dose. L’ajout de la TCC à la réduction de la dose améliore le taux d’abandon par rapport à la seule réduction de la dose, mais cette amélioration ne se maintient pas à long terme. Par rapport à la seule réduction de la dose, l’association TCC et réduction de la dose ne semble pas intensifier l’effet sur le soulagement des symptômes de sevrage ou sur les paramètres d’évaluation du sommeil. La réduction de la dose de BZRA pourrait susciter plus de troubles du sommeil comparativement à la poursuite du traitement, mais aucune différence n’a été observée entre ces groupes à 12 mois. La mélatonine ne semble pas améliorer le taux d’abandon; les études ayant eu recours à la zopiclone pour réduire la dose de benzodiazépines n’ont pas fourni de données pouvant être utilisées pour éclairer les recommandations.
Tableau 2.
ÉTUDE | STRATÉGIE DE RÉDUCTION GRADUELLE DE LA DOSE | NOTES |
---|---|---|
Baillargeon et coll., 200330 | Réduire la dose de 25 % toutes les 1-2 sem. jusqu’à l’arrêt | Les patients se présentaient pour un suivi hebdomadaire; pouvaient continuer la même dose s’ils manifestaient des symptômes de sevrage |
Belleville et coll., 200731 | Réduire la dose de 25 % toutes les 2 sem. jusqu’à l’atteinte de la dose disponible la plus faible; puis introduire progressivement les nuits sans médicament | Nuits sans médicaments planifiées d’avance La vitesse de la réduction de la dose variait en fonction de la présence des symptômes de sevrage |
Curran et coll., 200328 | Réduire la dose de 25 % toutes les 2 sem. jusqu’à l’arrêt | Vitesse ajustée en fonction de la dose originale de BZRA |
Garfinkel et coll., 199932 | Réduire la dose de 50 % toutes les 2 sem.; puis réduire de 25 % toutes les 2 sem., puis arrêter | s.o. |
Habraken et coll., 199733 | Réduire la dose de 25 % toutes les semaines pendant 3 sem.; puis réduire de 12,5 % pendant 2 sem. | Tous les participants prenaient le lorazépam |
Morin et coll., 200434 | Réduire la dose de 25 % toutes les 2 sem. jusqu’à l’atteinte de la dose disponible la plus faible; puis introduire les nuits sans médicament | Nuits sans médicaments planifiées d’avance Les instructions variaient en fonction des symptômes de sevrage |
Pat-Horenczyk et coll., 199835 | Réduire la dose de 50 % pendant 1 sem.; puis arrêter | Tous les sujets prenaient la zopiclone ou le flurazépam |
Shapiro et coll., 199536 | Passer à la zopiclone pendant 4 sem. puis recommander l’arrêt soudain de la zopiclone | Tous les patients sont passés d’une BZD à la zopiclone par l’une ou l’autre des méthodes suivantes : arrêter la BZD pendant 3 jours puis commencer la zopiclone; passage direct à la zopiclone; ou chevauchement de la BZD et de la zopiclone pendant 3–8 jours, puis arrêter la BZD et poursuivre la zopiclone |
Vissers et coll., 200737 | Réduire la dose de 25 % toutes les 2 sem. pendant 6 sem.; puis réduire de 12,5 % pendant 2 sem. et arrêter | Conversion préalable au diazépam, et stabilisation pendant 2 sem. |
Voshaar et coll., 200338 | Réduire la dose de 25 % toutes les semaines pendant 4 sem.; les participants pouvaient choisir de répartir la dernière étape en réductions de 12,5 % pendant 4 jours | Conversion préalable au diazépam, et stabilisation pendant 2 sem. |
BZD—benzodiazépine, BZRA—agoniste des récepteurs benzodiazépines, s.o.—sans objet.
Les études d’observation ont montré que les BZRA sont liés à divers torts, qui méritent qu’on s’y arrête puisque les patients se fient à leur professionnel de la santé pour leur donner cette information. Les torts associés aux BZRA sont la dépendance physique, la somnolence, les problèmes d’équilibre, les chutes, les fractures, les troubles cognitifs, les troubles de la mémoire (y compris l’amnésie antérograde), les troubles fonctionnels et les accidents de la route. Les données démontrant les torts liés aux BZRA proviennent principalement des personnes âgées, ce qui laisse croire que ces personnes seraient à risque plus élevé d’effets indésirables que les adultes moins âgés (quoique les effets indésirables tels que la dépendance et la somnolence aient aussi été démontrés chez les adultes moins âgés). Plus d’information sur l’intervalle de fréquence des ratios des torts et l’examen des données se trouvent en anglais sur CFPlus*.
Les personnes âgées hésitent souvent à consulter un médecin pour des troubles du sommeil parce qu’elles craignent recevoir une ordonnance de médicaments qu’elles associent à la somnolence et à la perte de contrôle sur ce qu’elles considèrent être un processus normal. Certains patients aimeraient arrêter de prendre les BZRA, mais s’inquiètent de l’insomnie, alors que d’autres indiquent fermement vouloir continuer de prendre les BZRA. Les patients ont tendance à évaluer les bienfaits des BZRA plus favorablement, et les risques, moins favorablement que les médecins; ils affirment souvent avoir confiance en l’innocuité des BZRA sans laquelle leur médecin ne les leur aurait pas prescrits. Les personnes qui voudraient arrêter de prendre les BZRA voient l’amélioration potentielle de la pensée et de la mémoire comme un bienfait, de même que l’obtention d’un sommeil plus naturel (l’examen des données se trouve en anglais sur CFPlus)*. Les dépenses en benzodiazépines sont élevées; entre 2012 et 2013, les dépenses en BZRA s’élevaient au Canada à 330 millions de dollars29. Le recours à la TCC plutôt qu’aux BZRA pour prendre en charge l’insomnie se traduirait par des économies considérables en raison de la baisse du risque de chutes et des conséquences connexes (l’examen des données se trouve en anglais sur CFPlus)*.
Nous nous sommes appuyés sur l’absence de données étayant un tort substantiel lié à la déprescription, sur les données quant au tort potentiel lié à la poursuite des BZRA (surtout chez les personnes âgées), de même que sur les répercussions sur les ressources et la faisabilité des interventions de réduction de la dose pour juger la recommandation de déprescrire les BZRA chez les personnes âgées comme forte. La recommandation de déprescrire les BZRA dans la population moins âgée a été jugée comme faible en raison du faible risque d’effets indésirables liés à la poursuite du traitement par BZRA.
Considérations cliniques
Les cliniciens communautaires et en établissements de soins prolongés qui pratiquent dans nos centres de mise en œuvre ont clairement exprimé 2 préoccupations liées à l’application de ces lignes directrices sur la déprescription. La première : il est difficile d’aborder le sujet de la réduction de l’usage de BZRA avec les patients et de les convaincre. La deuxième : les cliniciens voulaient savoir vers quelles autres approches ils pouvaient se tourner pour traiter l’insomnie. Cette section traite des observations cliniquement pertinentes en matière de façons d’intéresser les patients, d’attitudes à l’égard des médicaments, des autres comorbidités et des calendriers de réduction de la dose.
À quelles attitudes le clinicien doit-il s’attendre de la part du patient?
Notre examen des publications laisse croire qu’il existe une gamme d’attitudes à l’égard de l’abandon des BZRA. Alors que certains patients sont réticents, d’autres apprécient l’occasion de réduire leur utilisation et d’éventuellement abandonner les BZRA pour reprendre le contrôle de leur sommeil et réduire au minimum les effets indésirables potentiels. Notre revue systématique a en effet démontré que beaucoup de patients réussisent à arrêter de prendre les BZRA; quelque 60 à 80 % des patients arrêtent effectivement de prendre les BZRA après une intervention de déprescription. Cela corrobore les résultats d’autres revues systématiques ayant démontré un taux moyen de réussite de 25 à 80 % avec la réduction de la dose de BZRA (comparativement à un taux d’abandon de 10 à 20 % sous les soins habituels sans instaurer la déprescription)39.
En général, la décision de poursuivre, de réduire la dose ou d’abandonner un médicament repose sur l’équilibre entre la connaissance de ses indications et de son efficacité, et des risques liés à son utilisation (les effets indésirables réels ou potentiels), les interactions médicamenteuses, le nombre de comprimés à prendre et le coût. Les valeurs et préférences du patient ou de la famille pèsent lourdement dans la décision partagée de poursuivre, de réduire la dose ou d’abandonner les médicaments. Dans le but de faciliter les discussions, nous avons élaboré un dépliant à l’intention des patients, disponible en français et en anglais sur CFPlus*.
Qu’est-ce qui cause l’insomnie?
Lorsque l’insomnie est causée par une comorbidité, le traitement de cette affection doit d’abord être optimisé12,24. L’insomnie se manifeste parfois isolément, mais elle est parfois liée à une maladie psychiatrique (p. ex. trouble anxieux ou trouble dépressif majeur) ou à d’autres perturbations du sommeil/de l’éveil (p. ex. apnée du sommeil ou syndrome des jambes sans repos)40–44. D’autres comorbidités, comme les maladies respiratoires ou les syndromes de douleur45, sont aussi parfois à l’origine de l’insomnie ou l’exacerbe (nycturie, prurit nocturne)46–50. L’insomnie est parfois liée à la consommation de substances (p. ex. caféine, alcool) ou au traitement pharmacologique d’une autre affection (p. ex. antidépresseurs contre le trouble dépressif majeur)42. Lors de l’évaluation diagnostique détaillée, il faut tenir compte des comorbidités de santé mentale pouvant contribuer à l’insomnie avant d’instaurer le traitement ou d’envisager la déprescription50. Une fois l’origine de l’insomnie clairement déterminée, le traitement approprié peut être mis en route et le potentiel de déprescription des BZRA, envisagé plus clairement.
Comment intéresser les patients à la déprescription des BZRA?
Les membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices sont d’avis que le fait de nouer un dialogue avec les patients sur les BZRA et sur leurs objectifs et leurs préférences en matière d’emploi de BZRA est une excellente façon d’ouvrir la porte à la déprescription. Les cliniciens pratiquant à nos centres de mise en œuvre ont aussi fait écho au besoin de nouer un dialogue avec les patients et d’établir leurs objectifs et leur préférences en matière de BZRA. Il est crucial de veiller à ce que les valeurs et les préférences des patients aient leur place dans les décisions partagées en matière de déprescription, vu que ces décisions reposent fortement sur les préférences51. Les patients ont indiqué qu’ils seraient ouverts à la déprescription en présence d’un plan clair de réduction de la dose qui leur indiquerait à quoi s’attendre52. Le bien-fondé de la déprescription doit leur être clairement expliqué, un plan de réduction de la dose doit être négocié et il faut discuter des données suivantes :
les risques liés à la poursuite du traitement par un BZRA (p. ex. chutes, troubles de mémoire, accidents de la route) et les bienfaits potentiels liés à l’abandon (p. ex. réduction du risque de chutes, réduction de la sédation diurne, amélioration de la pensée et de la mémoire);
l’effet thérapeutique des BZRA se dissipe en 4 semaines en raison de la modification des récepteurs (mais les effets amnésiques persistent)5;
il faut s’attendre à des effets indésirables légers et brefs de (quelques jours à quelques semaines) de sevrage du médicament durant la réduction de la dose39.
Notre revue systématique a révélé que les stratégies de réduction de la dose étaient souvent accompagnées d’interventions brèves renseignant les patients sur le processus de sevrage, l’hygiène du sommeil et les symptômes de sevrage28,31. De telles stratégies d’engagement (visant à renseigner les patients sur l’usage de BZRA et à les faire participer au plan de réduction de la dose) ont été utilisées avec succès dans les interventions de réduction de la dose. Des études randomisées et contrôlées ayant eu recours à des outils d’éducation et de motivation sur les risques liés à l’usage de BZRA, les bienfaits de la déprescription et le processus de réduction de la dose ont montré que ces outils étaient efficaces dans le cadre de la déprescription des BZRA53,54.
Comment aborder la réduction de la dose?
Tous les patients admissibles doivent se voir offrir une stratégie de réduction de la dose visant la déprescription. Notre revue systématique n’a toutefois pas relevé d’essais ayant comparé les différentes stratégies de réduction de la dose. Les essais cliniques ont fait appel à une réduction très graduelle de la dose jusqu’à la dose disponible la plus faible (p. ex. réduction de 25 % toutes les 2 semaines et ralentissement à 12,5 % toutes les 2 semaines à l’approche de l’arrêt), suivie de périodes de jours sans médicament (Tableau 2)28,30–38. Le passage à un BZRA à action prolongée (p. ex. diazépam) n’a pas montré pouvoir réduire l’incidence de symptômes de sevrage ni améliorer le taux d’abandon par rapport aux BZRA à action rapide55,56. Le taux d’abandon du médicament était supérieur et le risque de reprendre le traitement par le BZRA était inférieur chez les patients qui prenaient des doses plus faibles au départ et depuis moins longtemps57–59. La détresse psychologique et un état général médiocre au départ semblaient accroître le risque de reprendre le traitement par le BZRA60,61. Au moment de décider des doses et de la vitesse de réduction de la dose, il faut envisager de le faire plus graduellement chez les patients qui présentent probablement un risque élevé de rechute (p. ex. usage prolongé ou antécédents de détresse psychologique). Certains cliniciens recommandent de réduire la dose pendant plusieurs mois. Ces patients pourraient nécessiter une surveillance et un soutien plus étroits. Selon l’expérience des membres de l’équipe d’élaboration des lignes directrices, d’autres patients pourraient simplement arrêter de prendre leur BZRA sans effets délétères, ou avec des effets délétères minimes, et certaines situations médicales pourraient l’exiger, mais il faut quand même prendre soin de surveiller les effets indésirables de sevrage (plus de détails dans la section sur la surveillance ci-dessous). Certaines données probantes laissent croire que le zolpidem aurait moins tendance que les BZRA standard à causer la tolérance, donc moins d’effets de sevrage à l’abandon, mais il faudra probablement composer avec un mélange d’effets bénéfiques et indésirables, selon le patient et la durée du traitement62,63.
À quels symptômes de sevrage doit-on s’attendre et comment les traiter?
Les préoccupations à l’égard de potentiels symptômes de sevrage sont la principale raison pour laquelle les prescripteurs n’abordent pas la question de la déprescription des BZRA avec leurs patients. Notre revue systématique n’a révélé aucune différence des scores globaux des symptômes de sevrage des BZRA entre la réduction graduelle de la dose et les soins habituels ou la poursuite du traitement par un BZRA. Les patients du groupe sous réduction de la dose ont rapporté plus de troubles du sommeil à 3 mois que les patients du groupe sous la poursuite du traitement par un BZRA (différence moyenne de « difficulté à dormir » de 16,1 points de plus sur une échelle de 100 points, IC à 95 % : 15,0 à 17,2), mais toute différence dans les rapports de troubles du sommeil s’était dissipée à 12 mois. Lorsque les symptômes de sevrage se manifestent, ils sont souvent légers et brefs (persistant quelques jours et jusqu’à environ 4 semaines)39. Dans les études décrivant les symptômes de sevrage des benzodiazépines, ces symptômes ont tendance à se manifester et à atteindre un pic plus rapidement (1 ou 2 jours) et à être plus intenses à l’arrêt soudain des benzodiazépines à action rapide comparativement à la réduction de la dose des benzodiazépines à action prolongée (4 à 10 jours)64,65. La réduction graduelle de la dose des agents à action rapide n’élimine pas les symptômes de sevrage, mais en réduit la sévérité; les symptômes font leur apparition une fois la dose initiale réduite d’environ 25 %55. Bien que fréquente, l’insomnie subséquente est habituellement légère, et il faut assurer aux patients qu’à 12 mois, on n’observe aucune différence de l’insomnie entre les soins habituels ou la poursuite du traitement par un BZRA. Il faut renseigner les patients sur la prise en charge comportementale de l’insomnie (Figure 1 et dépliant à l’intention du patient sur CFPlus)* afin de soulager l’insomnie durant le processus de réduction de la dose. L’irritabilité, la sudation, les symptômes gastro-intestinaux et l’anxiété sont d’autres symptômes de sevrage couramment rapportés dans les publications39. Il faut informer les patients que si ces symptômes se manifestent, ils sont habituellement légers et brefs (quelques jours à quelques semaines), et que l’inconfort est habituellement temporaire39. Les symptômes de sevrage graves (p. ex. crises convulsives) ne semblent pas survenir durant le processus de réduction de la dose, mais ils ont été signalés à quelques reprises chez les patients qui mettaient un terme à de très fortes doses sans réduction graduelle39 ou atteints d’un trouble convulsif sous-jacent. Les patients doivent savoir que le potentiel d’effets de sevrage existe et qu’il est possible de surveiller ces symptômes durant tout le processus de réduction de la dose (plus de détails dans la section sur la surveillance ci-dessous).
Quelles sont les approches non pharmacologiques contre l’insomnie?
Une gamme de stratégies et d’interventions de prise en charge comportementale, comme la TCC, est utilisée pour contrer l’insomnie et peut être envisagée à titre d’option non pharmacologique dans les cas de récidive de l’insomnie durant ou après la déprescription des BZRA66. La thérapie cognitivo-comportementale est souvent utilisée dans le traitement de l’insomnie et donne lieu à l’amélioration à long terme du sommeil67–70. Notre revue systématique a révélé que lorsqu’elle était utilisée dans le cadre d’une intervention de déprescription, la TCC, associée à la réduction de la dose, améliorait le taux d’abandon des BZRA après l’intervention, comparativement à la réduction de la dose seulement. Cela corrobore la base factuelle actuelle21. Cela dit, l’amélioration du taux d’abandon des BZRA après la déprescription n’était pas soutenue à 3 mois et la TCC n’a pas amélioré les résultats cliniques. Les études portant sur la déprescription avaient habituellement recours à 4 à 6 séances de TCC toutes les 1 ou 2 semaines données par un psychologue clinique.
Les interventions comportementales et la TCC contre l’insomnie ont été examinées en détail ailleurs67,68. Bien qu’il soit difficile pour beaucoup de patients d’accéder à la TCC en raison du coût et de l’offre, il existe des options d’effort autonome et de TCC en ligne69,71. Les interventions brèves et la TCC en ligne se sont aussi avérées efficaces pour améliorer le sommeil67–69,72. Le site web sleepwellns.ca (en anglais) est un exemple de ces ressources en ligne; un lien vers ce site est inclus dans notre algorithme d’appui décisionnel (Figure 1) et dans le dépliant de renseignements aux patients (CFPlus)*, dans lequel nous offrons des conseils de prise en charge comportementale. Avec une bonne formation, divers professionnels de la santé peuvent offrir la TCC ou ses éléments constituants.
Quelle surveillance est nécessaire, à quelle fréquence et par qui?
La réduction de la dose atténue, mais n’élimine pas les symptômes de sevrage28,34. Il faut formuler un plan de surveillance en collaboration avec le patient. À chaque étape de la réduction de la dose (environ toutes les 1 ou 2 semaines, pour toute la durée), il faut surveiller la sévérité et la fréquence des manifestions indésirables de sevrage du médicament (anxiété, irritabilité, sudation, symptômes gastro-intestinaux, insomnie), des bienfaits potentiels (p. ex. réduction de la sédation diurne, amélioration de la cognition, réduction des chutes) et de l’humeur, de la qualité du sommeil et des modifications du sommeil lors des rendez-vous à la clinique ou par téléphone (par le médecin, le psychologue, le pharmacien ou l’infirmière). Si désiré, il est possible de surveiller les symptômes de sevrage à l’aide des échelles utilisées dans les études cliniques (p. ex. le questionnaire sur les symptômes de sevrage des benzodiazépines ou l’échelle Clinical Institute Withdrawal Assessment for Benzodiazepines)73 ou encore par l’entremise d’une évaluation clinique. Si la sévérité et la fréquence des symptômes de sevrage dérangent le patient, envisager de maintenir la dose de BZRA pendant 1 ou 2 semaines avant de tenter de passer au prochain palier posologique; poursuivre ensuite la réduction de la dose, plus lentement.
Et si l’insomnie récidive ou persiste?
Si l’insomnie persiste, il faut envisager les techniques de prise en charge comportementales ou la TCC66,67. Aucun médicament contre l’insomnie primaire ou chronique n’a démontré être sûr et efficace chez les personnes âgées. Un examen des données probantes effectué en 2015 aux États-Unis par l’Agency for Healthcare Research and Quality sur la prise en charge de l’insomnie a rapporté peu ou pas de données d’efficacité à long terme sur les traitements pharmacologiques67. Les lignes directrices 2016 fondées sur les données probantes publiées par l’American College of Physicians recommandent fortement la TCC contre l’insomnie chronique et inclut une faible recommandation pour la décision partagée concernant d’autres options non pharmacologiques et pharmacologiques66.
Comorbidités
Lorsqu’on offre la déprescription des BZRA aux patients, il est essentiel d’être à l’affût des nouveaux cas ou des cas préexistants de troubles dépressifs ou anxieux. Les comorbidités psychiatriques sont fréquentes dans l’insomnie74,75. Dans le cadre d’une étude longitudinale de 6 ans portant sur des données à l’échelle nationale76, les personnes insomniaques qui prenaient des benzodiazépines présentaient un risque 5 fois plus élevé de devenir dépressives et un risque 3 fois plus élevé d’être atteintes d’un trouble anxieux, comparativement aux personnes non insomniaques qui ne prenaient pas de benzodiazépines. Cette hausse de la comorbidité serait due aux facteurs de risque préexistants qui ont d’abord causé l’insomnie, mais elle pourrait aussi être causée par une réaction biologique ou psychologique aux conséquences de l’insomnie ou aux changements pharmacologiques associés à l’emploi prolongé des BZRA77.
Les troubles dépressifs et anxieux sont répandus chez les personnes insomniaques qui prennent des benzodiazépines. L’arrêt ou la réduction de la dose d’un médicament doté de propriétés anxiolytiques (c.-à-d. la plupart des benzodiazépines) pourrait mettre au jour un trouble anxieux jamais diagnostiqué. En outre, le changement de la routine consistant à prendre un hypnotique au coucher pourrait causer une réponse psychologique se traduisant par l’anxiété. La thérapie cognitivo-comportementale serait utile dans ces cas66.
En présence de dépression ou d’anxiété, il pourrait être nécessaire d’instaurer une pharmacothérapie ou une psychothérapie. Dans le contexte de l’insomnie, les lignes directrices du traitement13,78 recommandent des antidépresseurs pouvant produire directement la sédation.
Lorsque les patients manifestent les caractéristiques d’un trouble anxieux, la première étape consiste à poser des questions cliniques sur les troubles anxieux. Dans le cas d’un trouble d’anxiété généralisée, une affection où l’inquiétude domine et pour laquelle les troubles du sommeil sont un diagnostic secondaire, la thérapie psychologique (p. ex. TCC) ou la pharmacothérapie sont des options efficaces. Les médicaments de première intention sont les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ou de la sérotonine-noradrénaline et la prégabaline79–81. Il subsiste besoin de données probantes directes de bonne qualité sur les médicaments d’appoint lors de la déprescription des benzodiazépines contre l’insomnie.
Considérations médico-légales
L’Association canadienne de protection médicale a rapporté que les sédatifs comptaient parmi les médicaments les plus souvent utilisés dans les 215 cas médico-légaux faisant intervenir la consommation de médicaments entre 2005 et 2010 (proportion non rapportée)82. L’évaluation inadéquate des effets indésirables et des effets potentiels de la consommation de médicaments chez les personnes âgées était le facteur le plus souvent en cause. De plus, 16 des 49 cas médico-légaux d’événements indésirables liés aux opioïdes concernaient les benzodiazépines83. Vu le potentiel d’effets indésirables à l’emploi des BZRA, les prescripteurs doivent systématiquement saisir les occasions et aborder le caractère approprié de la déprescription, et ce, continuellement82,84.
Revue clinique et par les intervenants
Une revue clinique externe des lignes directrices a été effectuée par un gériatre praticien et un pharmacien, à l’aide de l’échelle d’évaluation globale AGREE II (Appraisal of Guidelines for Research and Evaluation)85. Les organisations pertinentes ont aussi été invitées à revoir et à entériner les lignes directrices. Des modifications ont été apportées afin de répondre aux commentaires des réviseurs. Ces lignes directrices sont sanctionnées par le Collège des médecins de famille du Canada et l’Association des pharmaciens du Canada.
De quelle manière ces lignes directrices en matière de déprescription s’apparententelles aux autres lignes directrices de pratique clinique en matière d’insomnie et de BZRA
Les lignes directrices qui recommandent les BZRA contre l’insomnie suggèrent d’essayer de mettre fin au traitement après 4 semaines12,24. Plusieurs organisations recommandent d’éviter entièrement les BZRA chez les personnes âgées en traitement de première intention de l’insomnie14–16. Les lignes directrices 2016 fondées sur les données probantes en matière de traitement de l’insomnie de l’American College of Physicians recommandent la TCC pour le traitement de première intention de l’insomnie66.
Les lignes directrices de pratique clinique en matière de prévention des chutes publiées conjointement par l’American Geriatrics Society et la British Geriatrics Society proposent de tenter de réduire la dose ou de mettre fin au traitement par les hypnotiques sédatifs (comme les BZRA) dans le cadre d’interventions à plusieurs facettes de réduction des chutes, de même que d’autres éléments, comme l’exercice et l’adaptation du domicile86. Les revues systématiques et les méta-analyses ont monté que la pluralité des stratégies de prévention des chutes (incluant l’examen des médicaments ou le sevrage de certains médicaments [p. ex. BZRA]) réduit le nombre de chutes87,88.
Les lignes directrices sur la déprescription des BZRA fonctionnent de pair avec les lignes directrices thérapeutiques actuelles, car elles offrent aux cliniciens des recommandations et des considérations cliniques visant à les aider à déprescrire les BZRA.
Lacunes dans les connaissances
L’insomnie est une affection courante et souvent complexe. Les praticiens ont besoin d’outils pour les aider à poser un diagnostic d’insomnie et à la traiter, et à reconnaître l’anxiété et d’autres affections psychiatriques, de même que certaines formes précises d’insomnie. Notre recherche a fourni une stratégie estimée pour réduire la dose de BZRA. Nous n’avons pas relevé d’études ayant directement comparé les divers schémas de réduction de la dose. Les données probantes sont aussi limitées pour ce qui est de l’approche optimale de décision partagée liée à la déprescription des BZRA. Finalement, la plupart des études n’ont pas évalué certains résultats importants aux yeux des patients, tels que la qualité de vie ou le fonctionnement. Ainsi, dans le but d’orienter les approches efficaces de déprescription, il est nécessaire de mener des études pour comparer les approches d’engagement des patients et les stratégies de réduction de la dose (p. ex. durée du processus de réduction de la dose) s’intéressant aux résultats importants aux yeux des patients. Il est aussi nécessaire d’étudier la déprescription des BZRA en relation avec la période de dépendance potentielle à environ 4 semaines après le début du traitement par un BZRA, de même que le rapport coût-efficacité des interventions de déprescription des BZRA. Il faudra davantage de travail de mise en œuvre pour améliorer le processus de réduction de la dose; il faudra aussi songer à établir un lien entre ce travail et des interventions multifactorielles afin d’améliorer la santé des personnes âgées.
Prochaines étapes
L’équipe d’élaboration des lignes directrices fournira des mises à jour systématiques des lignes directrices à mesure que de nouvelles données pouvant changer les recommandations feront surface. L’évaluation prospective des effets de ces lignes directrices sur la déprescription, entre autres, fait partie de la stratégie de recherche future.
Conclusion
L’emploi de BZRA contre l’insomnie chez les personnes âgées a été associé à des chutes, à la démence, aux accidents de la route et à la dépendance physique. Ces lignes directrices décrivent les torts et, par l’entremise d’une revue systématique, démontrent l’efficacité de la déprescription à l’aide d’un schéma de réduction de la dose chez les patients qui souhaitaient s’inscrire aux études portant sur la déprescription. Beaucoup de patients désirent arrêter les BZRA lorsqu’ils s’attendent à une amélioration de la cognition et à une réduction des autres effets indésirables. Les outils fournis avec ces lignes directrices, soit un algorithme de soutien décisionnel et un dépliant de renseignements aux patients correspondant, visent à aider les cliniciens à intéresser les patients à ce sujet d’importance et à mettre en application avec eux des plans de déprescription. Des lignes directrices crédibles formulées à l’aide d’une approche rigoureuse fondée sur les données probantes donnent aux cliniciens les outils nécessaires pour discuter avec leurs patients de la déprescription des BZRA.
Remerciements
Nous souhaitons remercier tous les membres de l’équipe de recherche Cochrane, Elli Polemiti, Sonia Hussain et Olanrewaju Medu, qui ont mené la revue systématique sur laquelle se basent les recommandations. Nous souhaitons aussi remercier le personnel de l’Institut de recherche Bruyère à Ottawa, en Ontario, la bibliothécaire Lynn Dunikowski, de même que les intervenants et les réviseurs (Drs Cara Tannenbaum et Lawrence Jackson), dont les commentaires judicieux ont permis d’améliorer la qualité du manuscrit. Le financement de ces lignes directrices a été versé par le gouvernement de l’Ontario.
Points de repère du rédacteur
▸ La prescription d’agonistes des récepteurs des benzodiazépines (BZRA) contre l’insomnie est courante tant dans les soins communautaires que dans les soins de longue durée.
▸ L’efficacité des BZRA contre l’insomnie se dissipe en à peine 4 semaines.
▸ Les BZRA sont liés à un risque accru de chutes, d’accidents de la route, de troubles de la mémoire et de sédation diurne—des risques qui seraient décuplés chez les personnes âgées. Choisir avec soins Canada recommande d’éviter les BZRA comme traitement de première intention de l’insomnie chez les personnes âgées.
▸ Une revue systématique portant sur la déprescription des BZRA a donné lieu à des résultats favorables. Les symptômes de sevrage observés le plus souvent étaient : insomnie, anxiété et agitation, légères et brèves (quelques jours à quelques semaines). On n’a observé aucun symptôme grave de sevrage (p. ex. crises convulsives).
▸ Ces lignes directrices recommandent d’offrir la déprescription des BZRA (en réduisant graduellement la dose) à tous les adultes qui prennent des BZRA, surtout ceux de 65 ans et plus. De discuter avec ses patients et leurs soignants des torts causés par l’usage continu, de la baisse d’efficacité dans le temps, des options de réduction de la dose, des recommandations en matière de surveillance, et des symptômes de sevrage potentiels.
Footnotes
La description de l’expertise, du rôle et des conflits d’intérêts des collaborateurs; la méthodologie et les résultats de la revue systématique et des références connexes; les tableaux des données probantes GRADE; l’intervalle de fréquence des ratios des torts; la revue des données probantes et les références connexes sont accessibles en anglais sur www.cfp.ca, de même qu'un dépliant d’information sur la déprescription des agonistes des récepteurs des benzodiazépines à l’intention des patients et une version à imprimer de l’algorithme (ces 2 derniers documents sont aussi accessibles en français). Cliquer sur Full text (texte intégral) sous l’article en ligne, puis cliquer sur l’onglet CFPlus.
Collaborateurs
Tous les auteurs ont contribué de manière substantielle à la conception des lignes directrices; à l’acquisition, l’analyse et l’interprétation des données; et la rédaction de l’article, la révision critique du contenu intellectuel important et l’approbation de la version finale.
Intérêts concurrents
La Dre Farrell a reçu un financement de recherche pour l’élaboration de ces lignes directrices; elle a reçu des paiements de l’Institute for Healthcare Improvement et du Commonwealth Fund pour un résumé des lignes directrices sur la déprescription ainsi que de l’Ontario Long Term Care Physicians Association, de l’Ontario Pharmacists Association et de la Société canadienne des pharmaciens d’hôpitaux pour des allocutions. La Dre Boyd a reçu un financement du Patient-Centered Outcomes Research Institute pour un projet lié à l’amélioration des soins axés sur le patient pour les personnes atteintes de plusieurs affections chroniques et elle a reçu un financement des National Institutes of Health pour un projet lié à la complexité des schémas pharmacologiques en soins à domicile. La Dre Sadowski est investigatrice principale pour un projet ayant reçu une subvention sans restriction de Pfizer Canada lié à la découverte de nouvelles stratégies visant à contrer le sous-diagnostic et le sous-traitement des symptômes de vessie hyperactive et de symptômes urinaires, et elle est membre du comité d’experts Alberta Expert Committee on Drug Evaluation and Therapeutics. Aucun des autres auteurs n’a d’intérêts concurrents à déclarer.
Cet article donne droit à des crédits d’autoapprentissage certifiés Mainpro+. Pour obtenir des crédits, rendez-vous sur www.cfp.ca et cliquez sur le lien Mainpro+.
Cet article a fait l’objet d’une révision par des pairs.
The English version of this article is available at www.cfp.ca on the table of contents for the May 2018 issue on page 339.
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